29 janvier 2009

LES SOURCES D'INFORMATION DE BELLIVEAU ET D'HÉBERT DANS L'AFFAIRE COFFIN (3)


L'honorable sénateur Jacques Hébert









LES SOURCES D'INFORMATION DE BELLIVEAU ET D'HÉBERT DANS L'AFFAIRE COFFIN (3)
Sources (3)
Je poursuis la reproduction du Chapitre 2 intitulé LES CRITIQUES, c’est-à-dire les auteurs Belliveau et Hébert, et l’enquêteur Doyon. Nous verrons à quelles sources Jacques Hébert a puisé son inspiration pour écrire ses livres.
DANS L’ENTRE-TEMPS, POUR UN POINT DE VUE DIFFÉRENT, JE VOUS SUGGÈRE DE JETER UN ŒIL SUR LE BLOGUE DE MONSIEUR LEW STODDARD :
http://www.stoddardsviews.blogspot.com/
RAPPORT DE LA COMMISSION D’ENQUÊTE BROSSARD SUR L’AFFAIRE COFFIN (27 NOVEMBRE 1964) VOL. 3 CHAPITRE 2 (Troisième partie)
LES CRITIQUES (SUITE)
LEURS SOURCES D’INFORMATION
Après s’être fait lire l’opinion de l’honorable juge Taschereau au sujet du langage inflammatoire (incendiaire), il déclare, toujours avec la même humilité déconcertante, qu’il n’a été influencé en aucune façon dans la rédaction de son volume par cette opinion de l’honorable juge Taschereau et qu’il reste persuadé qu’il avait, lui, raison de dire ce qu’il a dit dans son livre.
Il affirme toujours avec la même humilité, la même objectivité et la même condescendance qu’il pense bien que rien ne le forçait à citer les juges de la Cour d’appel ou de la Cour suprême qui avaient exprimé une opinion contraire à la sienne.
Enfin, le témoin a, à un moment de l’un de ses nombreux témoignages, échappé ce qui, à mon sens, si l’on tient compte de la preuve qui nous a été soumise et que monsieur Hébert a pu suivre, est le summum d’une outrecuidance que le dictionnaire définit « témérité impertinente » : « Depuis, dit-il, j’ai lu le dossier conjoint; et je dois dire qu’il y a très peu de choses, peut-être deux points que j’aurais changés : deux mots dans le livre; j’aurais peut-être ajouté un chapitre ou deux ».
Si c’est dans cette optique d’objectivité, d’exactitude, d’esprit de vérité et d’humilité que monsieur Hébert a écrit et publié son deuxième volume, si c’est sur cette ignorance de la preuve soumise au jury de Percé et de la nature des arrêts de justice qui l’ont suivie, si c’est sur une preuve presque exclusivement de ouï-dire que monsieur Hébert a basé la majeure partie de ses accusations contre certaines personnes en particulier, contre l’organisation judiciaire en général et contre l’organisation policière, que faut-il penser des injures et accusations portées par l’auteur dont j’ai déjà relevé celles dirigées contre le capitaine Matte et dont je relève comme suit d’autres aussi graves :
Page 8 : Sur l’avilissement de la justice par le gouvernement Duplessis, sa police et ses procureurs
Page 8 : Sur les pressions très fortes à être probablement exercées par un grand nombre d’individus ayant intérêt à ce qu’une nouvelle enquête n’ait jamais lieu et tout spécialement par quelques-uns qui ont acquis puissance et respectabilité.
Page 9 : Sur la rare férocité avec laquelle ceux qui précèdent se sont acharnés contre Coffin, sur leur responsabilité de la mort d’un innocent et sur une possibilité de chantage de leur part.
Pages 16 et 44 : sur le sourire triomphant du capitaine le matin de l’exécution.
Pages 19 et 20 : Sur l’intérêt personnel de l’honorable Maurice Duplessis et ses mobiles pour obtenir une condamnation.
Page 21 : Sur le zèle des enquêteurs de la police provinciale, l’acharnement des procureurs de la Couronne et les réactions étranges de monsieur Maurice Duplessis.
Page 26 : Sur le personnage inquiétant qu’était le capitaine Raoul Sirois, aussi inquiétant que le capitaine Matte.
Page 26 : Sur les tentatives de la police de détruire la preuve par tous les moyens.
Page 45 : Sur le barème du choix des procureurs de la Couronne (le grand nombre de pendus à leur crédit).
Page 48 : Sur le choix, par « certaines autorités », de Me Maher pour affaiblir l’éventuelle défense de Coffin.
Page 57 : Sur la spécialité de Me Miquelon : l’usage de l’injure et du sarcasme le plus acrimonieux.
Page 57 : Sur le talent particulier de Me Dorion pour le grand guignol.
Pages 47 et 85 : Sur le juge « trop complaisant » qui présida le procès de Percé et sa « complaisance excessive ».
Page 58 : Sur l’acharnement, pour ne pas dire la furie… du comportement des deux principaux procureurs de la Couronne.
Page 73 : Sur la démonstration par Me Miquelon et Me Dorion qui ne recherchaient pas la vérité, toute la vérité rien que la vérité, mais uniquement des témoignages accablant Coffin.
Page 83 : Sur l’habileté diabolique des plaidoyers des procureurs de la Couronne et leur manque de respect pour la modération et l’impartialité.
Page 86 : Sur le titre de gloire de la majorité des procureurs de la Couronne d’obtenir d’un jury la tête d’un homme et le fait que Mes Miquelon et Dorion jouissaient de cette réputation.
Page 104 : Sur le fait qu’après le mariage de Coffin, s’il avait eu lieu, la Couronne aurait perdu peut-être « un pendu ».
Page 141 : Sur le machiavélisme de Me Dorion dans son interrogatoire de Hamel.
Page 176 : Sur « le spectacle inqualifiable où de « cyniques cabotins en
robe » ont donné un show qui fait la honte des hommes libres de ce pays et utilisé à fond les services d’un sadique en uniforme, le capitaine Alphonse Matte ».
À l’exception des injures inqualifiables que je viens d’énumérer, deux choses pourraient peut-être mitiger – mais si peu, si peu! – l’exceptionnelle gravité des erreurs et faussetés que j’ai soulignées :
a) La trop grande confiance que monsieur Hébert a témoigné à l’ancien sergent Henri Doyon et la trop grande croyance qu’il a accordée aux informations que le segent lui a communiquées, faute d’avoir tenu compte des dispositions qu’entretenait le sergent à l’endroit de ses anciens supérieurs et collègues de la Sûreté à la suite de son congédiement;
b) Le fait d’avoir pu partager, avec un petit, mais encore trop considérable groupe de personnes se disant journalistes ou en assumant les fonctions, la fausse notion que la liberté de presse et d’information comporte celle de colporter et de répéter des inexactitudes et des faussetés du moment que cela est de nature à intéresser les lecteurs avides de nouvelles sensationnelles, sans qu’il soit nécessaire de tenir compte des droits individuels et des intérêts d’ordre public.
Ceci m’amène en conséquence à parler de l’ancien sergent Doyon et de la liberté de presse et d’information en fonction de l’ordre public. (À suivre)


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Un avant-goût de Plume de Fauvette

La fille des Étoiles, fixée chez Blanche depuis l’avant-veille, flânait au soleil avec ses jumeaux, les petits Chef et Kimberly. L’après-midi battait son plein. Johnny était chez Jean-Marie, ravi d’avoir trouvé un moteur pour sa Pontiac. Violette pondait l’éditorial du prochain numéro de Sexe controversé. Sentier Lumineux, magnifique à observer, affûtait consciencieusement son couteau à poisson. Jack sifflait dans un brin d’herbe. Bref, rien ne laissait présager les débuts d’une révolution qui, irrévocablement, allait bouleverser la marche de l’Histoire. Sentier fut de ceux qui perçurent, venant du haut de l’Épaule boisée, le bruit suspect d’une tronçonneuse. La fille des Étoiles entendit quelque chose, elle aussi. On raconte que Lassie dressa les oreilles. Et que Vagabond, rempli du sentiment d’un malheur imminent, disparut s’embusquer sous le hangar du bon docteur. Une fois la nature et la source du bruit clairement identifiées, les gens accoururent. Mais le mal était fait. Le vieil érable qui donnait derrière le Lonely Teardrop Chinese Food Restaurant, dans la partie supérieure de l’Épaule boisée, avait été coupé à ras. Il gisait crucifié sur le flanc de cette dernière, la tête en bas, ses branches entrelacées exposant aux quatre vents leurs fibres aqueuses et leurs fractures.
http://andrepronovost.com/MainFrameset7.htm

BELLIVEAU'S AND HÉBERT'S SOURCES OF INFORMATION IN THE COFFIN AFFAIR (3)












BELLIVEAU'S AND HÉBERT'S SOURCES OF INFORMATION IN THE COFFIN AFFAIR (3)

