16 octobre 2008

L'AFFAIRE COFFIN ET LES NOMBREUSES JEEPS (CINQUIÈME PARTIE)












QUE DE JEEPS! PAS UNE SEULE "JAUNE"?

En lisant cet extrait du rapport Brossard, vous constaterez que Coffin, à cinq occasions, donne une description de la jeep qu'il pretend avoir vue. Elle n'est jamais "jaune"!
RAPPORT DE LA COMMISSION D’ENQUÊTE BROSSARD SUR L’AFFAIRE COFFIN (27 NOVEMBRE 1964)
VOL. 1 CHAPITRE 5 (Cinquième partie)

LA JEEP DONT LA PRÉSENCE EN GASPÉSIE OU AUX ENVIRONS AURAIT ÉTÉ CONSTATÉE PAR DES TÉMOINS OCULAIRES À L’ÉPOQUE OÙ LES CRIMES FURENT COMMIS.
C’est dans cette optique que doivent être pesés et jugés les témoignages de tous ceux qui ont directement ou indirectement participé à ces activités qui ont, aujourd’hui, avec le recul des années, et à la lumière de la preuve soumise à cette Commission, les apparences sérieuses et graves d’une organisation de preuve pour le moins sujette à critique et que doivent, plus particulièrement, être pesés les témoignages de Mes Maher et Gravet et de M. Doyon qui nous intéressent présentement.
Aussi bien, entre les affirmations faites sous serment par le sergent Doyon à l’effet qu’il n’a pas vu de traces de jeep aux environs de la camionnette abandonnée et qu’il n’a jamais dit en avoir vu, affirmations faites a) lors du procès – b) dans un affidavit remis à ses supérieurs en septembre 1955 – c) dans un affidavit transmis au Ministère de la Justice en février 1956 et d) au cours de cette présente enquête, d’une part, et, d’autre part, les affirmations de Me Gravel et de Me Maher qui se rattachent directement à la préparation du dossier destiné au ministre de la Justice, le soussigné n’a aucune hésitation à vous déclarer qu’il attache plus de crédibilité au premier et plus de véracité à ses témoignages qu’aux seconds et à leurs témoignages sur ce point particulier, de même qu’il attache peu de crédibilité et de véracité, pour les raisons déjà données et d’autres qui seront plus tard données aux affirmations de l’affidavit de Coffin.
D’autre part, il faut aussi retenir les affirmations suivantes faites devant cette Commission,
a) par monsieur Jules Fradette de la Sûreté, l’un des officiers de police enquêtant à Gaspé, qu’il n’a jamais vu de traces de jeep dans les environs de la camionnette, mais qu’il y a vu des traces de chaînes seulement ;
b) par le sergent Vanhoutte, qu’il a questionné les gardes-barrières contrôlant les allées et venues sur les routes conduisant dans les bois de la Gaspésie et n’a pu y constater la présence dans les bois de la Gaspésie, à l’époque des meurtres, de jeeps américaines autres que celle du docteur Burkett ;
c) par le capitaine Matte a) qu’il a pris, dès le premier jour de son arrivée à Gaspé, une photo des environs de la camionnette abandonnée, photo qui a été produite devant cette Commission, photo qui laisse voir des traces de chaînes, mais ne laisse voir aucune trace de roues de jeep et b) qu’entre les traces de chaînes « la surface était durcie jusqu’à l’état de ciment. »
d) par, enfin, madame Albert Coffin, mère de l’accusé, qui déclara que, lorsqu’elle l’informa, lors de son retour à Gaspé le 20 juillet, que la police désirait le voir parce que « he was the last man to see them » (the hunters), son fils lui répondit « I was not the last man because when I left them (the hunters) there was a station-wagon there with two Americans in it » et qui répète à plusieurs reprises que c’est bien d’un station-wagon que son fils lui a parlé, « a station-wagon with a home-made box, … not made in a factory… of plywood. »

De ce qui précède se dégage nettement, de façon prépondérante et certaine, la preuve que des traces de jeep ne furent pas constatées par Doyon ou quiconque aux environs de l’endroit où s’arrêta définitivement la camionnette des chasseurs américains et où elle se trouvait lors du retour de Coffin avec le jeune Lindsey et que, dès lors, les jurés de Gaspé n’ont pas été induits en erreur sur ce point.
C’est donc dans l’optique de cette preuve plus particulière de l’absence de traces de jeep que doit maintenant être étudiée la preuve relative aux jeeps que des témoins ont prétendu avoir vue dans les bois de la Gaspésie à l’époque où les meurtres furent commis et dans les environs de l’endroit où ils le furent.

