31 janvier 2008
LA POMPE À ESSENCE RETROUVÉE CHEZ LA MAÎTRESSE DE COFFIN À MONTRÉAL THE GAS PUMP THAT THE POLICE FOUND AT COFFIN'S MISTRESS IN MONTREAL
Je vous parlerai de cette pompe prochainement. Wilbert Coffin avait acheté cette pompe (avec l'argent de Lindsey, père) pour remplacer la pompe dite défectueuse de la camionnette d'Eugene Lindsey. La police l'a retrouvée dans l'appartement de sa concubine Marion Petrie à Montréal. (à suivre)
I shall tell you more about this gas pump later on. Coffin bought this new pump (with Eugene Lindsey's money) to replace the defective gas pump of Eugene Lindsay's pick-up. The police found this new pump in Marion Petrie's appartment in Montréal. (to be continued)
LES CONCESSIONS MINIÈRES DE COFFIN ET SES DÉPENSES
EXTRAITS DU RAPPORT DE LA COMMISSION BROSSARD
Chapitre 4 (première partie)
LES CONCESSIONS MINIÈRES ET LES DÉPENSES DE COFFIN
-I-
Les concessions minières de Coffin
Wilbert Coffin possédait un camp dans le canton York, sur les bords d’un embranchement de la rivière St-Jean communément appelé « la deuxième fourche ». La preuve a révélé que, dans les environs immédiats de ce camp, la famille de Coffin et les gens de son entourage détenaient diverses concessions minières (claims).
La deuxième fourche traverse en particulier les rangs III, IV et V du canton York, entre les lots numéro 40 et 55. Il appert qu’au printemps de 1953, les concessions suivantes étaient en vigueur :
Lot Rang
Donald F. Coffin 44 IV
Wilbert Coffin 45 IV
J.F.Coffin 49 IV
Albert Coffin 50 IV
Donald H. Coffin 56 IV
Marion Petrie (sous le
Nom de Mrs. W.D. Coffin) ½ sud de 46
et 47 III
Quelle pouvait être la valeur de ces concessions et, en particulier, de celles de Wilbert Coffin et de Marion Petrie ?
Tout ce qu’il est possible d’en savoir avait déjà été révélé par la preuve de la Couronne au procès de Coffin. La défense n’a pas jugé bon d’y ajouter et, devant la Commission, personne n’a suggéré de preuve additionnelle à celle que la Commission, par sa propre enquête, avait pu obtenir et rendre publique. La Commission est donc justifiée de baser ses conclusions sur l’analyse de l’ensemble de cette preuve.
Il appert ainsi, du témoignage au procès de Angus MacDonald et William Hastie, que pour intéresser Hastie à son histoire, Coffin lui montra une lettre de Falconbridge Nickel Company à l’effet que l’analyse d’un certain échantillon de minerai démontrait une teneur en cuivre de 17 %, soit une très forte proportion. Contrairement à l’affirmation de Monsieur Jacques Hébert à la page 35 de son deuxième ouvrage, la lettre (qui ne fut pas produite au procès) n’était pas adressée à Coffin et ne disait pas de quelle propriété venait l’échantillon analysé.
Cependant, Coffin assura Hastie que cette analyse portait sur du minerai provenant de sa concession et, sur la foi de cette assurance, Hastie se mit en route pour aller inspecter les lieux.
Il faut ajouter que Angus MacDonald, à son tour, témoigna à l’effet qu’il avait envoyé pour analyse à la Falconbridge Nickel un échantillon de minerai que Coffin lui avait remis, et qu’il avait reçu, sans cependant en donner des détails. MacDonald qui est aujourd’hui décédé avait ajouté que Coffin lui avait dit que cet échantillon provenait de la région de la grande fourche de la rivière St-Jean, mais il n’avait pas non plus contrôlé lui-même cette affirmation.
Comme Coffin n’a pas témoigné, le récit de ces événements n’a pas été précisé au procès. Cependant, devant cette Commission, la preuve a permis de constater que le camp de Coffin et les concessions minières énumérées ci-dessus se trouvaient à l’endroit que Hastie avait dit lui avoir été indiqués sur une carte par Coffin à la deuxième fourche de la rivière St-Jean comme endroit du prétendu gisement.
Là cependant s’arrête la preuve de l’intérêt de ces concessions.
D’une part, en effet, Hastie et son compagnon Kyle se sont rendus au camp de Coffin et, sur la base des indications qu’il leur avait fournies sur une carte, ils ont examiné pendant plusieurs heures le lit, à peu près entièrement découvert, de la deuxième fourche de la rivière St-Jean, sans y rien trouver.
Dans son affidavit produit auprès du Ministère de la Justice le 9 octobre 1955, Coffin explique, au paragraphe 34 :
« The Crown lawyers suggested there was something suspicious about the failure of Mr. Hasty from Val d’Or to find ore resembling or similar to the specimen I had shown to him He would have found the ore if I had been able to go in with him but I was unable to go with him due to the fact that the police requested me to assist them in the search for the missing American hunters. Mr. Hastey could not have understood the map I gave him or else the map was not sufficient for his purposes.”
On peut cependant soutenir raisonnablement que Hastie et Kyle ont dû faire ces recherches avec sérieux, puisqu’ils avaient effectué un voyage spécial dans ce but de Val d’Or à Gaspé.
Par ailleurs, parlant toujours de ces concessions minières, Monsieur Jacques Hébert soutient, à la page 122 de son deuxième volume, que Coffin « s’y est intéressé jusqu’à son dernier souffle, sûr d’avoir découvert un filon d’une grande richesse. » Or ces concessions sont toutes expirées depuis 1954. Si Coffin ou ses familiers avaient tenu à les conserver, ils auraient pu facilement y arriver. Coffin lui-même aurait pu y voir durant son incarcération, comme Monsieur Jacques Hébert en a obtenu la confirmation en interrogeant le représentant du ministère des Ressources naturelles, Monsieur Adélard Fortin :
« Q. Monsieur Fortin, quelqu’un qui ne paie pas sa rente, comme vous avec dit, au bout d’un an, perd-il son droit?
R. Oui, monsieur.
Q. Est-ce que quelqu’un – comment est-ce que ça doit se faire, ce paiement-là ? Est-ce qu’il faut le faire directement ou par personne interposée?
R. Ça peut se faire, soit en venant déposer au bureau l’argent requis, ou en l’envoyant par malle par chèque, etc.
Q. Mais un détenu, par exemple, est-ce qu’il peut continuer de faire affaire avec votre Département?
R. Un détenu?
Q. Oui, dans une prison?
R. Par l’entremise de son avocat, je ne vois pas pourquoi il ne le pourrait pas. »
Or, au contraire, Coffin ni personne n’y a vu et, depuis 1954, aucun « claim » n’avait même été enregistré dans cette même région jusqu’à l’enquête devant la Commission sur le sujet, les 18 et 19 juin 1964.
Ces différents facteurs tendent donc à démontrer plutôt que les concessions de Coffin – d’ailleurs d’importance territoriale minime – n’avaient pas la valeur sensationnelle qu’on voudrait maintenant leur attribuer, loin de là. (à suivre)
Chapitre 4 (première partie)
LES CONCESSIONS MINIÈRES ET LES DÉPENSES DE COFFIN
-I-
Les concessions minières de Coffin
Wilbert Coffin possédait un camp dans le canton York, sur les bords d’un embranchement de la rivière St-Jean communément appelé « la deuxième fourche ». La preuve a révélé que, dans les environs immédiats de ce camp, la famille de Coffin et les gens de son entourage détenaient diverses concessions minières (claims).
La deuxième fourche traverse en particulier les rangs III, IV et V du canton York, entre les lots numéro 40 et 55. Il appert qu’au printemps de 1953, les concessions suivantes étaient en vigueur :
Lot Rang
Donald F. Coffin 44 IV
Wilbert Coffin 45 IV
J.F.Coffin 49 IV
Albert Coffin 50 IV
Donald H. Coffin 56 IV
Marion Petrie (sous le
Nom de Mrs. W.D. Coffin) ½ sud de 46
et 47 III
Quelle pouvait être la valeur de ces concessions et, en particulier, de celles de Wilbert Coffin et de Marion Petrie ?
Tout ce qu’il est possible d’en savoir avait déjà été révélé par la preuve de la Couronne au procès de Coffin. La défense n’a pas jugé bon d’y ajouter et, devant la Commission, personne n’a suggéré de preuve additionnelle à celle que la Commission, par sa propre enquête, avait pu obtenir et rendre publique. La Commission est donc justifiée de baser ses conclusions sur l’analyse de l’ensemble de cette preuve.
Il appert ainsi, du témoignage au procès de Angus MacDonald et William Hastie, que pour intéresser Hastie à son histoire, Coffin lui montra une lettre de Falconbridge Nickel Company à l’effet que l’analyse d’un certain échantillon de minerai démontrait une teneur en cuivre de 17 %, soit une très forte proportion. Contrairement à l’affirmation de Monsieur Jacques Hébert à la page 35 de son deuxième ouvrage, la lettre (qui ne fut pas produite au procès) n’était pas adressée à Coffin et ne disait pas de quelle propriété venait l’échantillon analysé.
Cependant, Coffin assura Hastie que cette analyse portait sur du minerai provenant de sa concession et, sur la foi de cette assurance, Hastie se mit en route pour aller inspecter les lieux.
Il faut ajouter que Angus MacDonald, à son tour, témoigna à l’effet qu’il avait envoyé pour analyse à la Falconbridge Nickel un échantillon de minerai que Coffin lui avait remis, et qu’il avait reçu, sans cependant en donner des détails. MacDonald qui est aujourd’hui décédé avait ajouté que Coffin lui avait dit que cet échantillon provenait de la région de la grande fourche de la rivière St-Jean, mais il n’avait pas non plus contrôlé lui-même cette affirmation.
Comme Coffin n’a pas témoigné, le récit de ces événements n’a pas été précisé au procès. Cependant, devant cette Commission, la preuve a permis de constater que le camp de Coffin et les concessions minières énumérées ci-dessus se trouvaient à l’endroit que Hastie avait dit lui avoir été indiqués sur une carte par Coffin à la deuxième fourche de la rivière St-Jean comme endroit du prétendu gisement.
Là cependant s’arrête la preuve de l’intérêt de ces concessions.
D’une part, en effet, Hastie et son compagnon Kyle se sont rendus au camp de Coffin et, sur la base des indications qu’il leur avait fournies sur une carte, ils ont examiné pendant plusieurs heures le lit, à peu près entièrement découvert, de la deuxième fourche de la rivière St-Jean, sans y rien trouver.
