La valise de Frederick Claar que la
police a retrouvée dans l'appartement
de la maîtresse de Coffin à Montréal.
La camionnette que Bill Baker
avait prêtée à Coffin
À VENIR PROCHAINEMENT :
A) LES TÉMOIGNAGES DE L’EXPERT PÉCLET
B) L’INCIDENT THOMPSON ET LE VOYAGE DU NOTAIRE MOREAU
I – LA PERSONNALITÉ DE FRANCIS GABRIEL THOMPSON;
II – LES ÉVÈNEMENTS DE MIAMI;
III- LE VOYAGE DU NOTAIRE J. CONRAD MOREAU;
IV – L’ALIBI DE THOMPSON
V – LA CRÉDIBILITÉ DE THOMPSON
VI – CONCLUSIONS
NOTA NE MANQUEZ PAS CE CHAPITRE DU RAPPORT BROSSARD. C’EST ROCAMBOLESQUE VOIRE ÉPOUSTOUFLANT… UN ROMAN TORDANT! DU JACQUES HÉBERT A SON MEILLEUR!
A) LES TÉMOIGNAGES DE L’EXPERT PÉCLET
B) L’INCIDENT THOMPSON ET LE VOYAGE DU NOTAIRE MOREAU
I – LA PERSONNALITÉ DE FRANCIS GABRIEL THOMPSON;
II – LES ÉVÈNEMENTS DE MIAMI;
III- LE VOYAGE DU NOTAIRE J. CONRAD MOREAU;
IV – L’ALIBI DE THOMPSON
V – LA CRÉDIBILITÉ DE THOMPSON
VI – CONCLUSIONS
NOTA NE MANQUEZ PAS CE CHAPITRE DU RAPPORT BROSSARD. C’EST ROCAMBOLESQUE VOIRE ÉPOUSTOUFLANT… UN ROMAN TORDANT! DU JACQUES HÉBERT A SON MEILLEUR!
C) LES INTERROGATOIRES DE WILBERT COFFIN, MARION PETRIE ET LEWIS SINNETT ;
D) LE CAS DE VINCENT PATTERSON;
E) LES DEUX PRISONNIERS QUE L’ON AURAIT INCITÉS À TÉMOIGNER CONTRE COFFIN.
Extrait du rapport Brossard, Vol. 2, Chapitre 8 : Les bouteilles de boisson alcoolique
LES BOUTEILLES DE BOISSON ALCOOLIQUE
Dans la liste des effets trouvés soit dans la camionnette abandonnée des chasseurs américains, soit tout près de cette camionnette, étaient mentionnées deux bouteilles de boisson; cette liste destinée à l’usage de la police fut utilisée lors du procès et mise à la disposition des procureurs de la défense.
Au cours de l’enquête, l’officier FAFARD indiqua sur l’exhibit No 25 : « Une bouteille vide de couleur brune » et « une bouteille vide de Blended Whisky de marque Seagram’s, Seven Crown, contenant une chopine ». Il s’agissait croit-il de whisky canadien; un renseignement obtenu de la Commission des Liqueurs atteste que le « Seven Cown » était de fait un Rye américain.
L’officier SINNETT déclara qu’il était présent avec le sergent Doyon lorsque ces bouteilles de boisson vides furent retrouvées; il a oublié qui les a ramassées, mais il sait que l’on n’a pas levé les empreintes digitales sur les bouteilles et prétend que l’on n’a pris aucune précaution en les ramassant, qu’elles furent tout simplement placées dans une boîte et apportées à l’inspecteur Maurice Hébert de la Sûreté provinciale.
Monsieur HÉBERT, qui a la responsabilité du service de l’identité judiciaire pour l’est de la province depuis quelques années, déclara que le sergent Doyon ne lui avait jamais fait de suggestions quant au relevé d’empreintes sur les bouteilles, pas plus que sur d’autres objets et que personne d’autre ne lui en avait faites.
