Sources (4)
LE CAS DE L’EX-SERGENT HENRI DOYON
Je poursuis la reproduction du Chapitre 2 intitulé LES CRITIQUES, c’est-à-dire les auteurs Belliveau et Hébert, et l’enquêteur Doyon. Nous verrons à quelles sources Jacques Hébert a puisé son inspiration pour écrire ses livres.
DANS L’ENTRE-TEMPS, POUR UN POINT DE VUE DIFFÉRENT, JE VOUS SUGGÈRE DE JETER UN ŒIL SUR LE BLOGUE DE MONSIEUR LEW STODDARD :
http://www.stoddardsviews.blogspot.com/
LE CAS DE L’EX-SERGENT HENRI DOYON
Je poursuis la reproduction du Chapitre 2 intitulé LES CRITIQUES, c’est-à-dire les auteurs Belliveau et Hébert, et l’enquêteur Doyon. Nous verrons à quelles sources Jacques Hébert a puisé son inspiration pour écrire ses livres.
DANS L’ENTRE-TEMPS, POUR UN POINT DE VUE DIFFÉRENT, JE VOUS SUGGÈRE DE JETER UN ŒIL SUR LE BLOGUE DE MONSIEUR LEW STODDARD :
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RAPPORT DE LA COMMISSION D’ENQUÊTE BROSSARD SUR L’AFFAIRE COFFIN (27 NOVEMBRE 1964) VOL. 3 CHAPITRE 2 (Quatrième partie)
-II-
LE CAS DE L’EX-SERGENT DOYON,
ENQUÊTEUR POUR M. JACQUES HÉBERT
Le cas de cet ancien officier de la Sûreté provinciale est tantôt sympathique, tantôt désemparant, tantôt nettement antipathique.
Le sergent Henri Doyon était en charge du poste de Gaspé depuis déjà plusieurs années lorsque se produisirent les événements de l’été 1953; il le demeura jusqu’à l’automne de 1954. Il était connu comme un officier consciencieux, sobre, travailleur et efficace. Tous les administrateurs et officiers de justice que nous avons entendus, magistrats, avocats, coroner et officiers de police de la région de la Gaspésie ont unanimement reconnu qu’il possédait toutes les qualités voulues pour être un officier de police compétent et efficace, à l’exception d’une seule, et elle est importante : il se pliait difficilement aux ordres de ses supérieurs et n’endurait pas facilement que l’on vienne jouer dans ce qu’il considérait son fief : l’administration et la direction des affaires de la police criminelle dans la région de Gaspé; sur cette déficience l’accord fut presque unanime parmi tous ceux qui le considéraient par ailleurs comme un excellent officier de police.
Il semblerait aussi qu’au cours de son long séjour en Gaspésie il en soit venu à se considérer un peu comme un Gaspésien et le protecteur de certains de ses amis de Gaspésie; tout particulièrement, paraît-il avoir entretenu des relations fort amicales avec Wilbert Coffin.
Ce sont, d’une part le défaut de sa cuirasse de policier que nous avons souligné et, d’autre part, ses relations amicales avec Wilbert Coffin qui paraissent avoir été à l’origine de certaines de ses défaillances au début de l’affaire, d’une animosité difficilement contrôlable envers le capitaine Matte, l’un de ces « écoeurants et baveux » de Québec envers lesquels il ne put, à un moment donné cacher ses sentiments, puis d’un antagonisme accru envers le capitaine Matte et ses supérieurs de Québec et, enfin, après son congédiement des rangs de la Sûreté en 1961, d’un zèle étonnant chez un ancien officier de police, mais manifeste, pour tenter d’obtenir pour M. Hébert de la matière à dénigrement et à injures contre ses anciens collègues et supérieurs.
Nous avons vu, antérieurement, certaines des raisons pour lesquelles la direction de l’enquête policière dans l’affaire Coffin lui fut, à toutes fins pratiques, retirée pour être confiée au capitaine Matte; résumons-les brièvement : lenteur et indifférence à s’intéresser à la recherche des chasseurs américains disparus, depuis le 5 juillet, date du premier appel qu’il reçut jusqu’à la découverte du premier cadavre le 15 juillet; abandon de la responsabilité de ces recherches à des chercheurs bénévoles jusqu’au 11 juillet, puis à un ou deux agents de police seulement; les renseignements contradictoires qu’il fit tenir à M. Charland de la Sûreté de Québec, quant à la découverte d’un ou de trois cadavres; ses soupçons initiaux contre Wilbert Coffin, puis contre les jeunes Lindsey et Claar, puis contre Donald Coffin, puis de nouveau contre Wilbert Coffin, mais cette fois, avec des complices présumés; son absence étrange du poste de la Sûreté pendant un ou deux jours durant la période la plus active des recherches.