Dans son affidavit produit auprès du Ministère de la Justice le 9 octobre 1955, Coffin explique, au paragraphe 34 :
« The Crown lawyers suggested there was something suspicious about the failure of Mr. Hasty from Val d’Or to find ore resembling or similar to the specimen I had shown to him He would have found the ore if I had been able to go in with him but I was unable to go with him due to the fact that the police requested me to assist them in the search for the missing American hunters. Mr. Hastey could not have understood the map I gave him or else the map was not sufficient for his purposes.”
On peut cependant soutenir raisonnablement que Hastie et Kyle ont dû faire ces recherches avec sérieux, puisqu’ils avaient effectué un voyage spécial dans ce but de Val d’Or à Gaspé.
Par ailleurs, parlant toujours de ces concessions minières, Monsieur Jacques Hébert soutient, à la page 122 de son deuxième volume, que Coffin « s’y est intéressé jusqu’à son dernier souffle, sûr d’avoir découvert un filon d’une grande richesse. » Or ces concessions sont toutes expirées depuis 1954. Si Coffin ou ses familiers avaient tenu à les conserver, ils auraient pu facilement y arriver. Coffin lui-même aurait pu y voir durant son incarcération, comme Monsieur Jacques Hébert en a obtenu la confirmation en interrogeant le représentant du ministère des Ressources naturelles, Monsieur Adélard Fortin :
« Q. Monsieur Fortin, quelqu’un qui ne paie pas sa rente, comme vous avec dit, au bout d’un an, perd-il son droit?
R. Oui, monsieur.
Q. Est-ce que quelqu’un – comment est-ce que ça doit se faire, ce paiement-là ? Est-ce qu’il faut le faire directement ou par personne interposée?
R. Ça peut se faire, soit en venant déposer au bureau l’argent requis, ou en l’envoyant par malle par chèque, etc.
Q. Mais un détenu, par exemple, est-ce qu’il peut continuer de faire affaire avec votre Département?
R. Un détenu?
Q. Oui, dans une prison?
R. Par l’entremise de son avocat, je ne vois pas pourquoi il ne le pourrait pas. »
Or, au contraire, Coffin ni personne n’y a vu et, depuis 1954, aucun « claim » n’avait même été enregistré dans cette même région jusqu’à l’enquête devant la Commission sur le sujet, les 18 et 19 juin 1964.
Ces différents facteurs tendent donc à démontrer plutôt que les concessions de Coffin – d’ailleurs d’importance territoriale minime – n’avaient pas la valeur sensationnelle qu’on voudrait maintenant leur attribuer, loin de là. (à suivre)
COFFIN'S MINING CLAIMS AND EXPENSES
EXCERPTS FROM THE BROSSARD COMMISSION REPORT
Chapter 4 (first part)
COFFIN’S MINING CLAIMS AND EXPENSES
-I-
Coffin’s mining claims
(My literal translation)
Wilbert Coffin had a camp in the York township, on the bank of a branch of the St-Jean River commonly called “the second fork”. The proof revealed that, in the immediate vicinity of the camp, the Coffin family and their familiars held diverse mining claims.
The second fork crosses ranges III, IV and V in York township, between lot numbers 40 to 55. It seems that in the spring of 1953, the following claims were in force:
Lot Range
Donald F. Coffin 44 IV
Wilbert Coffin 45 IV
J.F. Coffin 49 IV
Albert Coffin 50 IV
Donald H. Coffin 56 IV
Marion Petrie (under the
Name of Mrs. W.D. Coffin) ½ south of 46
and 47 III
What might have been the value of those claims, and in particular, those of Wilbert Coffin and of Marion Petrie?
All that is ascertainable about them had already been revealed in the Crown’s proof at Coffin’s trial. The defence has not deemed necessary to add to it and, before the Commission, nobody has suggested additional proof to the one that the Commission, through its own enquiry, had been able to obtain and render public. The Commission is therefore justified to base its conclusions on the analysis of the proof taken as a whole.
Thus, it appears, from the Angus MacDonald’s and William Hastie’s testimonies at the trial, that to interest Hastie in his story, Coffin showed him a letter from the Falconbridge Nickel Company purporting that a certain ore sample assayed 17% of copper, which is a high-grade content. Contrary to what Monsieur Jacques Hébert states at page 35 of his second book, the letter (which was not filed at the trial) was not addressed to Coffin and did not mention from what place the assayed ore sample came from.
However, Coffin assured Hastie that this assayed ore sample came from his claim and, relying on this assurance, Hastie set out to inspect the place.
It must be added that Angus MacDonald, in his turn, testified that he had sent to Falconbridge Nickel to be assayed an ore sample that Coffin had given him, and that he had received a reply, without however giving details. MacDonald, who has passed away, had added that Coffin had told him that this sample came from the area of the great fork of the St-Jean River, but he had not verified this information.
Since Coffin did not testify, this account of events has not been specified at the trial. However, before this Commission, the proof has shown that Coffin’s camp and the mining claims mentioned hereinabove were at the place where Hastie mentioned having been pointed to by Coffin on a map at the second fork of the St-Jean River as being the place of the would-be ore deposit.
However, it is here that the proof in the interest of those claims stops.
On the one hand, indeed, Hastie and his companion Kyle went to Coffin’s camp and, on the basis of the indications that Coffin had given them on a map, they examined for several hours the bed, almost totally uncovered, of the second fork of the St-Jean River, and found nothing.
In his affidavit sent to the Department of Justice on the 9th of October of 1955, Coffin explains, at paragraph 34:
“The Crown lawyers suggested there was something suspicious about the failure of Mr. Hastey from Val d’Or to find ore resembling or similar to the specimen I had shown to him. He would have found the ore if I had been able to go in with him but I was unable to go with him due to the fact that the police requested me to assist them in the search for the missing American tourists. Mr. Hastey could not have understood the map I gave him or else the map was not sufficient for his purposes.”
One may reasonably believe that Hastie and Kyle must have carried their research seriously since they had made a special trip for this purpose from Val-d’Or to Gaspé.
On the other hand, about those mining claims, Monsieur Jacques Hébert asserts, at page 122 of his second book, that Coffin “kept interested in them until his last breath, certain he had struck it rich”. Now all those claims expired since 1954. If Coffin or his familiars had wanted to maintain them, they could have done it easily. Coffin himself could have seen to it during his imprisonment, as Monsieur Jacques Hébert has obtained confirmation in examining the representative of the Department of Natural Resources, Monsieur Adélard Fortin:
“Q. Monsieur Fortin, someone who does not pay his due, as you mentioned, at the end of one year, he loses his right?
A. Yes sir.
Q. Does someone – how is it done, that payment? Does it have to be done directly or through intermediaries?
A. It can be done, either by depositing the required money, or by sending it in the mail by cheque, etc.
Q. But a prisoner, for example, he is allowed to continue doing business with your Department?
A. A prisoner?
Q. Yes, in a jail?
A. Through his lawyer, I don’t see why he could not do it.”
On the contrary, neither Coffin nor anyone else had seen to it and, since 1954, no claim had been registered in that area until the 18th and 19th of June 1964, when the Commission requested an investigation be made on this matter.
Rather, these different factors tend therefore to demonstrate that Coffin’s claims – of very small territorial importance – had not the sensational value that one would now give them, on the contrary. (to be continued)
Chapter 4 (first part)
COFFIN’S MINING CLAIMS AND EXPENSES
-I-
Coffin’s mining claims
(My literal translation)
Wilbert Coffin had a camp in the York township, on the bank of a branch of the St-Jean River commonly called “the second fork”. The proof revealed that, in the immediate vicinity of the camp, the Coffin family and their familiars held diverse mining claims.
The second fork crosses ranges III, IV and V in York township, between lot numbers 40 to 55. It seems that in the spring of 1953, the following claims were in force:
Lot Range
Donald F. Coffin 44 IV
Wilbert Coffin 45 IV
J.F. Coffin 49 IV
Albert Coffin 50 IV
Donald H. Coffin 56 IV
Marion Petrie (under the
Name of Mrs. W.D. Coffin) ½ south of 46
and 47 III
What might have been the value of those claims, and in particular, those of Wilbert Coffin and of Marion Petrie?
All that is ascertainable about them had already been revealed in the Crown’s proof at Coffin’s trial. The defence has not deemed necessary to add to it and, before the Commission, nobody has suggested additional proof to the one that the Commission, through its own enquiry, had been able to obtain and render public. The Commission is therefore justified to base its conclusions on the analysis of the proof taken as a whole.
Thus, it appears, from the Angus MacDonald’s and William Hastie’s testimonies at the trial, that to interest Hastie in his story, Coffin showed him a letter from the Falconbridge Nickel Company purporting that a certain ore sample assayed 17% of copper, which is a high-grade content. Contrary to what Monsieur Jacques Hébert states at page 35 of his second book, the letter (which was not filed at the trial) was not addressed to Coffin and did not mention from what place the assayed ore sample came from.
However, Coffin assured Hastie that this assayed ore sample came from his claim and, relying on this assurance, Hastie set out to inspect the place.
It must be added that Angus MacDonald, in his turn, testified that he had sent to Falconbridge Nickel to be assayed an ore sample that Coffin had given him, and that he had received a reply, without however giving details. MacDonald, who has passed away, had added that Coffin had told him that this sample came from the area of the great fork of the St-Jean River, but he had not verified this information.
Since Coffin did not testify, this account of events has not been specified at the trial. However, before this Commission, the proof has shown that Coffin’s camp and the mining claims mentioned hereinabove were at the place where Hastie mentioned having been pointed to by Coffin on a map at the second fork of the St-Jean River as being the place of the would-be ore deposit.
However, it is here that the proof in the interest of those claims stops.
On the one hand, indeed, Hastie and his companion Kyle went to Coffin’s camp and, on the basis of the indications that Coffin had given them on a map, they examined for several hours the bed, almost totally uncovered, of the second fork of the St-Jean River, and found nothing.
In his affidavit sent to the Department of Justice on the 9th of October of 1955, Coffin explains, at paragraph 34:
“The Crown lawyers suggested there was something suspicious about the failure of Mr. Hastey from Val d’Or to find ore resembling or similar to the specimen I had shown to him. He would have found the ore if I had been able to go in with him but I was unable to go with him due to the fact that the police requested me to assist them in the search for the missing American tourists. Mr. Hastey could not have understood the map I gave him or else the map was not sufficient for his purposes.”
One may reasonably believe that Hastie and Kyle must have carried their research seriously since they had made a special trip for this purpose from Val-d’Or to Gaspé.
On the other hand, about those mining claims, Monsieur Jacques Hébert asserts, at page 122 of his second book, that Coffin “kept interested in them until his last breath, certain he had struck it rich”. Now all those claims expired since 1954. If Coffin or his familiars had wanted to maintain them, they could have done it easily. Coffin himself could have seen to it during his imprisonment, as Monsieur Jacques Hébert has obtained confirmation in examining the representative of the Department of Natural Resources, Monsieur Adélard Fortin:
“Q. Monsieur Fortin, someone who does not pay his due, as you mentioned, at the end of one year, he loses his right?
