MARLENE JENNINGS, STEVEN BLANEY, JOE COMARTIN, RAYNALD BLAIS, QUE SAVENT-ILS DE L’AFFAIRE COFFIN? (DEUXIÈME ET DERNIÈRE PARTIE)
Voici la deuxième et dernière partie des délibérations du Comité sur la justice et les droits et libertés de la personne qui s’est penché sur le sort de Wilbert Coffin à l’occasion du cinquantième anniversaire de son exécution. Je vous invite à lire les propos que nos députés ont échangés à cette occasion. Plusieurs d’entre vous ont lu assidûment les documents que j’ai affichés sur ce blogue. Je sais que pour un grand nombre d’entre vous, l’affaire Coffin n’a plus de mystère. Je vous laisse découvrir la justesse des propos des membres de ce Comité au sujet de l’affaire Coffin. Ce rapport a été adopté en novembre 2006. Nous attendons toujours une décision du ministère de la Justice du Canada.
Réagissez à ces propos et publiez vos commentaires sur ce blogue.
DEUXIÈME PARTIE
[Table des matières]
M. Joe Comartin:
Monsieur le Président, je remercie le député de Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine de cette intervention.
Je crois que la réponse que nous fera le gouvernement conservateur, c'est que le ministre recevra le rapport de ses fonctionnaires et qu'il ne faut pas que nos commentaires l'influencent. Je crois que ce sera quelque chose de ce genre. Toutefois, le gouvernement pourra dire en même temps qu'il veut que cela se fasse plus rapidement et qu'assez de temps a passé. Il est possible qu'il dise que ce n'est pas la meilleure façon de faire la révision de cette enquête et qu'on peut la faire autrement. Dans ce cas, il pourra dire que c'est à lui de décider de continuer cette révision ou de la remplacer par une autre qui sera plus rapide et qui aura un mandat plus large.
Pour ces raisons, je suggère aujourd'hui que l'on appuie cette motion.
[Table des matières]
M. Steven Blaney:
Monsieur le Président, c'est avec une certaine humilité que je prends la parole aujourd'hui, pour poser...
[Table des matières]
Le président suppléant (M. Royal Galipeau):
L'honorable député de Lévis—Bellechasse se lève-t-il pour poser une question?
(1600)
[Table des matières]
M. Steven Blaney:
Monsieur le Président, je peux poser une question.
[Table des matières]
Le président suppléant (M. Royal Galipeau):
Nous sommes à la période de questions et commentaires.
Reprise du débat.
L'honorable député de Lévis—Bellechasse a la parole.
[Table des matières]
M. Steven Blaney (Lévis—Bellechasse, PCC):
Monsieur le Président, comme vous le voyez, on a toujours à se familiariser avec les procédures parlementaires.
C'est avec une certaine humilité que je prends la parole, aujourd'hui, sur un événement survenu le 10 février 1956. C'est un événement tragique, mais qui a aussi porté les germes d'une injustice apparente.
Je voudrais dire en cette Chambre, et à mon collègue particulièrement, qu'en tant que représentant des députés conservateurs de Québec, nous sommes préoccupés par cette question. Nous avons écouté le débat avec beaucoup d'attention.
Bien entendu, l'affaire Coffin a fait couler beaucoup d'encre au Québec, mais encore plus, elle a porté les germes d'une injustice. Peu importe qu'elle survienne aujourd'hui ou qu'elle soit survenue par le passé, c'est inadmissible dans une société démocratique comme la nôtre. Dans de tels cas, il faut s'élever au-dessus des considérations partisanes pour veiller à ce que l'État assume pleinement son rôle et qu'il y ait apparence de justice.
La motion est soumise à un moment où notre gouvernement a clairement démontré sa volonté de restaurer la confiance du public envers les institutions judiciaires et juridiques. Dans cette mesure, le ministre prendra connaissance de la motion et agira avec diligence, selon le bon vouloir de la Chambre des communes et selon ses compétences. Pour que le ministre enclenche une telle procédure en vertu de la loi, il doit y avoir de nouvelles informations ou des informations signifiantes, qui n'ont pas nécessairement été portées à l'attention de la cour et qui soulèvent un doute raisonnable, à savoir qu'un jugement inapproprié a pu être rendu.
Ce dont il est question aujourd'hui, c'est vraiment de s'assurer que justice est rendue. Bien entendu, c'est ce que notre gouvernement a l'intention de faire.
[Table des matières]
M. Raynald Blais (Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine, BQ):
Monsieur le Président, je me vois dans l'obligation de poser des questions au député de Lévis—Bellechasse.
Dans un premier temps, je comprends qu'il n'est pas nécessairement au fait du dossier, et je peux le concevoir, c'est une chose. Cependant, il faut qu'il fasse très attention à ce qu'il dit.
J'ai compris qu'il semble vouloir dire qu'on les laisse faire, eux, du gouvernement, et qu'ils prendront une très bonne décision à ce sujet. Je veux bien le croire, mais telle n'est pas notre discussion, aujourd'hui. En effet, ce n'est pas de savoir si le gouvernement prendra une bonne décision ou non.
Il y a actuellement un processus d'analyse qui fait en sorte qu'un fonctionnaire travaille à réviser ce dossier. Éventuellement, il soumettra au ministre une ou des recommandations, et ce dernier prendra sa décision. On pourra alors critiquer ou non la décision du ministre.
Nous affirmons, aujourd'hui, que le débat vise à assurer que la décision du ministre ou que le travail se fera rapidement. Nous ne voulons pas intervenir sur la façon judiciaire ou administrative d'opérer, propre à l'analyse faite actuellement, mais nous voulons nous assurer que le ministre ne tarde pas à rendre une décision à ce sujet, compte tenu du caractère controversé et historique de cet événement survenu il y a plus de 50 ans. Voilà pourquoi je disais que, chaque journée pendant laquelle on attend, c'est une journée perdue qui risque de partir en preuves éventuellement.
Je ne sais si mon collègue de Lévis—Bellechasse a été mis au courant des dernières nouvelles, mais des gens se sont exprimés au micro et ont dit que leur père était l'assassin des chasseurs américains. Plusieurs livres ont été écrits à ce sujet, dont celui d'Alton Price et ceux du sénateur Jacques Hébert — deux livres. Cela fait également partie de toute cette histoire.
Ainsi, je donne l'occasion au député de Lévis—Bellechasse de se commettre, mais d'une façon différente.
(1605)
[Table des matières]
M. Steven Blaney:
Monsieur le Président, je remercie mon collègue de sa question et de ses commentaires. Vous comprendrez évidemment que je ne peux pas nécessairement m'engager au nom du ministre qui doit soupeser les tenants et les aboutissants de la motion qui est débattue aujourd'hui. Par contre, je crois qu'on reconnaît la réalité historique de cet événement qui a une dimension, comme je le mentionnais tout à l'heure, qui est plus grande, qui s'élève finalement au-dessus des considérations partisanes.
Bien sûr, il y a maintenant le processus et la volonté. Je peux assurer mon collègue d'en face que la volonté politique est là pour faire en sorte que justice soit finalement rendue. Malheureusement, dans ce cas-ci, les événements sont survenus il y a plus de 50 ans. D'une certaine manière, je pense qu'il est important de prendre toutes les démarches pour s'assurer que notre système judiciaire ait la confiance des gens.
[Table des matières]
M. Raynald Blais:
Monsieur le Président, je ne veux pas que cela devienne un dialogue, mais je veux tout simplement bien comprendre l'intervention du député de Lévis—Bellechasse.
Est-ce que je comprends bien? A-t-il l'intention de voter en faveur de la motion qui est présentée aujourd'hui?
[Table des matières]
M. Steven Blaney:
Monsieur le Président, la réponse est oui.
[Table des matières]
Le président suppléant (M. Royal Galipeau):
Reprise du débat. L'honorable député de Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine a la parole pour la reprise du débat.
[Table des matières]
M. Raynald Blais:
Monsieur le Président, m'accordez-vous la parole pour mon discours? J'ai entendu que nous reprenions le débat. Je me lève donc pour poursuivre le débat.