À ce comportement du sergent doivent s’ajouter les autres actes suivants qui nous ont été établis par une preuve prépondérante : son état de semi-ébriété le 16 ou le 17 juillet, lorsqu’il alla dans le bois, en compagnie, entre autres personnes, du docteur Jean-Marie Roussel de Montréal; sa réception en tenue légère, cavalière et même provocante des capitaines Sirois et Matte lors de leur arrivée à Gaspé le matin du 23 juillet; les remarques désobligeantes que nous avons ci-haut rapportées à l’endroit de ses collègues de Québec; le peu d’empressement dont il fit preuve, au début, à coopérer avec eux; l’état de semi-ébriété dans lequel il se trouva lorsqu’il fit un premier voyage en compagnie du capitaine Matte, état qui fut tel qu’au cours des recherches dans le bois, il mit le pied sur le bassin de l’une des victimes sans s’en apercevoir; son manque à s’assurer, immédiatement après la découverte du premier cadavre, que ce cadavre ne fut déplacé sous aucun prétexte; son omission de faire transporter la camionnette des chasseurs américains dans un endroit sûr pour éviter le pillage des effets qui s’y trouvaient avant plusieurs jours après qu’elle eut été découverte; sa « brosse » du début du mois d’août qui l’obligea à aller subir une cure à Québec et qui lui valut de sévères remontrances tant de l’assistant-procureur général que du Solliciteur général lui-même; les paroles vulgaires et brutales attribuées par lui à cette occasion au capitaine Matte et tirées d’un « petit calepin de notes “qu’il voulut porter à la connaissance du Solliciteur général et de l’assistant-procureur général qui fut dégoûté « de la bordée d’injures du sergent contre son capitaine ». Ce fut, cependant cette entrevue du 8 août avec le Solliciteur général et l’assistant-procureur général qui amena chez lui un ressaisissement; après avoir exprimé ses doutes sur la culpabilité de Coffin, Doyon en apprenant que la veille on avait découvert à Montréal chez Marion Petrie des effets y apportés par Coffin et ayant appartenu aux chasseurs américains, fut ébranlé, parut être alors persuadé de la culpabilité de Coffin; et il promit à ses supérieurs de s’amender, ce qu’il fit d’ailleurs pendant toute la période qui suivit jusqu’au printemps de 1955; ce fut en effet au cours des journées qui précédèrent la dernière phase de l’enquête du Coroner qu’il entreprit de retracer seul partie du voyage effectué par Coffin entre le 12 et le15 juin, tandis que l’agent Vanhoutte en retraçait l’autre partie; ce fut la description de ce voyage et des découvertes des sommes dépensées par Coffin qui constitua l’un des éléments les plus incriminants contre Coffin.
Cependant, nonobstant ce qui précède, il appert que le sergent Doyon gardait toute sa rancœur pour « l’insulte» dont il avait été l’objet par l’envoi à Gaspé des capitaines Matte et Sirois. Dans une lettre du 22 août 1953 qu’il envoyait au directeur adjoint de la Sûreté, il demandait un changement de poste « pour cause de bronchite et de névrose» et il annexait à la lettre un certificat médical dans lequel le médecin affirmait entre autres choses ce qui suit : « Au point de vue strictement nerveux il n’y a pas de doute que le sergent Doyon vivait dans une atmosphère souvent hostile et il a développé un complexe de surexcitation nerveuse qui peut aboutir à l’angoisse et à l’anxiété». Le changement de poste ne lui fut pas accordé immédiatement et ce ne fut qu’après le procès Coffin qu’il fut rappelé à Québec pour y continuer de remplir dorénavant ses fonctions.
Mentionnons à la décharge du sergent Doyon qu’au cours de la période de « surexcitation nerveuse» qu’il vécut, ses supérieurs Matte et Sirois réagissant sans doute à son attitude hostile ne furent pas eux-mêmes particulièrement aimables pour le sergent; plus précisément, le capitaine Sirois ne se gêna pas, en une occasion, pour laisser savoir à d’autres membres de la Sûreté, à Chandler, qu’il apprendrait au sergent à se mêler de ses affaires.
L’animosité indiscutable du sergent envers le capitaine Matte sembla s’atténuer à l’époque du procès et pendant plusieurs mois après le retour du sergent à Québec; mais elle était latente et elle était connue dans les milieux de la Sûreté suivant que nous l’ont laissé savoir un certain nombre de témoins, dont le juge Dumontier, l’ancien capitaine Mercier, le sergent Vanhoutte et plusieurs autres. Elle paraît avoir eu un regain de violence à l’occasion de l’enquête conduite, en cachette de ses supérieurs immédiats, par le sergent sur la découverte d’une pièce de carabine au pont de Québec au début de l’été 1955; les démêlés que le sergent eut à l’occasion de cette enquête avec le directeur adjoint de la Sûreté Lambert à Québec, autour de certaines dépenses d’avion pour le moins inusitées, et les remontrances sévères qu’il reçut de la part de l’assistant-procureur général M. Cantin, ne firent qu’aviver le feu; l’entrevue que le sergent consentit, en septembre 1955, à Mes Maher et Gravel au sujet des traces de jeep dont nous avons longuement parlé et qui parvint aux oreilles de ses supérieurs, les difficultés qui s’ensuivirent entre supérieurs et subalterne et les indiscrétions auxquelles, une fois de plus, se livrèrent les journaux sur des renseignements non moins indiscrets qui leur avaient été communiqués, ne furent évidemment pas de nature à mettre fin au conflit de personnalités qui s’était manifesté à plusieurs reprises entre le sergent et certains autres membres de la Sûreté. Il ne se produisit cependant aucune autre explosion avant les événements, qui, à la suie d’une demande du sergent d’être mis à la retraite, aboutirent à son congédiement de la Sûreté et à la perte de sa pension à l’été de 1961.
Quelles furent les causes de cette rupture de toutes relations entre le sergent et la Sûreté? Nous avons refusé de les connaître sauf sur un point : le congédiement était-il attribuable à la conduite du sergent Doyon dans et autour de l’affaire Coffin? Le sergent nous affirma que oui sans, toutefois, pouvoir nous en faire la preuve; l’assistant directeur de la Sûreté à Québec nous affirma aussi catégoriquement que non. Me Cantin nous affirma lui aussi que non, ajoutant que s’il y avait eu relation entre le congédiement de Doyon et l’affaire Coffin « on aurait pas attendu jusqu’à 1961 ». Une chose est certaine : une requête en injonction instituée par le sergent Doyon à la suite de son congédiement et du refus par les autorités de lui payer sa pension et basée, sur, entre autres moyens, celui qu’on le punissait injustement pour ses activités dans l’affaire Coffin fut rejetée par le tribunal.