A. Yes sir.
Q. Does someone – how is it done, that payment? Does it have to be done directly or through intermediaries?
A. It can be done, either by depositing the required money, or by sending it in the mail by cheque, etc.
Q. But a prisoner, for example, he is allowed to continue doing business with your Department?
A. A prisoner?
Q. Yes, in a jail?
A. Through his lawyer, I don’t see why he could not do it.”
On the contrary, neither Coffin nor anyone else had seen to it and, since 1954, no claim had been registered in that area until the 18th and 19th of June 1964, when the Commission requested an investigation be made on this matter.
Rather, these different factors tend therefore to demonstrate that Coffin’s claims – of very small territorial importance – had not the sensational value that one would now give them, on the contrary. (to be continued)
28 janvier 2008
COMING SOON - COFFIN'S MINING CLAIMS AND EXPENSES
I shall post soon chapter 4, volume 1, pages 101 to 119, of the Brossard Report, on COFFIN'S MINING CLAIMS AND EXPENSES. In this chapter, justice Brossard closely examines all of Coffin's claims and the money he spent in the days following the murder of the American hunters.
27 janvier 2008
À VENIR - LES CONCESSIONS MINIÈRES ET LES DÉPENSES DE COFFIN
PROCHAINEMENT, j'afficherai le chapitre 4 du premier volume du Rapport Brossard, pages 101 à 119, sur LES CONCESSIONS MINIÈRES ET LES DÉPENSES DE COFFIN. Dans ce chapitre, le juge Brossard fait une étude minutieuse de toutes les concessions minières de Coffin et de l'argent qu'il a dépensé dans les jours qui ont suivi le meurtre des chasseurs américains.
24 janvier 2008
L'ENCYCLOPÉDIE CANADIENNE - La reine c. Coffin
L'encyclopédie canadienne - La reine c. Coffin
Auteur A. Pringle
http://www.thecanadianencyclopedia.com/index.cfm?PgNm=TCE&Params=F1ARTF0006627
Auteur A. Pringle
http://www.thecanadianencyclopedia.com/index.cfm?PgNm=TCE&Params=F1ARTF0006627
THE CANADIAN ENCYCLOPEDIA - R v COFFIN - A. PRINGLE
Canadian Encyclopedia - R v Coffin
Author A. Pringle
http://www.thecanadianencyclopedia.com/index.cfm?PgNm=TCE&Params=A1ARTA0006627
Author A. Pringle
http://www.thecanadianencyclopedia.com/index.cfm?PgNm=TCE&Params=A1ARTA0006627
21 janvier 2008
Me CLÉMENT FORTIN CONTRE BIBLIOTHÈQUE ET ARCHIVES NATIONALES DU QUÉBEC
Le 10 décembre 2007, la Commission d'accès à l'information du Québec a rendu une décision ordonnant à Bibliothèque et Archives nationales du Québec de me communiquer des extraits des débats de la Commission royale d'enquête sur l'affaire Wilbert Coffin.
Vous pouvez lire cette décision au complet en cliquant sur le lien suivant:
http://www.cai.gouv.qc.ca/07_decisions_de_la_cai/01_pdf/2007/dec/061038de07w.pdf
Vous pouvez lire cette décision au complet en cliquant sur le lien suivant:
http://www.cai.gouv.qc.ca/07_decisions_de_la_cai/01_pdf/2007/dec/061038de07w.pdf
20 janvier 2008
TÉLÉVISION SUISSE ROMANDE - ERREURS JUDICIAIRES
Sur sa page Web, la TÉLÉVISION SUISSE ROMANDE affiche un article intitulé: "Erreurs judiciaires: quelques cas retentissants dans le monde et les modalités d'indemnisation en Suisse." Dans les derniers paragraphes de cet article, on ajoute:"Le Canada déplore aussi son lot d'erreurs judiciaires. Wilbert Coffin. En juillet 1953, etc."
À la lumière de mes récentes recherches, je suis intervenu en vain pour faire corriger ce texte.
http://www.tsr.ch/tsr/index.html?siteSect=329401&sid=1435466&cKey=1036581900000
À la lumière de mes récentes recherches, je suis intervenu en vain pour faire corriger ce texte.
http://www.tsr.ch/tsr/index.html?siteSect=329401&sid=1435466&cKey=1036581900000
19 janvier 2008
L'AFFAIRE COFFIN: UNE SUPERCHERIE? - AGENCE DE PRESSE ÉTUDIANTE MONDIALE
L'affaire Coffin: une supercherie?
Agence de presse étudiante mondiale, nouvelles brèves, 19 janvier 2008
http://www.apetudiante.info/spip.php?article672
Agence de presse étudiante mondiale, nouvelles brèves, 19 janvier 2008
http://www.apetudiante.info/spip.php?article672
ARTS & CULTURE - L'AFFAIRE COFFIN: UNE SUPERCHERIE
Merci à Arts & culture Laurentides d'annoncer gracieusement mon docu-roman L'affaire Coffin: une supercherie? publié chez Wilson & Lafleur, à Montréal.
http://www.artculturelaurentides.com/modules/news/article.php?storyid=273
http://www.artculturelaurentides.com/modules/news/article.php?storyid=273
18 janvier 2008
L'AFFAIRE COFFIN ET LA CULTURE DU SECRET
L'AFFAIRE COFFIN ET LA CULTURE DU SECRET, par Yves Boisvert
LA PRESSE, le vendredi 18 janvier 2008
http://www.cyberpresse.ca/article/20080118/CPOPINIONS/80117242
LA PRESSE, le vendredi 18 janvier 2008
http://www.cyberpresse.ca/article/20080118/CPOPINIONS/80117242
15 janvier 2008
AFFAIRE COFFIN: UN AVOCAT TENTE DE METTRE LA MAIN SUR DES DOCUMENTS TENUS SECRETS
LE DEVOIR, le mardi 15 janvier 2008, page A2
Affaire Coffin: un avocat tente de mettre la main sur des documents tenus secrets
Brian Myles
http://www.ledevoir.com/2008/01/15/171836.html
Affaire Coffin: un avocat tente de mettre la main sur des documents tenus secrets
Brian Myles
http://www.ledevoir.com/2008/01/15/171836.html
12 janvier 2008
RADIO-CANADA MER ET MONDE
Samedi 12 janvier 2008
APPEL DE BIBLIOTHÈQUE ET ARCHIVES NATIONALES DU QUÉBEC
Au sujet de cet avis d'appel que BAnQ m'a fait signifier hier, j'ai accordé, ce matin, une entrevue à Hélène Cantin dans le cadre de l'émission Mer et Monde. Cette émission rayonne dans toute la Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine.
http://www.radio-canada.ca/regions/Gaspesie-lesiles/Radio/mermonde.shtml
APPEL DE BIBLIOTHÈQUE ET ARCHIVES NATIONALES DU QUÉBEC
Au sujet de cet avis d'appel que BAnQ m'a fait signifier hier, j'ai accordé, ce matin, une entrevue à Hélène Cantin dans le cadre de l'émission Mer et Monde. Cette émission rayonne dans toute la Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine.
http://www.radio-canada.ca/regions/Gaspesie-lesiles/Radio/mermonde.shtml
11 janvier 2008
HUIS CLOS BIBLIOTHÈQUE ET ARCHIVES NATIONALES DU QUÉBEC VA EN APPEL
HUIS CLOS DE LA COMMISSION BROSSARD
Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) en appelle de la décision rendue par la Commission d’accès à l’information
Aujourd’hui, j’espérais recevoir la documentation au sujet de laquelle la Commission d’accès à l’information (CAI) avait accueilli ma demande de révision et avait ordonné à Bibliothèque et Archives nationales du Québec à me communiquer des extraits des débats frappés de huis clos de la Commission royale d’enquête sur l’affaire Coffin (Commission Brossard).
Plutôt, un huissier s’est présenté chez moi pour me signifier un avis d’appel de Bibliothèque et Archives nationales du Québec.
Je rappelle sommairement les faits : le 5 avril 2006, j’ai demandé l’autorisation de consulter quelque 500 pages de transcriptions sténographiques frappées de huis clos. Enfin, le 10 décembre 2007, la Commission d’accès à l’information m’autorisait à consulter ces documents.
Quel est mon but dans cette affaire? Tout ce que je tente de faire, c’est de rendre limpide à tout le monde le procès qui a été fait à Coffin en 1954 et l’enquête royale qui a été faite sur cette affaire en 1964. Je prétends notamment qu’en empêchant un chercheur de consulter ces documents, BAnQ prive le public d’en connaître le contenu et du même souffle entretient des doutes sur cette affaire alors que la Commission Brossard avait pour mandat d’en faire la lumière.
Plusieurs savent que l’affaire Coffin a nui à la réputation et a mis en doute l’intégrité du système judiciaire du Québec. J’essaie de remettre les pendules à l’heure. Et vous pouvez constater que ce n’est pas facile dans ce beau pays…
Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) en appelle de la décision rendue par la Commission d’accès à l’information
Aujourd’hui, j’espérais recevoir la documentation au sujet de laquelle la Commission d’accès à l’information (CAI) avait accueilli ma demande de révision et avait ordonné à Bibliothèque et Archives nationales du Québec à me communiquer des extraits des débats frappés de huis clos de la Commission royale d’enquête sur l’affaire Coffin (Commission Brossard).
Plutôt, un huissier s’est présenté chez moi pour me signifier un avis d’appel de Bibliothèque et Archives nationales du Québec.
Je rappelle sommairement les faits : le 5 avril 2006, j’ai demandé l’autorisation de consulter quelque 500 pages de transcriptions sténographiques frappées de huis clos. Enfin, le 10 décembre 2007, la Commission d’accès à l’information m’autorisait à consulter ces documents.
Quel est mon but dans cette affaire? Tout ce que je tente de faire, c’est de rendre limpide à tout le monde le procès qui a été fait à Coffin en 1954 et l’enquête royale qui a été faite sur cette affaire en 1964. Je prétends notamment qu’en empêchant un chercheur de consulter ces documents, BAnQ prive le public d’en connaître le contenu et du même souffle entretient des doutes sur cette affaire alors que la Commission Brossard avait pour mandat d’en faire la lumière.
Plusieurs savent que l’affaire Coffin a nui à la réputation et a mis en doute l’intégrité du système judiciaire du Québec. J’essaie de remettre les pendules à l’heure. Et vous pouvez constater que ce n’est pas facile dans ce beau pays…
10 janvier 2008
LA VOIX GASPÉSIENNE DU 8 JANVIER 2008
CLÉMENT FORTIN: son 2e docu-roman figure parmi les plus lus à la bibliothèque municipale.
