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LES SOURCES D’INFORMATION DE BELLIVEAU ET HÉBERT DANS L’AFFAIRE COFFIN (2)
Sources (2)
Je poursuis la reproduction du Chapitre 2 intitulé LES CRITIQUES, c’est-à-dire les auteurs Belliveau et Hébert, et l’enquêteur Doyon. Nous verrons à quelles sources Jacques Hébert a puisé son inspiration pour écrire ses livres.
DANS L’ENTRE-TEMPS, POUR UN POINT DE VUE DIFFÉRENT, JE VOUS SUGGÈRE DE JETER UN ŒIL SUR LE BLOGUE DE MONSIEUR LEW STODDARD :
http://www.stoddardsviews.blogspot.com /
RAPPORT DE LA COMMISSION D’ENQUÊTE BROSSARD SUR L’AFFAIRE COFFIN (27 NOVEMBRE 1964) VOL. 3 CHAPITRE 2 (Deuxième partie)
LES CRITIQUES (SUITE)
LEURS SOURCES D’INFORMATION
Je n’entreprendrai pas de faire une révision de toutes les erreurs, inexactitudes, demi-vérités et faussetés contenues dans les volumes de monsieur Hébert; elles sont nombreuses et sérieuses; tout ce rapport en est rempli.
Je tiens toutefois à rappeler certains faits allégués par monsieur Hébert et que nous savons avoir été vrais; je les résume sommairement comme suit :
a) La négligence des capitaines Matte et Sirois en n’interrogeant pas MM. Burkett et Ford sur une rencontre qu’ils auraient pu avoir avec les deux frères Tapp dans la matinée du 27 mai 1953 à l’Hôtel Baker et l’omission de ménager une entrevue, lors du procès, entre ces quatre mêmes personnes, pour les mêmes fins;
b) L’omission de la couronne de porter à l’attention de la défense, pour qu’elle en dispose à son gré et sujet à contre-preuve de la part de la Couronne, les renseignements relatifs à la rencontre d’une jeep par les Dumaresq et Dufresne, les frères Tapp et le docteur Attendu.
c) L’omission de la couronne de porter à l’attention de la défense la présence à Percé de Vincent Patterson et ses renseignements et déclarations à la police tels que relatés dans le rapport de monsieur Doyon.
d) Les raisons pour lesquelles on n’a pu découvrir, avant la tenue de la présente enquête, les circonstances exactes de l’enlèvement de la carabine de Jack Eagle au camp de Coffin dans la nuit du 27 au 28 août 1953.
e) L’enlèvement de la carabine de Jack Eagle par Me Maher.
Monsieur Hébert se fut-il limité à ces derniers faits et se fut-il abstenu de les noyer, pour ainsi dire, dans une mare de faussetés, d’inexactitudes, de demi-vérités et d’injures, la présente enquête n’eut probablement pas été nécessaire ou, à tout événement, elle eut pu en être considérablement écourtée; aussi bien, pour mieux apprécier les circonstances dans lesquelles il a pu, tout au cours de son dernier volume, communiquer au public autant de faussetés et se livrer à autant d’invectives, me paraît-il indispensable de faire connaître a) les sources sérieuses de renseignements auxquelles monsieur Hébert s’est abstenu de puiser et b) celles sur lesquelles il paraît avoir puisé ce qu’il a communiqué dans son volume.
LES SOURCES « INUTILES »
Voici les admissions pour le moins étonnantes que nous a faites monsieur Hébert dès les premiers jours de l’enquête :
Il n’a assisté ni à l’enquête du coroner, ni à l’enquête préliminaire, ni au procès Coffin; il n’a pas non plus assisté au procès Hamel.
Avant d’écrire ses deux volumes et même avant que ne débute la présente enquête, il n’avait jamais pris connaissance du dossier conjoint que la Cour du banc de la reine de Québec et la Cour suprême du Canada furent appelées à étudier avant de rendre leurs décisions, ni d’aucun témoignage des quatre-vingts (80) témoins entendus lors du procès à l’exception a) du témoignage de monsieur Bernard Péclet que celui-ci lui a remis peu de temps avant qu’il ne publie son second volume, b) de certains extraits rares et succincts de témoignages utilisés et cités dans le factum préparé par les avocats de la défense lors de la présentation de la cause en Cour suprême et c) de certains extraits du dossier conjoint auquel ont pu référer les différents juges de la Cour suprême tels que rapportés dans les Canada Law Reports, y compris de courtes références aux témoignages de Doyon et de Sinnett.