Ce fut à peine deux mois après son congédiement final que M. Doyon s’abouchait avec le journaliste « à la pige » Jean-Luc Lacroix, pour aider celui-ci dans une « enquête» qu’il prétendait faire sur les activités de la Police provinciale. Nous savons que ces contacts établis entre le sergent Doyon et Jean-Luc Lacroix furent à l’origine d’une prise de contact entre le sergent Doyon et M. Hébert; dès novembre 1961, le sergent Doyon se mettait en chasse pour trouver des témoignages qui fussent, plus particulièrement, de nature à établir la présence d’une jeep en Gaspésie à l’époque des meurtres et qui aurait pu être celle que Coffin avait prétendu avoir vue. Nous savons que le sergent Doyon eut, à l’occasion de ses enquêtes qu’il conduisit pour M. Hébert, la prudence et l’habileté de ne rien confier au papier et de ne faire à M. Hébert que des rapports verbaux. Nous savons aussi qu’un grand nombre de renseignements communiqués par le sergent à M. Hébert étaient en partie inexacts ou faux, si tant est que M. Hébert a fidèlement reproduit dans son livre les renseignements reçus par lui du sergent Doyon.
La rancœur du sergent Doyon devait atteindre son point culminant, non pas tellement lors de l’entrevue qu’il accorda aux réalisateurs de l’enquête télévisée sur l’affaire Coffin en décembre 1963, qu’au cours de ses longs, pénibles et nombreux témoignages devant cette Commission.
Je n’entreprendrai pas de faire une analyse détaillée de ces longs témoignages du sergent; je mentionnerai, cependant, tout d’abord son attitude équivoque quant à la question de la note mystérieuse à l’existence de laquelle il a cherché à nous faire croire, sans toutefois aller jusqu’à affirmer qu’il ait pu voir une note autre que celle de M. et de Mme Claar, que la note d’épicerie et que la note déchirée en morceau dont nous savons qu’elle était d’un nommé Miller; je mentionnerai aussi les efforts qu’il a tentés pour rejeter sur le capitaine Matte la responsabilité de ce que des empreintes digitales ne furent pas prises sur les bouteilles retrouvées en foret près de la camionnette, bien que ces bouteilles eussent été retrouvées alors que lui, Doyon, avait la responsabilité des recherches en forêt avant l’arrivée à Gaspé des capitaines Matte et Sirois; je mentionnerai ses efforts peut-être habiles, mais, à mon sens, d’une honnêteté intellectuelle douteuse, pour ne pas contredire ses trois déclarations sous serment quant à l’absence de traces de jeep aux environs de la camionnette abandonnée tout en cherchant à appuyer les dires de Me Gravel à ce sujet; je mentionnerai les affirmations nombreuses qu’il a faites, apparemment pour la première fois, quant à certains événements qui se seraient produits au cours de la journée du 27 août 1953, dans le but de mettre en mauvaise lumière le capitaine Matte, affirmations dont l’exactitude fut contredite par un grand nombre d’officiers de police et d’avocats qui vécurent cette journée, à, l’exception de l’ancien agent Sinnett; je mentionnerai son expression des doutes qu’il aurait formulés contre Me Maher, au retour de son voyage infructueux au camp de Wilbert Coffin, le matin du 28 août 1953, doutes qu’il n’a pu appuyer sur aucun fait tangible ni sur aucun raisonnement sérieux que ce soit; je mentionnerai son attitude équivoque, au même sujet, pour justifier son exécution de l’affidavit à l’appui de la demande d’émission d’un mandat de perquisition, affidavit dans lequel n’apparaissait nullement le nom de Me Maher; je mentionnerai les faux renseignements qu’il nous a tout d’abord communiqués quant aux circonstances dans lesquelles il est venu en contact avec M. Jacques Hébert et qu’il a dû, dans un témoignage subséquent, corriger et rétracter; je mentionnerai son attitude à l’égard de la question qui lui fut posée quant à un pacte qu’il aurait proposé à Eustache Sirois et à Sinnett pour travailler de concert contre les capitanes Matte et Sirois, par la réponse qu’il fit au procureur de la Commission : « Je ne crois et qu’on vienne le prouver »; je mentionnerai la rancœur évidente qui l’animait lors d’une entrevue qu’il donna à un journaliste de l’Éclaireur de Beauceville (cliquez sur les images ci-dessus pour lire cette entrevue) en affirmant que M. Hébert n’a pas dit tout ce qu’il sait et que si on décidait de l’arrêter, lui, Doyon, ce serait tant pis pour certains personnages haut placés dont le rôle dans l’affaire Coffin n’a pas encore été dévoilé; je mentionnerai ses efforts pour tenter d’obtenir à son crédit le fait que le capitaine Matte put, au cours de son voyage à Montréal au début du mois d’août 1953, obtenir du frère de madame Marion Petrie, le renseignement exact sur la disposition que Wilbert Coffin avait faite d’un revolver donné en gage par lui puis repris par lui, le soir même de son départ pour Montréal, revolver qui ne pouvait d’ailleurs pas avoir été l’arme du crime; je mentionnerai les explications enchevêtrées qu’il a données à la Commission entre une croyance à une culpabilité de Coffin et une croyance à la simple complicité de Coffin; je mentionnerai l’admission que les seuls renseignements qu’il put obtenir par écrit des « nombreux » témoins qu’il questionna au cours de son enquête pour Hébert, lui furent donnés par Donald Coffin et par John Hackett; je mentionnerai enfin son affirmation que, lorsque Wilbert Coffin lui décrivit les occupants de la jeep qu’il prétendait avoir vue, Coffin lui aurait donné comme leur âge, celui de 25 à 30 ans, alors que nous savons que dans trois déclarations faites au cours de juillet et août 1953, Coffin avait mentionné comme âge des occupants de la jeep, une fois, celui de 30 à 35 ans, et deux fois, celui de 35 à 40 ans, et que ce ne fut, en réalité pour la première fois cet âge de 30 ans environ, le tout comme nous l’avons d’ailleurs constaté précédemment.
