16 novembre 2009

POURQUOI LES AVOCATS DE COFFIN N'ONT-ILS PAS PRÉSENTÉ DE DÉFENSE?

La déclaration statutaire de Coffin's
Statutory Declaration









La valise du jeune Claar
retrouvée chez la
maîtresse de Coffin
Young Claar's valise found
at Marion Petrie's appartment
Le couteau à usages multiples

The knife that the yound Lindsey
supposedly gave Coffin





L'avocat Gravel

La camionnette que Bill Baker
a prêtée à Coffin
The pick-up truck that Bill Baker
lent to Coffin



POURQUOI LES AVOCATS DE COFFIN N’ONT-ILS PAS PRÉSENTÉ DE DÉFENSE ?

EXTRAIT DU RAPPORT DE LA COMMISSION BROSSARD
PARTIE IV
LA PREUVE DÉLAISSÉE, IGNORÉE OU…ABSENTE
Chapitre 2 : Pourquoi la défense s’est tue
On se souvient que l’honorable juge Edouard Rinfret de la Cour d’Appel avait mentionné que l’un des faits que les jurés de Percé avaient pu et étaient en droit de retenir avait été celui du silence de Coffin et de l’absence, dès lors, d’explications de sa part sur les faits incriminants prouvés par la Couronne.
Ainsi que nous l’avons vu précédemment, Coffin, réalisant, par lui-même ou par ses avocats, la terrible importance de cette constatation et de cette opinion du savant juge, eut recours, comme fondement de son droit douteux de faire, sous serment, mais hors de Cour, les allégations de son affidavit du 9 octobre 1955, au moyen que « bien que ce fut son désir de témoigner à sa propre défense, il avait été déconseillé de le faire par l’un de ses procureurs ».
Impressionné sans doute par l’opinion de l’honorable juge Rinfret qui comportait l’affirmation d’un principe de droit, mais n’adressait aucun reproche aux avocats de Wilbert Coffin et ne commentait pas leur décision, M. John Edward Belliveau (il n’était pas avocat, mais avait suivi le procès de Coffin) s’inspirant aussi, sans doute, des allégations extrajudiciaires de l’affidavit de Coffin du 9 octobre 1955 et de certains documents produits au ministère de la Justice, exprima sa surprise de la décision des défenseurs de Coffin de ne l’avoir pas fait entendre au procès, et ce, en des termes susceptibles de faire naître des doutes quant à la sagesse de cette décision.
De son côté, M. Hébert (il n’était pas avocat et n’avait ni assisté au procès ni lu la preuve offerte au jury) écrivit, tant dans « Coffin était innocent » que dans « J’accuse les assassins de Coffin », les lignes les plus brutales, les plus injurieuses et les plus dures sur le compte de Me Maher ; il l’accusa d’incompétence, d’avoir « commis tellement d’erreurs graves qu’il y a lieu de croire qu’il n’était pas en pleine possession de ses facultés », de n’avoir pas eu « la conduite d’un homme entre les mains duquel repose la vie d’un homme », d’avoir causé un tort irréparable à Coffin « en l’empêchant de témoigner et d’expliquer ce qui s’était passé en ses termes à ses compatriotes gaspésiens qui formaient le jury », en l’accusant « d’avoir bluffé pendant tout le temps du procès », d’une part, et, d’autre part, en donnant à entendre que Coffin avait été forcé au silence par Me Maher… »alors que Coffin suppliait son avocat de le laisser parler ».
Or, voyons ce que Me Maher et Doiron, deux des trois défenseurs de Coffin eurent à dire à ce sujet lorsqu’ils témoignèrent devant cette Commission et étudions le témoignage de Me Gravel sur le même sujet.
Je ne saurais mieux expliquer la conduite de Me Maher qu’en citant, in extenso, les explications qu’il en a lui-même donné devant cette Commission.
Après avoir dit pourquoi un certain nombre de témoins qu’il avait fait assigner au Nouveau-Brunswick ne furent pas entendus, comme nous le verrons ci-après lorsque nous traiterons de l’affaire de la jeep Arnold, après avoir rappelé que « quand on fait une défense la Couronne peut toujours faire une contre-preuve au criminel. », après avoir souligné qu’il lui avait fallu tenir compte a) de la déclaration statutaire de Wilbert Coffin faite à M. Van Houtte le 6 août 1953, b) que cette déclaration produite lors de l’enquête préliminaire ne le fut pas devant le jury à Percé, et que c : comme il s’agissait d’une déclaration qui n’était pas incriminante en soi, elle pouvait servir pour contredire Coffin s’il témoignait, après avoir également rappelé « que toute la preuve de la Couronne au procès avait constitué en grande partie un démenti de différents faits allégués par Coffin dans cette déclaration statutaire », Me Maher donna les explications suivantes de la décision de ne pas faire entendre de témoins :
T.pages 9300 à 9310 :
« Et puis évidemment avec mon client, je ne veux pas rapporter ce qui s’est dit entre moi et mon client, mais mon client était au courant de A à Z de tout ce que je faisais, la famille Coffin, monsieur Albert Coffin et puis Donald, et que je ne voulais pas que ça sorte trop vite, le fait que je n’entendrais pas de témoins, quand la décision a été prise vers la fin du procès, parce que toutes les possibilités de défense ont été discutées et tenues en suspens jusqu’à la fin, et puis moi j’ai appris de Me Miquelon, il voulait déclarer sa preuve close le samedi, le vingt-neuf (29) ou le trente (30), je vais regarder, je pense que c’est le trente (30) juillet, samedi, et puis moi j’ai demandé, j’ai dit : « je suis mal pris avec mes témoins, les dates, tout ça, j’ai demandé de tenir ça en suspens. Alors, il n’a pas déclaré sa preuve close le samedi, mais on le savait, comment que je dirais ça… voyez-vous, samedi c’était le trente et un (31) juillet, et puis là le trente et un (31) juillet je savais que la Couronne avait fini, et puis c’est là que j’ai eu une conférence avec Me Gravel et puis Me Dorion, et c’est ce samedi-là que s’est décidé qu’on n’offrirait pas de défense.