Sources (3)
I continue the reproduction of Chapter 2 titled THE CRITIQUES, that is to say, authors Belliveau and Hébert, and the investigator Doyon. We will have a look at the sources from which Jacques Hébert drew his inspiration to write his books.
IN THE MEANTIME, FOR A DIFFERENT POINT OF VIEW, I SUGGEST THAT YOU HAVE A PEEP ON MR. LEW STODDARD BLOG :
http://www.stoddardsviews.blogspot.com /
REPORT OF THE BROSSARD ENQUIRY COMMISSION IN THE COFFIN AFFAIR (27TH NOBEMVER 1964) VOL. 3 CHAPITRE 2 (Part III)
THE CRITIQUES (CONTINUED)
THEIR SOURCES OF INFORMATION
(A literal translation by Clément Fortin)
After someone had read to him the opinion of the honourable justice Taschereau about the inflammatory language, he, (Hébert) declares, always with the same disconcerting humbleness, that he has not been influenced in any way in the writing of his book by this opinion of the honourable justice Taschereau and that he remains convinced that he was right to say what he said in his book.
He persists stating always with the same humbleness, the same objectivity and the same condescendence that nothing forced him to quote the justices of the Appeal Court or of the Supreme Court who had expressed an opinion contrary to his.
At last, the witness has, at a time of his numerous testimonies, slipped what, in my opinion, if we take into account the proof that was submitted to us and that Mr. Hébert might have followed, is the climax of presumptuousness that the dictionary defines « impertinent rashness » : Since, says he, I read the joint file; and I must say that there are little things, maybe two points that I would have changed; two words in the book; I might have added one chapter or two”.
If it is from this angle of objectivity, accuracy, spirit of truth and humbleness Mr. Hébert wrote and published his second book, if it is on ignoring the proof submitted to the jury of Percé and the nature of Court decisions that followed, if Mr. Hébert based the greater part of his accusations against certain persons, in particular, on a proof almost exclusively made of hearsay, against the judiciary organization in general and against the police organization, what about the insults and accusations voiced by the author. I have already mentioned those accusations he directed to captain Matte. I also point out other accusations, as serious as those previously mentioned, made by Mr. Hébert as follows:
Page 8 : On the degradation of justice by the Duplessis government, its police and attorneys.
Page 8 : On very strong pressures probably being exerted by a great number of individuals desirous of preserving their interest and wishing that a new enquiry never took place especially for the few who have acquired power and respectability.
Page 9 : On the rare ferocity with which those who precede have gone at Coffin, on their responsibility for the death of an innocent man and on the possibility of blackmail from them
Pages 16 and 44 : On captain Matte’s triumphant smile on the morning of the execution.
Pages 19 and 20 : On the personal interest of the honourable Maurice Duplessis and reasons for wanting a conviction.
Page 21 : On the over-zealous Provincial Police investigators, the determination of the Crown attorneys and the strange reactions of Mr. Maurice Duplessis.
Page 26 : On Raoul Sirois’ disturbing character, as disturbing as that of captain Matte.
Page 26 : On the attempts by the police to destroy by all means the proof.
Page 45 : On the scale used to choose the Crown attorneys (the greater number of hangings to their credit).
Page 48 : On the choice of « certain authorities », of Mtre Maher to weaken Coffin’s possible defence.
Page 57 : On Mtre Miquelon’s specialty : the use of insult and the most acrimonious sarcasm.
Page 57 : On Mtre Dorion’s talent for burlesque.
Pages 47 and 85 : On the judge « too lenient » who presided the Percé trial and his « excessive kindness ».
Page 58 : On the relentlessness, not to say the fury… the behaviour of the main Crown attorneys.
Page 73 : On the demonstration by Mtres Miquelon and Dorion that they were not seeking the truth, nothing but the truth, but solely testimonies overwhelming Coffin.
Page 83 : On the Crown attorneys’ devilish cleverness of their pleas and their lack of respect for moderation and impartiality.
Page 86 : On the title of glory for the majority of Crown attorneys to obtain from a jury the head of a man and the fact that Mtres Miquelon and Dorion had this reputation.
Page 104 : On the fact that after Coffin’s marriage, if it had happened, the Crown would have lost, maybe, « a hanging ».
Page 141 : On Mtre Dorion’s machiavellism in his examination of Hamel.
Page 176 : On « the unspeakable spectacle where cynical show-offs in robes have given a show that causes the shame of the free men of this country and used fully the services of a sadist in uniform, Captain Alphonse Matte ».
Except for unspeakable insults that I just enumerated, two things would maybe mitigate – but so little- the exceptional seriousness of the errors and falsenesses that I have underlined :
a) Mr. Hébert has shown too much confidence and faith in the information that the sergeant (Henri Doyon) communicated to him and he did not take into account the sergeant’s ill-disposition towards his former superiors and colleagues of the Provincial Police after his dismissal;
b) The fact of having shared, with a small but too considerable group of persons claiming to be newspapermen or assuming such functions, the false notion that the freedom of the press and information comprises the right to peddle and repeat inaccuracies and falsenesses in as much as it is susceptible of interesting eager readers of sensational news, without it being necessary to take into consideration individual rights and public order.
This, therefore, leads me to speak of former sergeant Doyon and the freedom of the press and information in accordance with the law and public order. (To be followed)

26 janvier 2009

LE COMITÉ POUR LA RÉHABILITATION DE COFFIN THE COMMITTEE FOR THE REHABILITATION OF COFFIN


LE COMITÉ POUR LA RÉHABILITATION DE COFFIN
Cliquez sur cette image. Sa légende se lit comme suit :
En exclusivité, voici réunies sur une photo les huit personnalités qui, peu de temps après la mort de Coffin, ont formé le Comité de Réhabilitation de Wilbert Coffin. De gauche à droite : A.B. Weston, professeur à l’Université de Toronto; John Edward Belliveau, journaliste du Toronto Daily Star; Arthur E. M. Maloney, C. R., avocat de Toronto; François de B. Gravel, avocat de Québec; le révérend S.L. Pollard, chapelain de la prison de Bordeaux; Gerald Ledain, professeur à l’Université McGill; J.J. Munk, ingénieur de Toronto; R.S. Mackay, professeur à l’Université de Toronto.
EXTRAIT DU RAPPORT BROSSARD, CHAPITRE 2, THE COURT OF LAST RESORT (pages 408-409)
... : peu de temps après l’exécution de Wilbert Coffin, se forma, à Toronto, un comité de cinq ou six personnes y compris M. Belliveau lui-même, dont le but était de tenter de réhabiliter, si possible, la mémoire de Wilbert Coffin. Il semblerait que la majorité, sinon la totalité des membres de ce comité, s’il faut en croire M. Hébert, était opposée à la peine de mort, comme M. Gardner (Perrry Mason) d’ailleurs qui nous l’a déclaré formellement dans la lettre qu’il nous a adressée. Or, ce comité constitué à Toronto ne s’est réuni qu’une seule fois. Il avait cependant demandé à M. Belliveau d’être un intermédiaire entre lui et The Court of Last Resort; après plusieurs entrevues avec un M. Schindler, de la Court of Last Resort, M. Belliveau « was sorely disenchanted and disillusioned ». Le comité ne paraît plus s’être intéressé davantage à l’affaire Coffin… à moins que certains de ses membres n’aient porté une attention particulière à notre enquête.
Ainsi doit retourner dans les brumes de l’imagination et de l’oubli une autre tentative d’induire le public en erreur en portant à son attention des découvertes qui ne paraissent pas avoir été faites et dont, à tout événement, aucune preuve ne paraît exister.

THE COMMITTEE FOR THE REHABILITATION OF COFFIN
Click on this picture. The legend reads as follows:
The eight persons who, a short while after the death of Coffin, formed the Committee for the Rehabilitation of Coffin. From left to right on this photo: A.B. Weston, professor at the University of Toronto; John Edward Belliveau, newspaperman with the Toronto Daily Star; Arthur E. M. Maloney, Q.C., barrister and solicitor from Toronto, François de B. Gravel, lawyer from Québec City; Reverend S.L. Pollard, chaplain at Bordeaux jail; Gerald Ledain, professor at McGill University; J.J. Munk, engineer from Toronto; R.S. MacKay, professor at the University of Toronto.
EXCERPT FROM THE BROSSARD REPORT, CHAPTER 2, THE COURT OF LAST RESORT (pages 408-409)
... : a short while after the execution of Wilbert Coffin, a committee of five or six persons including Mr. Belliveau himself, was formed, in Toronto, for the purpose of rehabilitating, if possible, the memory of Wilbert Coffin. It would seem that the majority, if not the totality of the members of that committee, if we believe Mr. Hébert, were opposed to capital punishment, as Mr. Gardner (Perry Mason) has otherwise himself declared formally in the letter he transmitted to us. This committee formed in Toronto only met once. However, it had asked Mr. Belliveau to act as intermediary between it and The Court of Last Resort (see my posting titled Perry Mason Investigates in the Coffin Affair, 7th of May 2008) ; after many interviews with one Mr. Schindler, of the Court of Last Resort, Mr Belliveau « was sorely disenchanted and disillusioned ». The committee does not seem to have taken active interest in the Coffin affair… unless some of its members had focussed their attention on our enquiry.
Thus, must be sent back to the haze of imagination and oblivion, another attempt to mislead the public, in bringing to his attention discoveries, which do not appear to have been made, and for which, at any event, no proof seems to exist.

22 janvier 2009

LES SOURCES D'INFORMATION DE BELLIVEAU ET D'HÉBERT DANS L'AFFAIRE COFFIN (2)




Cliquez sur ces images pour voir la liste des articles trouvés dans la camionnette des victimes.
LES SOURCES D’INFORMATION DE BELLIVEAU ET HÉBERT DANS L’AFFAIRE COFFIN (2)
Sources (2)
Je poursuis la reproduction du Chapitre 2 intitulé LES CRITIQUES, c’est-à-dire les auteurs Belliveau et Hébert, et l’enquêteur Doyon. Nous verrons à quelles sources Jacques Hébert a puisé son inspiration pour écrire ses livres.
DANS L’ENTRE-TEMPS, POUR UN POINT DE VUE DIFFÉRENT, JE VOUS SUGGÈRE DE JETER UN ŒIL SUR LE BLOGUE DE MONSIEUR LEW STODDARD :
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RAPPORT DE LA COMMISSION D’ENQUÊTE BROSSARD SUR L’AFFAIRE COFFIN (27 NOVEMBRE 1964) VOL. 3 CHAPITRE 2 (Deuxième partie)
LES CRITIQUES (SUITE)
LEURS SOURCES D’INFORMATION
Je n’entreprendrai pas de faire une révision de toutes les erreurs, inexactitudes, demi-vérités et faussetés contenues dans les volumes de monsieur Hébert; elles sont nombreuses et sérieuses; tout ce rapport en est rempli.
Je tiens toutefois à rappeler certains faits allégués par monsieur Hébert et que nous savons avoir été vrais; je les résume sommairement comme suit :
a) La négligence des capitaines Matte et Sirois en n’interrogeant pas MM. Burkett et Ford sur une rencontre qu’ils auraient pu avoir avec les deux frères Tapp dans la matinée du 27 mai 1953 à l’Hôtel Baker et l’omission de ménager une entrevue, lors du procès, entre ces quatre mêmes personnes, pour les mêmes fins;
b) L’omission de la couronne de porter à l’attention de la défense, pour qu’elle en dispose à son gré et sujet à contre-preuve de la part de la Couronne, les renseignements relatifs à la rencontre d’une jeep par les Dumaresq et Dufresne, les frères Tapp et le docteur Attendu.
c) L’omission de la couronne de porter à l’attention de la défense la présence à Percé de Vincent Patterson et ses renseignements et déclarations à la police tels que relatés dans le rapport de monsieur Doyon.
d) Les raisons pour lesquelles on n’a pu découvrir, avant la tenue de la présente enquête, les circonstances exactes de l’enlèvement de la carabine de Jack Eagle au camp de Coffin dans la nuit du 27 au 28 août 1953.
e) L’enlèvement de la carabine de Jack Eagle par Me Maher.