Que M. Doyon ait pu, à un moment donné, croire honnêtement et sérieusement que Coffin n’avait pas accompli son forfait seul, je ne peux le lui reprocher, ni l’approuver, ni le contredire, en tenant compte des opinions exprimées dans le même sens, au début des recherches, par un M. Carter et un M. Johnson qui furent parmi les premiers chercheurs à se rendre dans le bois pour tenter de retrouver les trois chasseurs disparus, en tenant compte de l’opinion opposée du Dr. Roussel et en me rappelant que cette théorie fut soumise à l’attention et jugement du jury de Percé; mais je ne puis m’abstenir de souligner que ces doutes exprimés aujourd’hui devant la Commission me paraissent contraires à l’attitude de fait que l’ancien sergent a prise lors du procès Coffin, et à celle qu’il a prise également lors de son enquête en sourdine sur le levier de carabine trouvé sur le pont de Québec.
Je me dois également de souligner la tentative presque injurieuse pour cette Commission que fit l’ancien sergent pour faire accepter l’histoire si peu vraisemblable de son avion privé survolant le pont de Québec pour les fins de recherches d’une carabine lancée de la chaussée située à la mi-hauteur du pont.
Enfin, je dois rappeler l’échec de M. Doyon, devant cette Commission, dans ses efforts pour nous faire croire que, lors du procès de Hamel, alors que les témoins avaient été invités à se retirer de la Cour, le capitaine Matte avait, avant d’être lui-même appelé à témoigner, invité le sergent à écouter, par une porte entrebâillée, un témoignage qui était alors entendu par la Cour.
Je crois en avoir dit suffisamment pour être maintenant justifié d’exprimer l’opinion qu’il n’est pas possible de croire à l’objectivité de M. Doyon et qu’il y a lieu de douter plus que sérieusement de la véracité de ses témoignages devant cette Commission; ses témoignages furent l’aboutissement logique, l’extériorisation ultime de sa rancœur contre le capitaine Matte et ses anciens supérieurs de la Sûreté provinciale remontant à ce matin lointain du 23 juillet 1953 où alors qu’il était apparemment bouleversé par les événements son esprit d’indiscipline et son indépendance altière envers ses supérieurs reçurent un choc dont il ne s’est jamais remis; le juge Blanchard qui rencontra Doyon en 1963 constata qu’il avait conservé toute sa rancœur contre ses supérieurs.
Aussi bien, dans la mesure où les faussetés du livre de M. Hébert ont pu se faire l’écho de renseignements communiqués par M. Doyon, il semblerait que M. Hébert eut dû se montrer plus circonspect envers M. Doyon et ses renseignements. (À suivre)
-II-
LE CAS DE L’EX-SERGENT DOYON,
ENQUÊTEUR POUR M. JACQUES HÉBERT
Le cas de cet ancien officier de la Sûreté provinciale est tantôt sympathique, tantôt désemparant, tantôt nettement antipathique.
Le sergent Henri Doyon était en charge du poste de Gaspé depuis déjà plusieurs années lorsque se produisirent les événements de l’été 1953; il le demeura jusqu’à l’automne de 1954. Il était connu comme un officier consciencieux, sobre, travailleur et efficace. Tous les administrateurs et officiers de justice que nous avons entendus, magistrats, avocats, coroner et officiers de police de la région de la Gaspésie ont unanimement reconnu qu’il possédait toutes les qualités voulues pour être un officier de police compétent et efficace, à l’exception d’une seule, et elle est importante : il se pliait difficilement aux ordres de ses supérieurs et n’endurait pas facilement que l’on vienne jouer dans ce qu’il considérait son fief : l’administration et la direction des affaires de la police criminelle dans la région de Gaspé; sur cette déficience l’accord fut presque unanime parmi tous ceux qui le considéraient par ailleurs comme un excellent officier de police.
Il semblerait aussi qu’au cours de son long séjour en Gaspésie il en soit venu à se considérer un peu comme un Gaspésien et le protecteur de certains de ses amis de Gaspésie; tout particulièrement, paraît-il avoir entretenu des relations fort amicales avec Wilbert Coffin.
Ce sont, d’une part le défaut de sa cuirasse de policier que nous avons souligné et, d’autre part, ses relations amicales avec Wilbert Coffin qui paraissent avoir été à l’origine de certaines de ses défaillances au début de l’affaire, d’une animosité difficilement contrôlable envers le capitaine Matte, l’un de ces « écoeurants et baveux » de Québec envers lesquels il ne put, à un moment donné cacher ses sentiments, puis d’un antagonisme accru envers le capitaine Matte et ses supérieurs de Québec et, enfin, après son congédiement des rangs de la Sûreté en 1961, d’un zèle étonnant chez un ancien officier de police, mais manifeste, pour tenter d’obtenir pour M. Hébert de la matière à dénigrement et à injures contre ses anciens collègues et supérieurs.