Maintenant, c’est là qu’on a eu une discussion, une partie de la discussion a été sur ça, c’était de savoir la formule à adopter pour dire que l’on n’offrait pas de défense, parce que dans une cause aussi importante que cela, que d’une accusation meurtre, se lever et puis de dire : « on n’a pas de témoins à offrir, pas de défense, ç’a l’air encore plus bête que de dire : « the defense rests », bien c’était une expression consacrée et éprouvée par l’expérience d’éminents avocats anglais, mais je voulais dire tout simplement « the defense rests », ça ne voulait pas dire que l’on n’avait pas de défense à offrir, ça voulait que l’on calculait que la Couronne n’avait pas prouvé la cause hors de tout doute raisonnable, et que là on n’était pas obligé de faire une défense.

Et puis, un des arguments principaux, c’est que Me Gravel me disait, et qu’en se basant sur la cause de Morabito vs The King or the Queen, The Morabito, que le degré de preuve requis, que le degré ou le poids de preuve requis n’avait pas été atteint par la Couronne.

« D’ailleurs, je crois que la décision est bonne, je reprendrais la même décision dans les mêmes circonstances, et si la décision basée sur le fait que la Couronne n’avait pas prouvé sa cause hors de tout doute raisonnable n’était pas bonne, comment ça se fait qu’on fait une commission royale, et puis comment ça se fait que pendant onze ans de temps tout le monde en a discuté, s’il n’y avait pas de doute? Je le réitère que notre décision était bonne, elle a été prise à trois, à quatre, tous ceux qui étaient intéressés, d’abord, le client, ensuite les avocats, on était parfaitement d’accord, en tenant compte de toutes les circonstances de la cause, en tenant compte de ce que la Couronne pouvait faire si on mettait Wilbert Coffin dans la boîte, et puis en tenant compte de la qualité de la preuve qui avait été offert par la Couronne, ou du poids de la preuve qui avait été offerte par la Couronne durant le procès.

