ABANDON DU PROJET DE CENTRE D'INTERPRÉTATION DE L'AFFAIRE COFFIN, À MURDOCHVILLE
LE SOLEIL
Publié le 13 juillet 2010 à 05h00 Mis à jour le 13 juillet 2010 à 10h03
Opposition au «parc Coffin» de Murdochville
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Marie Coffin, la soeur de Wilbert, a appris par les journaux l'existence du projet de parc d'interprétation sur l'affaire Coffin. Elle a expliqué aux promoteurs qu'elle refusait qu'on «exploite son frère au profit du tourisme».
Collaboration spéciale Geneviève Gélinas
Geneviève Gélinas, collaboration spéciale
Le Soleil
(Murdochville) Le parc d'interprétation sur l'affaire Wilbert Coffin ne verra finalement pas le jour. Les promoteurs du projet ont abandonné l'idée de commémorer le lieu où trois chasseurs américains ont été tués il y a maintenant 57 ans, à Murdochville. Les critiques de Marie Coffin, la soeur de celui qui a été accusé, condamné et pendu pour ce crime, ont eu raison de l'initiative.
En entrevue au Soleil, Marie Coffin se dit «soulagée et heureuse», elle qui refusait qu'on «exploite son frère au profit du tourisme».
La Ville de Murdochville souhaitait aménager l'emplacement forestier où trois chasseurs américains ont été tués il y a 57 ans, à une vingtaine de kilomètres de la municipalité. Ces meurtres avaient mené à la pendaison du prospecteur gaspésien Wilbert Coffin, après un procès entaché d'irrégularités.
La municipalité et le Club Quad de Murdochville voulaient améliorer la route d'accès aux vestiges du camp de chasse, y installer des panneaux d'interprétation et une aire de pique-nique. La Conférence régionale des élus avait déjà accordé une somme de 36 000 $ pour payer les travaux.
Mme Coffin, qui habite Gaspé, a appris l'existence du projet par les journaux. «Les promoteurs ne m'ont jamais contactée pour me demander mon opinion», dit-elle.
Le contenu du projet l'a mise hors d'elle. «Ça a déjà été assez dur de passer à travers tout ça, sans voir un mémorial au meurtre des chasseurs américains», affirme Mme Coffin.
Ces derniers jours, Marie Coffin a rencontré le président du Club Quad, Alain Arsenault, et le commissaire à la relance de Murdochville, André Lemieux. «Je leur ai dit que je désapprouve totalement le projet, dit-elle, pas seulement à cause de ma famille, mais aussi à cause des familles des trois Américains et de tous les Gaspésiens.»
Loin des médias
Mme Coffin est pleinement satisfaite de la conclusion de cette rencontre avec les promoteurs. «Ils ont été très gentils, et ils m'ont dit que c'était à moi de décider s'ils allaient de l'avant avec le projet», rapporte-t-elle.
Selon Mme Coffin, il n'y a pas de façon correcte de parler de cette affaire aux touristes. «Ce n'est pas le genre de chose qui doit servir à attirer des touristes. Il y a bien d'autres choses en Gaspésie de plus intéressant que ce qui s'est passé dans le bois.»
Joint par Le Soleil, Alain Arsenault confirme que le projet est abandonné, mais refuse de commenter davantage. «Je ne veux pas aller dans les médias avec ça, dit-il. Ça a fait une grosse histoire pour rien. On va envoyer un communiqué de presse [mardi].»
L'affaire Coffin continuera sûrement de faire parler d'elle. Des avocats du Groupe de révision des condamnations criminelles, qui assistent le ministre canadien de la Justice, examinent actuellement les documents liés au procès de Wilbert Coffin. Les juristes bénévoles de l'organisme Association in Defence of the Wrongly Convicted scrutent aussi l'affaire à la loupe.
Opposition au «parc Coffin» de Murdochville
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Marie Coffin, la soeur de Wilbert, a appris par les journaux l'existence du projet de parc d'interprétation sur l'affaire Coffin. Elle a expliqué aux promoteurs qu'elle refusait qu'on «exploite son frère au profit du tourisme».
Collaboration spéciale Geneviève Gélinas
Geneviève Gélinas, collaboration spéciale
Le Soleil
(Murdochville) Le parc d'interprétation sur l'affaire Wilbert Coffin ne verra finalement pas le jour. Les promoteurs du projet ont abandonné l'idée de commémorer le lieu où trois chasseurs américains ont été tués il y a maintenant 57 ans, à Murdochville. Les critiques de Marie Coffin, la soeur de celui qui a été accusé, condamné et pendu pour ce crime, ont eu raison de l'initiative.
En entrevue au Soleil, Marie Coffin se dit «soulagée et heureuse», elle qui refusait qu'on «exploite son frère au profit du tourisme».
La Ville de Murdochville souhaitait aménager l'emplacement forestier où trois chasseurs américains ont été tués il y a 57 ans, à une vingtaine de kilomètres de la municipalité. Ces meurtres avaient mené à la pendaison du prospecteur gaspésien Wilbert Coffin, après un procès entaché d'irrégularités.
La municipalité et le Club Quad de Murdochville voulaient améliorer la route d'accès aux vestiges du camp de chasse, y installer des panneaux d'interprétation et une aire de pique-nique. La Conférence régionale des élus avait déjà accordé une somme de 36 000 $ pour payer les travaux.
Mme Coffin, qui habite Gaspé, a appris l'existence du projet par les journaux. «Les promoteurs ne m'ont jamais contactée pour me demander mon opinion», dit-elle.
Le contenu du projet l'a mise hors d'elle. «Ça a déjà été assez dur de passer à travers tout ça, sans voir un mémorial au meurtre des chasseurs américains», affirme Mme Coffin.
Ces derniers jours, Marie Coffin a rencontré le président du Club Quad, Alain Arsenault, et le commissaire à la relance de Murdochville, André Lemieux. «Je leur ai dit que je désapprouve totalement le projet, dit-elle, pas seulement à cause de ma famille, mais aussi à cause des familles des trois Américains et de tous les Gaspésiens.»
Loin des médias
Mme Coffin est pleinement satisfaite de la conclusion de cette rencontre avec les promoteurs. «Ils ont été très gentils, et ils m'ont dit que c'était à moi de décider s'ils allaient de l'avant avec le projet», rapporte-t-elle.
Selon Mme Coffin, il n'y a pas de façon correcte de parler de cette affaire aux touristes. «Ce n'est pas le genre de chose qui doit servir à attirer des touristes. Il y a bien d'autres choses en Gaspésie de plus intéressant que ce qui s'est passé dans le bois.»
Joint par Le Soleil, Alain Arsenault confirme que le projet est abandonné, mais refuse de commenter davantage. «Je ne veux pas aller dans les médias avec ça, dit-il. Ça a fait une grosse histoire pour rien. On va envoyer un communiqué de presse [mardi].»
L'affaire Coffin continuera sûrement de faire parler d'elle. Des avocats du Groupe de révision des condamnations criminelles, qui assistent le ministre canadien de la Justice, examinent actuellement les documents liés au procès de Wilbert Coffin. Les juristes bénévoles de l'organisme Association in Defence of the Wrongly Convicted scrutent aussi l'affaire à la loupe.