Texte de Romain Pelletier
http://lavoixgaspesienne.canoe.ca/2008/01/08/
Texte de Romain Pelletier
http://lavoixgaspesienne.canoe.ca/2008/01/08/
8 janvier 2008
L'AFFAIRE COFFIN REFAIT SURFACE AVEC LA PUBLICATION D'UN LIVRE-CHOC
CHNC AM 610 ET 1150 ROCK CLASSIQUE ET COUNTRY
Thierry Haroun présente une série de trois reportages sur l'affaire Coffin qui refait surface avec la publication d'un livre-choc faisant la preuve que le verdict de culpabilité de Wilbert Coffin était justifiée.
http://www.radiochnc.com/
Thierry Haroun présente une série de trois reportages sur l'affaire Coffin qui refait surface avec la publication d'un livre-choc faisant la preuve que le verdict de culpabilité de Wilbert Coffin était justifiée.
http://www.radiochnc.com/
L'AFFAIRE COFFIN REVISITÉE
JOURNAL DU BARREAU, janvier 2008, Vol. 40 no 1
L'AFFAIRE COFFIN REVISITÉE, par Rollande Parent
Voyez la page 18
http://www.barreau.qc.ca/pdf/journal/vol40/200801.pdf
L'AFFAIRE COFFIN REVISITÉE, par Rollande Parent
Voyez la page 18
http://www.barreau.qc.ca/pdf/journal/vol40/200801.pdf
5 janvier 2008
THE COFFIN AFFAIR: A HOAX - MASS MEDIA RESPONSIBLE
THE COFFIN AFFAIR : A HOAX – MASS MEDIA RESPONSIBLE
In my book L’affaire Coffin: une supercherie? (The Coffin Affair: A Hoax?) published by Wilson & Lafleur, in Montreal, last November, I came to the conclusion that the Coffin’s trial was authentic but that the Coffin affair was a hoax. Who are responsible for that hoax? In PART III of his report, the honourable justice Roger Brossard identifies those responsible for that hoax. For you enjoyment, I reproduce hereafter a literal translation of that PART III. For those still sceptical, I shall post later on this blog testimonies heard before the Brossard Commission that support this assertion.
PARTIE III
NECESSITY AND USEFULNESS OF THE PRESENT ENQUIRY
One might have thought that following all those procedures and several proceedings before this country’s courts and with the federal authorities and numerous judgments and decisions of our country’s tribunals and of the federal Government, the Coffin affair was classified.
It was not so.
From the day following the execution, on the 11th of February, the first edition of the Toronto Daily Star, and indeed, about which one may not say that it was the cleanest and most dignified of its issues, gave the public for a prey the affidavit that Wilbert Coffin had signed on the 9th of October 1955 in support of his counsels’ proceedings with the federal cabinet, published the transcript of a writing titled Last Will and Testament of Wilbert Coffin, reproduced with Coffin’s photograph, a document dated the 9th February 1956 titled Schedule A and bearing the signature of Wilbert Coffin, and describing, with several photographs, scenes which might had happened before the Bordeaux jail at the time of Coffin’s execution, description and scenes that the enquiry of this Commission has proven mostly false.
The legend of Coffin’s non guiltiness and the miscarriage of justice which might have constituted his condemnation took root in a campaign, mute but real, for the abolishment of capital punishment.
A few months later, Mr. John Edward Belliveau, a newspaperman with the Toronto Daily Star, put together some of the articles he had written while covering Coffin’s trial, and published a book titled The Coffin Murder Case, a work of a fine literary and poetic style which did not contain direct and serious accusations against whomsoever in particular but raised very cleverly doubts as to the exactness of the facts laid in proof at Coffin’s trial, suggested, without affirming with strength however, certain facts which might not have been laid in proof and hinted that capital punishment might had been inflicted to an innocent man.
I shall discuss in a distinct chapter of this report Mr. Belliveau’s book to underline some important inaccuracies which might have had serious consequences on public opinion.
Two years later, Mr. Jacques Hébert who, like Mr. Belliveau and Maître Maloney, seem to have been long time supporters of the abolishment of capital punishment, published the first of two books on the Coffin affair, titled Coffin was Innocent; this work being in part inspired, on Mr. Hébert’s own admission, by Mr. Belliveau’s reports (if not by his book?) and by some other newspapermen of Toronto and Pennsylvania from whom Mr. Belliveau had drawn inspiration, reports which were found in what was described as the Toronto Star “Library”; the author (Mr. Hébert) who had also drawn his inspiration partly from information communicated to him by Maître Gravel, took as being his own a good number of affirmations contained in Mr. Belliveau’s book, adding information of his own and made the first violent charges which were already pretty violent.
The Coffin affair was exposed before the public who had not been intelligently, objectively and sufficiently informed on the reasons justifying the judicial decisions which had preceded the final condemnation and execution of Coffin.
In December 1958, a bomb exploded. An Indian known as Thompson, a Canadian citizen native of the St. Regis reservation located on the borders of the Province of Québec and the State of New York, was arrested in Miami on charges of thefts. We shall devote a chapter to the Thompson affair. He accused himself of the murder of the three American hunters perpetrated in the Gaspé bush in 1953. As one might have expected, the Canadian and United States press gave to that confession great publicity. Upon learning about this event, Mr. Hébert and Maître Gravel rushed, the first one on a plane flying to Miami, and the second one, on telephones connected to Miami. A few days later, Thompson unsaid his admissions, explained that he had done so only with the purpose of escaping American justice, and consented to be submitted to a lie detector test, and in circumstances remained obscure, obtained from an American magistrate his liberation.
After this revival of publicity, the Coffin affair remained quiet for a few years; but the curiosity of the public was however kept excited through a program organized and aired by the CBC on CLOSE-UP.
Until that moment, the attention had been retained in great part by the English language television, except for the first book of Mr. Jacques Hébert; time was approaching where French language television and the press would have their turn.
Likewise in Toronto, the publicity bordering on yellow journalism, given to the Coffin affair from 1953 to 1956 resulted in great part, according to a former newspaperman of the Toronto Star, Mr. MacLean, from the frantic competition between two Toronto newspapers, the Toronto Daily Star and the Toronto Evening Telegram, likewise in the Province of Québec, the revival of publicity given to the Coffin affair resulted, indirectly however, from the competition that took place for a few months between two Montreal dailies, La Presse and the Nouveau Journal partly through news and sensational reports.
It appears, from the testimony of Mr. Gérard Pelletier, editor of La Presse, and from Mr. Jean-Guy Lacroix who describes himself as being a freelance newspaperman; the latter was entrusted by his employers La Presse the task of making an inquiry on the activities of the Provincial Police for “special” reports. To this end, Mr. Lacroix thought it necessary to communicate with the former sergeant Doyon of the Provincial Police who, in the beginning of the summer of 1961 had been fired by the Provincial Police. At the time of the murder of the three American hunters, this police officer was in charge of the Gaspé police station. Officers of the Provincial Police came from Québec City, captains Alphonse Matte and Raoul Sirois, were called upon to help him in carrying out an enquiry on the circumstances of the disappearance of three American hunters. This put him out of countenance and humiliated him. As we shall see in a following chapter, Mr. Lacroix’s invitation appears to have been an unforeseen occasion for Mr. Doyon to manifest his rancour towards his former colleagues and Provincial Police superiors which was preying on his mind since his dismissal.
Messrs. Lacroix and Doyon thought that they could obtain from Mr. Jacques Hébert, author of Coffin was innocent, information and advise which might be useful to them. Through the editor of La Presse, they were put in contact with Mr. Hébert and they met him at the office of Mr. Pelletier, in Montréal.
Following this first meeting between Mr. Doyon and Mr. Lacroix, on the one hand, and Mr. Hébert, on the other, the latter started a new enquiry with the manifest purpose, if one may judge by the foreword of Mr. Hébert’s book published in December 1963 under the title I Accuse the Assassins of Coffin, to prove that Coffin was innocent in the manner Mr. Hébert had stated it in his first book, that his condemnation and execution had been a miscarriage of justice and these miscarriages of justice were imputable to the methods used by all officers of justice who had been involved in the preparation and exposition of the proof at Coffin’s trial, starting with the Premier of the time, the Solicitor General of the time and the Assistant Attorney General remained in function since then including the attorneys for the Crown who had acted on behalf of the Crown at the trial, one of Coffin’s attorney, and officers of the Provincial Police who had been in charge of the police enquiry and the preparation of the proof.
In 1963, Mr. Hébert wrote a new book which he launched on the market on the 4th of December 1963 under the title I Accuse the Assassins of Coffin.
It is hardly necessary to underline that a certain number of newspapers and newspapermen eager for news capable of sensational effects and more desirous to help destroy than to help construct, were happy to give Mr. Hébert’s book the greatest publicity possible.
Mr. Hébert’s book was for the least sensational enough with forthright and vitriolic accusations directed against a certain number of persons who had participated in the preparation and the exposition of the proof at Coffin’s trial.
Now, it occurred that when Mr. Hébert’s book was launched, the newspaper La Presse, in Montreal, had already, by virtue of an agreement concluded several months before, the right to reproduce in extenso and in priority, in the newspaper, Mr. Hébert’s book in all or in part, and that certain newspapermen, writers or Radio-Canada producers had obtained from Mr. Hébert, a few days before the marketing of the book, communication of the foul proof.
From the 4th December 1963, the same day Mr. Hébert’s book was launched, Radio-Canada was airing, on its program “Aujourd’hui”, a televised enquiry on certain persons mentioned in the book; a few days later, the newspaper La Presse, in one or two issues, published broad excerpts of the book and another television station, Télé-Métropole, joined the band with its own interviews.
It was no more a few thousand of readers but hundred of thousand, and may be millions of readers, listeners and television viewers that the accusations contained in Mr. Hébert’s book reached, in spite of late efforts from those responsible for the televised enquiry to correct, in the course of the last sitting of their enquiry, the harmful effects of the first two sittings when they realized that they had gone astray, that an enquiry of that sort was manifestly beyond their means and outside of their attributions and might have become a source of injustice.
Now, in the first pages of the book, in a warning to the readers, which contained the most vitriolic lines of the whole book, the author of I Accuse the Assassins of Coffin, wrote, among other things, what follows:
pp. 8 and 9:
“Unless we are a people without self-respect, such a miscarriage of justice shall shake up the whole country. This shall be the finishing blow for capital punishment, we shall amend the laws, we shall search for the three American hunters’ real assassins, and we shall unmask and punish those, conscious or not, of Coffin: politicians, civil servants, police officers or lawyers.
All of this shall not resuscitate the prospector, but shall restore a bit the confidence of citizens in a justice that the Duplessis government, its police and its counsels had degraded and that the actual government does not seem in a hurry to rehabilitate.