Monsieur HENRI BERNIER, technicien attaché au service de la Sûreté provinciale, plus ^particulièrement en ce qui a trait aux empreintes digitales, fit, à cette Commission, un exposé de la science du relevé d’empreintes digitales; il déclara qu’après avoir pris connaissance des relevés de température en Gaspésie à l’époque des meurtres indiquant qu’une assez bonne quantité de pluie était tombée et qu’il y avait eu des écarts de température, son expérience de milliers de cas identiques, étudiés par lui, lui donne la certitude que quant à une bouteille exposée à l’extérieur pendant plus d’un mois, les possibilités d’y relever des empreintes digitales sont « quasiment nulles pour ne pas dire nulles », et que, quant à une bouteille qui aurait passé un mois dans une camionnette stationnée et abandonnée dans le bois, les possibilités d’y relever des empreintes digitales sont excessivement faibles. Son expérience lui dicte aussi qu’il est excessivement difficile sinon impossible de faire faire le relevé d’empreintes digitales sur des objets expédiés d’autres parties de la province, même s’ils sont empaquetés avec beaucoup de précautions dans des empaquetages pour ainsi dire hermétiques et que les empreintes de doigts que l’on peut y relever ne sont pas lisibles. À l’époque de l’affaire Coffin, il a été appelé à faire des relevés d’empreintes sur deux carabines, mais il n’a pu relever d’empreintes identifiables. Il ne paraît pas avoir été invité à faire des relevés sur des bouteilles de boisson.
Monsieur MAURICE HÉBERT, rappelé, informa la Commission q u’il avait fait un relevé d’empreintes digitales sur deux mains "humaines" qui furent identifiées par la suite et dont l’une au moins appartenait à l’une des victimes.
Le docteur JEAN-MARIE ROUSSEL, médecin légiste, qui se rendit en brousse gaspésienne à, au moins, deux reprises avec des officiers de la Sûreté provinciale, déclare qu’il est possible qu’il ait vu une ou plusieurs bouteilles provenant des lieux où on avait trouvé soit le camion, soit un cadavre, mais qu’il ne s’en souvient pas; il n’a pas été question devant lui que l’on prenne des empreintes sur des objets autres que des mains des victimes et une carabine. Il exprime l’opinion qu’il aurait été impossible de relever des empreintes sur une bouteille « laissée comme cela dans le bois », exposée aux intempéries à l’extérieur de la camionnette.
Soulignons que les listes d’objets trouvés étaient à la disposition des procureurs de la défense, de même que les objets trouvés qui n’avaient pas été produits devant les jurés, que tous les témoins qui précèdent, à l’exception de monsieur Bernier, témoignèrent au procès et se trouvaient à Percé, que si les défenseurs de Coffin avaient décidé de présenter une défense, il leur eut été facile de porter à la connaissance du jury l’absence de relevés d’empreintes digitales sur les bouteilles retrouvées, ce qui eut alors justifié la Couronne de faire la preuve de la très grande difficulté, sinon de l’impossibilité de faire de tels relevés, et qu’enfin rien ne fut caché à la défense sur ce point particulier.
Enfin monsieur HERBERT PALMER, un guide gaspésien, témoin lors du procès, déclara devant cette Commission n’avoir jamais agi comme guide des Lindsey et de Claar, ne les avoir rencontrés qu’en une seule occasion et ce en 1951 pour une demi-heure à peine, ne rien connaître des « drinking habits » d’Eugène Lindsey et ne l’avoir jamais vu boire.
Aussi bien ne peut-on qu’être sidéré par les deux paragraphes suivants extraits du dernier volume de monsieur Jacques Hébert :
Page 37 :
« Mais Berth Palmer n’était pas chez lui; sa famille assura la police qu’il travaillait sur la Côte-Nord. Il est étonnant, cependant, qu’on ne l’ait pas appelé à témoigner lors du procès de Coffin, quand cela n’aurait été que pour renseigner le tribunal sur les autres excursions de chasse de Lindsey, auxquelles il avait lui-même participé. Le tribunal s’est contenté du témoignage de la police.
Page 120 :
« D’autre part, Bert Palmer, un Gaspésien qui avait servi de guide à Eugène Lindsey au cours d’excursions de chasse antérieures, connaissait très bien les mœurs du Pennsylvanien. Homme de confiance de Lindsey, Palmer ne buvait pas du tout. « J’ai fait quatre excursions de chasse avec lui au cours des quatre saisons précédant le meurtre. Eugène Lindsey n’apportait jamais de boisson ».
et par le paragraphe suivant :
Page 121 :
« Comme il ne fut pas question de ces bouteilles lors du procès, elles ne furent pas produites en cour. Sans doute ont-elles été prématurément détruites avec les pièces à conviction, peu de jours après l’exécution de Coffin. »
Les allégations de ce dernier paragraphe sont une autre fausseté en ce qui a trait à la destruction des bouteilles. Il a été établi devant nous qu’à l’exception des effets personnels des familles Lindsey et Claar qui leur furent retournés, aucune pièce à conviction ne fut détruite; et nous savons que ces pièces étaient à la disposition des procureurs de la défense qui eussent pu les faire produire s’ils l’avaient jugé opportun.