Monsieur Hébert se fut-il limité à ces derniers faits et se fut-il abstenu de les noyer, pour ainsi dire, dans une mare de faussetés, d’inexactitudes, de demi-vérités et d’injures, la présente enquête n’eut probablement pas été nécessaire ou, à tout événement, elle eut pu en être considérablement écourtée; aussi bien, pour mieux apprécier les circonstances dans lesquelles il a pu, tout au cours de son dernier volume, communiquer au public autant de faussetés et se livrer à autant d’invectives, me paraît-il indispensable de faire connaître a) les sources sérieuses de renseignements auxquelles monsieur Hébert s’est abstenu de puiser et b) celles sur lesquelles il paraît avoir puisé ce qu’il a communiqué dans son volume.
LES SOURCES « INUTILES »
Voici les admissions pour le moins étonnantes que nous a faites monsieur Hébert dès les premiers jours de l’enquête :
Il n’a assisté ni à l’enquête du coroner, ni à l’enquête préliminaire, ni au procès Coffin; il n’a pas non plus assisté au procès Hamel.
Avant d’écrire ses deux volumes et même avant que ne débute la présente enquête, il n’avait jamais pris connaissance du dossier conjoint que la Cour du banc de la reine de Québec et la Cour suprême du Canada furent appelées à étudier avant de rendre leurs décisions, ni d’aucun témoignage des quatre-vingts (80) témoins entendus lors du procès à l’exception a) du témoignage de monsieur Bernard Péclet que celui-ci lui a remis peu de temps avant qu’il ne publie son second volume, b) de certains extraits rares et succincts de témoignages utilisés et cités dans le factum préparé par les avocats de la défense lors de la présentation de la cause en Cour suprême et c) de certains extraits du dossier conjoint auquel ont pu référer les différents juges de la Cour suprême tels que rapportés dans les Canada Law Reports, y compris de courtes références aux témoignages de Doyon et de Sinnett.
Monsieur Hébert nous déclare avec candeur et humilité que « s’il n’a pas lu les témoignages, c’est parce qu’il n’en sentait pas le besoin, que les témoignages ne l’intéressaient pas particulièrement. S’il n’a pas lu les dépositions du procès Coffin avant d’écrire son volume, c’est parce qu’il s’est surtout intéressé aux faits nouveaux qui sont survenus, qui sont arrivés après le procès, et parce qu’aussi certains témoins, dont l’ex-agent Sinnett, lui avaient dit à quel point l’inspecteur Matte les guidait dans leurs dépositions devant le tribunal; il n’était par conséquent pas confiant que ces témoignages-là (ceux du procès) lui seraient très utiles; il préférait revoir les témoins et obtenir des dépositions nouvelles.
Il n’a jamais parlé à Wilbert Coffin; les seules déclarations de Coffin qu’il connaisse sont celles qui lui ont été rapportées par Donald Coffin quant aux traitements subis par son frère : nous savons avec quelle exactitude monsieur Hébert les a rapportées.
Il ne s’est jamais renseigné sur l’affaire Coffin auprès soit de l’honorable Maurice Duplessis, soit de l’honorable Antoine Rivard, soit de l’honorable Nöel Dorion, soit de l’honorable Paul Miquelon, soit de monsieur le juge Blanchard, soit de Me Charles-Édouard Cantin, soit du capitaine Alphonse Matte, soit d’aucun officier de police autre que Doyon et Sinnett.
Soulignons, sans autres commentaires, ces vides, j’allais dire ces gouffres dans la « documentation » dont monsieur Hébert s’est armé pour entreprendre une étude « objective » de l’affaire Coffin.
LES SOURCES DE SES RENSEIGNEMENTS
Mais quelles furent donc les sources auxquelles monsieur Hébert a puisé pour communiquer les renseignements sur lesquels il a prétendu asseoir une preuve de l’innocence de Coffin et des crimes contre la justice commis par un certain nombre de personnages (apparemment méprisables). Voyons ce qu’il nous a déclaré lui-même à ce sujet :
a) Il a pris connaissance du volume de monsieur Belliveau au moment où son premier volume à lui (« Coffin était innocent ») était déjà écrit; le livre de monsieur Belliveau lui a cependant été utile pour compléter, dans son deuxième volume « J’accuse les assassins de Coffin ”, certains renseignements de son premier ouvrage; le livre de M. Belliveau n’a pas, toutefois, constitué la base de son premier ouvrage “Coffin était innocent», dit M. Hébert; il ne s’en est pas inspiré non plus pour son second volume, bien qu’il ait eu avec monsieur Belliveau des conversations « très longues »; le premier ouvrage « Coffin était innocent » a servi, de façon substantielle, comme fondement du second « J’accuse les assassins de Coffin ».
b) Il a pris, comme susdit, connaissance de certains extraits des témoignages du sergent Doyon et de l’officier Sinnett qui ont pu être cités dans les notes de certains juges de la Cour suprême telles que rapportées par les Canada Law Reports.
c) Il a lu, avant son premier ouvrage, à peu près tous les articles qui se trouvaient dans les dossiers du Toronto Star relativement au procès de Coffin, « articles quant auxquels il n’y a eu aucune dénégation de la part des personnes qui y étaient indiquées », souligne-t-il.
d) Il a pris connaissance de nouvelles en provenance d’Altoona transmises par l’Associated Press « qui n’est pas considérée dans le milieu journaliste, comme galvaudant des faux renseignements sur les représentants américains… Ça donne une plus grande sécurité que si c’était venu d’un journaliste d’un seul journal ».
Il a pris connaissance, avant le premier livre, d’extraits de journaux de la Pennsylvanie et d’extraits de certains journaux de langue anglaise du Canada, notamment, le Toronto Star et le Toronto Telegram.
e) Il n’a eu véritablement recours, pour les fins de son second volume qu’aux services d’un seul enquêteur, l’ancien sergent Doyon; le sergent Doyon ne lui a fait que des rapports purement verbaux sur les enquêtes qu’il a conduites, à l’exception d’un affidavit de John Hackett, et peut-être de la déclaration de Donald Coffin quant à l’enlèvement de la carabine.
f) Il n’a interviewé lui-même, à l’exception du sergent Doyon et de l’officier Sinnett, que deux témoins, Gérald Quirion et Donald Coffin; ce qui ne l’empêche pas de parler à quelques reprises des affirmations qu’un certain nombre de personnes lui auraient faites.
g) À l’exception de l’affidavit de John Hackett, il n’a lui-même jamais été en possession d’autres affidavits; il a pu cependant être renseigné par Me Gravel quant au contenu de certains affidavits publiés dans les journaux, affidavits dont Me Gravel avait lui-même « évidemment eu connaissance».
h) Il a pu obtenir certains renseignements de John MacLean (probablement au sujet de la jeep Arnold).
i) Dans le cas de son deuxième volume, il a eu certaines conversations avec monsieur Belliveau, dont le livre d’ailleurs l’avait aidé pour certains points particuliers.
j) A sa demande, le sergent Doyon aurait rencontré plusieurs témoins en Gaspésie, au Nouveau-Brunswick, en Pennsylvanie et même en Floride; mais tous les rapports du sergent Doyon lui ont été faits verbalement et il ne peut produire de sa part aucun rapport écrit.
k) En dehors du sergent Doyon et des quelques journalistes qu’il a mentionnés, il a été aidé dans le cas de son premier volume par Me Gravel avec lequel il a eu quelques conversations assez longues et auquel il a donné lecture assez rapide de la majeure partie des épreuves de son premier volume, mais avec lequel il n’a eu aucune entrevue à l’occasion de son deuxième volume.
l) C’est sur la foi des affirmations de monsieur Doyon et de monsieur Sinnett qu’il a fait ses affirmations dans son livre quant à la préparation des témoins par le capitaine Matte.
Voilà donc les sources imposantes auxquelles monsieur Hébert a puisé et sur lesquelles il a construit l’édifice lézardé que nous connaissons.
Somme toute, à quoi se résument ces sources de renseignements : quelques rares extraits de témoignages recueillis dans les notes des juges de la Cour suprême, car, nous le savons, monsieur Hébert n’a pas lu les notes des juges de la Cour d’appel; surtout des extraits de nouvelles et reportages du Toronto Star, du Toronto Telegram et des journaux d’Altoona, y compris ceux qui ont surtout formé la substance du volume de monsieur Belliveau; quelques passages du factum des avocats de la défense en Cour suprême; des entrevues avec Donald Coffin, Gérald Quirion et l’agent Sinnett; des rapports purement verbaux de l’ancien agent Doyon, récemment congédié de la Sûreté provinciale et manifestement aigri contre ses anciens supérieurs; certains renseignements à lui communiqués par Me Gravel et une certaine approbation par ce dernier des épreuves de son premier volume; un affidavit, celui de John Hackett; quelques conversations avec monsieur John Edward Belliveau, dont l’importance a été passablement diminuée par le témoignage de ce dernier. Tel est vis-à-vis le formidable passif des sources non utilisées le mince actif composé en grande partie de ouï-dire parfois jusqu’au 3e degré de recul.
Aussi bien, n’avons-nous pas été surpris de relever dans le témoignage de monsieur Hébert certaines rétractations et contradictions auxquelles il a été acculé.
a) Celles relatives à son affirmation que Doyon n’aurait pas été interrogé, au procès, sur les traces de jeep et que l’on se serait bien gardé de l’interroger à ce sujet;
b) Celles relatives à la disparition des pièces à conviction et à la disparition des bouteilles trouvées sur les lieux du meurtre, monsieur Hébert ayant été obligé d’admettre que ces pièces ne furent jamais détruites;
c) Celles relatives aux déclarations que monsieur Hébert met dans la bouche de Coffin qu’il n’aurait entendues, en fait, que dans la bouche de témoins… en fait, dans la bouche d’un seul témoin, Donald Coffin;
d) Celles relatives à son affirmation première qu’il avait interviewé lui-même un « grand nombre de personnes », alors qu’en fait toutes les personnes qui ont pu être interviewées, sauf deux, le furent par Doyon et non par lui;
e) Celles relatives à son affirmation première que Doyon lui avait fait des rapports écrits alors qu’en fait, il ne lui en a pas fait.
Si l’on ajoute à ces rétractations les nombreux démentis, par un bon nombre de personnes auxquelles monsieur Hébert a, dans son volume, attribué des paroles que ces paroles n’avaient pas été véritablement prononcées par elles, démentis que nous avons relevés au cours des chapitres qui précèdent; si l’on ajoute les cas encore plus nombreux où les faits allégués par monsieur Hébert ont été démentis, en totalité ou en partie, par les nombreux témoins que nous avons entendus, quelle valeur pouvons-nous donner à l’esprit d’objectivité, d’exactitude et de vérité qui aurait pu permettre à monsieur Hébert de faire les deux affirmations suivantes : « on ne peut s’empêcher de croire Coffin innocent à moins que l’on mette ma bonne foi en doute, ce qui est toujours possible » et « moi, je ne peux pas vivre dans un pays où la justice est malmenée à ce point là, je dors mal le soir ».
N’est-ce pas ce même esprit qui a amené monsieur Hébert, au cours de notre enquête, à nous affirmer comme vrai que, lors du procès de Jean-Guy Hamel à Percé, un témoin avait reçu la somme de $150.00 pour aller témoigner contre Jean-Guy Hamel, alors qu’il fut immédiatement établi devant nous, par des témoignages recueillis à la dernière minute par le conseiller juridique de la Commission que le témoin en question n’avait touché qu’une somme de $50.00 pour couvrir ses frais de déplacement et de séjour, somme qui, en fait, étai inférieure à celle à laquelle le témoin avait le droit d’être taxé. N’est-ce pas ce même esprit d’exactitude qui a animé monsieur Hébert au cours de l’enquête et qui l’a induit à accuser la Police provinciale de tenter de menacer certains témoins assignés à comparaître devant nous, alors que ces témoins mêmes sont venus nous affirmer qu’ils n’avaient été de la part de la police l’objet d’aucune pression ni d’aucune menace?
Aussi avons-nous été plus qu’étonnés par les bijoux de manifestations d’une humilité déconcertante que monsieur Hébert a fait entendre à nos oreilles surprises au cours de son témoignage et dont nous rappelons quelques-unes.
Après nous avoir déclaré que depuis l’ouverture des séances de la Commission, il avait pris connaissance de trois des cinq volumes du procès Coffin, il déclara : « Je n’ai appris aucune chose que je ne savais déjà ».
Obligé d’admettre qu’avant d’écrire ses livres, il n’avait pas pris connaissance de ce passage du témoignage du sergent Doyon dans lequel le sergent Doyon déclara n’avoir pas vu de traces de jeep autour de la camionnette abandonnée, monsieur Hébert donna pour toute explication que « s’il avait pris connaissance de ce témoignage, s’il l’avait lu avant d’écrire son volume, il aurait changé un mot, mais que cela n’aurait rien changé à l’esprit du paragraphe de son volume!.
Confronté avec les diverses déclarations de MacGregor au sujet « du muzzle of a gun », le témoin déclare « j’ai davantage confiance à l’affidavit qu’a soumis MacGregor qu’au témoignage qu’il a donné d’abord ».
Après que le conseiller juridique de la Commission lui eût donné lecture de certains passages des notes des juges majoritaires de la Cour suprême, dans lesquelles les juges déclarèrent, quant au langage des procureurs de la couronne, qu’il n’avait pas été inflammatoire (incendiaire), monsieur Hébert nous dit : que même s’il avait lu les notes des quatre juges de la Cour d’appel, il ne croit pas « qu’il aurait été influencé lorsqu’il a écrit son volume à ce sujet, pas plus, prétend-il, qu’il n’a été influencé par ce qu’a déclaré l’honorable juge Rinfret de la Cour d’appel »; que c’est surtout par la décision de deux juges dissidents de la Cour suprême qui auraient accordé un nouveau procès qu’il a été influencé, mais il est obligé d’admettre en fin de compte que les deux juges dissidents de la Cour suprême ne se sont pas prononcés sur la question du langage inflammatoire (incendiaire). (À SUIVRE)