What I ask from the government of this province, I know, is not usual: this would be the first time, in Canada, that a miscarriage of justice would have caused the creation of a royal commission of enquiry and instigate, eventually, the holding of a new trial. But this has been done elsewhere in civilized countries and, in each case, by so doing the people’s respect for its tribunals was strengthened.
I venture to think that our governments shall not be intimidated by strong pressures that shall be exerted on them. A great number of individuals have reasons for such a new enquiry never to take place. They shall do everything to stop it, specially those who, after the Coffin affair, have gained power and respectability.
…
It would really be too unjust and too immoral for individuals who were dead set against Coffin with a rare ferocity, who are responsible for the death of an innocent may yet, I do not know through what blackmail, succeed in stifling this scandal and continue to walk head up amongst a population who claims justice.”
The publication of Mr. Hébert’s second book which contained, undoubtedly, affirmations much more brutal and accusations much more violent than the first one contained, would not have sufficed, in itself, to render necessary the holding of an enquiry; this book might have known the same fate that the first one had and about which Mr. Hébert wrote “that he had only succeeded in moving a few thousand or a few dozens of thousand of citizens whereas he had believed, that its sole publication would have sufficed for a scandal to break out.” This second book having received however, not only publicity but a circulation increased through considerable reproduction of its pages in newspapers and through a televised enquiry, it was to the population of the province that these brutal affirmations and violent accusations were thrown as food for the mind. Not only it became necessary for the authorities to make an enquiry on the alleged facts at the basis of the accusations advanced, but the authorities had the duty to institute such an enquiry; their silence would have been fatally interpreted, as acquiescing in the truth of those accusations, as escaping the obligation to discover the truth, for fear to divulge it to the public. Any other decision would have stricken “another” serious blow to the respect that justice and those who administer it must inspire to the public.
The sole fact that this enquiry was necessary has, in itself, constituted its usefulness.
I hope that the findings which have been revealed before this Commission, the conclusions which we must draw from and the suggestions that may arise from them will bring out still more its usefulness and that the present report shall constitute a convincing response to the question so often asked by those whose trade is having doubts about everything: “What will that give?”
In my book L’affaire Coffin: une supercherie? (The Coffin Affair: A Hoax?) published by Wilson & Lafleur, in Montreal, last November, I came to the conclusion that the Coffin’s trial was authentic but that the Coffin affair was a hoax. Who are responsible for that hoax? In PART III of his report, the honourable justice Roger Brossard identifies those responsible for that hoax. For you enjoyment, I reproduce hereafter a literal translation of that PART III. For those still sceptical, I shall post later on this blog testimonies heard before the Brossard Commission that support this assertion.
PARTIE III
NECESSITY AND USEFULNESS OF THE PRESENT ENQUIRY
One might have thought that following all those procedures and several proceedings before this country’s courts and with the federal authorities and numerous judgments and decisions of our country’s tribunals and of the federal Government, the Coffin affair was classified.
It was not so.
From the day following the execution, on the 11th of February, the first edition of the Toronto Daily Star, and indeed, about which one may not say that it was the cleanest and most dignified of its issues, gave the public for a prey the affidavit that Wilbert Coffin had signed on the 9th of October 1955 in support of his counsels’ proceedings with the federal cabinet, published the transcript of a writing titled Last Will and Testament of Wilbert Coffin, reproduced with Coffin’s photograph, a document dated the 9th February 1956 titled Schedule A and bearing the signature of Wilbert Coffin, and describing, with several photographs, scenes which might had happened before the Bordeaux jail at the time of Coffin’s execution, description and scenes that the enquiry of this Commission has proven mostly false.
The legend of Coffin’s non guiltiness and the miscarriage of justice which might have constituted his condemnation took root in a campaign, mute but real, for the abolishment of capital punishment.
A few months later, Mr. John Edward Belliveau, a newspaperman with the Toronto Daily Star, put together some of the articles he had written while covering Coffin’s trial, and published a book titled The Coffin Murder Case, a work of a fine literary and poetic style which did not contain direct and serious accusations against whomsoever in particular but raised very cleverly doubts as to the exactness of the facts laid in proof at Coffin’s trial, suggested, without affirming with strength however, certain facts which might not have been laid in proof and hinted that capital punishment might had been inflicted to an innocent man.
I shall discuss in a distinct chapter of this report Mr. Belliveau’s book to underline some important inaccuracies which might have had serious consequences on public opinion.
Two years later, Mr. Jacques Hébert who, like Mr. Belliveau and Maître Maloney, seem to have been long time supporters of the abolishment of capital punishment, published the first of two books on the Coffin affair, titled Coffin was Innocent; this work being in part inspired, on Mr. Hébert’s own admission, by Mr. Belliveau’s reports (if not by his book?) and by some other newspapermen of Toronto and Pennsylvania from whom Mr. Belliveau had drawn inspiration, reports which were found in what was described as the Toronto Star “Library”; the author (Mr. Hébert) who had also drawn his inspiration partly from information communicated to him by Maître Gravel, took as being his own a good number of affirmations contained in Mr. Belliveau’s book, adding information of his own and made the first violent charges which were already pretty violent.
The Coffin affair was exposed before the public who had not been intelligently, objectively and sufficiently informed on the reasons justifying the judicial decisions which had preceded the final condemnation and execution of Coffin.
In December 1958, a bomb exploded. An Indian known as Thompson, a Canadian citizen native of the St. Regis reservation located on the borders of the Province of Québec and the State of New York, was arrested in Miami on charges of thefts. We shall devote a chapter to the Thompson affair. He accused himself of the murder of the three American hunters perpetrated in the Gaspé bush in 1953. As one might have expected, the Canadian and United States press gave to that confession great publicity. Upon learning about this event, Mr. Hébert and Maître Gravel rushed, the first one on a plane flying to Miami, and the second one, on telephones connected to Miami. A few days later, Thompson unsaid his admissions, explained that he had done so only with the purpose of escaping American justice, and consented to be submitted to a lie detector test, and in circumstances remained obscure, obtained from an American magistrate his liberation.
After this revival of publicity, the Coffin affair remained quiet for a few years; but the curiosity of the public was however kept excited through a program organized and aired by the CBC on CLOSE-UP.
Until that moment, the attention had been retained in great part by the English language television, except for the first book of Mr. Jacques Hébert; time was approaching where French language television and the press would have their turn.
Likewise in Toronto, the publicity bordering on yellow journalism, given to the Coffin affair from 1953 to 1956 resulted in great part, according to a former newspaperman of the Toronto Star, Mr. MacLean, from the frantic competition between two Toronto newspapers, the Toronto Daily Star and the Toronto Evening Telegram, likewise in the Province of Québec, the revival of publicity given to the Coffin affair resulted, indirectly however, from the competition that took place for a few months between two Montreal dailies, La Presse and the Nouveau Journal partly through news and sensational reports.
It appears, from the testimony of Mr. Gérard Pelletier, editor of La Presse, and from Mr. Jean-Guy Lacroix who describes himself as being a freelance newspaperman; the latter was entrusted by his employers La Presse the task of making an inquiry on the activities of the Provincial Police for “special” reports. To this end, Mr. Lacroix thought it necessary to communicate with the former sergeant Doyon of the Provincial Police who, in the beginning of the summer of 1961 had been fired by the Provincial Police. At the time of the murder of the three American hunters, this police officer was in charge of the Gaspé police station. Officers of the Provincial Police came from Québec City, captains Alphonse Matte and Raoul Sirois, were called upon to help him in carrying out an enquiry on the circumstances of the disappearance of three American hunters. This put him out of countenance and humiliated him. As we shall see in a following chapter, Mr. Lacroix’s invitation appears to have been an unforeseen occasion for Mr. Doyon to manifest his rancour towards his former colleagues and Provincial Police superiors which was preying on his mind since his dismissal.
Messrs. Lacroix and Doyon thought that they could obtain from Mr. Jacques Hébert, author of Coffin was innocent, information and advise which might be useful to them. Through the editor of La Presse, they were put in contact with Mr. Hébert and they met him at the office of Mr. Pelletier, in Montréal.
Following this first meeting between Mr. Doyon and Mr. Lacroix, on the one hand, and Mr. Hébert, on the other, the latter started a new enquiry with the manifest purpose, if one may judge by the foreword of Mr. Hébert’s book published in December 1963 under the title I Accuse the Assassins of Coffin, to prove that Coffin was innocent in the manner Mr. Hébert had stated it in his first book, that his condemnation and execution had been a miscarriage of justice and these miscarriages of justice were imputable to the methods used by all officers of justice who had been involved in the preparation and exposition of the proof at Coffin’s trial, starting with the Premier of the time, the Solicitor General of the time and the Assistant Attorney General remained in function since then including the attorneys for the Crown who had acted on behalf of the Crown at the trial, one of Coffin’s attorney, and officers of the Provincial Police who had been in charge of the police enquiry and the preparation of the proof.
In 1963, Mr. Hébert wrote a new book which he launched on the market on the 4th of December 1963 under the title I Accuse the Assassins of Coffin.
It is hardly necessary to underline that a certain number of newspapers and newspapermen eager for news capable of sensational effects and more desirous to help destroy than to help construct, were happy to give Mr. Hébert’s book the greatest publicity possible.
Mr. Hébert’s book was for the least sensational enough with forthright and vitriolic accusations directed against a certain number of persons who had participated in the preparation and the exposition of the proof at Coffin’s trial.
Now, it occurred that when Mr. Hébert’s book was launched, the newspaper La Presse, in Montreal, had already, by virtue of an agreement concluded several months before, the right to reproduce in extenso and in priority, in the newspaper, Mr. Hébert’s book in all or in part, and that certain newspapermen, writers or Radio-Canada producers had obtained from Mr. Hébert, a few days before the marketing of the book, communication of the foul proof.
From the 4th December 1963, the same day Mr. Hébert’s book was launched, Radio-Canada was airing, on its program “Aujourd’hui”, a televised enquiry on certain persons mentioned in the book; a few days later, the newspaper La Presse, in one or two issues, published broad excerpts of the book and another television station, Télé-Métropole, joined the band with its own interviews.
It was no more a few thousand of readers but hundred of thousand, and may be millions of readers, listeners and television viewers that the accusations contained in Mr. Hébert’s book reached, in spite of late efforts from those responsible for the televised enquiry to correct, in the course of the last sitting of their enquiry, the harmful effects of the first two sittings when they realized that they had gone astray, that an enquiry of that sort was manifestly beyond their means and outside of their attributions and might have become a source of injustice.
Now, in the first pages of the book, in a warning to the readers, which contained the most vitriolic lines of the whole book, the author of I Accuse the Assassins of Coffin, wrote, among other things, what follows:
pp. 8 and 9:
“Unless we are a people without self-respect, such a miscarriage of justice shall shake up the whole country. This shall be the finishing blow for capital punishment, we shall amend the laws, we shall search for the three American hunters’ real assassins, and we shall unmask and punish those, conscious or not, of Coffin: politicians, civil servants, police officers or lawyers.