Et puis, à part de ça que les faits disculpatoires que Wilbert Coffin aurait pu relater sous serment dans la boîte avaient été relatés par des témoins, je peux vous donner les noms, des faits disculpatoires ou exculpatoires qu’on pouvait établir par Wilbert Coffin, avaient été établis en transquestion par le témoin de la Couronne, et quand je parle de témoin de la Couronne, il y avait sa propre sœur, il y avait Bill Baker, il y avait …. Un instant, s’il vous plaît, alors la seule chose qu’on faisait en mettant Wilbert Coffin dans la boîte, on le livrait à la Couronne, on le livrait à la transquestion de Me Noël Dorion et de Me Paul Miquelon et de Me Blanchard, et toute la Police provinciale où tout le quartier général de la Police provinciale était là avec une enquête des plus complète, on guettait tout, qui aurait pu contrôler n’importe quoi à une minute d’avis, voyons donc, si on l’avait mis dans la boîte, monsieur, il n’y aurait pas eu d’enquête royale, d’après moi.

Q. Alors, vous venez justement de toucher, monsieur Maher, au point auquel j’arrivais, savoir s’il y avait divergence ou non d’opinions ?
R. Aucune.
Q. Entre les procureurs de la défense quand la décision a été prise de ne pas faire témoigner Coffin ?
R. Écoutez-moi bien, on a discuté, on n’est pas du même tempérament monsieur Gravel et puis moi, et puis Me Doiron, Me Gravel et puis moi on a discuté, on a tenu toutes les avenues de défense ouvertes jusqu’à la fin, et puis pour montrer une chose, c’est que la décision était commune et solidaire.
Q. Est-ce que vous en aviez parlé, vous, de ce problème-là ?
R. Si vous voulez que j’en prenne la responsabilité tout seul, je vais la prendre toute seule, vous me posez la question, c’est ce qui est arrivé. Me Doiron et Me Gravel et puis moi, nous étions trois amis en plus d’être trois avocats, nous avions fait nos études universitaires ensemble, Me Gravel, j’avais été élevé dans presque la même rue que lui, c’était un de mes amis, on discutait très librement, et il n’y avait pas de cachettes, et puis on a tenu en suspens tous les moyens de défense, et puis on a défendu Coffin, tout le monde au meilleur de notre capacité, c’est ça la vérité.
Me Gravel faisait des recherches, il le faisait très bien, il travaillait fort, Me Doiron faisait son possible aussi et je crois avoir fait le mien.

Q. Est-ce que vous êtes au courant, monsieur Maher, si cette question, si cette décision de faire ou non témoigner Coffin avait été au cours du procès décidée par téléphone avec Me Arthur Maloney de Toronto ?
R. Je sais que Me Gravel communiquait très souvent avec Arthur Maloney de Toronto, et moi je lui a parlé une fois, une fois et Me Arthur Maloney m’a parlé de la théorie, la théorie de la possession récente, d’objets récemment volés, et puis j’ai dit oui. Il a dit : « as-tu bien lu ça ? » J’ai dit : « oui, j’ai bien lu ça ».
C’est tout ce qu’il y a eu entre Me Maloney et moi.

Q. Est-ce qu’il vous a parlé, à ce sujet-là, précisément, de l’opportunité de faire entendre Coffin ou non ?
R. Lui, son opinion, c’était qu’il fallait faire attention parce que, vous connaissez sa théorie, si un accusé, si vous voulez, est trouvé en possession récente d’objets récemment volés, il faut qu’il donne une explication plausible, c'est-à-dire que, oui, le fardeau est renversé à ce moment-là.

….

R. Mon opinion était que la Couronne avait prouvé possession récente d’objets ayant appartenu aux Américains, mais il n’y avait aucune preuve de vol quelconque, il n’y avait aucune preuve de vol quelconque ; d’abord, il n’y a personne qui est venu dire qu’elle s’était fait voler, et il n’y a personne qui a dit : « j’ai volé ».
Alors, je prétendais que la théorie ne s’applique pas, c’était mon opinion, c’était l’opinion de mes confrères.
Évidemment, quand on regarde en rétrospective, ce n’est pas la même chose qu’avant le verdict, vous savez qu’après qu’un verdict est rendu c’est facile de faire des remarques, mais prendre des décisions avant un verdict, c’est très difficile dans une cause capitale.
Je crois que tout le monde a fait leur possible pour donner à Wilbert Coffin la meilleure défense possible.

