POUR LIRE LE TÉMOIGNAGE
DE ROBERT RITZ.
CHAPITRE 3 (Rapport Brossard, volume 2, pages 432-435)
L’ARGENT QUE M. LINDSAY, PÈRE AVAIT EN SA POSSESSION
Au procès de Coffin, la Couronne établit une relation entre les argents dépensés par Wilbert Coffin lors de son voyage de Gaspé à Montréal entre le 12 et le 15 juin et le montant que pouvait avoir sur lui M. Lindsay, père, lorsqu’il fut assassiné ; à ces fins, elle fit entendre madame Lindsay qui fournit le renseignement que, d’après elle, son mari devait avoir une somme d’environ six cent cinquante dollars (650.00$) lorsqu’il quitta Hollidaysburg à destination de Gaspé. Il n’y a pas de doute que cette preuve fut l’un des facteurs incriminants pour Coffin. La Couronne savait, à l’époque, que Coffin avait déclaré dans son affidavit du 6 août 1953 que lorsqu’il partit pour Montréal, il n’avait sur lui que $50.00 à $60.00, mais cet affidavit ne fut pas produit pour les raisons que nous connaissons ; l’eût-il été, la preuve que Lindsay portait sur lui une somme de $650.00 et celle des dépenses faites par Coffin au cours de son voyage en auraient été d’autant plus incriminantes.
MM. Belliveau et Hébert ignoraient sans aucun doute l’existence de cette déclaration assermentée de Coffin en date du 6 août 1953. C’est probablement la raison pour laquelle, l’un et l’autre se sont tellement efforcés dans leurs volumes de créer l’impression que M. Lindsay pouvait avoir sur lui une somme beaucoup plus considérable ; balayant d’un coup de main facile le témoignage de madame Lindsay qui était, sans aucun doute, la personne le plus susceptible de savoir combien son mari avait sur lui lorsqu’il quitta, ils ont échafaudé, sur le papier, une preuve basée en majeure partie sur de prétendues déclarations de journalistes tout spécialement sur une déclaration qu’aurait faite M. Robert Ritz, père du gendre de M. Lindsay, à Edwin Feeney, journaliste du Toronto Star.
Voici ce qu’affirmait à la page 39 de son livre M. Edward Belliveau :
« What the trial court, nor any of all those courts through which Coffin’s case was at length to move, never knew was the story of Lindsey’s son-in-law, Ronald Ritz. During an investigation of the crime by newspapermen, Ritz told a reporter in Pennsylvania that Lindsey’s with his habit of flashing money, had a sum more like $2,600 than $600 when he left home. Ritz made the remark after Mrs. Lindsey had told the reporter her husband had carried about $500.”
Monsieur Jacques Hébert, de son côté, fait dans son second volume les déclarations suivantes :
Page 27 :
« Mme Lindsay a toutefois déclaré à des journalistes que son mari avait pu apporter plus de $650 : « He could have had more ». Mais cela n’intéressait ni la Police provinciale ni la Couronne.
Le 24 juillet 1953, Edwin Feeney avait publié dans le Toronto Star le témoignage de Robert Ritz, un membre de la famille Lindsey qui connaissait fort bien Eugène Lindsey : « Je crois, déclara Ritz, que Lindsey avait plutôt $2,000 que $600. Eugene venait de vendre une flotte d’autobus. Ceux qui l’ont achetée lui versaient régulièrement des centaines de dollars. J’ai vu son porte-monnaie ; il éclatait littéralement tellement il était rempli de gros billets de banque. Un jour Eugène Lindsey m’a dit : « If anyone ever tries to get my money, it will be over my dead body”.
Dans l’entourage des Lindsey, on est plutôt de l’avis de Robert Ritz que de Mme Eugene Lindsey qui, au chapitre des finances, n’était pas dans les confidences de son mari. »
On voit par ce qui précède que ce qui fait le fondement des hypothèses émises par MM. Belliveau et Hébert serait une déclaration qui aurait été faite par un M. Ritz (Belliveau dit Ronald, Feeney et Hébert disent Robert) apparemment à Gaspé à M. Feeney du Toronto Star qui l’aurait reproduite dans le numéro du 24 juillet 1953 de ce journal, reproduction dont MM. Belliveau et Hébert se sont emparés, l’on comprend avec quelle joie, pour en faire une preuve « irréfutable » laquelle aurait dû être soumise par la Couronne au jury de Percé qui, aux dires de MM. Belliveau et Hébert, aurait dû connaître.