[Table des matières]
Le président suppléant (M. Royal Galipeau):
Si vous vous levez maintenant, cela va clore le débat.
[Table des matières]
M. Raynald Blais:
Monsieur le Président, aucun autre député n'a l'intention de prendre la parole? Est-ce exact? Est-ce bien ce que je comprends?
[Table des matières]
Le président suppléant (M. Royal Galipeau):
C'est exact.
[Table des matières]
M. Raynald Blais:
Monsieur le Président, je vais prendre le temps qui m'est accordé pour pouvoir...
[Table des matières]
Le président suppléant (M. Royal Galipeau):
Vous êtes le dernier député à prendre la parole et vous avez 20 minutes pour faire votre discours.
[Table des matières]
M. Raynald Blais (Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine, BQ):
Monsieur le Président, je vais les utiliser à bon escient et au maximum.
D'abord, je suis honoré et très fier de parler de ce dossier aujourd'hui et ce, pour différentes raisons.
Je suis Gaspésien de naissance, et je peux facilement dire que lorsque cette histoire s'est produite, j'étais âgé de quelques années seulement. Je n'ai donc pas le souvenir des événements eux-mêmes, mais je me souviens que mes parents et des gens de ma communauté en ont parlé. Je me souviens que des gens de la Gaspésie se sont exprimés à plusieurs reprises sur cette question. J'ai également le souvenir qu'à un moment donné, dans notre histoire, cet évènement s'est déroulé, et qu'il s'est écrit plusieurs livres sur le sujet, témoignant véritablement de la situation. Des titres comme J'accuse les assassins de Coffin et Tromper le jury sont assez évocateurs pour témoigner de ce qui s'est passé réellement.
Plus récemment, j'ai le souvenir d'une famille, celle de Wilbert Coffin, qui s'est présentée à mon bureau, en février de l'année passée. J'étais un peu au courant du dossier de l'affaire Coffin, ayant déjà eu l'occasion d'en parler à quelques reprises avec Cynthia Patterson.
Aujourd'hui, je me trouve donc à participer à la possible réhabilitation du nom de Wilbert Coffin, longtemps après un évènement qui, selon moi, ma communauté, les gens de la région et la famille, a été véritablement une injustice commise envers Wilbert Coffin . En ce sens, je me sens très fier et honoré. Lorsque j'ai rencontré, pour la première fois, les gens de la famille, j'ai fait la connaissance de gens qui avaient un ressentiment envers la justice. Toutefois, dans les yeux de Marie Stewart, la soeur de Wilbert Coffin et dans les yeux de Jim, le fils de Wilbert Coffin, j'ai vu le brin de confiance qu'ils ont encore en la justice. Ils pensent qu'il n'est pas trop tard pour réhabiliter le nom de Wilbert Coffin.
C'est comme cela que je me suis senti, et je pense qu'il est important que je puisse l'exprimer maintenant. À ce moment-là, on a l'impression d'avoir un gros fardeau sur les épaules, mais en même temps, on s'aperçoit qu'on fait partie d'une belle famille, celle du Bloc québécois. J'imagine que c'est la même chose dans les autres familles politiques. On sait qu'on peut compter sur des collègues qui peuvent nous donner un coup de main. La première personne qui m'a donné un coup de main, c'est le député de Hochelaga, qui est le porte-parole en matière de justice. Lorsque j'ai frappé à sa porte pour aller vérifier ses intérêts et ses intentions, il m'a dit « oui » immédiatement, si bien qu'en mars, il a rencontré avec moi la famille Coffin. On s'est donc penché sur le dossier avec une grande ouverture d'esprit, parce qu'il fallait étudier toutes les possibilités que justice soit faite, tout simplement.
Lorsque le député de Hochelaga a témoigné de son accord à rencontrer la famille, on se sentait déjà, tant moi-même que les gens de la famille, beaucoup plus solidaires d'une cause, qui est la quête de la justice.
Je sais très bien qu'auparavant, beaucoup de personnes ont travaillé à l'affaire Coffin et ont tenté de faire en sorte que justice soit faite. Je pense, par exemple, à Alton Price, qui a écrit le livre intitulé Tromper le jury et à Jacques Hébert, qui a écrit deux livres et qui s'est commis sur la place publique par rapport à ce dossier.
(1610)
Je voudrais profiter de l'occasion pour leur rendre hommage, parce qu'avant nous, des gens ont tenté de faire en sorte que justice soit faite. Malheureusement, cela n'est pas arrivé.
Selon moi, il n'est jamais trop tard pour bien faire. Je pense aussi qu'il y a lieu de le faire maintenant, compte tenu de tous les événements, compte tenu des récents événements, notamment lorsqu'on a entendu la fille de M. Cabot s'exprimer devant l'opinion publique pour dire: « L'assassin des chasseurs américains, c'est mon père ». Cela témoigne de beaucoup. Ce n'est pas comme si c'était n'importe qui qui dirait n'importe quoi. C'est une fille qui dit que son père est un assassin. C'est la situation devant laquelle on se retrouve aujourd'hui. Il faut rendre hommage à Mme Micheline Cabot, qui s'est exprimée pour que justice soit faite. Elle a eu beaucoup de courage.
D'autre personnes ont également travaillé sur ce cas, comme les gens de la famille. Je pense notamment aux quatre séries de pétitions que j'ai déposées — j'en déposerai bientôt une cinquième. Ce sont des gens de partout au Québec, particulièrement des gens de la Gaspésie, qui ont signé la pétition. Avec la pétition que j'ai reçue aujourd'hui des mains même de la soeur de Wilbert Coffin, Marie Coffin, ce sont 1317 noms qui s'ajoutent aux presque 2000 noms. Au total, il y a près de 4000 noms. Cela signifie beaucoup pour une région comme la nôtre, parce que le bassin possible de signatures n'est pas si énorme. On n'est pas situé en plein coeur d'un grand centre ou d'une ville comme Montréal, Toronto ou Vancouver où il y a la possibilité d'avoir quelques millions de personnes. Chez nous, la possibilité est de quelques milliers de personnes seulement. Près de 4000 personnes ont déjà signé la pétition et demandent tout simplement de réviser le dossier et de faire en sorte qu'on puisse réhabiliter le nom de M. Coffin.
Tous ces messages concordent vers un objectif, a savoir que justice soit faite. Cela passe par une série de procédures. C'est pour cette raison que le débat d'aujourd'hui vise, à la limite, à présenter le dossier dans son contexte, un contexte où une erreur a été commise, mais une erreur qui peut être réparée d'une certaine façon. Dans le contexte où il y a une famille, la famille Coffin, qui se retrouve encore aujourd'hui avec ce souvenir difficile d'une situation que nul ne souhaiterait à son pire ennemi. Autrement dit de voir quelqu'un partir vers la potence, quelqu'un exécuté à mort pour un crime qu'il n'a pas commis. Telle est la situation de la famille. C'est ainsi que les gens de cette famille se sentent. C'est la raison pour laquelle il est important que ces personnes puissent compter sur nous et sur le Parlement pour faire en sorte que justice soit faite. Comme je l'ai mentionné plus tôt, Jim et Marie ont encore une étincelle dans les yeux. Tous deux disent avoir encore confiance en la justice. Cette justice leur a fait très mal, mais ils ont encore confiance. C'est le message que je reçois de ces gens et c'est le message que je voulais exprimer ici, aujourd'hui.
Lorsque le temps sera venu de voter sur ce dossier, j'espère que le vote sera unanime. La conscience de chacun et chacune d'entre nous fera en sorte que nous pourrons nous exprimer librement lors du vote. Aujourd'hui, l'idée n'est pas de tout réparer, mais on participera de façon historique à faire en sorte de pouvoir réparer l'injustice. On ne pourra pas revenir sur le passé.