Q. Vous venez de nous dire de quelle façon cette décision a été prise d’un commun accord des avocats de la défense, pourriez-vous nous dire si votre client, lui-même était au courant de cette décision-là avant qu’elle soit annoncée en Cour ?

R. Bien oui, voyons, il était complètement au courant, d’abord, il suivait les débats très attentivement, je l’ai tenu au courant toute l’année, je l'ai vu très souvent dans l’année, il m’a aidé dans l’enquête, je ne peux pas entrer dans ça, et je ne rentrerai pas là-dedans, mais il était très éveillé, il était intelligent, il était très au courant, et puis je discutais ave lui aux ajournements, je le voyais de bonne heure le matin, presqu’à tous les matins, parce que je me levais tôt, et puis je le voyais deux ou trois fois par jour, on discutait, je discutais avec mes confrères, je ne dis pas que j’ai toujours été de la même opinion que mes confrères et que mes confrères étaient de la même opinion que moi, mais nous discutions ensemble afin de trouver la meilleure défense que possible.

Q. Est-ce qu’il est arrivé au cours du procès que Coffin ait manifesté son intention de témoigner d’une façon quelconque ?

R. Coffin s’en est remis, mon cher confrère, complètement à moi là-dessus, ce que j’ai fait avec Coffin, ce que j’ai discuté avec lui, je ne peux pas vous le rapporter, mais je peux vous dire qu’il s’en est remis complètement à moi, et puis moi j’en ai pas pris la décision tout seul, j’en ai discuté ave clui et j’en ai discuté avec mes deux autres confrères, et j’en ai discuté avec sa famille.

Q. Pouvez-vous nous dire si votre client…

R, Il n’a jamais demandé désespérément, non, non, non, il ne m’a jamais demandé pour témoigner, mais on a discuté ensemble de la possibilité qu’il témoigne, ça a été discuté à fond, étudié à fond, et puis remâché, je ne sais pas comment de fois.

Q. Est-ce que, étant mis au courant de votre avis, à l’effet qu’il serait préférable qu’il ne témoigne pas, est-ce que Coffin a manifesté son accord ?

R. Coffin était complètement d’accord.

Q. Alors, j’en arrive ici à ce qu’on lit à la page 56 du volume de monsieur Hébert, le troisième paragraphe où l’auteur s’exprime comme suit : « souvent Coffin aurait voulu intervenir, confondre un témoin qui entraînait le jury sur une fausse piste, apporter un éclaircissement qui aurait interdit à la Couronne d’élaborer de savantes théories sur la foi d’une erreur de date ou de malentendu, mais son avocat Me Maher l’a empêche`é de parler sans justification aucune » ?

R. Mon cher ami …

Q. Est-ce que c’est arrivé, ça au cours du procès ?
R. Comment voulez-vous qu’un avocat empêche son client de parler en Cour ? Êtes-vous capable de me le dire, vous ? S’il voulait si désespérément parler, il n’avait rien qu’à parler, je n’ai jamais empêché Coffin de parler, jamais de ma vie, et je n’ai jamais empêché un de mes clients de parler, mais j’ai déjà conseillé, par exemple, sur l’opportunité de témoigner ou non, ça je l’ai fait souvent. C’est une des pires décisions, les plus difficiles à prendre qu’il n’y ait pas dans n’importe quelle profession à savoir faire témoigner notre client ou non dans une cause de meurtre avec une atmosphère qui est tendue, qui est électrique, la moindre petite erreur de sa part peut lui mettre la corde au cou, voyons donc.
C’est une des décisions les plus dures à prendre !

À SUIVRE LES TÉMOIGNAGES DE MES GRAVEL ET DOIRON
VOS COMMENTAIRES...

30 commentaires:

Clément Fortin a dit...

Les faits doivent être examinés en tenant compte du droit criminel en vigueur au Canada. À ce propos, la doctrine de la possession récente d’objets volés trouve son application. Voici une explication donnée par le juge Taschereau de la Cour suprême du Canada dans IN THE MATTER OF A REFERENCE RE REGINA v. COFFIN, S.C.R. 1956, PAGE 203 :
« La doctrine et la jurisprudence enseignent que si une personne est en possession d’objets volés peu de temps après la commission du crime, elle doit expliquer cette possession, et si elle ne réussit pas à le faire de façon satisfaisante, elle est présumée les avoir acquis illégalement. De plus, c’est aussi la doctrine et la jurisprudence que la possession d’effets récemment volés peut indiquer non seulement le crime de vol, mais aussi un crime plus grave relié au vol. (Rex v. Langmead (1) ; Wills pages 61 et 62 ; Regina v. Exall (2). »
Coffin n'a jamais donné d'explications satisfaisantes à cet égard.