Nous avons vu, antérieurement, certaines des raisons pour lesquelles la direction de l’enquête policière dans l’affaire Coffin lui fut, à toutes fins pratiques, retirée pour être confiée au capitaine Matte; résumons-les brièvement : lenteur et indifférence à s’intéresser à la recherche des chasseurs américains disparus, depuis le 5 juillet, date du premier appel qu’il reçut jusqu’à la découverte du premier cadavre le 15 juillet; abandon de la responsabilité de ces recherches à des chercheurs bénévoles jusqu’au 11 juillet, puis à un ou deux agents de police seulement; les renseignements contradictoires qu’il fit tenir à M. Charland de la Sûreté de Québec, quant à la découverte d’un ou de trois cadavres; ses soupçons initiaux contre Wilbert Coffin, puis contre les jeunes Lindsey et Claar, puis contre Donald Coffin, puis de nouveau contre Wilbert Coffin, mais cette fois, avec des complices présumés; son absence étrange du poste de la Sûreté pendant un ou deux jours durant la période la plus active des recherches.
À ce comportement du sergent doivent s’ajouter les autres actes suivants qui nous ont été établis par une preuve prépondérante : son état de semi-ébriété le 16 ou le 17 juillet, lorsqu’il alla dans le bois, en compagnie, entre autres personnes, du docteur Jean-Marie Roussel de Montréal; sa réception en tenue légère, cavalière et même provocante des capitaines Sirois et Matte lors de leur arrivée à Gaspé le matin du 23 juillet; les remarques désobligeantes que nous avons ci-haut rapportées à l’endroit de ses collègues de Québec; le peu d’empressement dont il fit preuve, au début, à coopérer avec eux; l’état de semi-ébriété dans lequel il se trouva lorsqu’il fit un premier voyage en compagnie du capitaine Matte, état qui fut tel qu’au cours des recherches dans le bois, il mit le pied sur le bassin de l’une des victimes sans s’en apercevoir; son manque à s’assurer, immédiatement après la découverte du premier cadavre, que ce cadavre ne fut déplacé sous aucun prétexte; son omission de faire transporter la camionnette des chasseurs américains dans un endroit sûr pour éviter le pillage des effets qui s’y trouvaient avant plusieurs jours après qu’elle eut été découverte; sa « brosse » du début du mois d’août qui l’obligea à aller subir une cure à Québec et qui lui valut de sévères remontrances tant de l’assistant-procureur général que du Solliciteur général lui-même; les paroles vulgaires et brutales attribuées par lui à cette occasion au capitaine Matte et tirées d’un « petit calepin de notes “qu’il voulut porter à la connaissance du Solliciteur général et de l’assistant-procureur général qui fut dégoûté « de la bordée d’injures du sergent contre son capitaine ». Ce fut, cependant cette entrevue du 8 août avec le Solliciteur général et l’assistant-procureur général qui amena chez lui un ressaisissement; après avoir exprimé ses doutes sur la culpabilité de Coffin, Doyon en apprenant que la veille on avait découvert à Montréal chez Marion Petrie des effets y apportés par Coffin et ayant appartenu aux chasseurs américains, fut ébranlé, parut être alors persuadé de la culpabilité de Coffin; et il promit à ses supérieurs de s’amender, ce qu’il fit d’ailleurs pendant toute la période qui suivit jusqu’au printemps de 1955; ce fut en effet au cours des journées qui précédèrent la dernière phase de l’enquête du Coroner qu’il entreprit de retracer seul partie du voyage effectué par Coffin entre le 12 et le15 juin, tandis que l’agent Vanhoutte en retraçait l’autre partie; ce fut la description de ce voyage et des découvertes des sommes dépensées par Coffin qui constitua l’un des éléments les plus incriminants contre Coffin.
Cependant, nonobstant ce qui précède, il appert que le sergent Doyon gardait toute sa rancœur pour « l’insulte» dont il avait été l’objet par l’envoi à Gaspé des capitaines Matte et Sirois. Dans une lettre du 22 août 1953 qu’il envoyait au directeur adjoint de la Sûreté, il demandait un changement de poste « pour cause de bronchite et de névrose» et il annexait à la lettre un certificat médical dans lequel le médecin affirmait entre autres choses ce qui suit : « Au point de vue strictement nerveux il n’y a pas de doute que le sergent Doyon vivait dans une atmosphère souvent hostile et il a développé un complexe de surexcitation nerveuse qui peut aboutir à l’angoisse et à l’anxiété». Le changement de poste ne lui fut pas accordé immédiatement et ce ne fut qu’après le procès Coffin qu’il fut rappelé à Québec pour y continuer de remplir dorénavant ses fonctions.
Mentionnons à la décharge du sergent Doyon qu’au cours de la période de « surexcitation nerveuse» qu’il vécut, ses supérieurs Matte et Sirois réagissant sans doute à son attitude hostile ne furent pas eux-mêmes particulièrement aimables pour le sergent; plus précisément, le capitaine Sirois ne se gêna pas, en une occasion, pour laisser savoir à d’autres membres de la Sûreté, à Chandler, qu’il apprendrait au sergent à se mêler de ses affaires.
