Antidote : Roman mettant en scène des faits et des personnages véridiques.
2015 ou 2016
Verso
À Piedmont,
dans les Laurentides, le 21 février 2009, deux enfants sont retrouvés morts
dans leur lit. Leur père, le docteur Guy Turcotte, un cardiologue de l’Hôpital
de Saint-Jérôme, couché sous son lit, des traces de vomissure sur la bouche,
avoue aux policiers les avoir tués. Voulant s’enlever la vie, il a ingurgité,
la veille, du lave-glace. Il est conduit aux urgences de l’Hôpital de
Saint-Jérôme. Sa séparation récente d’avec sa femme, la docteure Isabelle
Gaston, urgentologue (urgentiste, en France) au même hôpital l’a complètement
démoli. Celle-ci a une liaison avec Martin Huot, son entraîneur physique. Le
jour même du départ de Turcotte, son amant occupe son lit. Une relation en
montagnes russes et l’infidélité ont détruit ce couple. Turcotte est confiné à
l’Institut Philippe-Pinel pour y recevoir des traitements psychiatriques. Puis, il est envoyé au centre de détention de
Riviêre-des-Prairies où il tente encore une fois de s’enlever la vie en avalant
des médicaments qu’il avait réussi à accumuler. À la fin, il est jugé apte à subir son procès.
La poursuite plaide qu’il a voulu se venger de sa femme en lui enlevant ses
enfants. La défense admet que Guy Turcotte a commis ce crime, mais qu’il ne l’a
pas fait avec préméditation et de propos délibéré. L’état d’esprit de l’accusé
au moment des événements est l’unique enjeu de cette affaire. En 2011, après un
long procès, le jury le déclare non criminellement responsable du meurtre de
ses enfants. La poursuite interjette appel. La Cour d’appel ordonne la tenue
d’un nouveau procès qui aura lieu en septembre 2015.
Quelques notes
explicatives de l’auteur sur son docu-roman
Guy
Turcotte ruse ou folie
Dès le début de mai 2014, j’ai entamé
une démarche pour obtenir une copie des transcriptions du procès de Guy
Turcotte. Comme elle n’aboutissait pas, je me suis adressé à madame Stéphanie
Vallée, ministre de la Justice du Québec. J’ai reçu, le 19 juin, une lettre de
la responsable de l’accès à l’information m’invitant à m’adresser à la
directrice des greffes criminel, pénal et jeunesse du palais de justice de
Saint-Jérôme. Celle-ci a demandé au juge qui entendra le nouveau procès de Guy
Turcotte, en septembre 2015, s’il était d’accord que ces documents me soient
communiqués. Elle m’informe que le juge me demande de formuler ma requête par
écrit, ou de la faire devant lui à son retour de vacances. Le 21 août, je me
suis présenté devant le juge André Vincent. J’ai eu la surprise d’assister, par
la même occasion, à la demande de mise en liberté de Guy Turcotte.
Après consultation avec les procureurs
du ministère public et de la défense, le juge m’a permis d’obtenir toutes
les transcriptions du procès de Guy
Turcotte, et il m’a ordonné « de ne pas publier ouvrage, synthèse ou
quoique ce soit avant le nouveau procès prévu en septembre 2015. »
Mon projet d’écrire un docu-roman sur
l’affaire Guy Turcotte devenait public par le fait même. Cette annonce m’a valu
une avalanche de désapprobation sur Facebook.
Enfin, le 23 septembre 2014, on a versé
sur ma clé USB les 7000 pages de transcriptions du procès de Guy Turcotte en
payant 594$. J’aurai attendu près de cinq mois pour les obtenir.
Clément
Fortin, avocat à la retraite et écrivain
Saint-Sauveur
(Québec)