29 janvier 2009

LES SOURCES D'INFORMATION DE BELLIVEAU ET D'HÉBERT DANS L'AFFAIRE COFFIN (3)


L'honorable sénateur Jacques Hébert









LES SOURCES D'INFORMATION DE BELLIVEAU ET D'HÉBERT DANS L'AFFAIRE COFFIN (3)
Sources (3)
Je poursuis la reproduction du Chapitre 2 intitulé LES CRITIQUES, c’est-à-dire les auteurs Belliveau et Hébert, et l’enquêteur Doyon. Nous verrons à quelles sources Jacques Hébert a puisé son inspiration pour écrire ses livres.
DANS L’ENTRE-TEMPS, POUR UN POINT DE VUE DIFFÉRENT, JE VOUS SUGGÈRE DE JETER UN ŒIL SUR LE BLOGUE DE MONSIEUR LEW STODDARD :
http://www.stoddardsviews.blogspot.com/
RAPPORT DE LA COMMISSION D’ENQUÊTE BROSSARD SUR L’AFFAIRE COFFIN (27 NOVEMBRE 1964) VOL. 3 CHAPITRE 2 (Troisième partie)
LES CRITIQUES (SUITE)
LEURS SOURCES D’INFORMATION
Après s’être fait lire l’opinion de l’honorable juge Taschereau au sujet du langage inflammatoire (incendiaire), il déclare, toujours avec la même humilité déconcertante, qu’il n’a été influencé en aucune façon dans la rédaction de son volume par cette opinion de l’honorable juge Taschereau et qu’il reste persuadé qu’il avait, lui, raison de dire ce qu’il a dit dans son livre.
Il affirme toujours avec la même humilité, la même objectivité et la même condescendance qu’il pense bien que rien ne le forçait à citer les juges de la Cour d’appel ou de la Cour suprême qui avaient exprimé une opinion contraire à la sienne.
Enfin, le témoin a, à un moment de l’un de ses nombreux témoignages, échappé ce qui, à mon sens, si l’on tient compte de la preuve qui nous a été soumise et que monsieur Hébert a pu suivre, est le summum d’une outrecuidance que le dictionnaire définit « témérité impertinente » : « Depuis, dit-il, j’ai lu le dossier conjoint; et je dois dire qu’il y a très peu de choses, peut-être deux points que j’aurais changés : deux mots dans le livre; j’aurais peut-être ajouté un chapitre ou deux ».
Si c’est dans cette optique d’objectivité, d’exactitude, d’esprit de vérité et d’humilité que monsieur Hébert a écrit et publié son deuxième volume, si c’est sur cette ignorance de la preuve soumise au jury de Percé et de la nature des arrêts de justice qui l’ont suivie, si c’est sur une preuve presque exclusivement de ouï-dire que monsieur Hébert a basé la majeure partie de ses accusations contre certaines personnes en particulier, contre l’organisation judiciaire en général et contre l’organisation policière, que faut-il penser des injures et accusations portées par l’auteur dont j’ai déjà relevé celles dirigées contre le capitaine Matte et dont je relève comme suit d’autres aussi graves :
Page 8 : Sur l’avilissement de la justice par le gouvernement Duplessis, sa police et ses procureurs
Page 8 : Sur les pressions très fortes à être probablement exercées par un grand nombre d’individus ayant intérêt à ce qu’une nouvelle enquête n’ait jamais lieu et tout spécialement par quelques-uns qui ont acquis puissance et respectabilité.
Page 9 : Sur la rare férocité avec laquelle ceux qui précèdent se sont acharnés contre Coffin, sur leur responsabilité de la mort d’un innocent et sur une possibilité de chantage de leur part.
Pages 16 et 44 : sur le sourire triomphant du capitaine le matin de l’exécution.
Pages 19 et 20 : Sur l’intérêt personnel de l’honorable Maurice Duplessis et ses mobiles pour obtenir une condamnation.
Page 21 : Sur le zèle des enquêteurs de la police provinciale, l’acharnement des procureurs de la Couronne et les réactions étranges de monsieur Maurice Duplessis.
Page 26 : Sur le personnage inquiétant qu’était le capitaine Raoul Sirois, aussi inquiétant que le capitaine Matte.
Page 26 : Sur les tentatives de la police de détruire la preuve par tous les moyens.
Page 45 : Sur le barème du choix des procureurs de la Couronne (le grand nombre de pendus à leur crédit).
Page 48 : Sur le choix, par « certaines autorités », de Me Maher pour affaiblir l’éventuelle défense de Coffin.
Page 57 : Sur la spécialité de Me Miquelon : l’usage de l’injure et du sarcasme le plus acrimonieux.
Page 57 : Sur le talent particulier de Me Dorion pour le grand guignol.
Pages 47 et 85 : Sur le juge « trop complaisant » qui présida le procès de Percé et sa « complaisance excessive ».
Page 58 : Sur l’acharnement, pour ne pas dire la furie… du comportement des deux principaux procureurs de la Couronne.
Page 73 : Sur la démonstration par Me Miquelon et Me Dorion qui ne recherchaient pas la vérité, toute la vérité rien que la vérité, mais uniquement des témoignages accablant Coffin.
Page 83 : Sur l’habileté diabolique des plaidoyers des procureurs de la Couronne et leur manque de respect pour la modération et l’impartialité.
Page 86 : Sur le titre de gloire de la majorité des procureurs de la Couronne d’obtenir d’un jury la tête d’un homme et le fait que Mes Miquelon et Dorion jouissaient de cette réputation.
Page 104 : Sur le fait qu’après le mariage de Coffin, s’il avait eu lieu, la Couronne aurait perdu peut-être « un pendu ».
Page 141 : Sur le machiavélisme de Me Dorion dans son interrogatoire de Hamel.
Page 176 : Sur « le spectacle inqualifiable où de « cyniques cabotins en
robe » ont donné un show qui fait la honte des hommes libres de ce pays et utilisé à fond les services d’un sadique en uniforme, le capitaine Alphonse Matte ».
À l’exception des injures inqualifiables que je viens d’énumérer, deux choses pourraient peut-être mitiger – mais si peu, si peu! – l’exceptionnelle gravité des erreurs et faussetés que j’ai soulignées :
a) La trop grande confiance que monsieur Hébert a témoigné à l’ancien sergent Henri Doyon et la trop grande croyance qu’il a accordée aux informations que le segent lui a communiquées, faute d’avoir tenu compte des dispositions qu’entretenait le sergent à l’endroit de ses anciens supérieurs et collègues de la Sûreté à la suite de son congédiement;
b) Le fait d’avoir pu partager, avec un petit, mais encore trop considérable groupe de personnes se disant journalistes ou en assumant les fonctions, la fausse notion que la liberté de presse et d’information comporte celle de colporter et de répéter des inexactitudes et des faussetés du moment que cela est de nature à intéresser les lecteurs avides de nouvelles sensationnelles, sans qu’il soit nécessaire de tenir compte des droits individuels et des intérêts d’ordre public.
Ceci m’amène en conséquence à parler de l’ancien sergent Doyon et de la liberté de presse et d’information en fonction de l’ordre public. (À suivre)


