Centre d'archives de la Gaspésie/Musée de la Gaspésie. P123 Fonds Georges-Étienne Blanchard. Boîte 1.
MARION PETRIE, LA MAÎTRESSE DE COFFIN, TÉMOIGNE DEVANT LA COUR DU BANC DE LA REINE
Dans son témoignage devant la Cour du Banc de la Reine, à Percé en 1954, Marion Petrie, la maîtresse de Wilbert Coffin, a déclaré que celui-ci était arrivé à Montréal avec une valise dans laquelle il y avait une chemise à carreaux bleue, quelques paires de caleçons, quelques paires de chaussettes, une paire de blue-jeans et des serviettes. Ce blue-jean faisait 42 pouces de tour de taille. Il a été prouvé devant le jury de Percé que cette valise de même que son contenu avaient appartenu à Frederik Claar, l’une des victimes. Je vous présente quelques extraits du témoignage de Marion Petrie devant la Cour du banc de la reine.
EXTRAIT DU TÉMOIGNAGE DE MARION PETRIE, LA MAÎTRESSE DE COFFIN, DEVANT LA COUR DU BANC DE LA REINE, DEVANT UN JURY, LE 30 JUILLET 1954
INTERROGÉE PAR ME PAUL MIQUELON POUR LA POURSUITE.
TRANSCRIPTIONS STÉNOGRAPHIQUES DE LA PAGE Z-26 À Z-30
(Traduction littérale par Clément Fortin)
Q. Regardez cette valise qui a été produite comme pièce P-34 et dites-nous si cette valise que Wilbert Coffin…
LA COUR:
Q. Si vous l’avez déjà vue?
R. Oui, elle était comme ça.
Me Paul Miquelon, C.R. pour la poursuite:
Q. Comme celle-là? Est-ce la même?
R. C’est la même.
Q. Vous rappelez-vous – avez-vous ouvert cette valise quand Coffin est arrivé chez vous?
R. Pas le jour même.
Q. Bien, le lendemain, je suppose?
R. Oui monsieur.
Q. Voulez-vous nous dire ce qu’elle contenait?
R. Il y avait une chemise à carreaux bleue, il y avait quelques paires de caleçons, quelques paires de chaussettes, une paire de blue-jeans.
Q. En parlant de blue-jeans, regarderiez-vous ce qui a été produit comme pièce P-34, et dites-nous si vous l’avez déjà vu? Il a été déchiré depuis?