Monsieur Hébert nous déclare avec candeur et humilité que « s’il n’a pas lu les témoignages, c’est parce qu’il n’en sentait pas le besoin, que les témoignages ne l’intéressaient pas particulièrement. S’il n’a pas lu les dépositions du procès Coffin avant d’écrire son volume, c’est parce qu’il s’est surtout intéressé aux faits nouveaux qui sont survenus, qui sont arrivés après le procès, et parce qu’aussi certains témoins, dont l’ex-agent Sinnett, lui avaient dit à quel point l’inspecteur Matte les guidait dans leurs dépositions devant le tribunal; il n’était par conséquent pas confiant que ces témoignages-là (ceux du procès) lui seraient très utiles; il préférait revoir les témoins et obtenir des dépositions nouvelles.
Il n’a jamais parlé à Wilbert Coffin; les seules déclarations de Coffin qu’il connaisse sont celles qui lui ont été rapportées par Donald Coffin quant aux traitements subis par son frère : nous savons avec quelle exactitude monsieur Hébert les a rapportées.
Il ne s’est jamais renseigné sur l’affaire Coffin auprès soit de l’honorable Maurice Duplessis, soit de l’honorable Antoine Rivard, soit de l’honorable Nöel Dorion, soit de l’honorable Paul Miquelon, soit de monsieur le juge Blanchard, soit de Me Charles-Édouard Cantin, soit du capitaine Alphonse Matte, soit d’aucun officier de police autre que Doyon et Sinnett.
Soulignons, sans autres commentaires, ces vides, j’allais dire ces gouffres dans la « documentation » dont monsieur Hébert s’est armé pour entreprendre une étude « objective » de l’affaire Coffin.
LES SOURCES DE SES RENSEIGNEMENTS
Mais quelles furent donc les sources auxquelles monsieur Hébert a puisé pour communiquer les renseignements sur lesquels il a prétendu asseoir une preuve de l’innocence de Coffin et des crimes contre la justice commis par un certain nombre de personnages (apparemment méprisables). Voyons ce qu’il nous a déclaré lui-même à ce sujet :
a) Il a pris connaissance du volume de monsieur Belliveau au moment où son premier volume à lui (« Coffin était innocent ») était déjà écrit; le livre de monsieur Belliveau lui a cependant été utile pour compléter, dans son deuxième volume « J’accuse les assassins de Coffin ”, certains renseignements de son premier ouvrage; le livre de M. Belliveau n’a pas, toutefois, constitué la base de son premier ouvrage “Coffin était innocent», dit M. Hébert; il ne s’en est pas inspiré non plus pour son second volume, bien qu’il ait eu avec monsieur Belliveau des conversations « très longues »; le premier ouvrage « Coffin était innocent » a servi, de façon substantielle, comme fondement du second « J’accuse les assassins de Coffin ».
b) Il a pris, comme susdit, connaissance de certains extraits des témoignages du sergent Doyon et de l’officier Sinnett qui ont pu être cités dans les notes de certains juges de la Cour suprême telles que rapportées par les Canada Law Reports.
c) Il a lu, avant son premier ouvrage, à peu près tous les articles qui se trouvaient dans les dossiers du Toronto Star relativement au procès de Coffin, « articles quant auxquels il n’y a eu aucune dénégation de la part des personnes qui y étaient indiquées », souligne-t-il.
d) Il a pris connaissance de nouvelles en provenance d’Altoona transmises par l’Associated Press « qui n’est pas considérée dans le milieu journaliste, comme galvaudant des faux renseignements sur les représentants américains… Ça donne une plus grande sécurité que si c’était venu d’un journaliste d’un seul journal ».
Il a pris connaissance, avant le premier livre, d’extraits de journaux de la Pennsylvanie et d’extraits de certains journaux de langue anglaise du Canada, notamment, le Toronto Star et le Toronto Telegram.
e) Il n’a eu véritablement recours, pour les fins de son second volume qu’aux services d’un seul enquêteur, l’ancien sergent Doyon; le sergent Doyon ne lui a fait que des rapports purement verbaux sur les enquêtes qu’il a conduites, à l’exception d’un affidavit de John Hackett, et peut-être de la déclaration de Donald Coffin quant à l’enlèvement de la carabine.
f) Il n’a interviewé lui-même, à l’exception du sergent Doyon et de l’officier Sinnett, que deux témoins, Gérald Quirion et Donald Coffin; ce qui ne l’empêche pas de parler à quelques reprises des affirmations qu’un certain nombre de personnes lui auraient faites.
g) À l’exception de l’affidavit de John Hackett, il n’a lui-même jamais été en possession d’autres affidavits; il a pu cependant être renseigné par Me Gravel quant au contenu de certains affidavits publiés dans les journaux, affidavits dont Me Gravel avait lui-même « évidemment eu connaissance».
h) Il a pu obtenir certains renseignements de John MacLean (probablement au sujet de la jeep Arnold).
