Je vous suggère de lire DUPLESSIS, SON MILIEU, SON ÉPOQUE sous la direction de XAVIER GÉLINAS ET LUCIA FERRETTI, paru aux Éditions du Septentrion, en 2010. Cet ouvrage est préfacé par l’historien Denis Vaugeois. Un nombre impressionnant de collaborateurs ont participé à la rédaction de cet ouvrage. Charles-Philippe Courtois est l’auteur d’un chapitre qui me concerne personnellement intitulé CITÉ LIBRE, DUPLESSIS ET UNE VISION TRONQUÉE DU QUÉBEC. Ce livre devrait être traduit en anglais.
Cliquez sur les images ci-dessus pour lire un extrait de l’œuvre de Charles-Philippe Courtois sur cette question.
Rappelez-vous le billet que j’ai publié sur ce blogue, le 16 mars 2008, et que je vous propose de relire ci-dessous. Je reproduis les commentaires qu’il avait suscités.
MAURICE DUPLESSIS EST-IL RESPONSABLE DE L’EXÉCUTION DE COFFIN ?
À lire les commentaires de ceux qui croient que Coffin a été victime d’une erreur judiciaire, j’en viens à la conclusion que leur démarche repose sur le principe suivant : ce procès ayant eu lieu pendant que Maurice Duplessis était le premier ministre du Québec, il doit nécessairement être entaché d’une erreur judiciaire.
L’honorable juge Gérard Lacroix qui a présidé le procès de Coffin devant un jury, à Percé, a été nommé par le gouvernement fédéral. En 1950, il a été bâtonnier du barreau du Québec. Une autorité en droit pénal, il a enseigné à l’Université Laval. Son alma mater lui a conféré un doctorat honoris causa en 1952. Ce n’est pas Duplessis qui l’a nommé à cette fonction.
À l’unanimité, la Cour d’appel du Québec a maintenu le verdict du jury de Percé. Ces juges n’ont pas été nommés par Duplessis.
La Cour Suprême, par l’intermédiaire du juge Abbott, a refusé d’entendre l’appel de Coffin. La Cour suprême a refusé de réviser cette décision. Le Cabinet fédéral a transmis le dossier à la Cour suprême et lui a demandé quel avis elle aurait donné si l’appel de Coffin avait été permis. Trois juges sur cinq l’auraient confirmé.
Le ministre fédéral de la Justice Stuart Garson a refusé d’intervenir dans l’exécution de la sentence. Vincent Massey, gouverneur général du Canada, a signé l’arrêté ministériel ordonnant l’exécution de Coffin. Encore là, Duplessis n’a rien à voir dans ces décisions. Alors pourquoi s’acharner ainsi sur Duplessis?
Publié par Clément Fortin à l'adresse 00:15
8 commentaires:
ITHACA a dit…
Quelle étrange façon de laver un personnage historique ! Étrange, en effet, que cette distribution qui consiste à lancer les responsabilités à gauche et à droite, afin semble-t-il de les répartir uniformément. Parvenons à un compromis acceptable et statuons que Maurice Duplessis fut L'UN DES acteurs responsables de la mort de Coffin.
Je ne comprends toujours pas le sens de cette défense pétaradante. La gravité de cette affaire méritait semble-t-il plus de nuances, et un peu d'honnêteté.
20 septembre, 2008 17:43
ITHACA a dit…
La thèse d'Hébert est que Duplessis a peut-être exercé une pression indue sur le dispositif judiciaire, et ceci au regard de considérations médiatiques. Son implication n'est pas directe mais circonstancielle.
Au surplus, Hébert considère que Wilbert Coffin n'a peut-être pas pu bénéficier de recours subséquents en justice dû à une faille du système judiciaire. Prétendre que dans ce cas la justice a très (trop) bien fonctionné représente une aberration. C'est le fond du problème, ce qui disqualifie ce système, et non sa réhabilitation.
20 septembre, 2008 18:04
Clément Fortin a dit…
Ithaca,
Je n'ai voulu que rétablir les faits. Je ne me porte pas à la défense de Duplessis. Lisez les livres de Jacques Hébert et celui d'Alton Price et vous constaterez que tout dépend, ou presque, de Duplessis. Plus encore, visitez le blogue de Lew Stoddard. Vous constaterez que tous les maux dans l'affaire Coffin proviennent de Duplessis. En toute honnêteré, une mise au point s'imposait. Il n'est pas question de nuancer mais de différencier.