(1615)
Il y a quelques minutes, je lisais un livre. Auparavant, j'ai déjà lu les nombreux livres sur l'histoire de la Gaspésie et dans lesquels on traite de l'affaire Coffin. C'est évident que ce dossier correspond à beaucoup à l'échelle gaspésienne, mais à l'échelle nationale aussi en raison de la couverture médiatique. Certes, il y a eu une grande couverture médiatique chez nous, en Gaspésie, aux Îles-de-la-Madeleine. Oui, on en a parlé également au Québec, mais on en parle beaucoup au Canada. Cela fait partie de notre histoire et, en même temps, il s'agit de la dernière personne exécutée. On a aboli la peine de mort après parce qu'on s'apercevait, justement, qu'on allait trop loin. Je ne pense pas que dans notre histoire, on y reviendra.
C'est très intéressant de constater l'appui qu'on peut recevoir d'un peu partout. Je sais que Mary, Jim et les autres personnes qui participent à la bataille actuellement peuvent compter et sur moi et sur le Bloc québécois, mais, j'espère, sur les autres partis aussi. Malheureusement, le Parti conservateur, le gouvernement ne s'est pas exprimé en tant que parti. Je trouve que cela n'a pas de bon sens. J'oserais dire qu'il commet une erreur en ne s'exprimant pas en ce moment et que c'est irresponsable. Toutefois, il a encore le temps de s'exprimer et de réparer cette irresponsabilité.
J'aimerais savoir combien de temps il me reste, monsieur le Président.
Le président suppléant (M. Royal Galipeau): Il reste huit minutes et demie.
M. Raynald Blais: C'est bien l'impression que j'avais, mais j'avais aussi le sentiment que vous vouliez que j'abrège.
Cela va me permettre d'exprimer à nouveau le point de vue des gens de la région qui ont la mémoire de cette histoire. Cette mémoire dit ceci: oui, il est arrivé un événement affreux, car trois personnes sont décédées, et oui, il est question de meurtre; mais non, ce n'est pas Wilbert Coffin; et oui, le procès a été mal fait.
C'est un peu comme cela que j'aurais à résumer la situation. Et c'est un peu ainsi qu'on se retrouve 50 ans après les faits: il y a des éléments probants qui, malheureusement, ne peuvent plus être remis en preuve. De plus, il est difficile de parler d'un nouveau procès parce que les personnes sont actuellement pour ainsi dire toutes décédées.
Je sais très bien que, pour les gens de la région qui ont encore confiance en la justice — nous sommes nombreux et nombreuses —, il est important que la démarche actuelle soit appuyée par la Chambre des communes ici, à Ottawa, afin que le processus suive son cours. Toutefois, il faudrait peut-être que ce processus se fasse plus rapidement. En effet, ma crainte serait qu'on retarde et qu'on retarde encore.
Je veux bien croire que la personne qui travaille au dossier actuellement au ministère de la Justice le fait de façon professionnelle et sûrement avec beaucoup de rigueur. Cependant, je veux m'assurer en même temps qu'il n'y a pas de place pour un délai démesuré. Comme je le mentionnais plus tôt, et je le répète, chaque jour qui passe est une journée de moins pendant laquelle, peut-être, des preuves disparaissent.
Plus tôt, on posait la question de savoir si de nouveaux événements venaient d'arriver. Cette question est dangereuse. En effet, cela témoigne de ce qui est nouveau, de ce qui ne l'est pas, de ce qui justifierait ceci ou cela? Je pense sérieusement qu'à la face même de ce qui s'est produit, de ce qui a été écrit jusqu'à maintenant et des faits que nous connaissons, on n'a pas d'autre choix que de revoir ce dossier non seulement pour Wilbert Coffin, pour la famille, pour les gens de la Gaspésie que je représente, mais en même temps pour la justice, tout simplement.
Il n'y a pas tellement longtemps, après les Fêtes, je me suis retrouvé auprès de la famille dans une église. Nous étions juste à côté du cimetière où Wilbert Coffin repose. Les membres de la famille et moi nous sommes présentés devant la tombe de Wilbert Coffin.
(1620)
Comme dirait l'autre, ça réchauffe d'une certaine façon, parce que ce que je sentais de la part de cette communauté et de cette famille, c'est ce besoin essentiel de toujours croire que la vérité finit toujours par triompher et que justice sera faite. Il ne faut pas que les mots soient utilisés en vain, comme ça, à peu près.
À mon avis, il y a effectivement eu dans l'histoire mondiale des histoires d'erreurs et d'horreurs. Cependant, il y a eu un temps où on a pu les réparer, où on a pu faire en sorte que la justice prime. Nous sommes rendus là. Nous sommes presque rendus à cette situation. Dans ce contexte, j'invite les députés, mes collègues, à appuyer fortement, quitte à le faire unanimement, la proposition qui est débattue devant nous. Éventuellement, cette motion fera l'objet d'un vote pour faire en sorte qu'on puisse avancer dans ce dossier afin que justice soit faite et pour que la vérité triomphe enfin.
[Table des matières]
M. Steven Blaney (Lévis—Bellechasse, PCC):
Monsieur le Président, j'ai bien écouté l'allocution de mon collègue et j'aimerais maintenant lui adresser une question, tout en lui rappelant que j'ai clairement indiqué — je crois — que nous sommes déjà engagés dans le processus qui consiste à rétablir la justice et que notre ministre y travaillait déjà activement avant même que la motion soit présentée, ce qui n'a pas été fait par le gouvernement précédent, ni par mon collègue qui siège bien entendu sur les banquettes de l'opposition.
Premièrement, notre ministre est à amasser le matériel associé à ce cas. C'est un matériel volumineux et cela demande beaucoup de temps pour classer les documents. Deuxièmement, il faut bien comprendre que le ministre ne se substitue pas à la justice, mais qu'il s'engage plutôt dans un processus de révision qui comprend différentes étapes: l'enquête préliminaire, l'investigation, le rapport comme tel, l'avis au ministre et ensuite la décision qui sera rendue par le ministre. C'est clair que notre ministre s'est engagé dans ce processus puisqu'il vise à redonner confiance.
D'après mon collègue, le fait d'engager ce processus et de le mener à terme redonnera-t-il confiance à la population québécoise envers ses institutions juridiques?
(1625)
[Table des matières]
M. Raynald Blais:
Monsieur le Président, je répondrai par ceci: la confiance, ça se mérite. La confiance ne se résume pas à une action ou à un événement, mais fait suite à un historique d'événements, à un historique d'actions. Je comprends aisément que la situation fasse en sorte que le ministre aura éventuellement à prendre une décision. J'ai compris dans les propos du député de Lévis—Bellechasse qu'il exprimait quelque peu le point de vue du gouvernement actuel. Toutefois, il est à mon avis essentiel de rechercher l'atteinte du but ultime, soit que justice soit faite et que la vérité triomphe. C'est tout simplement ça.
Les gens sont suffisamment grands pour comprendre quelqu'un qui dit une chose et qui fait son contraire, ou l'inverse, et les gens sont suffisamment adultes et informés pour savoir à qui on peut faire confiance. Actuellement, je fais confiance aux membres de cette famille qui se sont présentés un jour dans mon bureau et que j'ai rencontrés à plusieurs reprises depuis ce temps. Ils présentent ce message, à savoir qu'ils ont encore confiance en la justice.
C'est pour cette raison qu'ils font tout ce qu'ils font actuellement. Imaginez-vous la situation. Se présenter dans un centre d'achats, jour après jour, pour faire signer une pétition liée à un de nos ancêtres qui a été pendu et de dire devant tout le monde: « Je suis prêt à avoir votre appui. » C'est courageux et c'est rare. Finalement, tu exposes au public ton intérieur et ce que tu penses le plus sérieusement du monde et le plus intérieurement du monde.
Ce que Marie fait actuellement, ce que Jim ose faire aujourd'hui, c'est extrêmement difficile pour eux. Ils ont été possiblement silencieux pendant un certain temps, mais il faut du courage pour agir de la sorte, se lever et dire: « Je reprends le combat. ». Ils le font après 30 ans, 40 ans, 50 ans.
Chapeau à ces gens de faire ce qu'ils font. Je fais encore toujours confiance à cette vérité et à cette justice, mais les actions prochaines témoigneront de cette confiance qu'on devait ou non accorder.