R. Je vois ça.
Q. Il n’était pas déchiré à ce moment-là, si je comprends bien?
R. ….Voulez-vous répéter la question, s’il vous plaît?
Q. Je vous demande si vous avez déjà vu ce blue-jean. Vous avez dit que M. Coffin a apporté un blue-jean?
R. C’est exact.
Q. Je vous demande si vous l’avez déjà vu.
R. Cela a l’air d’un jean, mais ce n’est pas celui qu’il avait à Montréal.
Q. Quand il est parti en voyage, est-ce qu’il a apporté ce jean, celui qu’il avait apporté de Gaspé?
R. Oui Monsieur.
Q. Qu’en est-il de celui dont vous dites – celui que vous avez vu à Montréal, entre celui-là et celui-ci?
R. Le jeans qu’il avait à Montréal, j’ai réparé le rebord pour lui, et il était plus neuf que ça.
Q. Et celui dont vous parlez, il l’a apporté avec lui à Val-d’Or quand il est parti?
R. Lorsqu’il est parti de chez moi à Montréal, il l’a emporté avec lui.
Q. À part ce que vous avez fait à ce jeans, à part ça, est-il semblable à celui qu’il a apporté chez vous de Gaspé?
R. Bien, la plupart des jeans se ressemblent lorsqu’ils sont neufs.
Q. Est-ce que les poches étaient brunes?
R. Mais celui-ci ressemble à l’un de ses vieux jeans.
Q. Où l’avez-vous déjà vu ?
R. À York Centre Gaspé, lorsque j’étais là.
Q. Voulez-vous regarder ce jean produit comme pièce P-36 et dites-nous s’il appartient à Wilbert Coffin?
R. Non, je ne crois que cela lui appartient.
Q. Ne serait-il pas trop grand pour lui ?
R. Non, je ne crois pas, non, lorsqu’un homme travaille dans la forêt, il doit porter des vêtements plus grands.
Q. Maintenant, à part le jean, qu’a-t-il apporté de Gaspé?
R. Il avait des jumelles.
Q. Savez-vous ce qui est arrivé à ces jumelles?
R. Je les ai remises au capitaine Matte.
Q. Regardez ces jumelles qui ont été produites comme pièce P-25 et dites-nous si vous les avez déjà vues?
R. Elles ressemblent à celles qu’il a apportées à Montréal.
Q. N’a-t-il pas apporté autre chose à Montréal?
R. Il y avait un couteau bizarre avec plusieurs instruments.
Q. Qu’est-il advenu de ce couteau?
R. Je l’ai aussi remis au capitaine Matte.
…
Q. Est-ce qu’il y avait des serviettes?
R. Les serviettes étaient dans la valise.
Q. Lorsqu’il est parti en voyage?
R. J’en ai mis une dans la valise lorsqu’il est parti..
Q. Et la serviette que vous lui avez donnée quand il est parti de Montréal en était-ce une qu’il avait apportée chez vous à l’occasion de son voyage?
R. Il y avait quatre serviettes et une débarbouillette.
Q. Ce que je veux savoir, Mademoizelle Petrie, est ceci: est-ce que ces quatre serviettes étaient dans la valise lorsqu’il est arrivé chez vous?
R. Oui, Monsieur.
Q. Regardez cette serviette qui a été produite comme pièce P-32 et dites-nous si vous l’avez déjà vue?
R. Oui, Monsieur.
Dans son témoignage devant la Cour du Banc de la Reine, à Percé en 1954, Marion Petrie, la maîtresse de Wilbert Coffin, a déclaré que celui-ci était arrivé à Montréal avec une valise dans laquelle il y avait une chemise à carreaux bleue, quelques paires de caleçons, quelques paires de chaussettes, une paire de blue-jeans et des serviettes. Ce blue-jean faisait 42 pouces de tour de taille. Il a été prouvé devant le jury de Percé que cette valise de même que son contenu avaient appartenu à Frederik Claar, l’une des victimes. Je vous présente quelques extraits du témoignage de Marion Petrie devant la Cour du banc de la reine.
EXTRAIT DU TÉMOIGNAGE DE MARION PETRIE, LA MAÎTRESSE DE COFFIN, DEVANT LA COUR DU BANC DE LA REINE, DEVANT UN JURY, LE 30 JUILLET 1954
INTERROGÉE PAR ME PAUL MIQUELON POUR LA POURSUITE.
TRANSCRIPTIONS STÉNOGRAPHIQUES DE LA PAGE Z-26 À Z-30
(Traduction littérale par Clément Fortin)
Q. Regardez cette valise qui a été produite comme pièce P-34 et dites-nous si cette valise que Wilbert Coffin…
LA COUR:
Q. Si vous l’avez déjà vue?
R. Oui, elle était comme ça.
Me Paul Miquelon, C.R. pour la poursuite:
Q. Comme celle-là? Est-ce la même?
R. C’est la même.
Q. Vous rappelez-vous – avez-vous ouvert cette valise quand Coffin est arrivé chez vous?
R. Pas le jour même.
Q. Bien, le lendemain, je suppose?
R. Oui monsieur.
Q. Voulez-vous nous dire ce qu’elle contenait?
R. Il y avait une chemise à carreaux bleue, il y avait quelques paires de caleçons, quelques paires de chaussettes, une paire de blue-jeans.
Q. En parlant de blue-jeans, regarderiez-vous ce qui a été produit comme pièce P-34, et dites-nous si vous l’avez déjà vu? Il a été déchiré depuis?