i) Dans le cas de son deuxième volume, il a eu certaines conversations avec monsieur Belliveau, dont le livre d’ailleurs l’avait aidé pour certains points particuliers.
j) A sa demande, le sergent Doyon aurait rencontré plusieurs témoins en Gaspésie, au Nouveau-Brunswick, en Pennsylvanie et même en Floride; mais tous les rapports du sergent Doyon lui ont été faits verbalement et il ne peut produire de sa part aucun rapport écrit.
k) En dehors du sergent Doyon et des quelques journalistes qu’il a mentionnés, il a été aidé dans le cas de son premier volume par Me Gravel avec lequel il a eu quelques conversations assez longues et auquel il a donné lecture assez rapide de la majeure partie des épreuves de son premier volume, mais avec lequel il n’a eu aucune entrevue à l’occasion de son deuxième volume.
l) C’est sur la foi des affirmations de monsieur Doyon et de monsieur Sinnett qu’il a fait ses affirmations dans son livre quant à la préparation des témoins par le capitaine Matte.
Voilà donc les sources imposantes auxquelles monsieur Hébert a puisé et sur lesquelles il a construit l’édifice lézardé que nous connaissons.
Somme toute, à quoi se résument ces sources de renseignements : quelques rares extraits de témoignages recueillis dans les notes des juges de la Cour suprême, car, nous le savons, monsieur Hébert n’a pas lu les notes des juges de la Cour d’appel; surtout des extraits de nouvelles et reportages du Toronto Star, du Toronto Telegram et des journaux d’Altoona, y compris ceux qui ont surtout formé la substance du volume de monsieur Belliveau; quelques passages du factum des avocats de la défense en Cour suprême; des entrevues avec Donald Coffin, Gérald Quirion et l’agent Sinnett; des rapports purement verbaux de l’ancien agent Doyon, récemment congédié de la Sûreté provinciale et manifestement aigri contre ses anciens supérieurs; certains renseignements à lui communiqués par Me Gravel et une certaine approbation par ce dernier des épreuves de son premier volume; un affidavit, celui de John Hackett; quelques conversations avec monsieur John Edward Belliveau, dont l’importance a été passablement diminuée par le témoignage de ce dernier. Tel est vis-à-vis le formidable passif des sources non utilisées le mince actif composé en grande partie de ouï-dire parfois jusqu’au 3e degré de recul.
Aussi bien, n’avons-nous pas été surpris de relever dans le témoignage de monsieur Hébert certaines rétractations et contradictions auxquelles il a été acculé.
a) Celles relatives à son affirmation que Doyon n’aurait pas été interrogé, au procès, sur les traces de jeep et que l’on se serait bien gardé de l’interroger à ce sujet;
b) Celles relatives à la disparition des pièces à conviction et à la disparition des bouteilles trouvées sur les lieux du meurtre, monsieur Hébert ayant été obligé d’admettre que ces pièces ne furent jamais détruites;
c) Celles relatives aux déclarations que monsieur Hébert met dans la bouche de Coffin qu’il n’aurait entendues, en fait, que dans la bouche de témoins… en fait, dans la bouche d’un seul témoin, Donald Coffin;
d) Celles relatives à son affirmation première qu’il avait interviewé lui-même un « grand nombre de personnes », alors qu’en fait toutes les personnes qui ont pu être interviewées, sauf deux, le furent par Doyon et non par lui;
e) Celles relatives à son affirmation première que Doyon lui avait fait des rapports écrits alors qu’en fait, il ne lui en a pas fait.
Si l’on ajoute à ces rétractations les nombreux démentis, par un bon nombre de personnes auxquelles monsieur Hébert a, dans son volume, attribué des paroles que ces paroles n’avaient pas été véritablement prononcées par elles, démentis que nous avons relevés au cours des chapitres qui précèdent; si l’on ajoute les cas encore plus nombreux où les faits allégués par monsieur Hébert ont été démentis, en totalité ou en partie, par les nombreux témoins que nous avons entendus, quelle valeur pouvons-nous donner à l’esprit d’objectivité, d’exactitude et de vérité qui aurait pu permettre à monsieur Hébert de faire les deux affirmations suivantes : « on ne peut s’empêcher de croire Coffin innocent à moins que l’on mette ma bonne foi en doute, ce qui est toujours possible » et « moi, je ne peux pas vivre dans un pays où la justice est malmenée à ce point là, je dors mal le soir ».