BELLIVEAU'S AND HÉBERT'S SOURCES OF INFORMATION IN THE COFFIN AFFAIR (2)








Click on the above pictures to see a list of items found in the victims' pick-up truck.
BELLIVEAU'S AND HÉBERT'S SOURCES OF INFORMATION


Sources (2)
I continue the reproduction of Chapter 2 titled THE CRITIQUES, that is to say, the authors Belliveau and Hébert, and the investigator Doyon. We shall see from what sources Jacques Hébert has drawn his inspiration to write his books.
IN THE MEANTIME, FOR A DIFFERENT POINT OF VIEW, I SUGGEST THAT YOU HAVE A LOOK AT MR. LEW STODDARD’S BLOG:
http://www.stoddardsviews.blogspot.com/
REPORT OF THE BROSSARD COMMISSION OF ENQUIRY IN THE COFFIN AFFAIR (27TH NOVEMBER 1964) VOL. 3 CHAPTER 2 (Part II)
THE CRITIQUES (CONTINUED)
THEIR SOURCES OF INFORMATION
I will not go over all the errors, inaccuracies, half-truths and falsenesses contained in Mr. Hébert’s books; they are numerous and serious; all of this report is full of them.
However, I wish to recall certain facts alleged by Mr. Hébert and that we know that they are true; I summarize them as follows :
a) Captains Matte’s and Sirois’ negligence for not questioning Messrs. Burkett and Ford about a meeting they might have had with the two Tapp brothers on the morning of the 27th of May 1953 at the Baker Hotel and the omission to provide for a meeting, at the time of the trial, between these four same persons, for the same purposes;
b) The Crown omission to bring to the attention of the defence, for it to do what it deemed fit and subject to a counter-proof from the Crown, information pertaining to the Dumaresqs and Dufresne, the Tapp brothers and Dr. Attendu seeing a jeep.
c) The Crown omission to bring to the attention of the defence the presence at Percé of Vincent Patterson and the information and statements made to the police as it appears in Mr. Doyon’s report.
d) The reasons for which the police were not able to discover, before this present enquiry, the exact circumstances of the removal of Jack Eagle’s rifle at Coffin’s camp on the night of the 27th to 28th of August 1953.
e) Jack Eagle’s rifle removal by Mtre Maher.

Had Mr. Hébert limited himself to these last facts and had he abstained to drown them, so to speak, in a pond of falsenesses, inaccuracies, half-truths and insults, the present enquiry may not have been necessary or, at all events, it could have been shortened greatly; consequently, to better appreciate the circumstances in which he has been able, in his last book, to communicate to the public so many falsenesses and utter so many insults, it appears to me essential to let you know a) the serious sources of information from which Mr. Hébert abstained from drawing and b) those from which he appears to have drawn to write his book.
THE « USELESS » SOURCES
Here are the admissions, for the least surprising, that Mr. Hébert has made to us on the very first days of the enquiry :
He has neither attended the Coroner’s inquest nor the preliminary enquiry, nor Coffin’s trial; he did not attend Hamel’s trial.
Before writing his two books and even before the beginning of this enquiry, he never had read the joint file that the Court of Appeal and the Supreme Court were called upon to study before rendering their decisions, nor none of the eighty (80) testimonies heard at the trial except a) Mr. Bernard Péclet’s testimony that the latter had given him a short while before he published his second book, b) some rare and succinct testimonies used and quoted in the factum prepared by the defence attorneys for presenting the case before the Supreme Court and c) some brief excerpts from the joint file to which may have referred the Supreme Court justices as reported in the Canada Law Reports, including brief references to Doyon’s and Sinnett’s testimonies.
Mr. Hébert declares with ingeniousness and humbleness that “if he has not read the testimonies, it is because he did not feel the need to do so, that the testimonies were not of particular interest to him”. If he has not read the testimonies of Coffin’s trial before writing his book, it is because he was more interested in new facts that occurred after the trial, and also because certain witnesses, of whom the ex-police officer Sinnett, had told him to what extent inspector Matte was guiding them in their testimonies before the court; he was not therefore confident that those depositions (those of the trial) might have been very useful to him; he preferred re-examining the witnesses and obtain new testimonies. He has never spoken with Wilbert Coffin; the only Coffin’s statements that he knows are those reported to him by Donald Coffin as to the treatments suffered by his brother; we know how accurately Mr. Hébert reported them.
He has never inquired about the Coffin affair from either the honourable Maurice Duplessis, or the honourable Antoine Rivard, or the honourable Noël Dorion, or the honourable Paul Miquelon, or Mr. Judge Blanchard, or Mtre Charles-Édouard Cantin, or Captain Alphonse Matte, or any police officer other than Doyon and Sinnett.
Let us underline, with no more comments, the emptiness, I meant to say this depth in the « documentation » with which Mr. Hébert armed himself to undertake an « objective » study of the Coffin affair.
THE SOURCES OF INFORMATION

But what were those sources from which Mr. Hébert has drawn to communicate the information on which he claims having based a proof of innocence of Coffin and the crimes against justice committed by a certain number of persons (apparently despicable). Let us see what he himself said to us about this subject:
He has read Mr. Belliveau’s book at the time where his first book (“Coffin was Innocent”) was already written; Mr. Belliveau’s book has nevertheless been useful to him to complete, in his second book “I Accuse the Assassins of Coffin”; some information from his first book; Mr. Belliveau’s book, however, did not constitute the basis of his first book “Coffin was Innocent”, says Mr. Hébert; nor did he draw his inspiration from it for his second book, even although he had had “very long” conversations with Mr. Belliveau; the first book “Coffin was Innocent” has been used substantially as the basis for his second book “I Accuse the Assassins of Coffin”.
a) He has read, as above mentioned, certain excerpts of sergeant Doyon’s and officer Sinnett’s testimonies that might have been quoted in the notes of certain justices of the Supreme Court, as reported in the Canada Law Reports.
b) He has read, before his first book, almost all articles found in the files of the Toronto Star about the Coffin’s trial, « articles as to which there is no denial from those who were mentioned », he emphasizes.
c) He has read news coming from Altoona through the Associated Press « which is not considered, in the journalistic milieu, as tarnishing with false information the American house representatives... It gives a greater security than as if it had come from a newspaperman of only one newspaper ».
He has read, before his first book, excerpts from Pennsylvania newspapers and excerpts from certain English language newspapers of Canada, namely the Toronto Star and the Toronto Telegram.
d) Truly, he only had, for his second book, the help of one investigator, the former sergeant Doyon; sergeant Doyon only made to him purely verbal reports about the investigations he had carried, with the exception of one affidavit from John Hackett, and maybe the statement from Donald Coffin as to the removal of the rifle.
e) He only interviewed, with the exception of sergeant Doyon and officer Sinnett, only two witnesses, Gérald Quirion and Donald Coffin; but that does not refrain him from speaking, on a few occasions, of statements that a certain number of people would have made to him.
f) Except John Hackett’s affidavit, he, himself, has never had other affidavits; he might have, however, been informed by Mtre Gravel as to the contents of certain affidavits published in the newspapers, affidavits of which Mtre Gravel had himself « obviously known ».
g) He might have obtained some information from John MacLean (probably about the Arnold jeep.)
h) For his second book, he has had conversations with Mr. Belliveau, whose book had helped him for some particular points.
i) At his request, sergeant Doyon would have met several witnesses in the Gaspé Peninsula, in New Brunswick, in Pennsylvania and even in Florida; but all of Doyon’s reports were made to him verbally and he cannot file any report in writing.
j) Besides sergeant Doyon and a few newspapermen whom he has mentioned, he got help for his first book from Mtre Gravel with whom he had a few rather long conversations and to whom he has read quickly the most part of the galley proof of his first book, but with whom he has had no meeting for his second book.
k) It is on the word of Mr. Doyon and Mr. Sinnett that he has made his statements in his book as to the preparation of witnesses by captain Matte.

Here are the imposing sources from which Mr. Hébert drew and on which he built the cracked building that we know of.
When all is said and done, his sources of information boil down to : a few rare excerpts taken from the notes of the Supreme Court justices, because, we know that Mr. Hébert has not read the notes of the Court of Appeal justices; above all excerpts from news and reports from the Toronto Star, the Toronto Telegram and Altoona newspapers, including those that constituted the basis of Mr. Belliveau’s book; a few passages from the factum of the defence attorneys in the Supreme Court; interviews with Donald Coffin, Gérald Quirion and officer Sinnett; purely verbal reports from former sergeant Doyon, recently fired from the Québec Provincial Police and manifestly angry at his former superiors; some information communicated to him by Mtre Gravel and a certain approval by the latter of the galley proof of his first book; an affidavit, that of John Hackett; a few conversations with Mr. John Edward Belliveau, whose importance was pretty well softened with the testimony of the latter. So is the formidable liability of unused sources and the thin asset composed in greater part of hearsay and, at times, as far back as the third degree.
Just as well, we have not been surprised to find in Mr. Hébert’s testimony certain retractations and contradictions that he was forced to make.
a) Those concerning his statement regarding the fact that Doyon would not have been examined, at the trial, about the jeep tracks, and that they would not have examined him on this subject.
b) Those concerning the disappearance of exhibits and the disappearance of bottles found on the crime scene, Mr. Hébert having been obliged to admit that those exhibits never were destroyed.
c) Those concerning statements Mr. Hébert puts into Coffin’s mouth and that, in fact, he would only have heard from the mouth of only one witness, Donald Coffin;
d) Those concerning his first statement that he had interviewed, himself, a « great number of persons » while, in fact, all those persons who might have been interviewed, except two, were so by Doyon and not by him;
e) Those concerning his statement that Doyon had submitted to him written reports while, in fact, he has not done any in writing.
If we add to these retractations the numerous denials, by a good number of persons to whom Mr. Hébert has, in his book, put words in their mouth and that those words had not been truly said by them, denials that we have noted in the preceding chapters; if we add those instances even more numerous where the alleged facts by Mr. Hébert have been denied, in whole or in part, by the numerous witnesses whom we have heard, what value may we attribute to the spirit of objectivity, accuracy and truth that would have entitled Mr. Hébert to make the two following statements: “we cannot refrain from believing in Coffin’s innocence unless we question my good faith, which is always possible” and “I cannot live in a country where justice is given such a rough handling, I don’t sleep well at night”.