R. Je vois ça.
Q. Il n’était pas déchiré à ce moment-là, si je comprends bien?
R. ….Voulez-vous répéter la question, s’il vous plaît?
Q. Je vous demande si vous avez déjà vu ce blue-jean. Vous avez dit que M. Coffin a apporté un blue-jean?
R. C’est exact.
Q. Je vous demande si vous l’avez déjà vu.
R. Cela a l’air d’un jean, mais ce n’est pas celui qu’il avait à Montréal.
Q. Quand il est parti en voyage, est-ce qu’il a apporté ce jean, celui qu’il avait apporté de Gaspé?
R. Oui Monsieur.
Q. Qu’en est-il de celui dont vous dites – celui que vous avez vu à Montréal, entre celui-là et celui-ci?
R. Le jeans qu’il avait à Montréal, j’ai réparé le rebord pour lui, et il était plus neuf que ça.
Q. Et celui dont vous parlez, il l’a apporté avec lui à Val-d’Or quand il est parti?
R. Lorsqu’il est parti de chez moi à Montréal, il l’a emporté avec lui.
Q. À part ce que vous avez fait à ce jeans, à part ça, est-il semblable à celui qu’il a apporté chez vous de Gaspé?
R. Bien, la plupart des jeans se ressemblent lorsqu’ils sont neufs.
Q. Est-ce que les poches étaient brunes?
R. Mais celui-ci ressemble à l’un de ses vieux jeans.
Q. Où l’avez-vous déjà vu ?
R. À York Centre Gaspé, lorsque j’étais là.
Q. Voulez-vous regarder ce jean produit comme pièce P-36 et dites-nous s’il appartient à Wilbert Coffin?
R. Non, je ne crois que cela lui appartient.
Q. Ne serait-il pas trop grand pour lui ?
R. Non, je ne crois pas, non, lorsqu’un homme travaille dans la forêt, il doit porter des vêtements plus grands.
Q. Maintenant, à part le jean, qu’a-t-il apporté de Gaspé?
R. Il avait des jumelles.
Q. Savez-vous ce qui est arrivé à ces jumelles?
R. Je les ai remises au capitaine Matte.
Q. Regardez ces jumelles qui ont été produites comme pièce P-25 et dites-nous si vous les avez déjà vues?
R. Elles ressemblent à celles qu’il a apportées à Montréal.
Q. N’a-t-il pas apporté autre chose à Montréal?
R. Il y avait un couteau bizarre avec plusieurs instruments.
Q. Qu’est-il advenu de ce couteau?
R. Je l’ai aussi remis au capitaine Matte.
…
Q. Est-ce qu’il y avait des serviettes?
R. Les serviettes étaient dans la valise.
Q. Lorsqu’il est parti en voyage?
R. J’en ai mis une dans la valise lorsqu’il est parti..
Q. Et la serviette que vous lui avez donnée quand il est parti de Montréal en était-ce une qu’il avait apportée chez vous à l’occasion de son voyage?
R. Il y avait quatre serviettes et une débarbouillette.
Q. Ce que je veux savoir, Mademoizelle Petrie, est ceci: est-ce que ces quatre serviettes étaient dans la valise lorsqu’il est arrivé chez vous?
R. Oui, Monsieur.
Q. Regardez cette serviette qui a été produite comme pièce P-32 et dites-nous si vous l’avez déjà vue?
R. Oui, Monsieur.
7 commentaires:
Les faits doivent être examinés en tenant compte du droit criminel en vigueur au Canada. À ce propos, la doctrine de la possession récente d’objets volés trouve son application. Voici une explication donnée par le juge Taschereau de la Cour suprême du Canada dans IN THE MATTER OF A REFERENCE RE REGINA v. COFFIN, S.C.R. 1956, PAGE 203 :
« La doctrine et la jurisprudence enseignent que si une personne est en possession d’objets volés peu de temps après la commission du crime, elle doit expliquer cette possession, et si elle ne réussit pas à le faire de façon satisfaisante, elle est présumée les avoir acquis illégalement. De plus, c’est aussi la doctrine et la jurisprudence que la possession d’effets récemment volés peut indiquer non seulement le crime de vol, mais aussi un crime plus grave relié au vol. (Rex v. Langmead (1) ; Wills pages 61 et 62 ; Regina v. Exall (2). »
Coffin n'a jamais donné d'explications satisfaisantes à cet égard.