III

LA JEEP QUE COFFIN AURAIT VUE

a) Description donnée par Coffin et rapportée lors du procès
Coffin avait donné la description suivante de la jeep qu’il prétendait avoir vue, au sergent Doyon, tel que celui-ci l’a rapporté dans son témoignage au procès : « Cette jeep était en plywood, en veneer, de couleur jaune ». Doyon ne rapporte pas que Coffin lui ait fait mention de l’âge des occupants de cette jeep et qu’il se contenta de déclarer qu’il ne se souvenait pas de leurs noms.
b) Déclaration verbale de Coffin à Doyon le 20 juillet, en soirée (non rapportée au procès, mais apparaissant au rapport de Doyon du 28 juillet.)
Les deux occupants de la jeep auraient été hauts de 5’7 et âgés de 30 à 35 ans.
c) Déclaration de Coffin en Cour du Coroner le 27 juillet
quant à la jeep : « The jeep was something like a panel, it looked like an old army jeep… The jeep was covered. I think it was made with wood, I am not sure but I think it was a jeep of a dark color”.
quant à ses occupants : “They look like nice men to me … They were between 35 and 40 years old …wearing overalls …I am not sure but I think they had some dark clothes on and they were wearing caps.”
d) Déclaration assermentée de Coffin du 6 août 1953
quant à la jeep : « It was like a boxed-in jeep with a cover in the back, dark color … It had an American license on it.”
Quant à ses occupants : “The two men were around 35 to 40 years of age, dressed like ordinary men, had kind of overalls or jeans on.”
e) Affidavit de Coffin du 9 octobre 1955
quant à la jeep (article 23) : « The jeep which I saw occupied by the two Americans looked as though the plywood was installed not by a factory but rather by someone not thoroughly experienced in such matters and it seemed to me that it was stained with some kink of oil or varnish”.
Quant à ses occupants (article 44) : “My belief was they were around 30 years of age, maybe slightly more or slightly less”. (à suivre)

10 commentaires:

Anonyme a dit...

Maître Fortin,
Permettez-moi de revenir sur votre chronique du 12 octobre dernier, juste pour souligner à quel point le mythe de l'innocence de Coffin a su, au fil du temps, profiter de l'ignorance des journalistes, pour ne pas dire de leur mauvaise foi. Belliveau et Hébert ont parti le bal, comme on sait. Plus récemment, en novembre 2006, le fameux journal LA PRESSE est non seulement tombé dans le piège du ragot Cabot, mais il l'a exploité sans la moindre retenue. Quant à Hébert, à ce moment-là, interviewé sur Cabot, il a répondu n'être nulement étonné, disant toujours croire à l'innocence de Coffin. Il n'a même pas eu la décence ni l'honnêteté intellectuelle de dire que cette thèse Cabot n'allait pas du tout, mais pas du tout dans le sens de ses recherches et de ses certitudes sur l'identité des véritables assassins des chasseurs américains. Il aurait applaudi à n'importe quelle sornette, tellement sa logique était tordue, tellement son sens de l'éthique journalistique était bas. On lui aurait dit : "Monsieur Hébert, on détient la preuve que les trois chasseurs ont été attaqués par des éléphants", qu'il aurait répondu le plus calmement du monde : "Ça prouve bien que Coffin était innocent !"
André Pronovost

Anonyme a dit...

Félicitations pour votre travail me Fortin. L'affaire Coffin n'est pas un scandale judiciaire mais un scandale journalistique.
J. Lapierre Dorval QC

Anonyme a dit...

Justement maitre Fortin, qu'est-ce qu'il faut penser de ces révélations concernant Cabot? Une autre histoire abracadabrante comme celles de Jacques Hébert?

Anonyme a dit...