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Un avant-goût de Plume de Fauvette

La fille des Étoiles, fixée chez Blanche depuis l’avant-veille, flânait au soleil avec ses jumeaux, les petits Chef et Kimberly. L’après-midi battait son plein. Johnny était chez Jean-Marie, ravi d’avoir trouvé un moteur pour sa Pontiac. Violette pondait l’éditorial du prochain numéro de Sexe controversé. Sentier Lumineux, magnifique à observer, affûtait consciencieusement son couteau à poisson. Jack sifflait dans un brin d’herbe. Bref, rien ne laissait présager les débuts d’une révolution qui, irrévocablement, allait bouleverser la marche de l’Histoire. Sentier fut de ceux qui perçurent, venant du haut de l’Épaule boisée, le bruit suspect d’une tronçonneuse. La fille des Étoiles entendit quelque chose, elle aussi. On raconte que Lassie dressa les oreilles. Et que Vagabond, rempli du sentiment d’un malheur imminent, disparut s’embusquer sous le hangar du bon docteur. Une fois la nature et la source du bruit clairement identifiées, les gens accoururent. Mais le mal était fait. Le vieil érable qui donnait derrière le Lonely Teardrop Chinese Food Restaurant, dans la partie supérieure de l’Épaule boisée, avait été coupé à ras. Il gisait crucifié sur le flanc de cette dernière, la tête en bas, ses branches entrelacées exposant aux quatre vents leurs fibres aqueuses et leurs fractures.
http://andrepronovost.com/MainFrameset7.htm

15 commentaires:

Anonyme a dit...