L’animosité indiscutable du sergent envers le capitaine Matte sembla s’atténuer à l’époque du procès et pendant plusieurs mois après le retour du sergent à Québec; mais elle était latente et elle était connue dans les milieux de la Sûreté suivant que nous l’ont laissé savoir un certain nombre de témoins, dont le juge Dumontier, l’ancien capitaine Mercier, le sergent Vanhoutte et plusieurs autres. Elle paraît avoir eu un regain de violence à l’occasion de l’enquête conduite, en cachette de ses supérieurs immédiats, par le sergent sur la découverte d’une pièce de carabine au pont de Québec au début de l’été 1955; les démêlés que le sergent eut à l’occasion de cette enquête avec le directeur adjoint de la Sûreté Lambert à Québec, autour de certaines dépenses d’avion pour le moins inusitées, et les remontrances sévères qu’il reçut de la part de l’assistant-procureur général M. Cantin, ne firent qu’aviver le feu; l’entrevue que le sergent consentit, en septembre 1955, à Mes Maher et Gravel au sujet des traces de jeep dont nous avons longuement parlé et qui parvint aux oreilles de ses supérieurs, les difficultés qui s’ensuivirent entre supérieurs et subalterne et les indiscrétions auxquelles, une fois de plus, se livrèrent les journaux sur des renseignements non moins indiscrets qui leur avaient été communiqués, ne furent évidemment pas de nature à mettre fin au conflit de personnalités qui s’était manifesté à plusieurs reprises entre le sergent et certains autres membres de la Sûreté. Il ne se produisit cependant aucune autre explosion avant les événements, qui, à la suie d’une demande du sergent d’être mis à la retraite, aboutirent à son congédiement de la Sûreté et à la perte de sa pension à l’été de 1961.
Quelles furent les causes de cette rupture de toutes relations entre le sergent et la Sûreté? Nous avons refusé de les connaître sauf sur un point : le congédiement était-il attribuable à la conduite du sergent Doyon dans et autour de l’affaire Coffin? Le sergent nous affirma que oui sans, toutefois, pouvoir nous en faire la preuve; l’assistant directeur de la Sûreté à Québec nous affirma aussi catégoriquement que non. Me Cantin nous affirma lui aussi que non, ajoutant que s’il y avait eu relation entre le congédiement de Doyon et l’affaire Coffin « on aurait pas attendu jusqu’à 1961 ». Une chose est certaine : une requête en injonction instituée par le sergent Doyon à la suite de son congédiement et du refus par les autorités de lui payer sa pension et basée, sur, entre autres moyens, celui qu’on le punissait injustement pour ses activités dans l’affaire Coffin fut rejetée par le tribunal.
Ce fut à peine deux mois après son congédiement final que M. Doyon s’abouchait avec le journaliste « à la pige » Jean-Luc Lacroix, pour aider celui-ci dans une « enquête» qu’il prétendait faire sur les activités de la Police provinciale. Nous savons que ces contacts établis entre le sergent Doyon et Jean-Luc Lacroix furent à l’origine d’une prise de contact entre le sergent Doyon et M. Hébert; dès novembre 1961, le sergent Doyon se mettait en chasse pour trouver des témoignages qui fussent, plus particulièrement, de nature à établir la présence d’une jeep en Gaspésie à l’époque des meurtres et qui aurait pu être celle que Coffin avait prétendu avoir vue. Nous savons que le sergent Doyon eut, à l’occasion de ses enquêtes qu’il conduisit pour M. Hébert, la prudence et l’habileté de ne rien confier au papier et de ne faire à M. Hébert que des rapports verbaux. Nous savons aussi qu’un grand nombre de renseignements communiqués par le sergent à M. Hébert étaient en partie inexacts ou faux, si tant est que M. Hébert a fidèlement reproduit dans son livre les renseignements reçus par lui du sergent Doyon.
La rancœur du sergent Doyon devait atteindre son point culminant, non pas tellement lors de l’entrevue qu’il accorda aux réalisateurs de l’enquête télévisée sur l’affaire Coffin en décembre 1963, qu’au cours de ses longs, pénibles et nombreux témoignages devant cette Commission.