Facts must be looked at in view of the criminal law in force in Canada. In this connection, the doctrine of recent possession must be applied. Here is how justice Taschereau of the Supreme Court of Canada explains this doctrine IN THE MATTER OF A REFERENCE RE REGINA v. COFFIN, S.C.R. 1956, PAGE 203 :
(My literal translation)
“The doctrine and the jurisprudence point out that if a person is in possession of stolen objects shortly after the commission of a crime, she or he must explain this possession, and if she or he is not able to do so in a satisfactory manner, she or he is presumed having acquired them illegally. Moreover, it is also the doctrine and the jurisprudence that the possession of stolen effects recently stolen may indicate not only the crime of theft, but also a more serious crime connected to the theft. (Rex v. Langmead (1) ; Wills pages 61 et 62 ; Regina v. Exall (2). »
Coffin never gave satisfactory explanations in this respect.

Anonyme a dit...

Me Fortin, tout est dans ça. Coffin s'est fourvoyé et contredit plusieurs fois concernant les biens des chasseurs trouvés en sa possession. Le jury n'avait pas d'autre choix que de le trouver coupable. Justice a été rendue.
: Moreover, it is also the doctrine and the jurisprudence that the possession of stolen effects recently stolen may indicate not only the crime of theft, but also a more serious crime connected to the theft. (Rex v. Langmead (1) ; Wills pages 61 et 62 ; Regina v. Exall (2). »
Coffin never gave satisfactory explanations in this respect.

Anonyme a dit...

Avoir été avocate, sachant le contre-interrogatoire qui attendait Coffin s'il témoignait, j'aurais fait la même chose que Me Maher. La déclaration statutaire de Coffin ne marchait pas du tout avec le témoignage que sa femme venait de rendre. La Couronne n'aurait fait qu'une bouchée de l'accusé. Me Maher n'avait vraiment pas le choix.
Nathalie David-Legris

Clément Fortin a dit...
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Anonyme a dit...

Me Fortin,
Je ne comprends qu'on discute de cette affaire depuis plus de cinquante ans. Pourtant, c'est clair. La loi a été observée. La seule erreur commise, c'est d'avoir exécuté Coffin.
Pierre Bonin

Anonyme a dit...

Il est temps qu'on réhabilite non pas Coffin, mais Me Maher. La déclaration statutaire de Coffin était tellement pleine de mensonges que Me Maher a hérité d'une cause perdue.

Anonyme a dit...

Je suis tout-à-fait d'accord avec l'anonyme qui écrit que Me. Maher doit être réhabilité. C'est terrible ce que Jacques Hébert a dit sur lui. Hébert ne connaissait tout simplement pas la cause. Il ignorait la déclaration statutaire de Coffin et il aurait dû se tourner la langue 7 fois avant de parler.
Avis aux personnes qui se portent à la défense dce Coffin avant même d'avoir lu sa déclaration statutaire: fermez-vous-la, vous êtes des purs ignorants.
H.P., Lévis, P.Q.

Anonyme a dit...

Me Fortin,
Affichez donc encore cette déclaration satutaire de Coffin. Ça ferait du bien à certains de la voir. Merci
Gilles Pineau

Anonyme a dit...

Qu'on aille pas dire que Coffin a jamais pu parler! Il parle pendant deux longues pages dans cette déclaration statutaire. Il se peinture dans le coin. Il savait pas qu'au même moment sa maitresse faisait elle aussi une déclaration signée et que les deux déclarations se contredisaient sur plein de points. Vous remettez les pendules à l'heure, maitre Fortin.
Merci. A.Boisclair

Anonyme a dit...