Is it not the same spirit that brought Mr. Hébert, in the course of our enquiry, to state as being true that, at Jean-Guy Hamel’s trial in Percé, a witness had received $150.00 to testify against Jean-Guy Hamel, while it was immediately established before us, from testimonies heard at the last minute by the Commission legal counsel that the witness in question had only received the sum of $50.00 to cover his travelling and lodging expenses, sum that, in fact, was less than that the witness was entitled to.
Is it not the same spirit of accuracy that animated Mr. Hébert in the course of this enquiry and that induced him to accuse the Provincial Police of attempting to threaten certain witnesses summoned to appear before us, while these same witnesses affirmed to us that they had not been the object of any pressure or threat?
As a consequence, we have been more than surprised by the demonstration of disconcerting humbleness that Mr. Hébert has offered to our ears in the course of his testimony and we recall a few of them.
After having declared to us that since the beginning of the sittings of the Commission, he had read three of the five books of Coffin’s trial, he stated: “I have not learned anything that I did not already know”.
Forced to admit that before writing his books, he had not read this passage of sergeant Doyon’s testimony, in which sergeant Doyon states never having seen jeep tracks in the surroundings of the abandoned pick-up truck, Mr. Hébert explained that « if he had known this testimony, he would have changed one word, but it would not have changed the spirit of that paragraph in his book!
Asked to compare the diverse statements made by MacGregor about the muzzle of a gun, the witness states “I have more confidence in the affidavit that MacGregor submitted than to the testimony he has already given”.
After having heard the legal counsel to the Commission read to him certain passages of the notes of the Supreme Court majority justices, in which the justices state, as to the language of the Crown attorneys, that it was not inflammatory, Mr. Hebert tells us : even if he had read the notes of the four justices of the Appeal Court, he does not believe « that he would have been influenced when he wrote his book about this subject, not more, so he pretends, than he has been influenced by what the honourable justice Rinfret of the Appeal Court stated; it is mainly the decision of the two dissident justices of the Supreme Court who would have granted a new trial that influenced him, but he has to admit, at the end, that the two dissident justices of the Supreme Court did not give their opinion on the inflammatory language. (TO BE FOLLOWED)

19 janvier 2009

PISTOLET P38 SUR UNE LISTE AFFAIRE COFFIN









LISTE DES PHOTOS ET AUTRES EXHIBITS EXPÉDIÉS À QUÉBEC PAR LA SÛRETÉ PROVINCIALE LE 6 MARS 1953

PHOTO NO 59 PISTOLET P38

Un visiteur m’a demandé avec insistance de publier une photo du revolver qui suscite tant d’intérêt ces jours- ci. Je n’en ai pas. Cependant, j’ai parcouru encore dernièrement toute la partie du dossier de police qui est en ma possession, c’est-à-dire plus de 3000 pages de texte. J’ai trouvé dans une liste intitulée « Liste des photographies et autres exhibits expédiés à Québec le 6 mars 1956» la photo no 59 qui indique ceci : « Pistolet P38». (Cliquez sur l’image ci-haut pour y jeter un coup d’œil.) Cette liste à été envoyée par la Sûreté provinciale de Québec, poste no 3, Gaspé. Il faut comprendre que nos centres d’archives ne pourraient pas conserver pendant toutes ces années les pièces à conviction qui sont déposées à l’occasion d’un procès. Je vous affirme, par ailleurs, qu’il n’y a rien de particulier à cette arme dont la pertinence est négligeable comme je vous l’ai déjà expliqué. Elle n’a pas attiré l’attention de la presse au même titre que les squelettes, les bottes avec un bout-de-pied dedans, etc. Je n’ai rien vu non plus dans les coupures de journaux que j’ai consultées.



LIST OF PHOTOS AND OTHER EXHIBITS SENT TO QUÉBEC CITY BY THE QUÉBEC PROVINCIAL POLICE ON MARCH 6TH 1953


PHOTO NUMBER 59 PISTOLET P38

A visitor has asked me insistently to post a photo of the handgun that aroused so much interest these past few days. I do not have any. However, lately, I leafed through again the portion of the police file that is in my possession, that is to say, more than 3000 pages of text. I found a list titled “List of photographs and other exhibits sent to Québec City on the 6th March 1953”, photo number 59 “Pistolet P38”. ( To have a look at it, click on the above picture.)This list was sent by the Québec Provincial Police, station number 3, Gaspé. It is understandable that our archive centres cannot store for so many years all the exhibits that are filed in a case. There is nothing special about this arm whose relevance is negligible as I have already explained. It did not attract the attention of the press in the same manner other exhibits have, like, for example, human remains and so forth. I have seen nothing about this in the newspaper clippings that I have looked at.

18 janvier 2009

AFFAIRE COFFIN DOSSIER DE POLICE DÉCISION DE LA COMMISSION D'ACCÈS À L'INFORMATION





































DÉCISION DE LA COMMISSION D’ACCÈS À L’INFORMATION AU SUJET DU DOSSIER DE POLICE DANS L’AFFAIRE COFFIN

Depuis que j’ai entrepris l’étude de l’affaire Coffin, je tente d’obtenir tous les documents d’archives pertinents à ce dossier. Au début d’avril 2006, j’ai demandé au ministère de la Sécurité publique (ci-après le MPS) à consulter le dossier de police. J’ai d’abord essuyé un refus catégorique. Puis, le MPS a consenti à me transmettre le dossier en caviardant les renseignements personnels. À cet égard, une décision interlocutoire avait été rendue par la Commission d’accès à l’information (ci-après CAI) que j’ai affichée sur ce blogue. Voyez DÉCISION DE LA CAI- ACCÈS AU DOSSIER DE POLICE, 19.02.08. Je n’étais pas satisfait de la façon dont avaient été masqués les « renseignements personnels ». Dans le délai qui m’avait été imparti, j’ai informé la CAI que je maintenais ma demande de révision à l’égard des documents dont la communication m’avait été refusée par le MSP. Nous avons été entendus le 28 octobre 2008. J’ai reçu la décision de la CAI, le 16 janvier dernier. Elle comporte 13 pages. En cliquant sur les images que j’ai affichées sur mon blogue, vous pourrez lire 8 pages de cette décision. Si vous désirez la lire au complet, allez sur le site de la Commission d’accès à l’information. Je ne sais pas si j’interjetterai appel de cette décision. Il y aura bientôt trois ans que j’essaie d’obtenir toute cette documentation pertinente à l’affaire Coffin. Cela représente beaucoup de temps et aussi des frais. La loi m’accorde 30 jours pour m’inscrire en appel devant la Cour du Québec. Si vous avez des suggestions à me faire à cet égard, veuillez me les communiquer au plus tôt.

LES TÉMOIGNAGES ENTENDUS À HUIS CLOS

D’autre part, la CAI avait rendu une décision ordonnant à BAnQ de me permettre de lire les transcriptions sténographiques des témoignages entendus à huis clos devant la Commission Brossard. Voyez ce que j’ai publié sur mon blogue à ce sujet : HUIS CLOS BAnQ VA EN APPEL 11.01.08. Un lien vous renvoie au site de la CAI où vous pouvez lire cette décision dans sa totalité. C’était trop beau pour être vrai! BAnQ a interjeté appel de cette décision devant la Cour du Québec. Et le Procureur général du Québec est intervenu. Le 12 novembre dernier, l’honorable juge Martin Hébert a entendu les parties. Nous attendons son jugement d’un jour à l’autre.

DURE, DURE LA VIE D'UN CHERCHEUR AU QUÉBEC.

Encore plus, des chercheurs qui ne sont pas considérés comme des chercheurs, au gré des interprétations que l’on donne à nos lois. On ne me reconnaît pas comme étant un chercheur. « Selon la procureure de l’organisme, le demandeur n’est pas un chercheur mais un écrivain. Il ne rencontre pas les conditions de cette disposition. » p. 7 En interprétant l’alinéa 2 de l’article 19 de la Loi sur les archives, le Commissaire reconnaît que je suis avocat et écrivain, mais qu’il ne croit pas que mes travaux soient visés par l’exception prévue au deuxième alinéa de l’article 19 de la Loi sur les Archives. Et pourtant, on nous attribue le titre de chercheur lorsqu'on fréquente les centre d'archives.

16 janvier 2009

LISTE DES ARTICLES TROUVÉS DANS LA CAMIONNETTE DES VICTIMES LIST OF ITEMS FOUND IN THE PICK-UP TRUCK




Cliquez sur ces images.
Click on these pictures.



Liste des articles trouvés dans la camionnette des victimes

List of items found in the pick-up truck of the victims
On y trouve un rouleau de papier de toilette (hygiénique) (il n’est pas question de la couleur) que j’indique avec une flèche.
There is a toilet paper roll (the colour is not mentioned) that I point with an arrow.

15 janvier 2009

LES SOURCES D'INFORMATION DE BELLIVEAU ET HÉBERT DANS L'AFFAIRE COFFIN









LES SOURCES D'INFORMATION DE BELLIVEAU ET HÉBERT DANS L'AFFAIRE COFFIN (Sources 1)

Au cours des prochaines semaines, je reproduirai le Chapitre 2 intitulé LES CRITIQUES, c’est-à-dire les auteurs Belliveau et Hébert, et l’enquêteur Doyon.