N’est-ce pas ce même esprit qui a amené monsieur Hébert, au cours de notre enquête, à nous affirmer comme vrai que, lors du procès de Jean-Guy Hamel à Percé, un témoin avait reçu la somme de $150.00 pour aller témoigner contre Jean-Guy Hamel, alors qu’il fut immédiatement établi devant nous, par des témoignages recueillis à la dernière minute par le conseiller juridique de la Commission que le témoin en question n’avait touché qu’une somme de $50.00 pour couvrir ses frais de déplacement et de séjour, somme qui, en fait, étai inférieure à celle à laquelle le témoin avait le droit d’être taxé. N’est-ce pas ce même esprit d’exactitude qui a animé monsieur Hébert au cours de l’enquête et qui l’a induit à accuser la Police provinciale de tenter de menacer certains témoins assignés à comparaître devant nous, alors que ces témoins mêmes sont venus nous affirmer qu’ils n’avaient été de la part de la police l’objet d’aucune pression ni d’aucune menace?
Aussi avons-nous été plus qu’étonnés par les bijoux de manifestations d’une humilité déconcertante que monsieur Hébert a fait entendre à nos oreilles surprises au cours de son témoignage et dont nous rappelons quelques-unes.
Après nous avoir déclaré que depuis l’ouverture des séances de la Commission, il avait pris connaissance de trois des cinq volumes du procès Coffin, il déclara : « Je n’ai appris aucune chose que je ne savais déjà ».
Obligé d’admettre qu’avant d’écrire ses livres, il n’avait pas pris connaissance de ce passage du témoignage du sergent Doyon dans lequel le sergent Doyon déclara n’avoir pas vu de traces de jeep autour de la camionnette abandonnée, monsieur Hébert donna pour toute explication que « s’il avait pris connaissance de ce témoignage, s’il l’avait lu avant d’écrire son volume, il aurait changé un mot, mais que cela n’aurait rien changé à l’esprit du paragraphe de son volume!.
Confronté avec les diverses déclarations de MacGregor au sujet « du muzzle of a gun », le témoin déclare « j’ai davantage confiance à l’affidavit qu’a soumis MacGregor qu’au témoignage qu’il a donné d’abord ».
Après que le conseiller juridique de la Commission lui eût donné lecture de certains passages des notes des juges majoritaires de la Cour suprême, dans lesquelles les juges déclarèrent, quant au langage des procureurs de la couronne, qu’il n’avait pas été inflammatoire (incendiaire), monsieur Hébert nous dit : que même s’il avait lu les notes des quatre juges de la Cour d’appel, il ne croit pas « qu’il aurait été influencé lorsqu’il a écrit son volume à ce sujet, pas plus, prétend-il, qu’il n’a été influencé par ce qu’a déclaré l’honorable juge Rinfret de la Cour d’appel »; que c’est surtout par la décision de deux juges dissidents de la Cour suprême qui auraient accordé un nouveau procès qu’il a été influencé, mais il est obligé d’admettre en fin de compte que les deux juges dissidents de la Cour suprême ne se sont pas prononcés sur la question du langage inflammatoire (incendiaire). (À SUIVRE)
Sources (2)
Je poursuis la reproduction du Chapitre 2 intitulé LES CRITIQUES, c’est-à-dire les auteurs Belliveau et Hébert, et l’enquêteur Doyon. Nous verrons à quelles sources Jacques Hébert a puisé son inspiration pour écrire ses livres.
DANS L’ENTRE-TEMPS, POUR UN POINT DE VUE DIFFÉRENT, JE VOUS SUGGÈRE DE JETER UN ŒIL SUR LE BLOGUE DE MONSIEUR LEW STODDARD :
http://www.stoddardsviews.blogspot.com /
RAPPORT DE LA COMMISSION D’ENQUÊTE BROSSARD SUR L’AFFAIRE COFFIN (27 NOVEMBRE 1964) VOL. 3 CHAPITRE 2 (Deuxième partie)
LES CRITIQUES (SUITE)
LEURS SOURCES D’INFORMATION
Je n’entreprendrai pas de faire une révision de toutes les erreurs, inexactitudes, demi-vérités et faussetés contenues dans les volumes de monsieur Hébert; elles sont nombreuses et sérieuses; tout ce rapport en est rempli.
Je tiens toutefois à rappeler certains faits allégués par monsieur Hébert et que nous savons avoir été vrais; je les résume sommairement comme suit :
a) La négligence des capitaines Matte et Sirois en n’interrogeant pas MM. Burkett et Ford sur une rencontre qu’ils auraient pu avoir avec les deux frères Tapp dans la matinée du 27 mai 1953 à l’Hôtel Baker et l’omission de ménager une entrevue, lors du procès, entre ces quatre mêmes personnes, pour les mêmes fins;
b) L’omission de la couronne de porter à l’attention de la défense, pour qu’elle en dispose à son gré et sujet à contre-preuve de la part de la Couronne, les renseignements relatifs à la rencontre d’une jeep par les Dumaresq et Dufresne, les frères Tapp et le docteur Attendu.
c) L’omission de la couronne de porter à l’attention de la défense la présence à Percé de Vincent Patterson et ses renseignements et déclarations à la police tels que relatés dans le rapport de monsieur Doyon.
d) Les raisons pour lesquelles on n’a pu découvrir, avant la tenue de la présente enquête, les circonstances exactes de l’enlèvement de la carabine de Jack Eagle au camp de Coffin dans la nuit du 27 au 28 août 1953.
e) L’enlèvement de la carabine de Jack Eagle par Me Maher.