Coffin a aussi parlé devant le Coroner. Il a aussi longuement parlé aux agents Doyon et Sinnett. Ses propos ont été rapportés devant le jury par Doyon et Sinnett. S'il avait quelque chose à dire, c'est alors qu'il aurait fallu qu'il parle. Mais il savait que la Couronne était prête à le contredire avec une contre-preuve. Il aurait fallu qu'il explique un tas de choses. Le fait qu'il demande à son avocat d'enlever la carabine qui était cachée près de son camp, etc. Il était coincé. C'est ça la vraie affaire.
A. Bernard

Anonyme a dit...

TROMPER LES GENS

J'ai terminé la lecture de TROMPER LE JURY d'Alton Price. Rendons à Alton ce qui revient à Alton, il est honnête et sincère. Pas mal plus en tout cas que Jacques Hébert. Mais quelle naïveté et quelle ignorance du droit.! Il commence très mal son livre, en regardant de haut la notion de preuve circonstancielle. Il ignore comme tout bon ignorant que cette preuve est admise par nos tribunaux au même titre que la preuve directe et qu'elle est même considérée par de nombreux docteurs en droit comme supérieure. Je poursuivrai ma critique de son livre plus tard car je suis débordé.
Signé: Un Québécois qu'on ne remplit pas facilement.

Anonyme a dit...

Here is in my limited English my translation of my comment on Alton's book.

FOOLING PEOPLE

I just finished reading Alton Price's book, TROMPER LE JURY. First let's give Alton what he deserves: he's an honest and sincere man. Quite more honest and sincere than the late Jack Hebert! But how naive and ignorant he is! His book begins very badly, since he scorns the circumstantial evidence. He knows nothing about the fact that circumstantial evidence is admidded by our Canadian system of justice the same way the direct evidence is, and about the fact that many jurists even consider it stronger than the circumstantial evidence.
I will continue later my book review since I am very busy right now.
Ti-Jean the Québécois

Clément Fortin a dit...

Quelqu’un m’a demandé dernièrement si le fait d’avoir fait disparaître la carabine de Coffin était un vol. Alton Price consacre le chapitre vii de son livre à La carabine volée. Ce n’est pas un vol. Pour qu’il y ait vol dans notre droit, il faut deux éléments : actus reus et mens rea. L’acte matériel (actus reus), le vol de la carabine et le mens rea (l’intention de commettre une infraction criminelle). L’intention d’une personne est un élément essentiel d’un crime dans notre droit. « Actus non facit reum nisi mens sit rea », ce qui signifie que l’acte de culpabilité ne rend pas un individu criminel à moins que l’esprit de cet individu soit aussi coupable. Or, nous savons que Me Maher enlève la carabine selon les instructions de son client Coffin. Je sais que Me Maher a commis un geste répréhensible. Mais ce geste n’a pas d’incidence sur la culpabilité ou la non-culpabilité de Coffin. Aussi le juge Brossard dans son Rapport parle de l’enlèvement de la carabine.

Anonyme a dit...

Me Fortin,
Votre expression "ce geste n’a pas d’incidence sur la culpabilité ou la non-culpabilité de Coffin" m'incite à souligner tout ce qu'on a dit de mal sur le procès de Coffin: la cruauté du capitaine Matte, l'alcoolisme de Me Maher, le lobby US des chasseurs d'ours, l'ingérence de Maurice Duplessis, etc. Ces choses sont peut-être vraies, partiellement ou totalement. Mais elles n'ont aucune incidence sur la preuve présentée à Percé. Coffin a été reconnu coupable sur la base de la doctrine de la possession récente, et à cause de ses nombreux mensonges et contradictions. Ni Matte, ni Duplessis, ni Jack Daniel's, ni les chasseurs d'ours des États-Unis n'y sont pour quelque chose.
Phil Lafrance

Clément Fortin a dit...