[Table des matières]
M. Yvon Lévesque (Abitibi—Baie-James—Nunavik—Eeyou, BQ):
Monsieur le Président, je ne suis pas natif de la Gaspésie, mais de tout près de là. Au moment de cette erreur monumentale, j'étais aux études à Québec. Parmi nous, il y avait des étudiants du Lac Saint-Jean et de Québec. La vallée de la Matapédia faisait partie de la Gaspésie, quoiqu'elle s'en différencie un peu plus aujourd'hui. On a ressenti un terrible malaise au moment du verdict de la cour et au moment de la pendaison. Ce malaise s'est fait sentir pendant plusieurs années.
Mon collègue a fait une très belle présentation et un énorme travail dans ce dossier. J'ai beaucoup d'admiration pour lui et pour la famille, qui a réellement insisté pour qu'on lui donne raison. Cet événement a beaucoup pesé dans la décision du gouvernement d'abolir la peine de mort, puisque le sentiment d'une énorme erreur judiciaire dans ce dossier régnait.
J'aimerais demander à mon collègue — bien qu'il soit un peu plus jeune que moi — si ce sentiment est toujours présent et si l'affaire Coffin a pesé lourd dans la décision du gouvernement d'abolir la peine de mort.
(1630)
[Table des matières]
M. Raynald Blais:
Monsieur le Président, je remercie mon collègue de sa question. La réponse est oui, sans l'ombre d'un doute.
Tout cela s'est déroulé le 10 février 1956. Aujourd'hui, nous sommes le 5 février, et samedi nous serons le 10 février. Il y aura 51 ans, quelqu'un a été pendu. Lorsqu'il est question d'erreur judiciaire — et le mot est faible — il est toujours possible de réparer cette erreur lorsque la personne n'a pas été tuée. Dans ce cas-ci, elle l'a été; elle a été pendue. Même si une semaine plus tard, quelqu'un était arrivé en se disant l'assassin des trois chasseurs américains, il aurait quand même été trop tard, M. Coffin était déjà décédé.
L'événement survenu en 1956 a pesé beaucoup dans la balance. Heureusement, il y a eu un écho dans la presse de l'époque, mais malheureusement, le contexte politique était un peu défavorable. Rappelons-nous qui était au pouvoir au Québec à ce moment; cela a aussi fait partie de l'histoire de ce dossier. La pendaison de Wilbert Coffin a pesé lourd dans la balance. On s'est dit qu'il ne fallait plus se trouver en situation de se demander si oui ou non une erreur avait été commise et, surtout, si on pourrait la réparer.
[Table des matières]
M. Guy André (Berthier—Maskinongé, BQ):
Monsieur le Président, je suis touché d'entendre mon collègue de Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine demander que la mémoire de M. Coffin soit réhabilitée et que justice soit rendue dans ce dossier. Au Québec, l'affaire Coffin est inscrite dans la mémoire collective. Moi non plus, je n'étais pas né à l'époque, mais j'ai entendu parlé de cette affaire.
Une motion a été adoptée en comité par plusieurs députés des différents partis. J'ai entendu le député conservateur intervenir aujourd'hui à ce sujet. J'imagine que d'autres députés du gouvernement siégeaient à ce comité. Pourtant, on entend peu le gouvernement parler à ce sujet aujourd'hui. J'aimerais que le député de Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine m'explique ce qu'il attend des députés du gouvernement actuel pour que ce dernier mette des pressions pour que justice soit rendue dans ce dossier.
[Table des matières]
Le président suppléant (M. Royal Galipeau):
Je voudrais faire savoir à l'honorable député de Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine qu'il lui reste 10 secondes pour répondre à la question.
[Table des matières]
M. Raynald Blais:
Monsieur le Président, je veux que l'on agisse très rapidement et que cela se fasse de façon unanime. C'est aussi simple que ça. Il faut que tout le monde collabore dans le sens de la vérité et de la justice.
[Traduction]
[Table des matières]
Le président suppléant (M. Royal Galipeau):
À l'ordre, s'il vous plaît. Conformément à l'article 38 du Règlement, je dois faire connaître à la Chambre la question qu'elle abordera à l'heure de l'ajournement ce soir, à savoir: le député de Saint John, Les ports.
(1635)
[Français]
[Table des matières]
M. Raynald Blais:
Monsieur le Président, j'aimerais simplement mieux comprendre et donner l'occasion au président de s'exprimer aussi à ce sujet. J'avais l'impression qu'à la fin de mon discours, on allait s'exprimer par oui ou par non et que la question serait posée à la Chambre, quant à savoir de quelle façon on disposerait du débat. Sinon, j'ai de la difficulté à suivre le cours des évènements.
[Table des matières]
Le président suppléant (M. Royal Galipeau):
C'est justement ce que nous nous préparons à faire, monsieur le député, mais je veux juste être sûr qu'il n'y a pas d'autres députés qui veulent s'exprimer au sujet de cette question.
[Traduction]
La Chambre est-elle prête à se prononcer?
Des voix: Le vote.
Le président suppléant (M. Royal Galipeau): Le vote porte sur la motion. Plaît-il à la Chambre d'adopter la motion?
Des voix: D'accord.
Des voix: Non.
Le président suppléant (M. Royal Galipeau): Que tous ceux qui sont en faveur de la motion veuillent bien dire oui.
Des voix: Oui.
Le président suppléant (M. Royal Galipeau): Que tous ceux qui s'y opposent veuillent bien dire non.
Des voix: Non.
Le président suppléant (M. Royal Galipeau): À mon avis, les oui l'emportent.
Et cinq députés ou plus s'étant levés:
Le président suppléant (M. Royal Galipeau): Convoquez les députés.
Après l'appel de la sonnerie:
Le président suppléant (M. Royal Galipeau): Le vote par appel nominal sur la motion est reporté à demain.
* * *
Voici la deuxième et dernière partie des délibérations du Comité sur la justice et les droits et libertés de la personne qui s’est penché sur le sort de Wilbert Coffin à l’occasion du cinquantième anniversaire de son exécution. Je vous invite à lire les propos que nos députés ont échangés à cette occasion. Plusieurs d’entre vous ont lu assidûment les documents que j’ai affichés sur ce blogue. Je sais que pour un grand nombre d’entre vous, l’affaire Coffin n’a plus de mystère. Je vous laisse découvrir la justesse des propos des membres de ce Comité au sujet de l’affaire Coffin. Ce rapport a été adopté en novembre 2006. Nous attendons toujours une décision du ministère de la Justice du Canada.
Réagissez à ces propos et publiez vos commentaires sur ce blogue.
DEUXIÈME PARTIE
[Table des matières]
M. Joe Comartin:
Monsieur le Président, je remercie le député de Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine de cette intervention.
Je crois que la réponse que nous fera le gouvernement conservateur, c'est que le ministre recevra le rapport de ses fonctionnaires et qu'il ne faut pas que nos commentaires l'influencent. Je crois que ce sera quelque chose de ce genre. Toutefois, le gouvernement pourra dire en même temps qu'il veut que cela se fasse plus rapidement et qu'assez de temps a passé. Il est possible qu'il dise que ce n'est pas la meilleure façon de faire la révision de cette enquête et qu'on peut la faire autrement. Dans ce cas, il pourra dire que c'est à lui de décider de continuer cette révision ou de la remplacer par une autre qui sera plus rapide et qui aura un mandat plus large.
Pour ces raisons, je suggère aujourd'hui que l'on appuie cette motion.
[Table des matières]
M. Steven Blaney:
Monsieur le Président, c'est avec une certaine humilité que je prends la parole aujourd'hui, pour poser...
[Table des matières]
Le président suppléant (M. Royal Galipeau):
L'honorable député de Lévis—Bellechasse se lève-t-il pour poser une question?
(1600)
[Table des matières]
M. Steven Blaney:
Monsieur le Président, je peux poser une question.
[Table des matières]
Le président suppléant (M. Royal Galipeau):
Nous sommes à la période de questions et commentaires.
Reprise du débat.