Je n’entreprendrai pas de faire une analyse détaillée de ces longs témoignages du sergent; je mentionnerai, cependant, tout d’abord son attitude équivoque quant à la question de la note mystérieuse à l’existence de laquelle il a cherché à nous faire croire, sans toutefois aller jusqu’à affirmer qu’il ait pu voir une note autre que celle de M. et de Mme Claar, que la note d’épicerie et que la note déchirée en morceau dont nous savons qu’elle était d’un nommé Miller; je mentionnerai aussi les efforts qu’il a tentés pour rejeter sur le capitaine Matte la responsabilité de ce que des empreintes digitales ne furent pas prises sur les bouteilles retrouvées en foret près de la camionnette, bien que ces bouteilles eussent été retrouvées alors que lui, Doyon, avait la responsabilité des recherches en forêt avant l’arrivée à Gaspé des capitaines Matte et Sirois; je mentionnerai ses efforts peut-être habiles, mais, à mon sens, d’une honnêteté intellectuelle douteuse, pour ne pas contredire ses trois déclarations sous serment quant à l’absence de traces de jeep aux environs de la camionnette abandonnée tout en cherchant à appuyer les dires de Me Gravel à ce sujet; je mentionnerai les affirmations nombreuses qu’il a faites, apparemment pour la première fois, quant à certains événements qui se seraient produits au cours de la journée du 27 août 1953, dans le but de mettre en mauvaise lumière le capitaine Matte, affirmations dont l’exactitude fut contredite par un grand nombre d’officiers de police et d’avocats qui vécurent cette journée, à, l’exception de l’ancien agent Sinnett; je mentionnerai son expression des doutes qu’il aurait formulés contre Me Maher, au retour de son voyage infructueux au camp de Wilbert Coffin, le matin du 28 août 1953, doutes qu’il n’a pu appuyer sur aucun fait tangible ni sur aucun raisonnement sérieux que ce soit; je mentionnerai son attitude équivoque, au même sujet, pour justifier son exécution de l’affidavit à l’appui de la demande d’émission d’un mandat de perquisition, affidavit dans lequel n’apparaissait nullement le nom de Me Maher; je mentionnerai les faux renseignements qu’il nous a tout d’abord communiqués quant aux circonstances dans lesquelles il est venu en contact avec M. Jacques Hébert et qu’il a dû, dans un témoignage subséquent, corriger et rétracter; je mentionnerai son attitude à l’égard de la question qui lui fut posée quant à un pacte qu’il aurait proposé à Eustache Sirois et à Sinnett pour travailler de concert contre les capitanes Matte et Sirois, par la réponse qu’il fit au procureur de la Commission : « Je ne crois et qu’on vienne le prouver »; je mentionnerai la rancœur évidente qui l’animait lors d’une entrevue qu’il donna à un journaliste de l’Éclaireur de Beauceville (cliquez sur les images ci-dessus pour lire cette entrevue) en affirmant que M. Hébert n’a pas dit tout ce qu’il sait et que si on décidait de l’arrêter, lui, Doyon, ce serait tant pis pour certains personnages haut placés dont le rôle dans l’affaire Coffin n’a pas encore été dévoilé; je mentionnerai ses efforts pour tenter d’obtenir à son crédit le fait que le capitaine Matte put, au cours de son voyage à Montréal au début du mois d’août 1953, obtenir du frère de madame Marion Petrie, le renseignement exact sur la disposition que Wilbert Coffin avait faite d’un revolver donné en gage par lui puis repris par lui, le soir même de son départ pour Montréal, revolver qui ne pouvait d’ailleurs pas avoir été l’arme du crime; je mentionnerai les explications enchevêtrées qu’il a données à la Commission entre une croyance à une culpabilité de Coffin et une croyance à la simple complicité de Coffin; je mentionnerai l’admission que les seuls renseignements qu’il put obtenir par écrit des « nombreux » témoins qu’il questionna au cours de son enquête pour Hébert, lui furent donnés par Donald Coffin et par John Hackett; je mentionnerai enfin son affirmation que, lorsque Wilbert Coffin lui décrivit les occupants de la jeep qu’il prétendait avoir vue, Coffin lui aurait donné comme leur âge, celui de 25 à 30 ans, alors que nous savons que dans trois déclarations faites au cours de juillet et août 1953, Coffin avait mentionné comme âge des occupants de la jeep, une fois, celui de 30 à 35 ans, et deux fois, celui de 35 à 40 ans, et que ce ne fut, en réalité pour la première fois cet âge de 30 ans environ, le tout comme nous l’avons d’ailleurs constaté précédemment.
Que M. Doyon ait pu, à un moment donné, croire honnêtement et sérieusement que Coffin n’avait pas accompli son forfait seul, je ne peux le lui reprocher, ni l’approuver, ni le contredire, en tenant compte des opinions exprimées dans le même sens, au début des recherches, par un M. Carter et un M. Johnson qui furent parmi les premiers chercheurs à se rendre dans le bois pour tenter de retrouver les trois chasseurs disparus, en tenant compte de l’opinion opposée du Dr. Roussel et en me rappelant que cette théorie fut soumise à l’attention et jugement du jury de Percé; mais je ne puis m’abstenir de souligner que ces doutes exprimés aujourd’hui devant la Commission me paraissent contraires à l’attitude de fait que l’ancien sergent a prise lors du procès Coffin, et à celle qu’il a prise également lors de son enquête en sourdine sur le levier de carabine trouvé sur le pont de Québec.
Je me dois également de souligner la tentative presque injurieuse pour cette Commission que fit l’ancien sergent pour faire accepter l’histoire si peu vraisemblable de son avion privé survolant le pont de Québec pour les fins de recherches d’une carabine lancée de la chaussée située à la mi-hauteur du pont.
Enfin, je dois rappeler l’échec de M. Doyon, devant cette Commission, dans ses efforts pour nous faire croire que, lors du procès de Hamel, alors que les témoins avaient été invités à se retirer de la Cour, le capitaine Matte avait, avant d’être lui-même appelé à témoigner, invité le sergent à écouter, par une porte entrebâillée, un témoignage qui était alors entendu par la Cour.
Je crois en avoir dit suffisamment pour être maintenant justifié d’exprimer l’opinion qu’il n’est pas possible de croire à l’objectivité de M. Doyon et qu’il y a lieu de douter plus que sérieusement de la véracité de ses témoignages devant cette Commission; ses témoignages furent l’aboutissement logique, l’extériorisation ultime de sa rancœur contre le capitaine Matte et ses anciens supérieurs de la Sûreté provinciale remontant à ce matin lointain du 23 juillet 1953 où alors qu’il était apparemment bouleversé par les événements son esprit d’indiscipline et son indépendance altière envers ses supérieurs reçurent un choc dont il ne s’est jamais remis; le juge Blanchard qui rencontra Doyon en 1963 constata qu’il avait conservé toute sa rancœur contre ses supérieurs.