DANS L’ENTRE-TEMPS, POUR UN POINT DE VUE DIFFÉRENT, JE VOUS SUGGÈRE DE JETER UN ŒIL SUR LE BLOGUE DE MONSIEUR LEW STODDARD :
http://www.stoddardsviews.blogspot.com/



RAPPORT DE LA COMMISSION D’ENQUÊTE BROSSARD SUR L’AFFAIRE COFFIN (27 NOVEMBRE 1964) VOL. 3 CHAPITRE 2 (Première partie)
LES CRITIQUES
LEURS SOURCES D’INFORMATION
Monsieur Jacques Hébert ne fut assurément pas l’un de ceux qui participèrent à la préparation et à l’exposé de la preuve relative à l’affaire Coffin; certes, non! En fait, comme nous le verrons à l’instant, ce ne fut qu’après le début de cette enquête et au cours de l’enquête qu’il apprit, pour la première fois, l’étendue et la nature de la preuve soumise au jury de Percé. Mais, parmi ceux qui se sont efforcés de soulever des doutes quant à la culpabilité de Coffin, quant aux agissements de ceux qui participèrent, directement ou indirectement, en quelque qualité, à la préparation et à l’exposé de la preuve, il fut assurément celui qui a logé des accusations graves, formulé des critiques acerbes, mis en doute la conduite honnête du procès et fiat des hypothèses sans fondement avec le plus de passion et d’ampleur. Aussi croyons-nous opportun de faire rapport sur les sources auxquelles monsieur Hébert a pu puiser pour appuyer ses dires.
J’ai eu l’occasion, tout au cous de ce rapport, de souligner, indépendamment des injures inexcusables que le dernier volume de monsieur Hébert contient, les nombreuses inexactitudes et faussetés contenues dans ce deuxième volume; dans la mesure où monsieur Hébert a pu puiser aux mêmes sources que monsieur Belliveau et a pu baser ses dires soit sur ces sources, soit sur le livre même de monsieur Belliveau, je crois indispensable de rappeler ce que monsieur Belliveau nous a déclaré quant à ses propres sources de renseignements.
Je cite les passages suivants du témoignage de monsieur Belliveau :
t. page 690 : « Now, let us say that in preparing the book, I have used three sources : it was almost entirely from my own investigation, my own coverage of the affair from the beginning, taken from the records of the Toronto Daily Star, and fom a newspaper in Altoona, Pennsylvania.”
t. page 705: “I talked to a great many people in Gaspé; I talked to Coffin himself; Il talked tohis counsel, Mr. Gravel, and Mr. Arthur Maloney; I talked to local policemen in Gaspé Village and in Percé; I talked to just anybody who ever had anything to do with he case, in the period of the trial, the summer of the trial; I talked to many local people, whom I no longer can recall.”
t. page 706: “THE COURT:
Q. Haven’t you said Mr. Belliveau, that you were reporting for the Toronto Star, at that time?
A. That’s correct, Sir.
Q. And the Toronto Star reported at length what it had received from you; it covered the case fully, more fully, you said, than any other paper?
A. No Sir, I said that the Altoona paper had covered it more fully.
Q. not the Toronto Star?
A. The Toronto Star covered it spasmodically. There were occasions when they gave it extensive coverage, or occasions when all of my material did not appear.
Q. And whatever coverage the Toronto Star gave I suppose must have been placed in what has been described here, on previous days of this inquiry as “the Toronto Star Library”?
Plus enseignements que lui avait communiqués le reporter-photographe Edwards, et en ce qui a trait aux traitements que Coffin aurait subis, les renseignements lui auraient été fournis, non pas par Coffin lui-même, mais par des tiers dont il ne se souvient pas du nom.
Il nous paraît donc indubitable que, à l’exception des faits que monsieur Belliveau a pu constater personnellement, ses sources de renseignements se sont limitées aux suivantes : les reportages d’autres journalistes, soit dans son propre journal, le Toronto Star, soit dans d’autres journaux, des conversations qu’il a pu avoir avec un grand nombre de personnes, prétend-il, et ses propres reportages; or, quant à ses propres reportages, s’ils n’ont pas de sources plus certaines que celles sur lesquelles il a appuyé son histoire assez fantaisiste de l note mystérieuse et sa description des traitements brutaux subis par Coffin, et si les reportages d’autres journalistes dont il a lui-même tiré la matière de son volume n’étaient eux-mêmes basés que sur du ouï-dire, il n’est pas étonnant que nous ayons pu relever dan le volume de monsieur Belliveau plusieurs erreurs dont je me contenterai de souligner les suivantes :
a) l’affirmation, à la page 6, que les défenseurs de Coffin étaient convaincus de son innocence. Comment pouvaient-ils l’être s’ils jugèrent nécessaire de ne pas le faire entendre de peur qu’il se condamne lui-même en raison des contradictions de ses diverses déclarations ?
b) À la page 11 : la suggestion que les Lindsey étaient intéressés dans la prospection de claims miniers dans la région de la Gaspésie; ceci a été démenti par la preuve.
c) Le faux renseignement quant à l’existence de la prétendue note mystérieuse; nous en avons déjà parlé.
d) Le renseignement relatif aux traitements brutaux dont Coffin aurait été la victime; nous venons d’en parler et nous en avions déjà parlé longuement dans un chapitre distinct.
e) À la page 26 : la référence à la dernière lettre de Coffin adressée aux membres de sa famille; la fausseté de cette affirmation a été établie devant nous.
f) À la page 39 : la déclaration prêtée à M. Ritz quant au montant que M. Lindsey pouvait avoir sur lui; monsieur Robert Ritz nous a déclaré qu’il ignorait quel montant monsieur Lindsey portait sur lui lors de son départ d’Altoona.
g) À la page 71 : une fausse référence à une lettre que Coffin aurait écrite la veille de son exécution; la référence eut dû être au « Last Will and Testament » rédigé par son procureur, Me Gravel.
h) À la page 82 : l’affirmation que Coffin aurait eu à faire face à des obstacles dans sa recherche de claims miniers dans les bois; aucune preuve n’a jamais été soumise à qui que ce soit à ce sujet.
i) À la page 87 : la mention qu’un garagiste de Rivière Madeleine aurait vu une jeep le long de la côte nord; nous savons que ce garagiste, Lorne Patterson, n’avait pas vu de Jeep, mais une station-wagon avec un seul homme dedans.
j) Aux pages 100 et suivantes : les nombreuses erreurs relativement aux jeeps, erreurs que nous avons relevées séparément dans un chapitre spécial.
k) À la page 133 : l’affirmation que Coffin « left some insurance and his mining claims which one day might be worth a fortune »; nous n’avons aucune preuve que Coffin ait laissé de l’assurance et la preuve a établi que les rares concessions minières enregistrées en son nom se sont avérées sans valeur.
Je ne puis m’empêcher de souligner, car cela fait partie des « res gestae » avec quelle habileté monsieur Belliveau fait des allusions oh! Si discrètes et si voilées au difficultés particulières d’administrer la justice dans une région comme la Gaspésie, « Gaspé the inscrutable » (L’impénétrable Gaspésie), où un noyau de descendants de « Loyalists » et de « colonisateurs » venus de la Manche et ne faisant pas toujours l’unanimité entre eux, forme autour de Gaspé une majorité, mais n’est qu’une minorité dans l’ensemble de la péninsule dont la majorité de langue française vit, elle aussi, repliée sur elle même; une région où « the processes of law are conducted by Québec French officers representing the Provincial Police who are concerned with the non-French as well as the French ». Qu’en termes polis, mais subtils ces choses-là sont dites!
Les inexactitudes et les insinuations que j’ai relevées dans le livre de monsieur Belliveau ne sont peut-être pas nombreuses, mais elles sont importantes; comme nous ne croyons pas avoir juridiction pour exprimer une opinion sur la valeur du livre de monsieur Belliveau, nous nous limiterons à ce qui précède, dans la mesure où les mêmes erreurs, inexactitudes ou faussetés ont pu être commises par monsieur Hébert, et, en toute justice pour monsieur Hébert, dans la mesure où il a lui-même puisé soit dans le livre ou les reportages de monsieur Belliveau, soit aux mêmes sources que monsieur Belliveau. (À SUIVRE)

LA SEMAINE PROCHAINE, NOUS VERRONS LES NOMBREUSES INEXACTITUDES QUE LE JUGE BROSSARD A RELEVÉES DANS LES ÉCRITS DE JACQUES HÉBERT.

BELLIVEAU'S AND HÉBERT'S SOURCES OF INFORMATION IN THE COFFIN AFFAIR




BELIVEAU'S AND HÉBERT'S SOURCES OF INFORMATION IN THE COFFIN AFFAIR (Sources (1)

In the course of the following weeks, I shall reproduce Chapter 2 of the Brossard Report titled THE CRITIQUES. In this chapter, justice Brossard identifies those responsible for this gloomy affair. He underlines the inaccuracies contained in the books of Belliveau (The Coffin Murder Case) and of Jacques Hébert (I Accuse the Assassins of Coffin).
IN THE MEANTIME, FOR A DIFFERENT POINT OF VIEW, I SUGGEST THAT YOU HAVE A PEEP ON MR. LEW STODDARD’S BLOG:
http://www.stoddardsviews.blogspot.com/
REPORT OF THE BRISSARD COMMSSION OF ENQUIRY IN THE COFFIN AFFAIR (27TH OF November 1964) VOL. 3 CHAPTER 2 (Part I)
THE CRITICS
THEIR SOURCES OF INFORMATION
Most certainly, Mr. Jacques Hébert was not one of those who participated in the preparation and presentation of the proof regarding the Coffin affair; certainly not! In fact, as we shall see, this instant, it was only after the beginning of this enquiry and in the course of this enquiry that he learned, for the first time, the scope and nature of the proof submitted to the Percé jury. But, among those who strived to raise doubts as to the guiltiness of Coffin, as to the work of those who participated, directly or indirectly, in whatever capacity, to the preparation and the presentation of the proof, he was most certainly the one who made serious accusations, formulated caustic critics, raise doubt as to the honest conduct of the trial and made groundless hypotheses with the most passion and extent. Therefore, we think appropriate to report on the sources Mr. Hébert has drawn from to support his statements.
I had the opportunity, in the course of this report, to underline, regardless of the inexcusable insults that the last book of Mr. Hébert contains, the numerous inaccuracies and falsehoods contained in his second book; in so far as Mr. Hébert might have drawn from the same sources Mr. Belliveau did and might have based his statements on these sources, that is the very book of Mr. Belliveau, I consider necessary to recall what Mr. Belliveau has stated before us as to his own sources of information.
I quote the following passages from Mr. Belliveau’s testimony :
t. page 690 : « Now, let us say that in preparing the book, I have used three sources : it was almost entirely from my own investigation, my own coverage of the affair from the beginning, taken from the records of the Toronto Daily Star, and from a newspaper in Altoona, Pennsylvania.”
t. page 705: “I talked to a great many people in Gaspé; I talked to Coffin himself; Il talked to his counsel, Mr. Gravel, and Mr. Arthur Maloney; I talked to local policemen in Gaspé Village and in Percé; I talked to just anybody who ever had anything to do with the case, in the period of the trial, the summer of the trial; I talked to many local people, whom I no longer can recall.”
t. page 706: “THE COURT:
Q. Haven’t you said Mr. Belliveau, that you were reporting for the Toronto Star, at that time?
A. That’s correct, Sir.
Q. And the Toronto Star reported at length what it had received from you; it covered the case fully, more fully, you said, than any other paper?
A. No Sir, I said that the Altoona paper had covered it more fully.
Q. Not the Toronto Star?
A. The Toronto Star covered it spasmodically. There were occasions when they gave it extensive coverage, or occasions when all of my material did not appear.
Q. And whatever coverage the Toronto Star gave, I suppose must have been placed in what has been described here, on previous days of this inquiry as “the Toronto Star Library”?
More specifically, regarding what he wrote on the mysterious note, he based himself solely on the information that was communicated to him by the reporter-photographer Edwards, and as to the bad treatments that Coffin would have suffered, the information would have been given him, not by Coffin himself, but by a third party whose name he does not recall. Therefore, it appears certain, that, to the exception of the facts that Mr. Belliveau might have noticed personally, his information sources were limited to the following : reports from other newspapermen, either from his own newspaper, the Toronto Star, or from other newspapers, conversations that he might have had with several people, so he pretends, and his own reports; now, as to his own reports, if they do not have more reliable sources than those whereupon he based his fanciful story about the mysterious note and his description of the brutal treatments suffered by Coffin, and if the reports of other newspapermen from which he drew the material for his book were themselves based on hearsay, it is not surprising that we have been able to find in the book of Mr. Belliveau several errors of which it will suffice to mention the following:
a) The statement, at page 6, that Coffin’s defence attorneys were convinced of his innocence. How could they be if they deemed necessary to not call him to the witness stand for fear that he would condemn himself because of contradictions in his diverse statements?
b) At page 11 : the suggestion that the Lindseys were interested in prospecting mining claims in the Gaspé area; this was denied by the proof.
c) The false information as to the existence of a pretended mysterious note; we already have spoken about that.
d) The information regarding the brutal treatments Coffin would have been victim of; we just talked about it at length in a distinct chapter.
e) At page 6 : the reference to Coffin’s last letter addressed to the members of his family; the falseness of this statement has been established before us.
f) At page 39 : the statement put in the mouth of Mr. Ritz as to the amount of money Mr. Lindsey might have had on him; Mr. Ritz has declared to us that he ignored what amount Mr. Lindsey had on him on his departure from Altoona.
g) At page 71 : a false reference to a letter that Coffin would have written on the eve of his execution; the reference should have been to the « Last Will and Testament » drafted by his attorney, Mtre Gravel.
h) At page 82 : the statement that Coffin would have had to face up to obstacles in his search of mining claims in the Gaspé forest; no proof has ever been submitted to whomever about this subject.
i) At page 87: the mention that a garage owner of Rivière Madeleine would have seen a jeep along the north shore; we know that this garage owner, Lorne Paterson, did not see a jeep but a station wagon with only one man in it.
j) At pages 100 and following : several errors regarding jeeps, errors that we have pointed out separately in a special chapter.
k) At page 133 : the statement that Coffin « left some insurance and his mining claims which one day might be worth a fortune »; we have no proof that Coffin has left insurance and the proof has established that the few mining claims registered in his name were worthless.