All of this shall not resuscitate the prospector, but shall restore a bit the confidence of citizens in a justice that the Duplessis government, its police and its counsels had degraded and that the actual government does not seem in a hurry to rehabilitate.
What I ask from the government of this province, I know, is not usual: this would be the first time, in Canada, that a miscarriage of justice would have caused the creation of a royal commission of enquiry and instigate, eventually, the holding of a new trial. But this has been done elsewhere in civilized countries and, in each case, by so doing the people’s respect for its tribunals was strengthened.
I venture to think that our governments shall not be intimidated by strong pressures that shall be exerted on them. A great number of individuals have reasons for such a new enquiry never to take place. They shall do everything to stop it, specially those who, after the Coffin affair, have gained power and respectability.
…
It would really be too unjust and too immoral for individuals who were dead set against Coffin with a rare ferocity, who are responsible for the death of an innocent may yet, I do not know through what blackmail, succeed in stifling this scandal and continue to walk head up amongst a population who claims justice.”
The publication of Mr. Hébert’s second book which contained, undoubtedly, affirmations much more brutal and accusations much more violent than the first one contained, would not have sufficed, in itself, to render necessary the holding of an enquiry; this book might have known the same fate that the first one had and about which Mr. Hébert wrote “that he had only succeeded in moving a few thousand or a few dozens of thousand of citizens whereas he had believed, that its sole publication would have sufficed for a scandal to break out.” This second book having received however, not only publicity but a circulation increased through considerable reproduction of its pages in newspapers and through a televised enquiry, it was to the population of the province that these brutal affirmations and violent accusations were thrown as food for the mind. Not only it became necessary for the authorities to make an enquiry on the alleged facts at the basis of the accusations advanced, but the authorities had the duty to institute such an enquiry; their silence would have been fatally interpreted, as acquiescing in the truth of those accusations, as escaping the obligation to discover the truth, for fear to divulge it to the public. Any other decision would have stricken “another” serious blow to the respect that justice and those who administer it must inspire to the public.
The sole fact that this enquiry was necessary has, in itself, constituted its usefulness.
I hope that the findings which have been revealed before this Commission, the conclusions which we must draw from and the suggestions that may arise from them will bring out still more its usefulness and that the present report shall constitute a convincing response to the question so often asked by those whose trade is having doubts about everything: “What will that give?”
L'AFFAIRE COFFIN: UNE SUPERCHERIE - LES MÉDIAS EN SONT RESPONSABLES
L’AFFAIRE COFFIN : UNE SUPERCHERIE – LES MÉDIAS EN SONT RESPONSABLES
Dans mon ouvrage L’affaire Coffin : une supercherie?, que j’ai publié chez Wilson & Lafleur, à Montréal, en novembre dernier, j’arrive à la conclusion que la cause Coffin est authentique, mais que l’affaire Coffin est une supercherie. Quels sont les auteurs de cette supercherie? Dans la PARTIE III de son rapport, l’honorable juge Roger Brossard identifie les responsables. Pour les sceptiques, je publierai plus tard des extraits de témoignages rendus devant la Commission Brossard qui confirment cette affirmation.
PARTIE III
NÉCESSITÉ ET UTILITÉ DE LA PRÉSENTE ENQUÊTE
On aurait pu croire qu’à la suite de ces procédures et démarches multiples devant les tribunaux du pays et auprès des autorités fédérales et des nombreux jugements et décisions des tribunaux du pays et du Gouvernement fédéral, l’affaire Coffin était classée.
Il n’en fut rien.
Dès le lendemain de l’exécution, 11 février, la première édition du journal, « The Toronto Daily Star » dont on ne peut certes dire qu’elle fut la plus propre et la plus digne de ses éditions, lançait en proie au public l’affidavit que Wilbert Coffin avait signé le 9 octobre 1955 pour appuyer les démarches de ses procureurs auprès du cabinet fédéral, publiait une transcription d’un écrit intitulé « Last Will and Testament » de Wilbert Coffin, reproduisait, avec encadrement de la photo de Coffin, un document daté du 9 février 1956 intitulé « Cédule « A » et portant la signature de Wilbert Coffin, et faisait la description, avec accompagnement généreux de photos, des scènes qui se seraient déroulées devant la prison de Bordeaux au moment de l’exécution de Coffin, description et scènes que l’enquête devant cette Commission a révélées en majeure partie fausses.
La légende de la non-culpabilité de Coffin et de l’erreur judiciaire qu’aurait constituée sa condamnation prenait racine dans les cadres d’une campagne sourde, mais réelle pour l’abolition de la peine de mort.
Quelques mois plus tard, M. John Edward Belliveau, journaliste au service du Toronto Daily Star, réunissait un certain nombre de ses reportages du temps du procès pour en tirer la matière d’un volume qu’il publiait sous le titre de « The Coffin Murder Case », ouvrage d’une belle tenue littéraire, d’un style souvent poétique qui ne comportait pas d’accusations directes et sérieuses contre qui que ce soit en particulier, mais soulevait fort habilement des doutes sur l’exactitude des faits mis en preuve au cours du procès de Coffin, suggérait, sans toutefois les affirmer avec force, certains faits qui n’auraient pas été mis en preuve et laissait entendre que la peine de mort avait peut-être été infligée à un innocent.
Je traiterai, dans un chapitre distinct, de ce volume de M. Belliveau pour souligner certaines inexactitudes importantes et susceptibles d’avoir eu des conséquences graves sur l’opinion publique.
Deux ans plus tard, M. Jacques Hébert qui, à l’instar de M. Belliveau et Me Maloney, paraît avoir été depuis longtemps un partisan de l’abolition de la peine capitale publiait le premier de deux ouvrages sur l’affaire Coffin, intitulé « Coffin était innocent » ; cet ouvrage était en partie inspiré, de l’aveu même de M. Hébert, par les reportages de M. Belliveau (sinon par son volume ?) et de certains autres journalistes de Toronto et de Pennsylvanie dont d’ailleurs M. Belliveau s’était lui-même inspiré, reportages qui se trouvaient dans ce que l’on a décrit comme la “bibliothèque» du Toronto Star ; l’auteur qui s’était aussi inspiré en partie de renseignements communiqués par Me Gravel, reprenait pour son compte un bon nombre des affirmations contenues dans le livre de M. Belliveau, y ajoutait des informations de son cru et lançait de premières accusations déjà assez violentes.
L’affaire Coffin demeurait donc devant le public sans que celui-ci eût été intelligemment, objectivement et suffisamment renseigné sur les motifs des décisions judiciaires qui avaient précédé la condamnation finale et l’exécution de Coffin.
En décembre 1958, une bombe éclatait. Un indien du nom de Thompson, citoyen canadien, originaire de la réserve de St-Régis située sur les confins de la province de Québec et de l’État de New York, était arrêté à Miami pour de présumés vols qu’il y aurait commis. Dans les circonstances et pour les fins que nous étudierons dans un chapitre réservé spécialement à l’affaire Thompson, celui-ci s’accusait du meurtre des trois chasseurs américains perpétré dans les bois de la Gaspésie en 1953. Comme bien l’on pense, la presse du Canada et des États-Unis donna à ces aveux une très grande publicité. En apprenant cette nouvelle, M. Hébert et Me Gravel se précipitaient, le premier, dans un avion à destination de Miami, et le second, sur des téléphones reliés à Miami. Quelques jours plus tard, Thompson rétractait ses aveux, expliquait qu’il les avait faits uniquement dans le but d’échapper à la justice américaine, consentait à un test par détecteur de mensonges et, dans des circonstances demeurées obscures, obtenait d’un magistrat américain sa libération.
Après ce regain de publicité, l’affaire Coffin demeura pendant quelques années sous le boisseau ; mais la curiosité du public était cependant tenue en éveil grâce à un programme organisé et mis en ondes par les soins des réalisateurs d’une émission du réseau anglais de Radio-Canada intitulée « Close-Up »
Jusqu’à ce moment, la vedette avait appartenu en grande partie à la presse et à la télévision de langue anglaise, à l’exception du premier volume de M. Jacques Hébert ; le temps approchait où la presse et la télévision d’expression française la prendraient à leur tour.
De même qu’à Toronto, la publicité, frisant le jaunisme , donnée à l’affaire Coffin de 1953 à 1956 résultait en grande partie, aux dires d’un ancien journaliste du Toronto Star, M. MacLean, de la concurrence effrénée que se livraient alors deux journaux de Toronto, le Toronto Daily Star et le Toronto Evening Telegram, de même dans la province de Québec, le regain de publicité donnée à l’affaire Coffin résulta-t-il, indirectement toutefois, de la concurrence que se livrèrent pendant quelques mois deux quotidiens de Montréal, « La Presse » et le « Nouveau Journal » en partie par le truchement de nouvelles et reportages sensationnels.
Il appert, d’après le témoignage de M. Gérard Pelletier, rédacteur en chef de La Presse, et de M. Jean-Guy Lacroix qui se décrit comme journaliste à la pige, que ce dernier se vit confier par ses employeurs de la La Presse une enquête sur les activités de la Sûreté Provinciale aux fins de reportages « spéciaux ». À ces fins, M. Lacroix crut devoir se mettre en communication avec l’ancien sergent Doyon de la Sûreté Provinciale, qui, au début de l’été de 1961 avait été congédié par la Sûreté. À l’époque du meurtre des trois chasseurs américains, cet officier de police avait été en charge du poste de Gaspé et s’était vu adjoindre, aux fins de l’enquête policière sur les circonstances de la disparition des trois chasseurs américains, des officiers de la Sûreté venus de la ville de Québec, les capitaines Alphonse Matte et Raoul Sirois, ce qui l’avait fortement décontenancé et humilié. Comme nous le verrons dans un chapitre suivant, l’invitation de M. Lacroix paraît avoir été une occasion imprévue pour M. Doyon de laisser s’extérioriser la rancœur contre ses anciens collègues et supérieurs de la Sûreté qui le rongeait depuis son congédiement.
MM. Lacroix et Doyon crurent qu’ils pourraient obtenir de M. Jacques Hébert, auteur du volume ‘Coffin était innocent», des renseignements et des conseils qui pourraient leur être utiles. C’est par l’entremise du rédacteur en chef de La Presse, qu’ils furent mis en communication avec M. Hébert et qu’ils le rencontrèrent au bureau de M. Pelletier, à Montréal.