Or, cette Commission a voulu aller à la source ; à ces fins, elle a pu obtenir de M. Robert Ritz, qui ne voulait pas se déplacer et que la Commission ne pouvait pas obliger à venir témoigner, une déclaration assermentée. Dans cette déclaration, M. Robert Ritz nous a donné les renseignements suivants : (Cliquez sur les images pour lire cette déclaration et après l’avoir lue, lisez la conclusion du juge Brossard qui suit :)
Voilà donc à quoi se résume cette preuve des sommes énormes et à tout événement supérieures à la somme indiquée par madame Lindsay que son mari aurait portée sur lui lors de son départ pour la Gaspésie : du ouï-dire, essentiellement du ouï-dire. Il paraît manifeste qu’à l’exception de ceux qui entouraient M. Lindsay au moment de son départ pour son expédition de chasse, personne, personne, je répète, n’eut été en mesure de dire combien il portait alors sur lui ; madame Lindsay était la seule personne le plus susceptible de le savoir. D’ailleurs, une somme de $650.00 est en soi un montant substantiel pour quelqu’un qui a l’intention d’aller vivre dans le bois pendant une quizaine de jours ; vaquer à ses affaires dans un centre civilisé et faire la chasse dans le bois sont, tout de même, des conditions de vie différentes ; seul un imbécile ou un imprudent aurait pu s’aviser d’apporter avec lui un montant de $2,000.00 pour un voyage de ce gendre ; or, si l’on en juge par les qualités que M. Robert Ritz reconnaît à Eugene Lindsay, celui-ci ne paraît pas avoir été ni un imbécile ni un imprudent.
L’ARGENT QUE M. LINDSAY, PÈRE AVAIT EN SA POSSESSION
Au procès de Coffin, la Couronne établit une relation entre les argents dépensés par Wilbert Coffin lors de son voyage de Gaspé à Montréal entre le 12 et le 15 juin et le montant que pouvait avoir sur lui M. Lindsay, père, lorsqu’il fut assassiné ; à ces fins, elle fit entendre madame Lindsay qui fournit le renseignement que, d’après elle, son mari devait avoir une somme d’environ six cent cinquante dollars (650.00$) lorsqu’il quitta Hollidaysburg à destination de Gaspé. Il n’y a pas de doute que cette preuve fut l’un des facteurs incriminants pour Coffin. La Couronne savait, à l’époque, que Coffin avait déclaré dans son affidavit du 6 août 1953 que lorsqu’il partit pour Montréal, il n’avait sur lui que $50.00 à $60.00, mais cet affidavit ne fut pas produit pour les raisons que nous connaissons ; l’eût-il été, la preuve que Lindsay portait sur lui une somme de $650.00 et celle des dépenses faites par Coffin au cours de son voyage en auraient été d’autant plus incriminantes.
MM. Belliveau et Hébert ignoraient sans aucun doute l’existence de cette déclaration assermentée de Coffin en date du 6 août 1953. C’est probablement la raison pour laquelle, l’un et l’autre se sont tellement efforcés dans leurs volumes de créer l’impression que M. Lindsay pouvait avoir sur lui une somme beaucoup plus considérable ; balayant d’un coup de main facile le témoignage de madame Lindsay qui était, sans aucun doute, la personne le plus susceptible de savoir combien son mari avait sur lui lorsqu’il quitta, ils ont échafaudé, sur le papier, une preuve basée en majeure partie sur de prétendues déclarations de journalistes tout spécialement sur une déclaration qu’aurait faite M. Robert Ritz, père du gendre de M. Lindsay, à Edwin Feeney, journaliste du Toronto Star.
Voici ce qu’affirmait à la page 39 de son livre M. Edward Belliveau :
« What the trial court, nor any of all those courts through which Coffin’s case was at length to move, never knew was the story of Lindsey’s son-in-law, Ronald Ritz. During an investigation of the crime by newspapermen, Ritz told a reporter in Pennsylvania that Lindsey’s with his habit of flashing money, had a sum more like $2,600 than $600 when he left home. Ritz made the remark after Mrs. Lindsey had told the reporter her husband had carried about $500.”
Monsieur Jacques Hébert, de son côté, fait dans son second volume les déclarations suivantes :
Page 27 :
« Mme Lindsay a toutefois déclaré à des journalistes que son mari avait pu apporter plus de $650 : « He could have had more ». Mais cela n’intéressait ni la Police provinciale ni la Couronne.
Le 24 juillet 1953, Edwin Feeney avait publié dans le Toronto Star le témoignage de Robert Ritz, un membre de la famille Lindsey qui connaissait fort bien Eugène Lindsey : « Je crois, déclara Ritz, que Lindsey avait plutôt $2,000 que $600. Eugene venait de vendre une flotte d’autobus. Ceux qui l’ont achetée lui versaient régulièrement des centaines de dollars. J’ai vu son porte-monnaie ; il éclatait littéralement tellement il était rempli de gros billets de banque. Un jour Eugène Lindsey m’a dit : « If anyone ever tries to get my money, it will be over my dead body”.