Monsieur Hébert se fut-il limité à ces derniers faits et se fut-il abstenu de les noyer, pour ainsi dire, dans une mare de faussetés, d’inexactitudes, de demi-vérités et d’injures, la présente enquête n’eut probablement pas été nécessaire ou, à tout événement, elle eut pu en être considérablement écourtée; aussi bien, pour mieux apprécier les circonstances dans lesquelles il a pu, tout au cours de son dernier volume, communiquer au public autant de faussetés et se livrer à autant d’invectives, me paraît-il indispensable de faire connaître a) les sources sérieuses de renseignements auxquelles monsieur Hébert s’est abstenu de puiser et b) celles sur lesquelles il paraît avoir puisé ce qu’il a communiqué dans son volume.
LES SOURCES « INUTILES »
Voici les admissions pour le moins étonnantes que nous a faites monsieur Hébert dès les premiers jours de l’enquête :
Il n’a assisté ni à l’enquête du coroner, ni à l’enquête préliminaire, ni au procès Coffin; il n’a pas non plus assisté au procès Hamel.
Avant d’écrire ses deux volumes et même avant que ne débute la présente enquête, il n’avait jamais pris connaissance du dossier conjoint que la Cour du banc de la reine de Québec et la Cour suprême du Canada furent appelées à étudier avant de rendre leurs décisions, ni d’aucun témoignage des quatre-vingts (80) témoins entendus lors du procès à l’exception a) du témoignage de monsieur Bernard Péclet que celui-ci lui a remis peu de temps avant qu’il ne publie son second volume, b) de certains extraits rares et succincts de témoignages utilisés et cités dans le factum préparé par les avocats de la défense lors de la présentation de la cause en Cour suprême et c) de certains extraits du dossier conjoint auquel ont pu référer les différents juges de la Cour suprême tels que rapportés dans les Canada Law Reports, y compris de courtes références aux témoignages de Doyon et de Sinnett.
Monsieur Hébert nous déclare avec candeur et humilité que « s’il n’a pas lu les témoignages, c’est parce qu’il n’en sentait pas le besoin, que les témoignages ne l’intéressaient pas particulièrement. S’il n’a pas lu les dépositions du procès Coffin avant d’écrire son volume, c’est parce qu’il s’est surtout intéressé aux faits nouveaux qui sont survenus, qui sont arrivés après le procès, et parce qu’aussi certains témoins, dont l’ex-agent Sinnett, lui avaient dit à quel point l’inspecteur Matte les guidait dans leurs dépositions devant le tribunal; il n’était par conséquent pas confiant que ces témoignages-là (ceux du procès) lui seraient très utiles; il préférait revoir les témoins et obtenir des dépositions nouvelles.
Il n’a jamais parlé à Wilbert Coffin; les seules déclarations de Coffin qu’il connaisse sont celles qui lui ont été rapportées par Donald Coffin quant aux traitements subis par son frère : nous savons avec quelle exactitude monsieur Hébert les a rapportées.
Il ne s’est jamais renseigné sur l’affaire Coffin auprès soit de l’honorable Maurice Duplessis, soit de l’honorable Antoine Rivard, soit de l’honorable Nöel Dorion, soit de l’honorable Paul Miquelon, soit de monsieur le juge Blanchard, soit de Me Charles-Édouard Cantin, soit du capitaine Alphonse Matte, soit d’aucun officier de police autre que Doyon et Sinnett.
Soulignons, sans autres commentaires, ces vides, j’allais dire ces gouffres dans la « documentation » dont monsieur Hébert s’est armé pour entreprendre une étude « objective » de l’affaire Coffin.
LES SOURCES DE SES RENSEIGNEMENTS
Mais quelles furent donc les sources auxquelles monsieur Hébert a puisé pour communiquer les renseignements sur lesquels il a prétendu asseoir une preuve de l’innocence de Coffin et des crimes contre la justice commis par un certain nombre de personnages (apparemment méprisables). Voyons ce qu’il nous a déclaré lui-même à ce sujet :
a) Il a pris connaissance du volume de monsieur Belliveau au moment où son premier volume à lui (« Coffin était innocent ») était déjà écrit; le livre de monsieur Belliveau lui a cependant été utile pour compléter, dans son deuxième volume « J’accuse les assassins de Coffin ”, certains renseignements de son premier ouvrage; le livre de M. Belliveau n’a pas, toutefois, constitué la base de son premier ouvrage “Coffin était innocent», dit M. Hébert; il ne s’en est pas inspiré non plus pour son second volume, bien qu’il ait eu avec monsieur Belliveau des conversations « très longues »; le premier ouvrage « Coffin était innocent » a servi, de façon substantielle, comme fondement du second « J’accuse les assassins de Coffin ».