À la suite de cette première entrevue entre M. Doyon et M. Lacroix, d’une part, et M. Hébert, d’autre part, ce dernier entreprit une nouvelle enquête dont les objets manifestes, si l’on en juge par la préface du volume qu’il a publié en décembre 1963 et qu’il a intitulé « J’accuse les assassins de Coffin », étaient de prouver que Coffin était innocent suivant que M. Hébert l’avait déclaré dans son premier volume, que sa condamnation et son exécution avaient été des erreurs judiciaires et que ces erreurs judiciaires étaient imputables aux méthodes employées par tous les officiers de justice qui avaient pu être mêlées de près ou de loin à la préparation et à l’exposé de la preuve lors du procès Coffin, depuis le Premier Ministre du temps, le Solliciteur Général du temps et l’Assistant-Procureur Général demeuré depuis lors en fonctions jusqu’aux procureurs de la Couronne qui avaient agi pour la poursuite lors du procès, l’un des procureurs de Coffin, et les officiers de la Sûreté qui avaient été chargés de l’enquête policière et de la préparation de la preuve.
En 1963, M, Hébert procédait à la rédaction d’un nouveau volume qu’il lançait sur le marché le 4 décembre 1963 sous le titre « J’accuse les assassins de Coffin ».
Il est à peine nécessaire de souligner qu’un certain nombre de journaux et journalistes avides de nouvelles susceptibles de faire sensation et plus désireux d’aider à détruire que d’aider à construire furent heureux de donner au volume de M. Hébert la plus grande publicité possible.
Le volume de M. Hébert était pour le moins d’un caractère assez sensationnel par les accusations directes et vitrioliques qu’il dirigeait contre un certain nombre de personnages qui avaient participé à la préparation et à l’exposé de la preuve lors du procès de Coffin.
Or, il se trouva qu’au moment où le volume de M. Hébert fut lancé, le journal La Presse, de Montréal, possédait déjà, en vertu d’une entente conclue plusieurs mois auparavant, le droit de reproduire in extenso et en priorité, dans le journal, le volume de M. Hébert en tout ou en partie, et que certains journalistes, écrivains ou réalisateurs de Radio-Canada avaient réussi à obtenir de M. Hébert, quelques jours avant la mise du volume sur le marché, communications des épreuves du volume.
Dès le 4 décembre 1963, le jour même du lancement du volume de M. Hébert, Radio-Canada mettait sur les ondes, au programme « Aujourd’hui », une enquête télévisée après d’un certain nombre de personnes mentionnées dans le volume ; quelques jours plus tard, le journal « La Presse », dans deux ou trois numéros, publiait de larges extraits du volume et un autre poste de télévision, Télé-Métropole, y allait, lui aussi de ses propres entrevues.
Ce n’était plus quelques milliers de lecteurs, mais des centaines de milliers, et peut-être des millions de lecteurs, auditeurs et téléspectateurs que les accusations contenues dans l’ouvrage de M. Hébert rejoignaient, malgré les efforts tardifs des responsables de l’enquête télévisée pour corriger, au cours de la dernière séance de leur enquête, les effets nocifs de deux premières séances lorsqu’ils réalisèrent qu’ils s’étaient peut-être fourvoyés, qu’une enquête de ce genre était manifestement au-dessus de leurs moyens et en dehors de leurs attributions et risquait d’être une source d’injustice.
Or, aux premières pages du livre, dans un avertissement aux lecteurs, qui contenait les lignes les plus vitrioliques de tout l’ouvrage, l’auteur de « J’accuse les assassins de Coffin » écrivait, entre autres choses, ce qui suit :
Pp. 8 et 9 :
« À moins que nous ne soyons un peuple sans fierté, une pareille erreur judiciaire secouera le pays tout entier. Ce sera le coup de grâce à la peine capitale, on amendera des lois, on recherchera les véritables assassins des trois chasseurs américains, on démasquera et on punira ceux, conscients ou non, de Coffin : politiciens, fonctionnaires, policiers ou avocats.
Tout cela ne ressuscitera pas le prospecteur, mais ranimera un peu la confiance des citoyens dans une justice que le gouvernement Duplessis, sa police et ses procureurs avaient complètement avilie et que le régime actuel ne semble pas très pressé de réhabiliter.
Ce que je demande au gouvernement de la province, je le sais, n’est pas usuel : ce serait la première fois, au Canada, qu’une erreur judiciaire aurait amené la formation d’une commission royale d’enquête et provoquée éventuellement, un nouveau procès. Mais cela s’est fait ailleurs en pays civilisé et, dans chaque cas, le respect du peuple pour ses tribunaux s’en est trouvé raffermi.
J’ose croire que nos gouvernants ne se laisseront pas intimider par les pressions très fortes qui s’exerceront contre eux. Un grand nombre d’individus ont intérêt à ce qu’une nouvelle enquête n’ait jamais lieu. Ils feront tout pour l’empêcher, surtout ceux qui, après l,affaire Coffin, ont acquis puissance et respectabilité.
…
Il serait vraiment trop injuste et trop immoral que les individus qui se sont acharnés contre Coffin avec une rare férocité, qui sont responsables de la mort d’un innocent puissent encore, par je ne sais quel chantage, réussir à étouffer ce scandale et continuer à se promener la tête haute au milieu d’une population qui réclame justice. »
La publication du deuxième livre de M. Hébert qui contenait, assurément, des affirmations beaucoup plus brutales et des accusations beaucoup plus violentes que n’en avait contenues le premier, n’aurait peut-être pas suffi, par elle-même, à rendre nécessaire la tenue d’une enquête; cet ouvrage aurait pu avoir le même sort que le premier dont M. Hébert écrivait « qu’il n’avait réussi qu’à émouvoir quelques milliers ou quelques dizaines de milliers de citoyens alors qu’il avait cru, lui, que sa seule publication aurait suffi à faire éclater le scandale. »
Ce second livre ayant cependant reçu, non seulement une publicité mais une dissémination centuplée par le truchement de reproduction considérable de ses pages dans les journaux et par le truchement d'une enquête à la télévision, c'est à toute la population de la province que ces affirmations trutales et ces accusations violentes étaient jetées en pâture. Non seulement devenait-il nécessaire pour les autorités de faire enquête sur les faits allégués comme fondement des accusations ainsi lancées, mais les autorités avaient le devoir d'ordonner une telle enquête; leur silence aurait été fatalement interprétée, soit comme un acquiescement à la vérité des accusations, soit comme une dérobade devant l'obligation de découvrir la vérité, soit comme une crainte de la découvrir au public. Toute autre décision eut porté un "autre " coup grave au respect que la justice et ceux qui l'exercent doivent inspirer au public.
Le seul fait que cette enquête était nécessaiare en a, par le fait même, constitué l'utilité.
J'espère que la constatation des faits qui ont été révélés devant cette Commission, les conclusions qu'il faut en tirer et les suggestions qui peuvent en découler en feront davantage ressortir l'utilité et que le présent rapport constituera une réponse convaincante à la question si souvent posée par ceux qui font métier de douter de tout: "Qu'est-ce que cela va donner?"
Dans mon ouvrage L’affaire Coffin : une supercherie?, que j’ai publié chez Wilson & Lafleur, à Montréal, en novembre dernier, j’arrive à la conclusion que la cause Coffin est authentique, mais que l’affaire Coffin est une supercherie. Quels sont les auteurs de cette supercherie? Dans la PARTIE III de son rapport, l’honorable juge Roger Brossard identifie les responsables. Pour les sceptiques, je publierai plus tard des extraits de témoignages rendus devant la Commission Brossard qui confirment cette affirmation.
PARTIE III
NÉCESSITÉ ET UTILITÉ DE LA PRÉSENTE ENQUÊTE
On aurait pu croire qu’à la suite de ces procédures et démarches multiples devant les tribunaux du pays et auprès des autorités fédérales et des nombreux jugements et décisions des tribunaux du pays et du Gouvernement fédéral, l’affaire Coffin était classée.
Il n’en fut rien.
Dès le lendemain de l’exécution, 11 février, la première édition du journal, « The Toronto Daily Star » dont on ne peut certes dire qu’elle fut la plus propre et la plus digne de ses éditions, lançait en proie au public l’affidavit que Wilbert Coffin avait signé le 9 octobre 1955 pour appuyer les démarches de ses procureurs auprès du cabinet fédéral, publiait une transcription d’un écrit intitulé « Last Will and Testament » de Wilbert Coffin, reproduisait, avec encadrement de la photo de Coffin, un document daté du 9 février 1956 intitulé « Cédule « A » et portant la signature de Wilbert Coffin, et faisait la description, avec accompagnement généreux de photos, des scènes qui se seraient déroulées devant la prison de Bordeaux au moment de l’exécution de Coffin, description et scènes que l’enquête devant cette Commission a révélées en majeure partie fausses.
La légende de la non-culpabilité de Coffin et de l’erreur judiciaire qu’aurait constituée sa condamnation prenait racine dans les cadres d’une campagne sourde, mais réelle pour l’abolition de la peine de mort.
Quelques mois plus tard, M. John Edward Belliveau, journaliste au service du Toronto Daily Star, réunissait un certain nombre de ses reportages du temps du procès pour en tirer la matière d’un volume qu’il publiait sous le titre de « The Coffin Murder Case », ouvrage d’une belle tenue littéraire, d’un style souvent poétique qui ne comportait pas d’accusations directes et sérieuses contre qui que ce soit en particulier, mais soulevait fort habilement des doutes sur l’exactitude des faits mis en preuve au cours du procès de Coffin, suggérait, sans toutefois les affirmer avec force, certains faits qui n’auraient pas été mis en preuve et laissait entendre que la peine de mort avait peut-être été infligée à un innocent.
Je traiterai, dans un chapitre distinct, de ce volume de M. Belliveau pour souligner certaines inexactitudes importantes et susceptibles d’avoir eu des conséquences graves sur l’opinion publique.
Deux ans plus tard, M. Jacques Hébert qui, à l’instar de M. Belliveau et Me Maloney, paraît avoir été depuis longtemps un partisan de l’abolition de la peine capitale publiait le premier de deux ouvrages sur l’affaire Coffin, intitulé « Coffin était innocent » ; cet ouvrage était en partie inspiré, de l’aveu même de M. Hébert, par les reportages de M. Belliveau (sinon par son volume ?) et de certains autres journalistes de Toronto et de Pennsylvanie dont d’ailleurs M. Belliveau s’était lui-même inspiré, reportages qui se trouvaient dans ce que l’on a décrit comme la “bibliothèque» du Toronto Star ; l’auteur qui s’était aussi inspiré en partie de renseignements communiqués par Me Gravel, reprenait pour son compte un bon nombre des affirmations contenues dans le livre de M. Belliveau, y ajoutait des informations de son cru et lançait de premières accusations déjà assez violentes.
L’affaire Coffin demeurait donc devant le public sans que celui-ci eût été intelligemment, objectivement et suffisamment renseigné sur les motifs des décisions judiciaires qui avaient précédé la condamnation finale et l’exécution de Coffin.