Dans l’entourage des Lindsey, on est plutôt de l’avis de Robert Ritz que de Mme Eugene Lindsey qui, au chapitre des finances, n’était pas dans les confidences de son mari. »
On voit par ce qui précède que ce qui fait le fondement des hypothèses émises par MM. Belliveau et Hébert serait une déclaration qui aurait été faite par un M. Ritz (Belliveau dit Ronald, Feeney et Hébert disent Robert) apparemment à Gaspé à M. Feeney du Toronto Star qui l’aurait reproduite dans le numéro du 24 juillet 1953 de ce journal, reproduction dont MM. Belliveau et Hébert se sont emparés, l’on comprend avec quelle joie, pour en faire une preuve « irréfutable » laquelle aurait dû être soumise par la Couronne au jury de Percé qui, aux dires de MM. Belliveau et Hébert, aurait dû connaître.
Or, cette Commission a voulu aller à la source ; à ces fins, elle a pu obtenir de M. Robert Ritz, qui ne voulait pas se déplacer et que la Commission ne pouvait pas obliger à venir témoigner, une déclaration assermentée. Dans cette déclaration, M. Robert Ritz nous a donné les renseignements suivants : (Cliquez sur les images pour lire cette déclaration et après l’avoir lue, lisez la conclusion du juge Brossard qui suit :)
Voilà donc à quoi se résume cette preuve des sommes énormes et à tout événement supérieures à la somme indiquée par madame Lindsay que son mari aurait portée sur lui lors de son départ pour la Gaspésie : du ouï-dire, essentiellement du ouï-dire. Il paraît manifeste qu’à l’exception de ceux qui entouraient M. Lindsay au moment de son départ pour son expédition de chasse, personne, personne, je répète, n’eut été en mesure de dire combien il portait alors sur lui ; madame Lindsay était la seule personne le plus susceptible de le savoir. D’ailleurs, une somme de $650.00 est en soi un montant substantiel pour quelqu’un qui a l’intention d’aller vivre dans le bois pendant une quizaine de jours ; vaquer à ses affaires dans un centre civilisé et faire la chasse dans le bois sont, tout de même, des conditions de vie différentes ; seul un imbécile ou un imprudent aurait pu s’aviser d’apporter avec lui un montant de $2,000.00 pour un voyage de ce gendre ; or, si l’on en juge par les qualités que M. Robert Ritz reconnaît à Eugene Lindsay, celui-ci ne paraît pas avoir été ni un imbécile ni un imprudent.
Wikipédia dit ceci au sujet d'Eugene Lindsey: "un petit usurier de 45 ans...)
La Mémoire du Québec rapporte au sujet d'Eugene Lindsey qu'il est: "...un mécanicien et usurier..."
5 commentaires:
Merci, Me Fortin, de rapporter les choses telles qu'elles se sont passées. Il n'est jamais trop tard pour dissiper les ragots et pour réhabiliter les individus que que Jacques Hébert a salis pour passer sa hargne de Duplessis, de la police et peut-être bien de sa belle-mère.
Plus on fouille l'affaire Coffin, plus on découvre qu'il s'agit en fait de l'affaire Hébert. Dans son tristement célèbre "J'accuse les assassins de Coffin", Hébert fabule au point de présenter Eugene Lindsey comme un usurier qui, à l'entendre, a presque l'État de la Pennsylvanie à ses trousses. Lindsey s'enfonce dans la brousse avec, Dieu seul sait pourquoi, des milliers de dollars dans ses poches. Ses créanciers le suivent, lui tirent dessus et le volent. Hébert n'est pas fou. Il sait que cette thèse de fin finaud est séduisante.
Jean-Claude Levasseur
Montréal
Qui est-ce qui a dit qu'il était un usurier? Est-ce que ça change quelque chose?
Me Fortin, je suis renversé de voir que les sites comme Wikipedia et l'histoire du Québec de Jean Cournoyer véhiculent tous les mensonges et inexactitudes de Jacques Hébert concernant l'affaire Coffin. C'est scandaleux. J'espère que ces sites font finir par s'amender et par présenter à leurs visiteurs la preuve du procès de Percé et le rapport de la commission Brossard.
J'ai lu votre livre d'une traite.
Pendant longtemps, j'ai cru Coffin innocent. Aujourd'hui, je suis convaincu de sa pleine et entière culpabilité.
Mais la question n'est pas là. Ce qu'il faut, quelle que soit son opinion sur cette triste affaire, c'est prendre connaissance de la preuve. On nous l'a trop longtemps cachée. L'époque des racontars et des opinions personnelles est révolue. Détectives amateurs et jurés de taverne, pière de s'abstenir.
H.B., Ahuntsic
Quelqu'un devrait corriger Wikipédia et la Mémoire du Québec. C'est probablement Jacques Hébert qui a écrit le texte de Wikipédia et la Mémoire du Québec a copié Wikipédia.
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