Vous avez raison! Tant de choses ont été écrites dans cette affaire. Pour s’y comprendre, il faut retourner à l’essentiel. Mettre de côté tous ces propos négatifs au sujet du chasseur américain qu’on qualifie erronément d’usurier, du décès, pourtant naturel, de Bill Baker, des procureurs de la Couronne qu’on décrit comme des gens qui cherchent à faire pendre le plus grand nombre d’accusés, etc. Il faut aussi ignorer la preuve de mauvaise réputation qu’on tente de faire à l’égard des avocats, des juges, des policiers, etc. Une preuve de mauvaise réputation n’est admise, en général, que lorsque la réputation de l’accusé en fait l’objet. Cela devient alors l’essence même du procès.
You're right! So much has been written in this case. To understand it, it's back to basics. Put aside all those negative remarks about the American hunter mistakenly being called a usurer. And the sudden death, yet natural, of Bill Baker. Also ignore the proof of bad character that one attempts to make Crown counsels, some defence attorneys, police officers, etc. Evidence of bad character is admitted, generally, when the reputation of the accused in the subject of the trial. Then, this becomes the essence of the trial.

Anonyme a dit...

Comment Jacques Hébert a-t-il pu dire tant de méchancetés sur l'avocat Maher. Personne n'a osé le mettre à sa place. Ce gars-là exerçait une grand influence sur la presse dans son temps. Plus que la Commission Brossard. Incroyable!
Pierre Genest

Anonyme a dit...

Me Fortin,
Voici ce que Wikipédia rapporte sur l'avocat Raymond Maher. Est-ce vrai?

"Raymond Maher était un avocat québécois.

À l'été 1954, il s'est particulièrement illustré, de bien triste façon, en tant que défenseur du prospecteur gaspésien Wilbert Coffin dans la fameuse Affaire Coffin. Plusieurs considèrent aujourd'hui qu'il a alors fait preuve d'une grossière incompétence qui a contribué à l'exécution d'un innocent.

En 1954, peu après le procès Coffin, il est nommé conseiller juridique à la Régie des loyers par le premier ministre du Québec Maurice Duplessis.

Ses ambitions politiques l'emmenèrent à se présenter à la chefferie de l'Union nationale du Québec après la mort de Maurice Duplessis, mais il fut défait par Daniel Johnson le 23 septembre 1961. Dans cette course à quatre, il n'obtint que deux votes sur 1944 délégués."
Paul Duguay

Anonyme a dit...

Me Fortin,
C’est encore moi. Est-ce que ces faits sont exacts?
Voici ce qu’Alton Price écrit sur Raymond Maher dans son livre To Build a Noose Tromper le jury, à la page 76 :
« En 1987, Paul Miquelon explique pourquoi le premier ministre Duplessis avait embauché Maher au gouvernement comme aviseur légal à la Régie du logement avant l’exécution de Coffin en 1956. Il formula des mots à l’effet qu’il devait lui trouver un travail puisqu’il ne pouvait plus exercer son métier et qu’il devait gagner sa vie. Ce fut la première allusion à ce que Maher aurait pu être radié du barreau. Il ne semble pas y avoir de mention de ce fait à l’Association provinciale du barreau actuelle, mais à l’époque de Maher, ça aurait été traité au niveau local, dans la ville de Québec. Sous la loi actuelle, les dossiers d’avocats suspendus ou radiés du barreau avant 1988 ne sont pas rendus publics.
Le juge Louis Doiron savait aussi que Maher avait des difficultés avec l’Association du barreau bien qu’il ne pensait pas que c’était directement relié à l’affaire Coffin, et qu’ils « l’avaient eu sur autre chose». Le juge Doiron cite aussi qu’avant la fin du procès pour meurtre en 1954, toutes les parties impliquées savaient que Maher avait volé la carabine. Il a pu continuer par contre comme avocat-conseil principal de la défense. »
Merci de nous éclairer sur cette affaire.
Paul Duguay

Anonyme a dit...

You may say whatever you want, for me Alton Price is a great guy. It takes a lot of courage to do wha he's done.
J. Williams

Anonyme a dit...

Ici Ti-Jean. Je profite d'un peu de temps libre pour continuer ma critique de Tromper le jury d'Alton Price.
Hello, I'm Ti-Jean. I take advantage of some spare to continue my book review of Alton Price's book.
C'est vraiment du travail d'amateur. Alton n'a pas compris pourquoi la défense s'est tue. C'est parce qu'elle n'avait pas le choix, mon cher Alton. En défendant Coffin, elle l'aurait livré au contre-interrogatoire de la poursuite, qui l'attendait avec une brique et un fanal, en l'occurrence sa fameuse déclaration statutaire bourrée de mensonges.
It's amateur work. Alton never understood why the defense rests. The defense had no other choice, my dear Alton. Coffin brought in the box by the defense would have been cross-questioned by the Crown and confrointed with his full of lies statutory declaration.
Ti-Jean

Anonyme a dit...