Facts must be looked at in view of the criminal law in force in Canada. In this connection, the doctrine of recent possession must be applied. Here is how justice Taschereau of the Supreme Court of Canada explains this doctrine IN THE MATTER OF A REFERENCE RE REGINA v. COFFIN, S.C.R. 1956, PAGE 203 :
(My literal translation)
“The doctrine and the jurisprudence point out that if a person is in possession of stolen objects shortly after the commission of a crime, she or he must explain this possession, and if she or he is not able to do so in a satisfactory manner, she or he is presumed having acquired them illegally. Moreover, it is also the doctrine and the jurisprudence that the possession of stolen effects recently stolen may indicate not only the crime of theft, but also a more serious crime connected to the theft. (Rex v. Langmead (1) ; Wills pages 61 et 62 ; Regina v. Exall (2). »
Coffin never gave satisfactory explanations in this respect.
I am writing this to wendell stanely who commented on Mr. stoddards site.
I was 6 years old when mr. Coffin was hanged. this was a happening that was never far from everyones mind.
I do have to disagree that you remember everything about it, what you are remembering is what your family has told you. I do not remember all, and was 6 years old, come on, you were only 3....The things i remember is coming from the conversations of our families as i was growing up....
I do beleive there had to be a motive for the killing of the three hunters. I don't agree the motive for this crime was to gain a fuel pump or a pocket knife....
for a crime this horrible it was more then lilkly done out of rage and anger...
I would like to ask you mr. fortin, what do you beleive was the motive for this crime??
I would also like to ask this question to mr. stoddard.
To answer your question, let me quote justice Kellock, of the Supreme Court of Canada, in REFERENCE RE REGINA v. COFFIN, S.C.R., page 225:
“In my opinion, therefore, there was abundant evidence from which the jury could conclude that the possessor of the money and the other items was the robber and the murderer as well. I think they have done so.”
Thanks for the quote, in answer to my question...
to murder 3 men, who were armed ,i might add, would take a bit of planning and a whole lot of thought....it had to be people who would gain something by the murder of those hunters..(.more then a fuel pump and a pocket knife)why were the most valuable items left at the scene of the crime??? I do not beleive the murderes took a thing from that crime scene, for the simple reason they did not want anything to trace back to them..that would be about the most dumb thing anyone ever did.... when you see a murder case, it is someone trying to hide the evidence...not someone droping the crumbs along the way to lead the police right to their door, right?
Mr. Fortin, i would like to know what you know about the autopsy repot on the hunters?
also where were the autopsys done, in what town?
I do know an autopsy can not be done in Gaspe. the remains have to be sent out of town.
Dr. Jean-Marie Roussell, a medical expert at the employ of the Department of the Attorney General, was called to the Gaspé bush to examine the remains that where found. He collected those remains and brought them to Gaspé. From Gaspé he took them to the Laboratoire de medicine légale in Montréal for a thorough examination. You will find a circumstantial account of the event in Dr. Roussel’s testimony. You may read his testimony in the transcripts of the trial, which took place before the Percé jury in July 1954, and particularly from pages P-25 to P-68 and from Q-1 to Q-21. I also refer you to Bernard Péclet’s testimony. Mr Péclet, a chemist at the employ of the Laboratoire de medecine légale in Montréal, performed a number of analyses. You may read his testimony in the transcripts from page R-1 to R-14. Those documents may be read by the public at the Archives Centre in Rimouski, Québec. I am surprised to realize that after so many years only a few persons have cared to read them.
I suppressed my previous comment to correct a few spelling mistakes.
Dr. Jean-Marie Roussel, a medical expert at the employ of the Department of the Attorney General, was called to the Gaspé bush to examine the remains that were found. He collected those remains and brought them to Gaspé. From Gaspé he took them to the Laboratoire de médecine légale in Montréal for a thorough examination. You will find a circumstantial account of the event in Dr. Roussel’s testimony. You may read his testimony in the transcripts of the trial, which took place before the Percé jury in July 1954, and particularly from pages P-25 to P-68 and from Q-1 to Q-21. I also refer you to Bernard Péclet’s testimony. Mr Péclet, a chemist at the employ of the Laboratoire de médecine légale in Montréal, performed a number of analyses. You may read his testimony in the transcripts from page R-1 to R-14. Those documents may be read by the public at the Archives Centre in Rimouski, Québec. I am surprised to realize that after so many years only a few persons have cared to read them.
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