Bonjour Me Fortin ,
Sur le blog de Stoddard , on dit que vous ne recevez pas beaucoup de commentaires,que vous vous en tenez au rapport Brossard et ne faites aucune recherche dignes de celles de stoddard .Foutaises monsieur, vous vous en tenez aux faits établis et corroborés .Je vous en félicite.
Peut-être y aurait-il une petite place pour certains commentaires d'un gaspésien résident pour certains lecteurs d'un peu partout au Canada qui ne semblent pas connaître la réalité de la forêt gaspésienne où se sont déroulés ces tragiques évênements .
La grande nouvelle , à ce moment était '' Trois chasseurs Américains sont retrouvés morts , dévorés par les ours dans la forêt gaspésienne ''
On parle bien de chasseurs d'ours .Bien entendu les ours sont omnivores donc ils mangent des carcasses d'êtres humains ou d'animaux morts.
Or il est bien connu de tous les
chasseurs d'ours de la Gaspésie , que les ours noirs de nos forêts
durant le mois de juin ,où se sont produits les macâbres évênements ,se nourrissent de petits fruits sauvages , de fraise , de framboises ,de bleuts,
principalement présents dans les clairières, les vieux bûchers , près des anciens camps de bûcherons réoccupés depuis la fin de ces travaux par d'autres chasseurs , promeneurs en forêt, géologues , garde-chasses , prospecteurs et j'en passe , comme relais , abris, lors de courts séjours en forêt . Tous ces gens laisssent des poubelles pleines de nourriture , parfois dans des poubelles parfois dans des dumps à déchets .
Et c'est là que viennent roder les ours , à chaque jour , à chaque nuit .Et il en était de même dans les années cinquantes.
Les guide de chasse la savent , c'est pourquoi ils y amènent plus qu'à tout endroit leurs clients chasseurs .
Eugène Lindsay y revient année après année avec des amis américains, et toujours avec un guide compétent de la région .
Pas cet année-là .Il est accompagné de son fils et d'un ami de celui-ci, deux adolescents
sans expérience ni de la chasse à l'ours , ni de cette contrée .
De plus,il ne requiert les services d'aucun guide.
Tout le monde sait que la chasse à l'ours est une chasse dite '' à l'affût '' ce qui veut dire que les chasseurs se cachent à un endroit , près d'une clairière ou d'un dump et qu'ils attendent que les ours y viennent pour les tuer . Il existe d'autres type de chasse à l'ours , dont l'une est la chasse du type '' à rabattage ''. Cette chasse nécessite un grand nombre de chasseurs et à pour but d'encercler une vaste région donnée pour en débusquer un ours et le diriger vers un chasseur situé plus loin à l'avant où passera l'ours débusqué .

Les trois chasseurs américains n'ont utilisé aucune de ces deux méthodes .

L'un deux , le père était situé à un endroit , pas très loin d'une rivière et les deux autres situés ,un à coté de l'autre , à deux milles de là .

Qui étaient ces gens , des chasseurs ? ... ils avaient des armes .
des prospecteurs ? on a retrouvé aucun instrument sur leurs corps .
Étaient-ils des spéculateurs,des acheteurs de claims ? encore là ,
Me Fortin et vous amis lecteurs ,
qui étaient ces gens , et à leur manière d'opérer, de soit-disant chasser ,Que venaient-ils faire là ?

Clément Fortin a dit...

Rien ne révèle dans la preuve faite devant le jury de Percé ni dans celle qui a été présentée devant la Commission Brossard que ces trois Américains étaient venus faire autre chose que la chasse à l’ours

Clément Fortin a dit...

Je m’en tiens toujours aux faits qui ont été prouvés devant le jury de Percé (54 témoins) et devant la Commission Brossard (214 témoins). Je peux cependant vous dire que l’histoire Cabot n’est que du ouï-dire. Cliquez sur le lien ci-dessous et revoyez l’émission ENJEUX intitulé LE MYSTÈRE COFFIN.

http://www.radio-canada.ca/actualite/v2/enjeux/niveau2_14522.shtml

Anonyme a dit...

Maître Fortin,
Je comprends que Coffin n'a jamais décrit la jeep quil a vue comme étant jaune. Alors pourquoi parler de jeep jaune? S.V.P. m'expliquer.

Clément Fortin a dit...

La “couleur jaune” est importante dans cette affaire. La jeep que Coffin décrit est de couleur foncée. Pourtant, le docteur Wilson a vu une jeep jaune. Écoutez l’émission ENJEUX intitulée LE MYSTÈRE COFFIN. Vous apprendrez qu’un nommé Fabien Sinnett, un nouveau témoin, dit avoir vu une jeep jaune. Continuez de lire, sur ce blogue, ce que le juge Brossard relate dans son rapport au sujet de ces nombreuses jeeps. Il y a, en tout, onze jeeps. Le juge Brossard les étudie toutes méticuleusement

Clément Fortin a dit...

Monsieur Lapierre,
Je crois que vous avez raison. Il s'agit d'un scandale journalistique et non d'un scandale judiciaire. Il faudrait convaincre Jean Cournoyer de ce fait. Sur son site LA MÉMOIRE DU QUÉBEC, il présente l'affaire Coffin comme étant un scandale judiciaire. Voici le lien qui vous permettra de visiter ce site:
http://www.memoireduquebec.com/wiki/index.php?title=Qu%C3%A9bec_(province)._Scandales._Affaire_Coffin

Anonyme a dit...

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