L'honorable député de Lévis—Bellechasse a la parole.
[Table des matières]
M. Steven Blaney (Lévis—Bellechasse, PCC):
Monsieur le Président, comme vous le voyez, on a toujours à se familiariser avec les procédures parlementaires.
C'est avec une certaine humilité que je prends la parole, aujourd'hui, sur un événement survenu le 10 février 1956. C'est un événement tragique, mais qui a aussi porté les germes d'une injustice apparente.
Je voudrais dire en cette Chambre, et à mon collègue particulièrement, qu'en tant que représentant des députés conservateurs de Québec, nous sommes préoccupés par cette question. Nous avons écouté le débat avec beaucoup d'attention.
Bien entendu, l'affaire Coffin a fait couler beaucoup d'encre au Québec, mais encore plus, elle a porté les germes d'une injustice. Peu importe qu'elle survienne aujourd'hui ou qu'elle soit survenue par le passé, c'est inadmissible dans une société démocratique comme la nôtre. Dans de tels cas, il faut s'élever au-dessus des considérations partisanes pour veiller à ce que l'État assume pleinement son rôle et qu'il y ait apparence de justice.
La motion est soumise à un moment où notre gouvernement a clairement démontré sa volonté de restaurer la confiance du public envers les institutions judiciaires et juridiques. Dans cette mesure, le ministre prendra connaissance de la motion et agira avec diligence, selon le bon vouloir de la Chambre des communes et selon ses compétences. Pour que le ministre enclenche une telle procédure en vertu de la loi, il doit y avoir de nouvelles informations ou des informations signifiantes, qui n'ont pas nécessairement été portées à l'attention de la cour et qui soulèvent un doute raisonnable, à savoir qu'un jugement inapproprié a pu être rendu.
Ce dont il est question aujourd'hui, c'est vraiment de s'assurer que justice est rendue. Bien entendu, c'est ce que notre gouvernement a l'intention de faire.
[Table des matières]
M. Raynald Blais (Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine, BQ):
Monsieur le Président, je me vois dans l'obligation de poser des questions au député de Lévis—Bellechasse.
Dans un premier temps, je comprends qu'il n'est pas nécessairement au fait du dossier, et je peux le concevoir, c'est une chose. Cependant, il faut qu'il fasse très attention à ce qu'il dit.
J'ai compris qu'il semble vouloir dire qu'on les laisse faire, eux, du gouvernement, et qu'ils prendront une très bonne décision à ce sujet. Je veux bien le croire, mais telle n'est pas notre discussion, aujourd'hui. En effet, ce n'est pas de savoir si le gouvernement prendra une bonne décision ou non.
Il y a actuellement un processus d'analyse qui fait en sorte qu'un fonctionnaire travaille à réviser ce dossier. Éventuellement, il soumettra au ministre une ou des recommandations, et ce dernier prendra sa décision. On pourra alors critiquer ou non la décision du ministre.
Nous affirmons, aujourd'hui, que le débat vise à assurer que la décision du ministre ou que le travail se fera rapidement. Nous ne voulons pas intervenir sur la façon judiciaire ou administrative d'opérer, propre à l'analyse faite actuellement, mais nous voulons nous assurer que le ministre ne tarde pas à rendre une décision à ce sujet, compte tenu du caractère controversé et historique de cet événement survenu il y a plus de 50 ans. Voilà pourquoi je disais que, chaque journée pendant laquelle on attend, c'est une journée perdue qui risque de partir en preuves éventuellement.
Je ne sais si mon collègue de Lévis—Bellechasse a été mis au courant des dernières nouvelles, mais des gens se sont exprimés au micro et ont dit que leur père était l'assassin des chasseurs américains. Plusieurs livres ont été écrits à ce sujet, dont celui d'Alton Price et ceux du sénateur Jacques Hébert — deux livres. Cela fait également partie de toute cette histoire.
Ainsi, je donne l'occasion au député de Lévis—Bellechasse de se commettre, mais d'une façon différente.
(1605)
[Table des matières]
M. Steven Blaney:
Monsieur le Président, je remercie mon collègue de sa question et de ses commentaires. Vous comprendrez évidemment que je ne peux pas nécessairement m'engager au nom du ministre qui doit soupeser les tenants et les aboutissants de la motion qui est débattue aujourd'hui. Par contre, je crois qu'on reconnaît la réalité historique de cet événement qui a une dimension, comme je le mentionnais tout à l'heure, qui est plus grande, qui s'élève finalement au-dessus des considérations partisanes.
Bien sûr, il y a maintenant le processus et la volonté. Je peux assurer mon collègue d'en face que la volonté politique est là pour faire en sorte que justice soit finalement rendue. Malheureusement, dans ce cas-ci, les événements sont survenus il y a plus de 50 ans. D'une certaine manière, je pense qu'il est important de prendre toutes les démarches pour s'assurer que notre système judiciaire ait la confiance des gens.
[Table des matières]
M. Raynald Blais:
Monsieur le Président, je ne veux pas que cela devienne un dialogue, mais je veux tout simplement bien comprendre l'intervention du député de Lévis—Bellechasse.
Est-ce que je comprends bien? A-t-il l'intention de voter en faveur de la motion qui est présentée aujourd'hui?
[Table des matières]
M. Steven Blaney:
Monsieur le Président, la réponse est oui.
[Table des matières]
Le président suppléant (M. Royal Galipeau):
Reprise du débat. L'honorable député de Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine a la parole pour la reprise du débat.
[Table des matières]
M. Raynald Blais:
Monsieur le Président, m'accordez-vous la parole pour mon discours? J'ai entendu que nous reprenions le débat. Je me lève donc pour poursuivre le débat.
[Table des matières]
Le président suppléant (M. Royal Galipeau):
Si vous vous levez maintenant, cela va clore le débat.
[Table des matières]
M. Raynald Blais:
Monsieur le Président, aucun autre député n'a l'intention de prendre la parole? Est-ce exact? Est-ce bien ce que je comprends?
[Table des matières]
Le président suppléant (M. Royal Galipeau):
C'est exact.
[Table des matières]
M. Raynald Blais:
Monsieur le Président, je vais prendre le temps qui m'est accordé pour pouvoir...
[Table des matières]
Le président suppléant (M. Royal Galipeau):
Vous êtes le dernier député à prendre la parole et vous avez 20 minutes pour faire votre discours.
[Table des matières]
M. Raynald Blais (Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine, BQ):
Monsieur le Président, je vais les utiliser à bon escient et au maximum.
D'abord, je suis honoré et très fier de parler de ce dossier aujourd'hui et ce, pour différentes raisons.
Je suis Gaspésien de naissance, et je peux facilement dire que lorsque cette histoire s'est produite, j'étais âgé de quelques années seulement. Je n'ai donc pas le souvenir des événements eux-mêmes, mais je me souviens que mes parents et des gens de ma communauté en ont parlé. Je me souviens que des gens de la Gaspésie se sont exprimés à plusieurs reprises sur cette question. J'ai également le souvenir qu'à un moment donné, dans notre histoire, cet évènement s'est déroulé, et qu'il s'est écrit plusieurs livres sur le sujet, témoignant véritablement de la situation. Des titres comme J'accuse les assassins de Coffin et Tromper le jury sont assez évocateurs pour témoigner de ce qui s'est passé réellement.
Plus récemment, j'ai le souvenir d'une famille, celle de Wilbert Coffin, qui s'est présentée à mon bureau, en février de l'année passée. J'étais un peu au courant du dossier de l'affaire Coffin, ayant déjà eu l'occasion d'en parler à quelques reprises avec Cynthia Patterson.
Aujourd'hui, je me trouve donc à participer à la possible réhabilitation du nom de Wilbert Coffin, longtemps après un évènement qui, selon moi, ma communauté, les gens de la région et la famille, a été véritablement une injustice commise envers Wilbert Coffin . En ce sens, je me sens très fier et honoré. Lorsque j'ai rencontré, pour la première fois, les gens de la famille, j'ai fait la connaissance de gens qui avaient un ressentiment envers la justice. Toutefois, dans les yeux de Marie Stewart, la soeur de Wilbert Coffin et dans les yeux de Jim, le fils de Wilbert Coffin, j'ai vu le brin de confiance qu'ils ont encore en la justice. Ils pensent qu'il n'est pas trop tard pour réhabiliter le nom de Wilbert Coffin.