Me Fortin,
Si j'étais à votre place, j'aurais peur de faire une hébertite. Merci
Paul Généreux

Anonyme a dit...

Un drôle d'oiseau ce jacques Hébert.
Aussi menteur que Coffin lui-même.

Anonyme a dit...

Merci beaucoup pour ces bons mots, cher confrère écrivain et membre de l'Association des auteurs des Laurentides !
André Pronovost

Anonyme a dit...

Je ne sais pas si c'est une hébertite que je fais, mais je dois vous dire que
ça me donne mal au coeur de lire tout ce que le rapport Brossard dit au sujet de Jacques Hébert.
Pierre Salois

Anonyme a dit...

Savez-vous que des gens ont suggéré que le Prix Nobel soit donné à J. Hébert? Le Prix Nobel de la fraude intellectuelle?

Anonyme a dit...

On l'a sûrement nommé au Sénat pour en rehausser la moralité! Qu'en pensez-vous?
Gilles Hogues, Sherbrooke

Anonyme a dit...

Me Fortin :
Je vois que vous avez ajouté une photo de M. Hébert assis dans son fauteuil du Sénat.
Vous avez le sens de l'humour.
Merci pour tout votre travail
M. Pothier

Anonyme a dit...

Me Fortin,
Vous ne trouvez pas ça indécent de s'attaquer à un mort. Il n'est plus là pour se défendre.
Jocelyn Ouellette

Clément Fortin a dit...

Monsieur Ouellette,
Feu Jacques Hébert avaient deux avocats: Me Pierre-Elliott Trudeau et Me Raymond Daoust. Comme ils ne pouvaient pas toujours se présenter devant la Commission, le juge Brossard a permis de façon exceptionnelle à Jacques Hébert d'interroger les témoins. Pour faciliter la tâche de M. Hébert, le juge a même appliqué de façon moins rigoureuse les règles de la preuve. Tout ce que je rapporte sur ce blogue, Monsieur Hébert a eu l'occasion de le contredire. Je vous rappelle que je ne rapporte qe les faits qui ont été mis en preuve devant la Commission selon les règles de preuve au Canada.

Anonyme a dit...

Monsieur Fortin,
Les journalistes de l'époque ont dû rapporter ce qui se passait devant la Commission Brossard. Comment se fait-il qu'il y a encore tant de gens qui croient à l'innocence de Coffin?
Pierre Pinel

Clément Fortin a dit...

M. Pinel,
Les témoignages entendus devant la Commission Brossard ont été rapportés dans les journaux de l’époque. Cependant, le rapport présenté en trois volumes, format 8 1/2 sur 14 et comportant 698 pages, a eu peu de diffusion. Jacques Hébert savait que le devoir de réserve du juge Brossard l’empêcherait de lui donner la réplique sur la place publique. Je me rappelle avoir entendu les commentaires de Jacques Hébert à une émission des Couche-Tard, à la télévision de Radio-Canada. Dans quelques semaines, je vous présenterai les conclusions générales du juge Brossard. Il n’est pas tendre envers les journalistes. Vous aurez, peut-être là, un élément de réponse à votre question. Finalement, il ne s’agit pas de l’affaire Coffin ni de l’affaire Hébert, mais de celle des médias.

Anonyme a dit...

Je viens d'aller faire un tour à l'autre site. C'est très, très tranquille. J'ai l'impression qu'il nous prépare un gos coup: facture de motel des Linseys, témoignagne inédit de Mimi Wilson, photo d'une bouteille de Jack Daniel retrouvée sur les lieux du crimes, etc.
J. Cossette

Anonyme a dit...

Selon vous, monsieur Fortin, la Commission Brossard a-t-elle été vraiment objective? A-t-elle cherché réellement justice dans l'Affaire Coffin?

Clément Fortin a dit...

J'ai lu et relu le rapport Brossard. J'ai aussi lu le rapport de police presque au complet. J'ai aussi lu des millers de pages de transcriptions sténographiques. Pour moi, il ne fait aucun doute que le juge Roger Brossard et le procureur de la Commission Jules Deschênes ont fait un travail colossal, objectif, méticuleux et remarquable.

Anonyme a dit...

Pour ajouter à ce que Cossette vient de dire au sujet du blogue de Stoddard. Je dois vous dire que même si j'aime bien votre blogue, je m'ennuie de Stoddard. Moi, il me fait rire.
Jean-Pierre Anctil, N.-B.