I cannot refrain from mentioning, because this is part of the “res gestae”, with what cleverness Mr. Belliveau alluded oh! so discreetly and so veiled to the particular difficulties of administering justice in a region like the Gaspé peninsula, « Gaspé the inscrutable », where a small group of “Loyalists”, descendants and “colonizers” from the Manche and not being always unanimous among themselves, form around Gaspé a majority but is just a minority in the whole of the peninsula where a majority speaking French also lives inward looking; a region where “the processes of law are conducted by Québec French officers representing the Provincial Police who are concerned with the non-French as well as the French”. In what polite but subtle words these things are said!
The inaccuracies and the insinuations that I have found in Mr. Belliveau’s book may not be numerous, but are important; as we do not believe having jurisdiction to express an opinion on the value of Mr. Belliveau’s book, we will limit ourselves to the preceding, in so far as the same errors and inaccuracies or falsenesses might have been committed by Mr. Hébert, and in all fairness to Mr. Hébert, in as much as he himself has drawn from Mr. Belliveau’s book or reports. (TO BE FOLLOWED)

NEXT WEEK, WE SHALL READ WHAT JUTICE BROSSARD HAS TO SAY OF JACQUES HÉBERT’S WRITINGS.

9 janvier 2009

LISTE DES EXHIBITS PRODUITS EN COUR DANS LA CAUSE NO 2670 LA REINE VS WILBERT COFFIN




Cliquez sur cette image pour lire cette liste de pièces à conviction. Click on this picture to read this list of exhibits.
QUESTIONS D’UN COMMENTATEUR
Félicitations pour votre dernier article .
M.Stoddard fait reférence à un certain item # 28 un révolver et son numéro de série , dans une liste d'objets retrouvés sur les lieux des meurtres .
La Commission Brossard a-t-elle considéré relativement à cet item ?
En page # 14 du livre ' Tromper le jury ' de M, Alton Price ,
on peut voir la photo du père du jeune Fédérick Claar examinant le revolver appartenant à son fils ; celui-ci possédait une belle collection de pistolets , de revolvers , dans sa chambre en sa demeure de East Freedom , une petite communauté près d'Altoona , Penn.

Est-ce un de ces revolvers qui fut retrouvé sur les lieux du triple meurtre ?
MES COMMENTAIRES
Exceptionnellement, je me laisse distraire de mon programme pour vous présenter l’original de cette liste de pièces (exhibits) sur laquelle vous attirez mon attention. La pièce no 28 indique bien qu’il s’agit d’un revolver. Il n’a pas été retrouvé sur les lieux du crime. Earle Tuzzo avait prêté $10.00 à Coffin. Tuzzo avait exigé que Coffin lui laisse son revolver en garantie. Le 13 juin 1953, vers une heure du matin, au sortir de la forêt, Coffin se rend chez Tuzzo et lui remet $10.00 en lui demandant de lui rendre son revolver. La police a retrouvé ce revolver à Montréal. Comme Coffin n’a pas présenté de défense, cette pièce à conviction n’a pas été mise en preuve. Je vous renvoie à mon livre L’affaire Coffin : une supercherie? et plus particulièrement à la page 48.
Pour ce qui est de la collection d’armes du jeune Claar dont fait état Alton Price dans son livre, cela n’est pas pertinent à la cause. Cependant, cette approche est utilisée par les défenseurs de Coffin : ils tentent de laisser planer des soupçons sur les victimes. Ils leur font même une preuve de mauvaise réputation. C’est ce qu’on a fait à Lindey, père, en le traitant d’usurier. Je vous signale que madame Lindsey, témoignant devant la Cour du banc de la reine, à Percé, le 19 juillet 1954, disait que son mari avait retiré $650.00 de leur compte d’épargne. Voyez mon livre à la page 160. Lisez aussi l’extrait du rapport Brossard que j’ai publié en mai dernier sur Lindsey, l’usurier.

Someone has asked me to translate this comment and my reply. Here it is as best I can.
QUESTIONS FROM A COMMENTATOR
(A literal translation)
Congratulations for your last post.
Mr.Stoddard refers to a certain item # 28, a revolver and its serial number, in a list of objects found on the crime scene.
Has the Brossard Commission considered that item?
At page # 14 of Alton Price’s book « To Build a Noose », one can see the picture of young Frederick Claar’s father looking at a revolver belonging to his son; the latter had a fine collection of guns, revolvers, in his room, in his residence at East Freedom, a small community near Altoona, Penn.
Is that one of the revolvers found on the scene of the triple murder?
MY COMMENTS
Exceptionally, I’ll let myself be distracted from my programme to present to you the original of this list of exhibits to which you draw my attention. Exhibit number 28 is in fact a revolver. It was not found on the crime scene. Earl Tuzzo had lent Coffin $10.00. Tuzzo had required that Coffin leave him his revolver in guarantee. On the 13th of June 1953, around 1 o’clock a.m, on his coming out of the bush, Coffin goes to Tuzzo and gives him $10.00 while asking him to return his revolver to him. The police found this revolver in Montréal. As Coffin did not present a defence, this exhibit was not submitted as a proof. I refer you to my book L’affaire Coffin: une supercherie? (The Coffin Affair: a Hoax?) and in particular to page 48.
As regards the young Claar’s collection of arms that Alton Price mentions in his book, it is not relevant to the case. However, this approach is used by Coffin’s defenders to let suspicion hang over the victims. They go as far as to make, to them, a proof of bad character (reputation). That is what was done about Lindsey, senior, in treating him of usurer. I bring to your attention that Mrs. Lindsey, testifying before the Court of Queen’s Bench, in Percé, on the 19th of July 1954, said that her husband had withdrawn $650.00 from their joint savings account. I refer you to my book at page 160. Read also an excerpt from the Brossard report that I posted, in May last, on Lindsey, the usurer.

8 janvier 2009

LES CONCLUSIONS GÉNÉRALES SUR LES JEEPS ET LES INEXACTITUDES COMMISES PAR JACQUES HÉBERT (16)