C'est comme cela que je me suis senti, et je pense qu'il est important que je puisse l'exprimer maintenant. À ce moment-là, on a l'impression d'avoir un gros fardeau sur les épaules, mais en même temps, on s'aperçoit qu'on fait partie d'une belle famille, celle du Bloc québécois. J'imagine que c'est la même chose dans les autres familles politiques. On sait qu'on peut compter sur des collègues qui peuvent nous donner un coup de main. La première personne qui m'a donné un coup de main, c'est le député de Hochelaga, qui est le porte-parole en matière de justice. Lorsque j'ai frappé à sa porte pour aller vérifier ses intérêts et ses intentions, il m'a dit « oui » immédiatement, si bien qu'en mars, il a rencontré avec moi la famille Coffin. On s'est donc penché sur le dossier avec une grande ouverture d'esprit, parce qu'il fallait étudier toutes les possibilités que justice soit faite, tout simplement.
Lorsque le député de Hochelaga a témoigné de son accord à rencontrer la famille, on se sentait déjà, tant moi-même que les gens de la famille, beaucoup plus solidaires d'une cause, qui est la quête de la justice.
Je sais très bien qu'auparavant, beaucoup de personnes ont travaillé à l'affaire Coffin et ont tenté de faire en sorte que justice soit faite. Je pense, par exemple, à Alton Price, qui a écrit le livre intitulé Tromper le jury et à Jacques Hébert, qui a écrit deux livres et qui s'est commis sur la place publique par rapport à ce dossier.
(1610)
Je voudrais profiter de l'occasion pour leur rendre hommage, parce qu'avant nous, des gens ont tenté de faire en sorte que justice soit faite. Malheureusement, cela n'est pas arrivé.
Selon moi, il n'est jamais trop tard pour bien faire. Je pense aussi qu'il y a lieu de le faire maintenant, compte tenu de tous les événements, compte tenu des récents événements, notamment lorsqu'on a entendu la fille de M. Cabot s'exprimer devant l'opinion publique pour dire: « L'assassin des chasseurs américains, c'est mon père ». Cela témoigne de beaucoup. Ce n'est pas comme si c'était n'importe qui qui dirait n'importe quoi. C'est une fille qui dit que son père est un assassin. C'est la situation devant laquelle on se retrouve aujourd'hui. Il faut rendre hommage à Mme Micheline Cabot, qui s'est exprimée pour que justice soit faite. Elle a eu beaucoup de courage.
D'autre personnes ont également travaillé sur ce cas, comme les gens de la famille. Je pense notamment aux quatre séries de pétitions que j'ai déposées — j'en déposerai bientôt une cinquième. Ce sont des gens de partout au Québec, particulièrement des gens de la Gaspésie, qui ont signé la pétition. Avec la pétition que j'ai reçue aujourd'hui des mains même de la soeur de Wilbert Coffin, Marie Coffin, ce sont 1317 noms qui s'ajoutent aux presque 2000 noms. Au total, il y a près de 4000 noms. Cela signifie beaucoup pour une région comme la nôtre, parce que le bassin possible de signatures n'est pas si énorme. On n'est pas situé en plein coeur d'un grand centre ou d'une ville comme Montréal, Toronto ou Vancouver où il y a la possibilité d'avoir quelques millions de personnes. Chez nous, la possibilité est de quelques milliers de personnes seulement. Près de 4000 personnes ont déjà signé la pétition et demandent tout simplement de réviser le dossier et de faire en sorte qu'on puisse réhabiliter le nom de M. Coffin.
Tous ces messages concordent vers un objectif, a savoir que justice soit faite. Cela passe par une série de procédures. C'est pour cette raison que le débat d'aujourd'hui vise, à la limite, à présenter le dossier dans son contexte, un contexte où une erreur a été commise, mais une erreur qui peut être réparée d'une certaine façon. Dans le contexte où il y a une famille, la famille Coffin, qui se retrouve encore aujourd'hui avec ce souvenir difficile d'une situation que nul ne souhaiterait à son pire ennemi. Autrement dit de voir quelqu'un partir vers la potence, quelqu'un exécuté à mort pour un crime qu'il n'a pas commis. Telle est la situation de la famille. C'est ainsi que les gens de cette famille se sentent. C'est la raison pour laquelle il est important que ces personnes puissent compter sur nous et sur le Parlement pour faire en sorte que justice soit faite. Comme je l'ai mentionné plus tôt, Jim et Marie ont encore une étincelle dans les yeux. Tous deux disent avoir encore confiance en la justice. Cette justice leur a fait très mal, mais ils ont encore confiance. C'est le message que je reçois de ces gens et c'est le message que je voulais exprimer ici, aujourd'hui.
Lorsque le temps sera venu de voter sur ce dossier, j'espère que le vote sera unanime. La conscience de chacun et chacune d'entre nous fera en sorte que nous pourrons nous exprimer librement lors du vote. Aujourd'hui, l'idée n'est pas de tout réparer, mais on participera de façon historique à faire en sorte de pouvoir réparer l'injustice. On ne pourra pas revenir sur le passé.
(1615)
Il y a quelques minutes, je lisais un livre. Auparavant, j'ai déjà lu les nombreux livres sur l'histoire de la Gaspésie et dans lesquels on traite de l'affaire Coffin. C'est évident que ce dossier correspond à beaucoup à l'échelle gaspésienne, mais à l'échelle nationale aussi en raison de la couverture médiatique. Certes, il y a eu une grande couverture médiatique chez nous, en Gaspésie, aux Îles-de-la-Madeleine. Oui, on en a parlé également au Québec, mais on en parle beaucoup au Canada. Cela fait partie de notre histoire et, en même temps, il s'agit de la dernière personne exécutée. On a aboli la peine de mort après parce qu'on s'apercevait, justement, qu'on allait trop loin. Je ne pense pas que dans notre histoire, on y reviendra.
C'est très intéressant de constater l'appui qu'on peut recevoir d'un peu partout. Je sais que Mary, Jim et les autres personnes qui participent à la bataille actuellement peuvent compter et sur moi et sur le Bloc québécois, mais, j'espère, sur les autres partis aussi. Malheureusement, le Parti conservateur, le gouvernement ne s'est pas exprimé en tant que parti. Je trouve que cela n'a pas de bon sens. J'oserais dire qu'il commet une erreur en ne s'exprimant pas en ce moment et que c'est irresponsable. Toutefois, il a encore le temps de s'exprimer et de réparer cette irresponsabilité.
J'aimerais savoir combien de temps il me reste, monsieur le Président.
Le président suppléant (M. Royal Galipeau): Il reste huit minutes et demie.
M. Raynald Blais: C'est bien l'impression que j'avais, mais j'avais aussi le sentiment que vous vouliez que j'abrège.
Cela va me permettre d'exprimer à nouveau le point de vue des gens de la région qui ont la mémoire de cette histoire. Cette mémoire dit ceci: oui, il est arrivé un événement affreux, car trois personnes sont décédées, et oui, il est question de meurtre; mais non, ce n'est pas Wilbert Coffin; et oui, le procès a été mal fait.
C'est un peu comme cela que j'aurais à résumer la situation. Et c'est un peu ainsi qu'on se retrouve 50 ans après les faits: il y a des éléments probants qui, malheureusement, ne peuvent plus être remis en preuve. De plus, il est difficile de parler d'un nouveau procès parce que les personnes sont actuellement pour ainsi dire toutes décédées.
Je sais très bien que, pour les gens de la région qui ont encore confiance en la justice — nous sommes nombreux et nombreuses —, il est important que la démarche actuelle soit appuyée par la Chambre des communes ici, à Ottawa, afin que le processus suive son cours. Toutefois, il faudrait peut-être que ce processus se fasse plus rapidement. En effet, ma crainte serait qu'on retarde et qu'on retarde encore.