b) Il a pris, comme susdit, connaissance de certains extraits des témoignages du sergent Doyon et de l’officier Sinnett qui ont pu être cités dans les notes de certains juges de la Cour suprême telles que rapportées par les Canada Law Reports.
c) Il a lu, avant son premier ouvrage, à peu près tous les articles qui se trouvaient dans les dossiers du Toronto Star relativement au procès de Coffin, « articles quant auxquels il n’y a eu aucune dénégation de la part des personnes qui y étaient indiquées », souligne-t-il.
d) Il a pris connaissance de nouvelles en provenance d’Altoona transmises par l’Associated Press « qui n’est pas considérée dans le milieu journaliste, comme galvaudant des faux renseignements sur les représentants américains… Ça donne une plus grande sécurité que si c’était venu d’un journaliste d’un seul journal ».
Il a pris connaissance, avant le premier livre, d’extraits de journaux de la Pennsylvanie et d’extraits de certains journaux de langue anglaise du Canada, notamment, le Toronto Star et le Toronto Telegram.
e) Il n’a eu véritablement recours, pour les fins de son second volume qu’aux services d’un seul enquêteur, l’ancien sergent Doyon; le sergent Doyon ne lui a fait que des rapports purement verbaux sur les enquêtes qu’il a conduites, à l’exception d’un affidavit de John Hackett, et peut-être de la déclaration de Donald Coffin quant à l’enlèvement de la carabine.
f) Il n’a interviewé lui-même, à l’exception du sergent Doyon et de l’officier Sinnett, que deux témoins, Gérald Quirion et Donald Coffin; ce qui ne l’empêche pas de parler à quelques reprises des affirmations qu’un certain nombre de personnes lui auraient faites.
g) À l’exception de l’affidavit de John Hackett, il n’a lui-même jamais été en possession d’autres affidavits; il a pu cependant être renseigné par Me Gravel quant au contenu de certains affidavits publiés dans les journaux, affidavits dont Me Gravel avait lui-même « évidemment eu connaissance».
h) Il a pu obtenir certains renseignements de John MacLean (probablement au sujet de la jeep Arnold).
i) Dans le cas de son deuxième volume, il a eu certaines conversations avec monsieur Belliveau, dont le livre d’ailleurs l’avait aidé pour certains points particuliers.
j) A sa demande, le sergent Doyon aurait rencontré plusieurs témoins en Gaspésie, au Nouveau-Brunswick, en Pennsylvanie et même en Floride; mais tous les rapports du sergent Doyon lui ont été faits verbalement et il ne peut produire de sa part aucun rapport écrit.
k) En dehors du sergent Doyon et des quelques journalistes qu’il a mentionnés, il a été aidé dans le cas de son premier volume par Me Gravel avec lequel il a eu quelques conversations assez longues et auquel il a donné lecture assez rapide de la majeure partie des épreuves de son premier volume, mais avec lequel il n’a eu aucune entrevue à l’occasion de son deuxième volume.
l) C’est sur la foi des affirmations de monsieur Doyon et de monsieur Sinnett qu’il a fait ses affirmations dans son livre quant à la préparation des témoins par le capitaine Matte.
Voilà donc les sources imposantes auxquelles monsieur Hébert a puisé et sur lesquelles il a construit l’édifice lézardé que nous connaissons.
Somme toute, à quoi se résument ces sources de renseignements : quelques rares extraits de témoignages recueillis dans les notes des juges de la Cour suprême, car, nous le savons, monsieur Hébert n’a pas lu les notes des juges de la Cour d’appel; surtout des extraits de nouvelles et reportages du Toronto Star, du Toronto Telegram et des journaux d’Altoona, y compris ceux qui ont surtout formé la substance du volume de monsieur Belliveau; quelques passages du factum des avocats de la défense en Cour suprême; des entrevues avec Donald Coffin, Gérald Quirion et l’agent Sinnett; des rapports purement verbaux de l’ancien agent Doyon, récemment congédié de la Sûreté provinciale et manifestement aigri contre ses anciens supérieurs; certains renseignements à lui communiqués par Me Gravel et une certaine approbation par ce dernier des épreuves de son premier volume; un affidavit, celui de John Hackett; quelques conversations avec monsieur John Edward Belliveau, dont l’importance a été passablement diminuée par le témoignage de ce dernier. Tel est vis-à-vis le formidable passif des sources non utilisées le mince actif composé en grande partie de ouï-dire parfois jusqu’au 3e degré de recul.