LES CONCLUSIONS GÉNÉRALES SUR LES JEEPS ET LES INEXACTITUDE COMMISES PAR JACQUES HÉBERT (16)
Voici un autre extrait du rapport Brossard que je vous invite à lire. Il est intitulé CONCLUSIONS GÉNÉRALES SUR LES JEEPS ET LES INEXACTITUDES COMMISES PAR JACQUES HÉBERT.
À VENIR
Au cours des prochaines semaines, je reproduirai pour vous le Chapitre 2 intitulé LES CRITIQUES, c’est-à-dire les auteurs Belliveau et Hébert, et Henri Doyon, le détective privé de Jacques Hébert. Il est aussi question des SOURCES auxquelles ils ont puisé pour écrire leurs livres, à savoir : LES SOURCES INUTILES et LES SOURCES DE SES RENSEIGNEMENTS (Jacques Hébert s’est inspiré du livre de John Edward Belliveau (THE COFFIN MURDER CASE) et d’articles parus dans le Toronto Daily Telegram et le Toronto Evening Star et des enquêtes faites par Doyon, etc.) ET UNE AUTRE LISTE DES ERREURS ET INEXACTITUDES RELEVÉES DANS LES LIVRES DE BELLIVEAU ET HÉBERT.) Étant donné la longueur de ce chapitre, j’afficherai cette partie du rapport Brossard en quatre publications distinctes;
DANS L’ENTRE-TEMPS, POUR UN POINT DE VUE DIFFÉRENT, JE VOUS SUGGÈRE DE JETER UN ŒIL SUR LE BLOGUE DE MONSIEUR LEW STODDARD :
RAPPORT DE LA COMMISSION D’ENQUÊTE BROSSARD SUR L’AFFAIRE COFFIN (27 NOVEMBRE 1964) VOL. 1 CHAPITRE 5 (Seizième partie)
LA JEEP DONT LA PRÉSENCE EN GASPÉSIE OU AUX ENVIRONS AURAIT ÉTÉ CONSTATÉE PAR DES TÉMOINS OCULAIRES À L’ÉPOQUE OÙ LES CRIMES FURENT COMMIS
-XIII-
CONCLUSIONS GÉNÉRALES SUR LES JEEPS
Le chapitre sur les « jeeps » qui se termine est assurément le plus long de ce rapport; nous nous sommes étendus aussi longuement sur ce sujet parce que :
a) Il porte sur le moyen principal sur lequel Coffin s’est appuyé tant dans ses déclarations à la police que dans son affidavit pour détourner les soupçons, savoir : la présence auprès des chasseurs américains, le 10 juin 1953, d’une jeep portant licence américaine et occupée par des Américains;
b) L’absence de preuve de la présence d’une jeep américaine que Coffin aurait pu voir fut l’un des facteurs retenus par les juges des tribunaux d’appel;
c) Les auteurs Beliveau et Hébert, surtout ce dernier, inspirés sans doute par l’importance de ce que nous venons de mentionner, mais ne réalisant probablement pas que la preuve de la présence possible de certaines jeeps américaines, sans qu’une relation directe ne soit établie entre cette présence et la jeep que Coffin prétendait avoir vue, n’aurait tout au plus constitué qu’une preuve de circonstances négative, ont consacré plusieurs pages de leurs livres respectifs à mentionner des faits beaucoup plus souvent inexacts et faux qu’exacts et vrais quant aux voies d’accès en Gaspésie, quant à la présence de traces de roues de jeeps sur les routes intérieures et fermées de la forêt intérieure (sans, toutefois, que de telles prétendues traces aient été attribuées à des jeeps américaines plutôt qu’à des jeeps canadiennes) et quant à la présence de jeeps conduites par des Américains qui ne pussent pas être reliées à celles dont mention apparaissait au livre de contrôle d’entrée et de sortie du bois.
Sans doute, dans un pays où circulaient de nombreuses jeeps conduites par des employés de la mine de Murdochville, des gardes-chasse et gardes-pêches, des prospecteurs de la région et d’autres habitants de la Gaspésie, des traces de jeeps ont put être observées à l’époque des crimes mais, comme nous l’avons vu, il n’y avait pas de traces de jeep aux environs de la camionnette abandonnée et sur la route passant dans la région où les cadavres des victimes furent retrouvés.
Bien sûr, un bon nombre de Gaspésiens ont vu ou cru voir une jeep dont les passagers pouvaient être des Américains, tantôt sur un traversier à prés de 500 milles de la région où les crimes furent commis, tantôt à l’époque où la jeep du docteur Burkett se promenait dans la brousse, tantôt plus de deux mois et demi après cette époque, mais ce qui est essentiel de retenir, c’est que dans la majorité des cas, la jeep et les occupants de cette jeep qu’on nous a décrits s’identifiaient à la jeep du docteur Burkett et à ses occupants, que dans aucun cas, aucune relation le moindrement certaine n’a pu être faite entre aucune des jeeps ainsi aperçues et la jeep décrite par Coffin en termes vagues et nullement uniformes dans ses déclarations, non plus qu’entre les descriptions contradictoires que Coffin avait données des occupants de la jeep et les multiples déclarations non moins contradictoires de témoins.
Résumons à grands traits ce que la preuve qui a été présentée à établi dans chaque cas où une jeep fut mentionnée par des témoins.
L’une d’elles, celle du docteur Attendu, ne fut rencontrée que deux mois après la date de la commission des crimes; il n’est pas possible de la relier à celle que Coffin a prétendu avoir vue.
Deux autres, celle des Dumaresq et celle des Tapp, n’étaient en fait qu’une seule et même jeep, celle du docteur Burkett.
Ce furent là les trois seules jeeps dont la présence fut communiquée aux autorités policières et judiciaires avant le procès de Percé et l’une d’elles, celle des Tapp, paraît avoir été également connue de la défense.
Une quatrième, celle de monsieur Arnold, était connue par les procureurs de la défense lors du procès de Percé; ceux-ci, comme nous depuis, acquirent la certitude qu’elle n’était pas dans les parages où le crime fut commis lors de la commission du crime.
Une cinquième prétendue jeep, celle de Lorne Patterson, n’était en fait qu’une station-wagon et ce, à la connaissance d’au moins de l’un des procureurs de la défense.
Une sixième, celle des Wilson, n’a put être celle que Coffin aurait vue.
Quant aux autres, celle de John Hackett, celle de Quirion, elles n’émergèrent pour ainsi dire des ténèbres de l’oubli qu’au cours de la campagne fébrile entreprise , en prévision de l’insuccès probable des recours judiciaires et dans l’espoir de sauver Wilbert Coffin, au moyen d’une preuve dont le but manifeste était de tenter de contredire les faits sur lesquels s’étaient appuyés les juges de la Cour d’appel du Québec pour maintenir le verdict de culpabilité contre Coffin.
J’ai, je crois, donné suffisamment de raisons se rapportant aux circonstances dans lesquelles cette preuve fut obtenue, aux anomalies et aux coïncidences incroyables qui ont entouré l’obtention de cette preuve pour affirmer que, non seulement n’est-il pas possible de dire qu’une seul des jeeps dont mention fut faite au ministère fédéral de la Justice et dans les livres de messieurs Belliveau et Hébert, puisse être reliée à celle que Coffin a prétendu avoir vue, mais qu’au contraire, la prépondérance de la preuve faite devant nous est à l’effet qu’aucune telle jeep n’a pu être celle qu’aurait vue Wilbert Coffin.
Cela ne prouve pas que Coffin n’a pas vue de jeep, mais cela prouve qu’aucune des jeeps dont on a parlé n’a pu être celle qu’il a prétendu avoir vue et que ses « finasseries » cousues de fil blanc au sujet des jeeps Arnold et Wilson et ses affirmations non confirmées sur les traces je jeep ne font pas preuve qu’il en a vu une.
Il faut aussi retenir les inexactitudes de monsieur Bellieveau et à quel point monsieur Jacques Hébert, dans son dernier volume, « J’accuse les assassins de Coffin » a pu exagérer, modifier, déformer la preuve soumise à l’attention des autorités fédérales, l’interpréter négligemment et même y ajouter sans raison valable.
Je résume ma pensée et ma conviction profonde à la suite de la preuve que j’ai reçue, ainsi que suit : hors la jeep du docteur Burkett, il n’existe aucune preuve certaine, sérieuse et convaincante qu’une jeep portant licence américaine et occupée par deux Américains ait échappé au contrôle des gardes-barrière, gardes-pêche et gardes-chasse à l’entrée comme à la sortie des routes donnant accès aux forets, bois et brousse de l’intérieur de la péninsule et ait circulé aux environs de l’endroit ou les trois chasseurs américains assassinés aux environs du 11 juin 1953 avaient abandonné leur camionnette hors d’usage.
Il m’est évidemment impossible de connaître quel eut pu être sur le jury de Percé de la présentation devant lui de la preuve qui a été faite devant nous. Les questions qui se posent sont les suivantes : cette preuve aurait-elle pu et dû être faite devant le jury par la Couronne en tout ou en partie? Dans la négative, aurait-elle pu être faite par la défense si celle-ci l’eut connue en tout ou en partie? À véritablement parler, la première question seulement requiert une réponse, car, en ce qui a trait à la présentation de cette preuve par la défense, elle eut manifestement suivi le sort de toute autre preuve, vu la décision prise par les défenseurs de Coffin avec son consentement et son acquiescement, pour les raisons majeures que nous connaissons, de ne pas faire entendre leur client pour ne pas lui faire courir le risque fatal d’une mise en contradiction avec ses déclarations affirmatives et ses omissions antérieures et pour ne pas courir le risque de faire une défense qui eut entraîné presque nécessairement l’obligation de faire entendre Coffin; car l’abstention de Coffin de faire lui-même une relation entre la jeep qu’il avait vue et une jeep vue en une ou plusieurs circonstances par d’autres eut pu, inévitablement, constituer un facteur défavorable à Coffin dans l’esprit du jury.
Est-ce à dire que la Couronne fut justifiée, sans savoir que la défense ne présentait pas de témoins, a) soit de ne présenter aucune preuve quant aux jeeps TApp et Dumaresq, b) soit de ne pas porter èa la connaissance de la défense les faits au courant desquels elle était? C’est ce que nous étudierons dans un chapitre subséquent.

INEXACTITUDES COMMISES PAR JACQUES HÉBERT
À bien y penser, peut-être n’est-il pas superflu de relever, en fin de chapitre, quelques-unes des « inexactitudes » commises par M. Hébert et que nous avons soulignées en plusieurs endroits épars; je mets entre guillemets les inexactitudes de M. Hébert et les faits suivre des faits qui les contredisent :
Pages 162 « Les Tapp avaient pris la peine de présenter leurs renseignements sous forme d’affidavits remis à la police avant le procès »;
Ils le furent par téléphone; leurs affidavits ne furent donnés qu’à l’automne de 1955.
Page 163 : « Le docteur et madame Wilson auraient vu leur jeep le 8 ou le 9 juin »;
Ce fut le 5 juin au matin qu’ils la virent à 500 milles de Gaspé.
Page 164 : « Lorne Patterson a déclaré avoir vu une jeep avec deux voyageurs américains qui demandèrent des renseignements au sujet des Lindsey »;
Il a vu en fait une station wagon avec un seul passager qui n’a fait que s’enquérir de la route de Murdochville.
Page 164 : « John Hackett aurait rencontré Lorne Patterson qui lui aurait dit avoir vu une jeep et qu’on se serait informé s’il avait lui-même vu une jeep ou une camionnette ou le groupe des Lindsey(!) »;
Hackett et Patterson ont tous deux emphatiquement nié ceci.
Page 164 : « Le Dr Attendu avait signé un affidavit », etc. « ;
Son affidavit ne fut signé qu’à l’automne de 1955.
Page 165 "Au Mississippi Brook, deux Américains avaient demandé des renseignements très précis, au sujet des Lindsey » (aussi précis sans doute que les Américains de Lorne Patterson!; »
Il s’agit de l’affidavit de Régis Quirion auquel nous savons quelle valeur attacher.
Page 166 : « Régis Quirion se rappelle que son patron Abbey McCallum a pris un coup avec les deux Américains »;
McCallum l’a nié catégoriquement.
Page 166 : « Gérard Roussy avait déclaré avoir vu la jeep près de la rivière St-Jean, le 14 juin 1953 » :
Celui-ci nous a dit qu’à l’époque il travaillait dans la partie sud de la Gaspésie aux environs de Grande-Rivière et St-Gabriel et que pour se rendre de ces centres à la Rivière St-Jean, à 75 milles au nord, il faut passer par Gaspé; »
Il n’a pas vu la jeep ni aucune jeep sur la rivière St-Jean ou dans cette région nord de la Gaspésie; il ne connaît même pas la rivière St-Jean.
Page 167 : « Les Américains ont débarqué pour parler à Andrew Girard, au dire de Gerald Quirion, et lui on demandé où étaient les chasseurs américains »;
Andrew Girard a nié ceci.
Page 167 : « Yvon Rehel a dépanné les deux Américains »;
Rehel l’a nié et personne n’a eu connaissance de ce prétendu dépannage.
Page 170 : « Il n’y a pas de preuve que la jeep Arnold soit allée en Gaspésie, mais le témoignage de Arnold était connu et la police a refusé de s’y intéresser »;
Ce qui est vrai, c’est que la défense connaissait cet incident Arnold et que la Couronne l’ignorait totalement.