Aussi bien, dans la mesure où les faussetés du livre de M. Hébert ont pu se faire l’écho de renseignements communiqués par M. Doyon, il semblerait que M. Hébert eut dû se montrer plus circonspect envers M. Doyon et ses renseignements. (À suivre)
12 commentaires:
Jacques Hébert et Lew Stoddard noius présentent le sergent Doyon comme un homme sans défaut. Ce n'était pas un vilain, loin de là, mais ce n'était pas une personne impartiale. Il était trop à couteaux tirés avec ses supérieurs. Il s'est servi d'Hébert et Hébert s'est servi de lui.
Charles Rivard, Québec
Me Fortin,
Je viens de relire "J'accuse les assassins de Coffin". Aujourd'hui, ce livre ne passerait pas. Il contient trop d'affirmations gratuites.
Comment se fait-il, selon vous, que Jacques Hébert n'y fait nullement mention de la déclaration statutaire de Coffin, faite le 6 août 1953?
Ignorait-il l'existence de ce document si accablant pour Coffin, ou l'a-t-il sciemment laissé de côté, sachant que personne en dehors des milieux autorirés ne s'en apercevrait?
J.-P.Bellavance
Monsieur Bellavance,
Hébert ne parle pas non plus des objets ayant appartenus aux victimes et retrouvés dans l’appartement de sa maîtresse, à Montréal. Il ne présente que des éléments susceptibles de prouver l’innocence de Coffin. Et cela, même s’il doit en inventer. Je ne pourrais pas vous dire s’il connaissait l’existence de cette déclaration statutaire. Ce n’était pas un juriste. Et il a admis devant la Commission Brossard ne pas avoir lu toutes les transcriptions sténographiques du procès devant le jury de Percé. Il n'aurait donc pas, a fortiori, pris connaissance du dossier de l'enquête préliminaire. J’ai d’abord appris l’existence de cette déclaration en lisant le procès-verbal de l’enquête préliminaire. Si les avocats de Coffin avaient offert une défense, la couronne aurait assurément sorti ce document en contre-preuve. Relisez les extraits du rapport Brossard que j’ai publiés sur ce bloque sous le titre COFFIN ÉTAIT COUPABLE, le 09.12.07.
Me Fortin,
C'est toujours le plus complet silence du coté de Stoddard .
Serait-il mort de sa belle mort ?
Hébert ne parle pas non plus de la cuite de Coffin entre Gaspé et Montréal et de l'argent qu'il a alors dilapidé. Il passe sous silence le fait que Coffin avait alors en sa possession un porte-monnaie qui ressemblait bizarrement au porte-monnaie flambant neuf et jamais retrouvé du jeune Lindsey. Il ne parle pas non plus de la déposition de Marion Petrie. Hébert cherche sans cesse à rendre Coffin sympathique au lecteur. Il pousse le ridicule à essayer de nous faire accroire que le jeune Lindsey a donné son canif cadeau de graduation à Coffin parce que ce dernier était gentil.
C.Parent
Mr. Stoddard voulait prouver l'innocence de Coffin. Avec son blog plein de mensonges, d'exagérations, d'histoires de mémères et de promesses jamais tenues, il a prouvé exactement le contraire.
Lui aussi, comme Hébert, il n'a jamais parlé des objets retrouvés chez la maîtresse de Coffin, ni de la déclaration satutaire de Coffin.
Monsieur ou Madame Anonyme,
Je suis un libéral au sens noble du terme. J’offre même l’adresse d’un blogue qui offre des arguments opposés à ceux que je rapporte. Quant au parti pris, je vous rappelle que je ne reproduis que les conclusions du rapport Brossard. Je m’en tiens aux faits, dois-je vous rappeler, qui ont été prouvés devant le jury et devant la Commission Brossard selon les règles de la preuve du pays. Je ne partage pas cependant l’excès de langage de certains visiteurs de ce blogue.
Me Fortin,
Je crois que Mr. Stoddard se fait encenser beaucoup plus souvent que sa juste part sur son blog personnel dont les participants n'ont pas toujours que des louanges et des mots doux à vos égards .
Alors , stupidités , petites méchancetés lancées de temps à autre de chaque coté de la barricade , restent de bonne guerre .
Et tant pis pour les âmes prudes.
Bravo pour vous et longue vie à votre blog .
Me Fortin,
Qu'est ce qui se passe ? Il n'y a plus rien sur les deux blogs ?
Est-ce qu'il n'y a plus rien à dire ni d'un bord ni de l'autre,ou tout a été dit? ou cà n'intéresse plus personne et on passe à autre chose ?
Soyez sans inquiétude. J'entends poursuivre le programme que j'ai annoncé au début de l'année. Je constate que cette affaire intéresse toujours un bon nombre d'INTERNAUTES. Cependant, la plupart d'entre eux ne se hasardent pas à faire des commentaires.
Monsieur FORTIN
J'ai beaucoup lu concernant l'affaire Coffin. J'ai lu à au moins une reprise que certaines personnes de la région de Gaspé
auraient vu une certaine camionnette répondant à la description donnée par Coffin(celle que Coffin dit avoir vu à
son retour après avoir été chercher la pompe à gaz)Cette camionnette aurait été vue par des forestiers ou travailleurs de compagnie forestière à un moment tout à fait contemporain à la date des meutres des chasseurs américains. On dit que certaines de ces personnes (travailleurs forestiers) auraient trouvé une ressemblance frappante avec la camionnette décrite par Coffin lorsqu'il revint auprès des chasseurs après avoir été chercher la fameuse pompe à essence. Savez-vous quelque chose à ce sujet? Est-ce sérieux ces informations?Claude 3216
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