Aussi bien, n’avons-nous pas été surpris de relever dans le témoignage de monsieur Hébert certaines rétractations et contradictions auxquelles il a été acculé.
a) Celles relatives à son affirmation que Doyon n’aurait pas été interrogé, au procès, sur les traces de jeep et que l’on se serait bien gardé de l’interroger à ce sujet;
b) Celles relatives à la disparition des pièces à conviction et à la disparition des bouteilles trouvées sur les lieux du meurtre, monsieur Hébert ayant été obligé d’admettre que ces pièces ne furent jamais détruites;
c) Celles relatives aux déclarations que monsieur Hébert met dans la bouche de Coffin qu’il n’aurait entendues, en fait, que dans la bouche de témoins… en fait, dans la bouche d’un seul témoin, Donald Coffin;
d) Celles relatives à son affirmation première qu’il avait interviewé lui-même un « grand nombre de personnes », alors qu’en fait toutes les personnes qui ont pu être interviewées, sauf deux, le furent par Doyon et non par lui;
e) Celles relatives à son affirmation première que Doyon lui avait fait des rapports écrits alors qu’en fait, il ne lui en a pas fait.
Si l’on ajoute à ces rétractations les nombreux démentis, par un bon nombre de personnes auxquelles monsieur Hébert a, dans son volume, attribué des paroles que ces paroles n’avaient pas été véritablement prononcées par elles, démentis que nous avons relevés au cours des chapitres qui précèdent; si l’on ajoute les cas encore plus nombreux où les faits allégués par monsieur Hébert ont été démentis, en totalité ou en partie, par les nombreux témoins que nous avons entendus, quelle valeur pouvons-nous donner à l’esprit d’objectivité, d’exactitude et de vérité qui aurait pu permettre à monsieur Hébert de faire les deux affirmations suivantes : « on ne peut s’empêcher de croire Coffin innocent à moins que l’on mette ma bonne foi en doute, ce qui est toujours possible » et « moi, je ne peux pas vivre dans un pays où la justice est malmenée à ce point là, je dors mal le soir ».
N’est-ce pas ce même esprit qui a amené monsieur Hébert, au cours de notre enquête, à nous affirmer comme vrai que, lors du procès de Jean-Guy Hamel à Percé, un témoin avait reçu la somme de $150.00 pour aller témoigner contre Jean-Guy Hamel, alors qu’il fut immédiatement établi devant nous, par des témoignages recueillis à la dernière minute par le conseiller juridique de la Commission que le témoin en question n’avait touché qu’une somme de $50.00 pour couvrir ses frais de déplacement et de séjour, somme qui, en fait, étai inférieure à celle à laquelle le témoin avait le droit d’être taxé. N’est-ce pas ce même esprit d’exactitude qui a animé monsieur Hébert au cours de l’enquête et qui l’a induit à accuser la Police provinciale de tenter de menacer certains témoins assignés à comparaître devant nous, alors que ces témoins mêmes sont venus nous affirmer qu’ils n’avaient été de la part de la police l’objet d’aucune pression ni d’aucune menace?
Aussi avons-nous été plus qu’étonnés par les bijoux de manifestations d’une humilité déconcertante que monsieur Hébert a fait entendre à nos oreilles surprises au cours de son témoignage et dont nous rappelons quelques-unes.
Après nous avoir déclaré que depuis l’ouverture des séances de la Commission, il avait pris connaissance de trois des cinq volumes du procès Coffin, il déclara : « Je n’ai appris aucune chose que je ne savais déjà ».
Obligé d’admettre qu’avant d’écrire ses livres, il n’avait pas pris connaissance de ce passage du témoignage du sergent Doyon dans lequel le sergent Doyon déclara n’avoir pas vu de traces de jeep autour de la camionnette abandonnée, monsieur Hébert donna pour toute explication que « s’il avait pris connaissance de ce témoignage, s’il l’avait lu avant d’écrire son volume, il aurait changé un mot, mais que cela n’aurait rien changé à l’esprit du paragraphe de son volume!.
Confronté avec les diverses déclarations de MacGregor au sujet « du muzzle of a gun », le témoin déclare « j’ai davantage confiance à l’affidavit qu’a soumis MacGregor qu’au témoignage qu’il a donné d’abord ».