Clément Fortin
20 septembre, 2008 18:11
ITHACA a dit…
Je suis d'accord avec vous, mais alors il s'agit de mettre en cause un dispositif au sein duquel les réseaux d'influence sont complexes. Merci pour ces éclaircissements.
Cependant, Hébert ne fait pas reposer l'odieux du verdict uniquement sur Duplessis. Sa thèse est également que Coffin n'eut pas accès à un défense pleine et entière dans la révision du procès à cause d'une faille inhérente au processus judiciaire.
Ainsi, prétendre (ceci ne nous concerne ni l'un ni l'autre, ce n'est pas une accusation), mais prétendre ainsi que dans le cas de l'affaire Coffin la justice a très (trop) bien fonctionné relève d'une aberration. C'est là le fond du problème, ce qui disqualifie le système, et non ce qui assure sa réhabilitation.
20 septembre, 2008 18:26
Clément Fortin a dit…
Ce message a été supprimé par l'auteur.
20 septembre, 2008 20:08
Clément Fortin a dit…
Hébert accuse tous les représentants de la justice d'être des assassins. Lisez l'écrit de monsieur Saumure dont je viens d'afficher le lien sur ce blogue. Vous constaterez qu'il exprime l'opinion largement répandue à l'époque sur la mission qu'Hébert s'était donnée à l'égard de Duplessis. J'étudie cette affaire depuis plus de trois ans. Et plus je l'approfondis, plus je suis convaincu que Coffin a eu un procès juste et équitable. À ce propos, je vous invite à lire mon ouvrage L'affaire Coffin: une supercherie?
20 septembre, 2008 20:20
ITHACA a dit…
La lecture de l'hommage posthume rendu par Saumure ne fait que raviver l'admiration immense que j'éprouve déjà à l'égard de Jacques Hébert.
En ce qui regarde la lecture que, personnellement, vous faites du personnage Hébert, je dirais que contester un régime est une chose : mais faire en sorte que cette contestation salisse irrémédiablement toute analyse des faits, la teintant d'un biais insurmontable, en est une autre, toute différente.
Je ne manquerai pas, Fortin, de lire votre livre. Dans l'attente, et eut égard à deux hommes d'une grande intelligence, Jacques Hébert et Wilbert Coffin, je pose cette question :
Coffin était-il selon vous coupable de ces assassinats ?
22 septembre, 2008 12:04
Clément Fortin a dit…
Si vraiment l'affaire Coffin vous intéresse, je vous invite instamment à lire mon livre. Et faites-moi vos commentaires.
23 septembre, 2008 08:53
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Rappelez-vous le billet que j’ai publié sur ce blogue, le 16 mars 2008, et que je vous propose de relire ci-dessous. Je reproduis les commentaires qu’il avait suscités.
MAURICE DUPLESSIS EST-IL RESPONSABLE DE L’EXÉCUTION DE COFFIN ?
À lire les commentaires de ceux qui croient que Coffin a été victime d’une erreur judiciaire, j’en viens à la conclusion que leur démarche repose sur le principe suivant : ce procès ayant eu lieu pendant que Maurice Duplessis était le premier ministre du Québec, il doit nécessairement être entaché d’une erreur judiciaire.
L’honorable juge Gérard Lacroix qui a présidé le procès de Coffin devant un jury, à Percé, a été nommé par le gouvernement fédéral. En 1950, il a été bâtonnier du barreau du Québec. Une autorité en droit pénal, il a enseigné à l’Université Laval. Son alma mater lui a conféré un doctorat honoris causa en 1952. Ce n’est pas Duplessis qui l’a nommé à cette fonction.
À l’unanimité, la Cour d’appel du Québec a maintenu le verdict du jury de Percé. Ces juges n’ont pas été nommés par Duplessis.
La Cour Suprême, par l’intermédiaire du juge Abbott, a refusé d’entendre l’appel de Coffin. La Cour suprême a refusé de réviser cette décision. Le Cabinet fédéral a transmis le dossier à la Cour suprême et lui a demandé quel avis elle aurait donné si l’appel de Coffin avait été permis. Trois juges sur cinq l’auraient confirmé.
Le ministre fédéral de la Justice Stuart Garson a refusé d’intervenir dans l’exécution de la sentence. Vincent Massey, gouverneur général du Canada, a signé l’arrêté ministériel ordonnant l’exécution de Coffin. Encore là, Duplessis n’a rien à voir dans ces décisions. Alors pourquoi s’acharner ainsi sur Duplessis?