Je veux bien croire que la personne qui travaille au dossier actuellement au ministère de la Justice le fait de façon professionnelle et sûrement avec beaucoup de rigueur. Cependant, je veux m'assurer en même temps qu'il n'y a pas de place pour un délai démesuré. Comme je le mentionnais plus tôt, et je le répète, chaque jour qui passe est une journée de moins pendant laquelle, peut-être, des preuves disparaissent.
Plus tôt, on posait la question de savoir si de nouveaux événements venaient d'arriver. Cette question est dangereuse. En effet, cela témoigne de ce qui est nouveau, de ce qui ne l'est pas, de ce qui justifierait ceci ou cela? Je pense sérieusement qu'à la face même de ce qui s'est produit, de ce qui a été écrit jusqu'à maintenant et des faits que nous connaissons, on n'a pas d'autre choix que de revoir ce dossier non seulement pour Wilbert Coffin, pour la famille, pour les gens de la Gaspésie que je représente, mais en même temps pour la justice, tout simplement.
Il n'y a pas tellement longtemps, après les Fêtes, je me suis retrouvé auprès de la famille dans une église. Nous étions juste à côté du cimetière où Wilbert Coffin repose. Les membres de la famille et moi nous sommes présentés devant la tombe de Wilbert Coffin.
(1620)
Comme dirait l'autre, ça réchauffe d'une certaine façon, parce que ce que je sentais de la part de cette communauté et de cette famille, c'est ce besoin essentiel de toujours croire que la vérité finit toujours par triompher et que justice sera faite. Il ne faut pas que les mots soient utilisés en vain, comme ça, à peu près.
À mon avis, il y a effectivement eu dans l'histoire mondiale des histoires d'erreurs et d'horreurs. Cependant, il y a eu un temps où on a pu les réparer, où on a pu faire en sorte que la justice prime. Nous sommes rendus là. Nous sommes presque rendus à cette situation. Dans ce contexte, j'invite les députés, mes collègues, à appuyer fortement, quitte à le faire unanimement, la proposition qui est débattue devant nous. Éventuellement, cette motion fera l'objet d'un vote pour faire en sorte qu'on puisse avancer dans ce dossier afin que justice soit faite et pour que la vérité triomphe enfin.
[Table des matières]
M. Steven Blaney (Lévis—Bellechasse, PCC):
Monsieur le Président, j'ai bien écouté l'allocution de mon collègue et j'aimerais maintenant lui adresser une question, tout en lui rappelant que j'ai clairement indiqué — je crois — que nous sommes déjà engagés dans le processus qui consiste à rétablir la justice et que notre ministre y travaillait déjà activement avant même que la motion soit présentée, ce qui n'a pas été fait par le gouvernement précédent, ni par mon collègue qui siège bien entendu sur les banquettes de l'opposition.
Premièrement, notre ministre est à amasser le matériel associé à ce cas. C'est un matériel volumineux et cela demande beaucoup de temps pour classer les documents. Deuxièmement, il faut bien comprendre que le ministre ne se substitue pas à la justice, mais qu'il s'engage plutôt dans un processus de révision qui comprend différentes étapes: l'enquête préliminaire, l'investigation, le rapport comme tel, l'avis au ministre et ensuite la décision qui sera rendue par le ministre. C'est clair que notre ministre s'est engagé dans ce processus puisqu'il vise à redonner confiance.
D'après mon collègue, le fait d'engager ce processus et de le mener à terme redonnera-t-il confiance à la population québécoise envers ses institutions juridiques?
(1625)
[Table des matières]
M. Raynald Blais:
Monsieur le Président, je répondrai par ceci: la confiance, ça se mérite. La confiance ne se résume pas à une action ou à un événement, mais fait suite à un historique d'événements, à un historique d'actions. Je comprends aisément que la situation fasse en sorte que le ministre aura éventuellement à prendre une décision. J'ai compris dans les propos du député de Lévis—Bellechasse qu'il exprimait quelque peu le point de vue du gouvernement actuel. Toutefois, il est à mon avis essentiel de rechercher l'atteinte du but ultime, soit que justice soit faite et que la vérité triomphe. C'est tout simplement ça.
Les gens sont suffisamment grands pour comprendre quelqu'un qui dit une chose et qui fait son contraire, ou l'inverse, et les gens sont suffisamment adultes et informés pour savoir à qui on peut faire confiance. Actuellement, je fais confiance aux membres de cette famille qui se sont présentés un jour dans mon bureau et que j'ai rencontrés à plusieurs reprises depuis ce temps. Ils présentent ce message, à savoir qu'ils ont encore confiance en la justice.
C'est pour cette raison qu'ils font tout ce qu'ils font actuellement. Imaginez-vous la situation. Se présenter dans un centre d'achats, jour après jour, pour faire signer une pétition liée à un de nos ancêtres qui a été pendu et de dire devant tout le monde: « Je suis prêt à avoir votre appui. » C'est courageux et c'est rare. Finalement, tu exposes au public ton intérieur et ce que tu penses le plus sérieusement du monde et le plus intérieurement du monde.
Ce que Marie fait actuellement, ce que Jim ose faire aujourd'hui, c'est extrêmement difficile pour eux. Ils ont été possiblement silencieux pendant un certain temps, mais il faut du courage pour agir de la sorte, se lever et dire: « Je reprends le combat. ». Ils le font après 30 ans, 40 ans, 50 ans.
Chapeau à ces gens de faire ce qu'ils font. Je fais encore toujours confiance à cette vérité et à cette justice, mais les actions prochaines témoigneront de cette confiance qu'on devait ou non accorder.
[Table des matières]
M. Yvon Lévesque (Abitibi—Baie-James—Nunavik—Eeyou, BQ):
Monsieur le Président, je ne suis pas natif de la Gaspésie, mais de tout près de là. Au moment de cette erreur monumentale, j'étais aux études à Québec. Parmi nous, il y avait des étudiants du Lac Saint-Jean et de Québec. La vallée de la Matapédia faisait partie de la Gaspésie, quoiqu'elle s'en différencie un peu plus aujourd'hui. On a ressenti un terrible malaise au moment du verdict de la cour et au moment de la pendaison. Ce malaise s'est fait sentir pendant plusieurs années.
Mon collègue a fait une très belle présentation et un énorme travail dans ce dossier. J'ai beaucoup d'admiration pour lui et pour la famille, qui a réellement insisté pour qu'on lui donne raison. Cet événement a beaucoup pesé dans la décision du gouvernement d'abolir la peine de mort, puisque le sentiment d'une énorme erreur judiciaire dans ce dossier régnait.
J'aimerais demander à mon collègue — bien qu'il soit un peu plus jeune que moi — si ce sentiment est toujours présent et si l'affaire Coffin a pesé lourd dans la décision du gouvernement d'abolir la peine de mort.
(1630)
[Table des matières]
M. Raynald Blais:
Monsieur le Président, je remercie mon collègue de sa question. La réponse est oui, sans l'ombre d'un doute.
Tout cela s'est déroulé le 10 février 1956. Aujourd'hui, nous sommes le 5 février, et samedi nous serons le 10 février. Il y aura 51 ans, quelqu'un a été pendu. Lorsqu'il est question d'erreur judiciaire — et le mot est faible — il est toujours possible de réparer cette erreur lorsque la personne n'a pas été tuée. Dans ce cas-ci, elle l'a été; elle a été pendue. Même si une semaine plus tard, quelqu'un était arrivé en se disant l'assassin des trois chasseurs américains, il aurait quand même été trop tard, M. Coffin était déjà décédé.
L'événement survenu en 1956 a pesé beaucoup dans la balance. Heureusement, il y a eu un écho dans la presse de l'époque, mais malheureusement, le contexte politique était un peu défavorable. Rappelons-nous qui était au pouvoir au Québec à ce moment; cela a aussi fait partie de l'histoire de ce dossier. La pendaison de Wilbert Coffin a pesé lourd dans la balance. On s'est dit qu'il ne fallait plus se trouver en situation de se demander si oui ou non une erreur avait été commise et, surtout, si on pourrait la réparer.