Après que le conseiller juridique de la Commission lui eût donné lecture de certains passages des notes des juges majoritaires de la Cour suprême, dans lesquelles les juges déclarèrent, quant au langage des procureurs de la couronne, qu’il n’avait pas été inflammatoire (incendiaire), monsieur Hébert nous dit : que même s’il avait lu les notes des quatre juges de la Cour d’appel, il ne croit pas « qu’il aurait été influencé lorsqu’il a écrit son volume à ce sujet, pas plus, prétend-il, qu’il n’a été influencé par ce qu’a déclaré l’honorable juge Rinfret de la Cour d’appel »; que c’est surtout par la décision de deux juges dissidents de la Cour suprême qui auraient accordé un nouveau procès qu’il a été influencé, mais il est obligé d’admettre en fin de compte que les deux juges dissidents de la Cour suprême ne se sont pas prononcés sur la question du langage inflammatoire (incendiaire). (À SUIVRE)
13 commentaires:
Me Fortin ,
Et dire que c'est de ce personnage là ,Jacques Hébert,dont le Prophête Stoddard fait son héros inconnu ,
celui qui a tout deviné des auteurs de ce drame quarante cinq ans plus tôt, comme il affirmait dans son article du 13 juillet 2007 , The Wilbert Coffin case and justice gone wild , a tragic reminder .
Me Fortin,
Il ne fait plus de doute pour moi que Jacques Hébert est l'auteur de cette fraude. Quelle honte! Pensez-vous qu'une telle fraude pourrait encore se produire de nos jours?
Paul Allard, Bagotville
m. fortin
Et les trois meurtriers , c'est les frères Dalton . Petit jos ,
Averell et son autre frère ,
Lucky Luke les aiment pas trop
et se doutait bien qu'ils avaient quelque chose à voir là-dedans .
Monsieur Allard,
Une telle supercherie peut toujours se reproduire. Le L.A. Times invite aujourd’hui les journalistes à être vigilants à l’égard du gouvernement de Barack Obama. Souvenons-nous comment les journalistes américains ont gobé les histoires de l’administration Bush au sujet des armes de destruction massive en Irak.
Moi, je crois que les trois assassins dont Stoddard va bientôt nous dévoiler l'identité sont Buddy Holly, Ritchie Valens et le Big Bopper.
Me Fortin,
La personne qui vous suggère d'inviter monsieur Price à débattre avec vous a raison. Monsieur Price est honnête, même si son livre est faible.
A.Tremblay, Chicoutimi
J'ai parlé à plusieurs reprises à monsieur Alton Price. Je l'ai aussi invité à visiter mon blogue. Il est toujours le bienvenu. J’ai même eu un entretien téléphonique avec monsieur Stoddard, au début. J’ai aussi communiqué avec Jimmy Coffin, le fils de Wilbert. Mon blogue n’a pas pour but d’accabler Wilbert Coffin. Tout simplement, je rends publique de l’information que les livres de Jacques Hébert ont occultée. Je serais très heureux d’apprendre qu’on ait réhabilité le nom de Wilbert Coffin. Pour moi, il est toujours un compatriote gaspésien.
Mr fortin
You frenchies get it all wrong ,
firstly , it's not the three Dalton brothers , in fact there were four of them , Jos, William ,Jack , and Averell ,each one being taller and dumber than the previous one .
No Sir , I got it directly from THE MAN on Yellow Sunshine Ridge ,
it's the Three Stooges , Larry ,Curly and Moe .
Me Fortin,
S'il vous plait , corrigez mon erreur ; inscrire TIMORÉS au lieu de MIJORÉS .
Si jamais vous publiez mon commentaire .
Merci
Timorés ou « mijorés », je ne publierai pas votre commentaire même s'il est flatteur à mon égard. Et vous savez pourquoi!
Mr Fortin,
There is only one place on earth where English renegades can get afar .
Lani Mitchell went on a reconnaissance tour to this remote place and sent a message to Mr Stoddard .
That's where they'll be banned by the whole population af Canada .
The name is the island of Pitcairn.
That is where the liars end their trips in shame .
Me Fortin,
Avez vous fait appel au sujet de la décision d'avoir accès aux dossiers de police ?
C'est court 30 jours .
Et les frais ? Vous n'êtes pas
revenu sur le blog à ce sujet .
Je me ferais un plaisir de contribuer et d'autres aussi sûrement .
J’ai jusqu’au 9 février pour interjeter appel de cette décision. J’attends incessamment le jugement de la Cour du Québec au sujet des transcriptions sténographiques des témoignages entendus à huis clos devant la Commission Brossard. Ce jugement est sans appel. Si le juge n’accepte pas mes prétentions, il ne restera que la possibilité d’une intervention du législateur. Il devra modifier sa loi. À l’encontre de la décision de la Commission d’accès à l’information, j’invoquerais les mêmes arguments que ceux que j’ai déjà exposés devant la Cour du Québec. Dans l’hypothèse où je recevrais un jugement favorable de la Cour du Québec, la décision de la Commission d’accès à l’information perdrait de sa pertinence. J’espère recevoir ce jugement au plus tôt. Je vous tiendrai au courant. Ce n’est pas une question d’argent.
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