Je pars à rire chaque fois que Me Clément nous montre la photo de la pompe à essence. Lui aussi, je suis convaincu qu'il rit.
Coffin le Bon Samaritain des bois part donc avec la pompe qu'il vient d'aller acheter à Gaspé, pour dépanner ses frères les trois chasseurs!
Ti-Jean

Anonyme a dit...

À Ti-Jean le Québecquois,

Tu devrais continuer à être débordé à je ne sais quoi , mon ti-Jean, souviens toi que le silence est d'or, surtout quand on n'y connait rien , Alton Price mérite le respect et ton commentaire y
manque grossièrement .

Anonyme a dit...

Pour que Coffin sorte du bois avec la pompe à gaz sous le bras, il fallait que les chasseurs soient déjà morts. Jamais je ne croirai qu'il a volé cette précieuse pompe fraîchement achetée simplement par qu'il avait bu un coude de trop.
Karen Beaulieu

Anonyme a dit...

Alton Price qui dit que Coffin a été condamné sur des moitiés de preuve et lui il condamne un crâneur idiot à partir de ragots.

Anonyme a dit...

Karen,
Lisez le livre de Me Fortin. Vous comprendrez sûrement cette histoire de pompe trouvée à l'appartement de la maîtresse de Coffin. Tout est bien expliqué dans ce livre.
B. Bouchard

Anonyme a dit...

Ti-Jean,
Je crois pas que Alton Price mérite d'être traité d'ignorant. Il fait un travail honnête. On doit le respecter. On ne peut pas le traiter d'ignorant plus que tous les autres qui écrivent des blogues et qui font des commentaires. C'est eux les vrais ignorants.
François Tellier

Anonyme a dit...

Ti-Jean s'excuse. Il est comme ça, un peu dur mais jamais méchant. Alton a fait un travail honnête et même colossal. Il est parti de doutes légitimes et il a foncé. Tout ce que je lui reproche, c'est de ne pas connaître certains points très importants du droit. Ce sont ces points très importants, selon moi, qui nous permettent de bien comprendre cette cause. En tout cas, Alton et Ti-Jean ont en commun leur opposition à la peine de mort et à l'injustice.
Ti-Jean says "I'm sorry, Alton". Ti-Jean is like that, severe but never naughty. Alton has to be praised for his honest and courageous work. My only reproaches to him is his poor knowledge of some law points of paramount importance. Those points are very involved in the case. Anyway, Alton and Ti-Jean shares the same quest of justice and are both opposed to capital punishment.
Ti-Jean

Anonyme a dit...

à ti-jean le québecquois ,
Tu es définitivement incorrigible,mon ti-jean .
Je note un évident dédoublement de personnalité dans tes propos ambigus .Cette manie de parler de soi à la troisième personne du singulier , de requérir à ta personnalité #1 pour excuser les propos divagants de ta personnalité #2 est typique du cliniquement nommé ' Dingo mêliglote' ou plus communément
'grand parleur à travers son chapeau '
Tu n'as pas bien situé Alton Price ,qui est de métier un professeur , un retraité , un chercheur curieux ; il n'est pas avocat , il n'a peut-être pas tenu compte de la notion de preuve circonstencielle ,
de celle de la possession récente,ni du choix de non plaidoirie de Me Maher ;
sa mission était ,de son libre choix ,tout autre ; celle de vérifier tous les ragots et murmures cinquantenaires des Gaspésiens présents lors des évênements de 1954.
Ses trouvailles , jusqu'à date ,
n'ont été infirmées par personne ,à ce que j'en sais .
Qui sait , demain , si tes deux personnalités n'auront pas le chois de s'excuser l'une ,l'autre ,
de leur incrédulité ?

Anonyme a dit...

Si Ti-Jean comprend bien, son ami Alton est un expert en ragots.
Ti-Jean en personne

Anonyme a dit...

Vous dites que la "mission" de monsieur Price est de taire les ragots. Pourquoi, dès lors, finit-il son livre sur le ragot Cabot?
Micheline Parent