Publié par Clément Fortin à l'adresse 00:15
8 commentaires:
ITHACA a dit…
Quelle étrange façon de laver un personnage historique ! Étrange, en effet, que cette distribution qui consiste à lancer les responsabilités à gauche et à droite, afin semble-t-il de les répartir uniformément. Parvenons à un compromis acceptable et statuons que Maurice Duplessis fut L'UN DES acteurs responsables de la mort de Coffin.
Je ne comprends toujours pas le sens de cette défense pétaradante. La gravité de cette affaire méritait semble-t-il plus de nuances, et un peu d'honnêteté.
20 septembre, 2008 17:43
ITHACA a dit…
La thèse d'Hébert est que Duplessis a peut-être exercé une pression indue sur le dispositif judiciaire, et ceci au regard de considérations médiatiques. Son implication n'est pas directe mais circonstancielle.
Au surplus, Hébert considère que Wilbert Coffin n'a peut-être pas pu bénéficier de recours subséquents en justice dû à une faille du système judiciaire. Prétendre que dans ce cas la justice a très (trop) bien fonctionné représente une aberration. C'est le fond du problème, ce qui disqualifie ce système, et non sa réhabilitation.
20 septembre, 2008 18:04
Clément Fortin a dit…
Ithaca,
Je n'ai voulu que rétablir les faits. Je ne me porte pas à la défense de Duplessis. Lisez les livres de Jacques Hébert et celui d'Alton Price et vous constaterez que tout dépend, ou presque, de Duplessis. Plus encore, visitez le blogue de Lew Stoddard. Vous constaterez que tous les maux dans l'affaire Coffin proviennent de Duplessis. En toute honnêteré, une mise au point s'imposait. Il n'est pas question de nuancer mais de différencier.
Clément Fortin
20 septembre, 2008 18:11
ITHACA a dit…
Je suis d'accord avec vous, mais alors il s'agit de mettre en cause un dispositif au sein duquel les réseaux d'influence sont complexes. Merci pour ces éclaircissements.
Cependant, Hébert ne fait pas reposer l'odieux du verdict uniquement sur Duplessis. Sa thèse est également que Coffin n'eut pas accès à un défense pleine et entière dans la révision du procès à cause d'une faille inhérente au processus judiciaire.
Ainsi, prétendre (ceci ne nous concerne ni l'un ni l'autre, ce n'est pas une accusation), mais prétendre ainsi que dans le cas de l'affaire Coffin la justice a très (trop) bien fonctionné relève d'une aberration. C'est là le fond du problème, ce qui disqualifie le système, et non ce qui assure sa réhabilitation.
20 septembre, 2008 18:26
Clément Fortin a dit…
Ce message a été supprimé par l'auteur.
20 septembre, 2008 20:08
Clément Fortin a dit…
Hébert accuse tous les représentants de la justice d'être des assassins. Lisez l'écrit de monsieur Saumure dont je viens d'afficher le lien sur ce blogue. Vous constaterez qu'il exprime l'opinion largement répandue à l'époque sur la mission qu'Hébert s'était donnée à l'égard de Duplessis. J'étudie cette affaire depuis plus de trois ans. Et plus je l'approfondis, plus je suis convaincu que Coffin a eu un procès juste et équitable. À ce propos, je vous invite à lire mon ouvrage L'affaire Coffin: une supercherie?
20 septembre, 2008 20:20
ITHACA a dit…
La lecture de l'hommage posthume rendu par Saumure ne fait que raviver l'admiration immense que j'éprouve déjà à l'égard de Jacques Hébert.
En ce qui regarde la lecture que, personnellement, vous faites du personnage Hébert, je dirais que contester un régime est une chose : mais faire en sorte que cette contestation salisse irrémédiablement toute analyse des faits, la teintant d'un biais insurmontable, en est une autre, toute différente.
Je ne manquerai pas, Fortin, de lire votre livre. Dans l'attente, et eut égard à deux hommes d'une grande intelligence, Jacques Hébert et Wilbert Coffin, je pose cette question :
Coffin était-il selon vous coupable de ces assassinats ?
22 septembre, 2008 12:04
Clément Fortin a dit…
Si vraiment l'affaire Coffin vous intéresse, je vous invite instamment à lire mon livre. Et faites-moi vos commentaires.
23 septembre, 2008 08:53
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