En décembre 1958, une bombe éclatait. Un indien du nom de Thompson, citoyen canadien, originaire de la réserve de St-Régis située sur les confins de la province de Québec et de l’État de New York, était arrêté à Miami pour de présumés vols qu’il y aurait commis. Dans les circonstances et pour les fins que nous étudierons dans un chapitre réservé spécialement à l’affaire Thompson, celui-ci s’accusait du meurtre des trois chasseurs américains perpétré dans les bois de la Gaspésie en 1953. Comme bien l’on pense, la presse du Canada et des États-Unis donna à ces aveux une très grande publicité. En apprenant cette nouvelle, M. Hébert et Me Gravel se précipitaient, le premier, dans un avion à destination de Miami, et le second, sur des téléphones reliés à Miami. Quelques jours plus tard, Thompson rétractait ses aveux, expliquait qu’il les avait faits uniquement dans le but d’échapper à la justice américaine, consentait à un test par détecteur de mensonges et, dans des circonstances demeurées obscures, obtenait d’un magistrat américain sa libération.
Après ce regain de publicité, l’affaire Coffin demeura pendant quelques années sous le boisseau ; mais la curiosité du public était cependant tenue en éveil grâce à un programme organisé et mis en ondes par les soins des réalisateurs d’une émission du réseau anglais de Radio-Canada intitulée « Close-Up »
Jusqu’à ce moment, la vedette avait appartenu en grande partie à la presse et à la télévision de langue anglaise, à l’exception du premier volume de M. Jacques Hébert ; le temps approchait où la presse et la télévision d’expression française la prendraient à leur tour.
De même qu’à Toronto, la publicité, frisant le jaunisme , donnée à l’affaire Coffin de 1953 à 1956 résultait en grande partie, aux dires d’un ancien journaliste du Toronto Star, M. MacLean, de la concurrence effrénée que se livraient alors deux journaux de Toronto, le Toronto Daily Star et le Toronto Evening Telegram, de même dans la province de Québec, le regain de publicité donnée à l’affaire Coffin résulta-t-il, indirectement toutefois, de la concurrence que se livrèrent pendant quelques mois deux quotidiens de Montréal, « La Presse » et le « Nouveau Journal » en partie par le truchement de nouvelles et reportages sensationnels.
Il appert, d’après le témoignage de M. Gérard Pelletier, rédacteur en chef de La Presse, et de M. Jean-Guy Lacroix qui se décrit comme journaliste à la pige, que ce dernier se vit confier par ses employeurs de la La Presse une enquête sur les activités de la Sûreté Provinciale aux fins de reportages « spéciaux ». À ces fins, M. Lacroix crut devoir se mettre en communication avec l’ancien sergent Doyon de la Sûreté Provinciale, qui, au début de l’été de 1961 avait été congédié par la Sûreté. À l’époque du meurtre des trois chasseurs américains, cet officier de police avait été en charge du poste de Gaspé et s’était vu adjoindre, aux fins de l’enquête policière sur les circonstances de la disparition des trois chasseurs américains, des officiers de la Sûreté venus de la ville de Québec, les capitaines Alphonse Matte et Raoul Sirois, ce qui l’avait fortement décontenancé et humilié. Comme nous le verrons dans un chapitre suivant, l’invitation de M. Lacroix paraît avoir été une occasion imprévue pour M. Doyon de laisser s’extérioriser la rancœur contre ses anciens collègues et supérieurs de la Sûreté qui le rongeait depuis son congédiement.
MM. Lacroix et Doyon crurent qu’ils pourraient obtenir de M. Jacques Hébert, auteur du volume ‘Coffin était innocent», des renseignements et des conseils qui pourraient leur être utiles. C’est par l’entremise du rédacteur en chef de La Presse, qu’ils furent mis en communication avec M. Hébert et qu’ils le rencontrèrent au bureau de M. Pelletier, à Montréal.
À la suite de cette première entrevue entre M. Doyon et M. Lacroix, d’une part, et M. Hébert, d’autre part, ce dernier entreprit une nouvelle enquête dont les objets manifestes, si l’on en juge par la préface du volume qu’il a publié en décembre 1963 et qu’il a intitulé « J’accuse les assassins de Coffin », étaient de prouver que Coffin était innocent suivant que M. Hébert l’avait déclaré dans son premier volume, que sa condamnation et son exécution avaient été des erreurs judiciaires et que ces erreurs judiciaires étaient imputables aux méthodes employées par tous les officiers de justice qui avaient pu être mêlées de près ou de loin à la préparation et à l’exposé de la preuve lors du procès Coffin, depuis le Premier Ministre du temps, le Solliciteur Général du temps et l’Assistant-Procureur Général demeuré depuis lors en fonctions jusqu’aux procureurs de la Couronne qui avaient agi pour la poursuite lors du procès, l’un des procureurs de Coffin, et les officiers de la Sûreté qui avaient été chargés de l’enquête policière et de la préparation de la preuve.
En 1963, M, Hébert procédait à la rédaction d’un nouveau volume qu’il lançait sur le marché le 4 décembre 1963 sous le titre « J’accuse les assassins de Coffin ».
Il est à peine nécessaire de souligner qu’un certain nombre de journaux et journalistes avides de nouvelles susceptibles de faire sensation et plus désireux d’aider à détruire que d’aider à construire furent heureux de donner au volume de M. Hébert la plus grande publicité possible.
Le volume de M. Hébert était pour le moins d’un caractère assez sensationnel par les accusations directes et vitrioliques qu’il dirigeait contre un certain nombre de personnages qui avaient participé à la préparation et à l’exposé de la preuve lors du procès de Coffin.
Or, il se trouva qu’au moment où le volume de M. Hébert fut lancé, le journal La Presse, de Montréal, possédait déjà, en vertu d’une entente conclue plusieurs mois auparavant, le droit de reproduire in extenso et en priorité, dans le journal, le volume de M. Hébert en tout ou en partie, et que certains journalistes, écrivains ou réalisateurs de Radio-Canada avaient réussi à obtenir de M. Hébert, quelques jours avant la mise du volume sur le marché, communications des épreuves du volume.
Dès le 4 décembre 1963, le jour même du lancement du volume de M. Hébert, Radio-Canada mettait sur les ondes, au programme « Aujourd’hui », une enquête télévisée après d’un certain nombre de personnes mentionnées dans le volume ; quelques jours plus tard, le journal « La Presse », dans deux ou trois numéros, publiait de larges extraits du volume et un autre poste de télévision, Télé-Métropole, y allait, lui aussi de ses propres entrevues.
Ce n’était plus quelques milliers de lecteurs, mais des centaines de milliers, et peut-être des millions de lecteurs, auditeurs et téléspectateurs que les accusations contenues dans l’ouvrage de M. Hébert rejoignaient, malgré les efforts tardifs des responsables de l’enquête télévisée pour corriger, au cours de la dernière séance de leur enquête, les effets nocifs de deux premières séances lorsqu’ils réalisèrent qu’ils s’étaient peut-être fourvoyés, qu’une enquête de ce genre était manifestement au-dessus de leurs moyens et en dehors de leurs attributions et risquait d’être une source d’injustice.
Or, aux premières pages du livre, dans un avertissement aux lecteurs, qui contenait les lignes les plus vitrioliques de tout l’ouvrage, l’auteur de « J’accuse les assassins de Coffin » écrivait, entre autres choses, ce qui suit :
Pp. 8 et 9 :
« À moins que nous ne soyons un peuple sans fierté, une pareille erreur judiciaire secouera le pays tout entier. Ce sera le coup de grâce à la peine capitale, on amendera des lois, on recherchera les véritables assassins des trois chasseurs américains, on démasquera et on punira ceux, conscients ou non, de Coffin : politiciens, fonctionnaires, policiers ou avocats.
Tout cela ne ressuscitera pas le prospecteur, mais ranimera un peu la confiance des citoyens dans une justice que le gouvernement Duplessis, sa police et ses procureurs avaient complètement avilie et que le régime actuel ne semble pas très pressé de réhabiliter.
Ce que je demande au gouvernement de la province, je le sais, n’est pas usuel : ce serait la première fois, au Canada, qu’une erreur judiciaire aurait amené la formation d’une commission royale d’enquête et provoquée éventuellement, un nouveau procès. Mais cela s’est fait ailleurs en pays civilisé et, dans chaque cas, le respect du peuple pour ses tribunaux s’en est trouvé raffermi.
J’ose croire que nos gouvernants ne se laisseront pas intimider par les pressions très fortes qui s’exerceront contre eux. Un grand nombre d’individus ont intérêt à ce qu’une nouvelle enquête n’ait jamais lieu. Ils feront tout pour l’empêcher, surtout ceux qui, après l,affaire Coffin, ont acquis puissance et respectabilité.
…
Il serait vraiment trop injuste et trop immoral que les individus qui se sont acharnés contre Coffin avec une rare férocité, qui sont responsables de la mort d’un innocent puissent encore, par je ne sais quel chantage, réussir à étouffer ce scandale et continuer à se promener la tête haute au milieu d’une population qui réclame justice. »
La publication du deuxième livre de M. Hébert qui contenait, assurément, des affirmations beaucoup plus brutales et des accusations beaucoup plus violentes que n’en avait contenues le premier, n’aurait peut-être pas suffi, par elle-même, à rendre nécessaire la tenue d’une enquête; cet ouvrage aurait pu avoir le même sort que le premier dont M. Hébert écrivait « qu’il n’avait réussi qu’à émouvoir quelques milliers ou quelques dizaines de milliers de citoyens alors qu’il avait cru, lui, que sa seule publication aurait suffi à faire éclater le scandale. »
Ce second livre ayant cependant reçu, non seulement une publicité mais une dissémination centuplée par le truchement de reproduction considérable de ses pages dans les journaux et par le truchement d'une enquête à la télévision, c'est à toute la population de la province que ces affirmations trutales et ces accusations violentes étaient jetées en pâture. Non seulement devenait-il nécessaire pour les autorités de faire enquête sur les faits allégués comme fondement des accusations ainsi lancées, mais les autorités avaient le devoir d'ordonner une telle enquête; leur silence aurait été fatalement interprétée, soit comme un acquiescement à la vérité des accusations, soit comme une dérobade devant l'obligation de découvrir la vérité, soit comme une crainte de la découvrir au public. Toute autre décision eut porté un "autre " coup grave au respect que la justice et ceux qui l'exercent doivent inspirer au public.
Le seul fait que cette enquête était nécessaiare en a, par le fait même, constitué l'utilité.
J'espère que la constatation des faits qui ont été révélés devant cette Commission, les conclusions qu'il faut en tirer et les suggestions qui peuvent en découler en feront davantage ressortir l'utilité et que le présent rapport constituera une réponse convaincante à la question si souvent posée par ceux qui font métier de douter de tout: "Qu'est-ce que cela va donner?"
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