[Table des matières]
M. Guy André (Berthier—Maskinongé, BQ):
Monsieur le Président, je suis touché d'entendre mon collègue de Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine demander que la mémoire de M. Coffin soit réhabilitée et que justice soit rendue dans ce dossier. Au Québec, l'affaire Coffin est inscrite dans la mémoire collective. Moi non plus, je n'étais pas né à l'époque, mais j'ai entendu parlé de cette affaire.
Une motion a été adoptée en comité par plusieurs députés des différents partis. J'ai entendu le député conservateur intervenir aujourd'hui à ce sujet. J'imagine que d'autres députés du gouvernement siégeaient à ce comité. Pourtant, on entend peu le gouvernement parler à ce sujet aujourd'hui. J'aimerais que le député de Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine m'explique ce qu'il attend des députés du gouvernement actuel pour que ce dernier mette des pressions pour que justice soit rendue dans ce dossier.
[Table des matières]
Le président suppléant (M. Royal Galipeau):
Je voudrais faire savoir à l'honorable député de Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine qu'il lui reste 10 secondes pour répondre à la question.
[Table des matières]
M. Raynald Blais:
Monsieur le Président, je veux que l'on agisse très rapidement et que cela se fasse de façon unanime. C'est aussi simple que ça. Il faut que tout le monde collabore dans le sens de la vérité et de la justice.
[Traduction]
[Table des matières]
Le président suppléant (M. Royal Galipeau):
À l'ordre, s'il vous plaît. Conformément à l'article 38 du Règlement, je dois faire connaître à la Chambre la question qu'elle abordera à l'heure de l'ajournement ce soir, à savoir: le député de Saint John, Les ports.
(1635)
[Français]
[Table des matières]
M. Raynald Blais:
Monsieur le Président, j'aimerais simplement mieux comprendre et donner l'occasion au président de s'exprimer aussi à ce sujet. J'avais l'impression qu'à la fin de mon discours, on allait s'exprimer par oui ou par non et que la question serait posée à la Chambre, quant à savoir de quelle façon on disposerait du débat. Sinon, j'ai de la difficulté à suivre le cours des évènements.
[Table des matières]
Le président suppléant (M. Royal Galipeau):
C'est justement ce que nous nous préparons à faire, monsieur le député, mais je veux juste être sûr qu'il n'y a pas d'autres députés qui veulent s'exprimer au sujet de cette question.
[Traduction]
La Chambre est-elle prête à se prononcer?
Des voix: Le vote.
Le président suppléant (M. Royal Galipeau): Le vote porte sur la motion. Plaît-il à la Chambre d'adopter la motion?
Des voix: D'accord.
Des voix: Non.
Le président suppléant (M. Royal Galipeau): Que tous ceux qui sont en faveur de la motion veuillent bien dire oui.
Des voix: Oui.
Le président suppléant (M. Royal Galipeau): Que tous ceux qui s'y opposent veuillent bien dire non.
Des voix: Non.
Le président suppléant (M. Royal Galipeau): À mon avis, les oui l'emportent.
Et cinq députés ou plus s'étant levés:
Le président suppléant (M. Royal Galipeau): Convoquez les députés.
Après l'appel de la sonnerie:
Le président suppléant (M. Royal Galipeau): Le vote par appel nominal sur la motion est reporté à demain.
* * *
18 commentaires:
C'est pathétique de lire les commentaires de Blaney et Blais. Quel bel étalage d'ignorance.
Je me demande même s'ils ont lu les livres de Jacques Hébert. Ils ont peut-être lu le résumé sur Wikipédia.
P. Leduc
Du pur délire!
Ils parlent d'Alton, de Jacques Hébert, de Cabot, de Jim, de Marie, mais pas un mot sur le rapport Brossard! Ils ne connaissent strictement rien du dossier.
Écoutons Blais une dernière fois : "Comme je l'ai mentionné plus tôt, Jim et Marie ont encore une étincelle dans les yeux."
Amen!
Je pense qu'on exige trop de nos députés. Ils n'ont pas le temps de faire de la recherche. Ils se fient à leur équipe de recherche qui,elle, n'a pas plus de temps. C'est pourquoi, comme le mentionne Monsieur Leduc, ils sont obligés de copier les résumés de Wikipédia.
Allons! Un peu d'indulgence. Vous leur en demandez trop. Ils font leur possible.
Pierre. B.
Pierre B. a raison. Nos députés sont mal guidés, quand ils le sont ! Monsieur Blais est un homme intelligent. Je suis sûr qu'aujourd'hui, surtout après avoir lu votre blogue, Me Fortin,m il ne prononcerait plus le même discours.
P. L.
Il ne faut pas pousser trop fort cette excuse. A ce compte, on permettrait aux députés de dire n'importe quoi sous prétexte qu'ils n'ont pas le temps et que ceux qui les aident n'en ont pas plus. Alors, a-t-on besoin de ce gendre de députés? Qu'ils en fasse moins et qu'ils prennent le temps de bien faire ce qu'ils ont à faire. Je n'accepte pas ça comme excuse. Heureusement, il s'en trouve des députés qui font un travail formidable.
Pierre Dupont
Me Fortin,
Est-ce qu'on pourrait pas les excuser parce qu'ils ont fait confiance à la parole d'un sénateur? Hébert a dû leur parler. Les convaincre de son point de vue.
Jeannot Tremblay
Merci à monsieur Raynald Blais pour avoir le courage d'amener ce dossier devant la chambre et de le défendre de son mieux .
Ce processus est lourd , la procédure archaique mais que voulez vous , c'est le prix à payer pour jouir des avantages et des inconvénients d'une démocratie libre .
Anonyme de 11 h 16
On peut bien défendre une cause, mais aussi en étudiant bien son dossier.
Pierre. B.
Comme quelqu'un l'a dit l'autre jour, en colportant comme ils le font les ragots de cette prétendue erreur judiciaire, Raynald Blais et ses acolytes confirment par l'absurde la culpabilité de Wilbert Coffin.
Phil Lafrance
Quelqu'un sait ce que fait monsieur Stoddard. C'est plus rigolo quand il est là. Anyone knows what happens with Mr. Stoddard. It's more fun to have him around.
B.W.
La rumeur veut que Mr. Stoddard nous prépare un coup fumant. Les chasseurs auraient été tués par Coffin, mais dans les circonstances d'un accident de chasse.
Please don't make fun of Mr. Stoddard. He deserves respect from all of us.
He deserves respect as a human being, but not for the way he has managed this murder case.
M.Stoddard merite un certain respect pour la démarche solitaire de reconstitution de l'affaire Coffin qu'il a entreprise mais là où çà ne va plus c'est qu'il fait abstraction de documents très importants au dossier et qu'il réfute catégoriquement toute l'enquête et le rapport Brossard dans sa démarche.
Son attitude hautaine et sa critique acerbe des autorités gouvernementales et judiciaires de la Province de Québec sont loin de nous le rendre sympatique .
Sa position de " Je-sais-tout et tous en autant que vous êtes , êtes dans l'erreur , lui sera probablement fatale et viendra mettre les derniers clous de cercueil à l'affaire Coffin.
Last commenter,
You're right! Mr. Stoddard has done more harm than good to the Coffin family.
Bill
C'est le silence complet chez Stoddard depuis son dernier article du 1 déc.2009 .
Encore une preuve de son total mépris pour ses lecteurs.
Il invite chacun à écouter son interview de portée soi-disant internationale chez Tom Young qui
n'en écrira pas un mot sur son célèbre blogue personnel, qui soit dit en passant , ne recueille jamais aucun commentaire à ses opinions insipides .
Stoddard tout comme Me Maher a dit tout ce qu'il avait à dire.
The defense rest !!!
La suite est connue .
Mr. Stoddard has been in and out of the hospital for the past few month's but he is working hand in hand with Aidwyc as you read this the only one doing harm is fortin by siding with the dirt bag quebec goverment to this day they have only delayed the case that will soon be over and justice will be served
Publier un commentaire