Par ailleurs, dans son livre monsieur Hébert a décrit ce qui suit à la page 121 :-
« Cette fois, cependant, selon Claar, Lindsey avait fait acheter une bouteille de whisky, sûrement canadien. Il n’en a pas acheté en Gaspésie : on a cité au procès de Percé tous ceux qui avaient vendu quelque chose au groupe Lindsey. Quant au fils Lindsey e à son jeune camarade Frederick Claar, ils ne buvaient pas. Par ailleurs, il est impossible que Coffin lui-même ait acheté du whisky américain puisque la Régie des alcools de la province n’en importait pas à l’époque.
Si la police s’était renseignée, elle aurait connu le goût particulier de Lindsey pour le whisky canadien et aurait conclu, comme moi, que ni Coffin, ni aucun des trois chasseurs n’avaient pu, en toute logique, apporter les bouteilles de whisky américain là où les détectives les ont trouvées.
Et même si Lindsey, hypothèse invraisemblable, avait camouflé dans ses bagages deux bouteilles de whisky d’un type qu’il n’aimait pas, aurait-il pu les boire seul dans la même journée, au même endroit, devant son jeune fils?
Les bouteilles trouvées étaient vides près des cadavres fournissaient donc la preuve que des inconnus s’étaient rendus sur les lieux du crime avant ou après la mort d’Eugèe Lindsey. »
Or, un M. Thomas Miller qui agit, en 1951 et en 1952, comme guide de M. Lindsey, au cours, par conséquent, d’expéditions de chasse antérieures à celles de 1953, nous a rapporté a) que M. Eugene Lindsey prenait parfois (« a little ») de la boisson alcoolique b) qu’il croit qu’il buvait du scotch, mais n’en est pas certain et de ne pas se souvenir qu’il avait une préférence pour la boisson canadienne par opposition à la boisson américaine.
Il s’agit donc dans le cas des trois premiers paragraphes que je viens de citer de faits purement hypothétiques dont aucune preuve ne fut soumise au jury de Percé et dont aucune preuve ne nous a été soumise; est particulièrement enfantine l’affirmation que le goût particulier de M. Lindsey père pour le whisky canadien l’aurait empêché d’emporter avec lui des bouteilles de whisky américain. D’autre part, M. Hébert a oublié de mentionner qu’avant de rencontrer Coffin pour la première fois, le groupe Lindsey avait précédemment rencontré un groupe de quatre Gaspésiens en compagnie desquels ils furent photographiés avec l’appareil de l’un des deux jeunes gens (ces photographies furent produites); comment conclure, comme le fait avec tant de désinvolture M. Hébert, que les deux bouteilles furent vidées par M. Lindsey seul? En fait, ce ne fut qu’une bouteille et demie que l’on retrouva vide, l’une des deux bouteilles étant encore à moitié pleine.
Dans les circonstances, il n’est pas étonnant que les procureurs de Coffin n’aient pas soulevé, dans leurs plaidoiries, l’argument que les bouteilles trouvées vides près des cadavres fournissaient la preuve que des inconnus s’étaient rendus sur les lieux du crime avant ou après la mort d’Eugene Lindsey, puisqu’ils savaient qu’Eugene Lindsey avait, avant son premier contact avec Wilbert Coffin, rencontré quatre Gaspésiens. Et qui donc a pu dire que Coffin lui-même n’ait pas touché à ces bouteilles avec Eugene Lindsey ou après la mort de ce dernier? Si l’on peut pardonner à M. Hébert l’imagination qui a alimenté ses hypothèses, une mémoire défectueuse qui a pu lui faire oublier les quatre Gaspésiens qui avaient précédemment rencontré le groupe de Lindsey (à moins que ce ne soit l’ignorance dans laquelle il se trouvait de cette rencontre faute d’avoir pris la précaution de lire la preuve qui fut faite au procès de Coffin) et les vices de son argumentation, on ne saurait l’excuser d’avoir affirmé des faits faux pour tenter de justifier ses hypothèses et ses conclusions.
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