29 janvier 2010

Le huis clos une excuse dans l'affaire Coffin? The 100 year seal an excuse in the Coffin affair?





L'INTERDIT DE PUBLICATION DES TRANSCRIPTIONS DE LA COMMISSION BROSSARD, UNE EXCUSE POUR NE PAS POURSUIRE LES DÉMARCHES VISANT À BLANCHIR LE NOM DE WILBERT COFFIN?

THE 100 YEAR SEAL ON THE BROSSARD COMMISSION TRANSCRIPTS, AN EXCUSE FOR NOT CLEARING WILBERT COFFIN'S NAME?

Cliquez sur l’image ci-dessus pour lire un article de Stephen McDougall publié dernièrement dans le Sherbrooke Daily Record.
Veuillez noter que l’interdit de publication de 100 ans imposé aux transcriptions de témoignages entendus à huis clos devant la Commission Brossard ne s’applique pas au dossier de police. Il ne faudrait pas que ce soit une excuse pour ne pas poursuivre la démarche visant à blanchir le nom de Wilbert Coffin. En lisant attentivement le rapport Brossard, on peut lire entre les lignes ce que ces transcriptions contiennent. Vous pouvez même en lire quelques-unes aux Archives du Canada. Ces transcriptions, selon moi, n’affectent en rien la culpabilité ou la non-culpabilité de Wilbert Coffin.
Remarquez bien que c’est la Loi sur les archives qui impose cette restriction et non pas le pouvoir exécutif du gouvernement du Québec comme cet article le laisse entendre.
RÉAGISSEZ...


Click on the above picture to read an article by Stephen McDougall published recently in the Sherbrooke Daily Record.
Please note that the 100 year seal only applies to the transcripts of testimonies heard in camera (behind closed doors) and not to the police file. Let it not be an excuse to not proceed further to clearing Wilbert Coffin’s name.
Please also note that it is the Archives Act that imposes this restriction and not the executive branch of the Québec government as this article implies.
Moreover, if you read between the lines the Brossard report, you get a pretty good idea of what you would find in those inaccessible transcripts. You may read some of it at Library and Archives Canada. I did so. And in my opinion, it does not affect the guiltiness or non guiltiness of Wilbert Coffin.
YOUR COMMENTS...

23 janvier 2010

LE MÉMOIRE SOUMIS PAR ALTON PRICE AU GROUPE DE RÉVISIONS DES CONDAMNATIONS CRIMINELLES THE BRIEF ALTON PRICE SUBMITTED TO THE CRIMINAL CONVICTIONS REV

















LE MÉMOIRE SOUMIS PAR ALTON PRICE AU GROUPE DE RÉVISIONS DES CONDAMNATIONS CRIMINELLES


THE BRIEF ALTON PRICE SUBMITTED TO THE CRIMINAL CONVICTIONS REVIEW GROUP


Avec la permission d’Alton Price, je publierai bientôt des extraits du mémoire qu’il a soumis au Groupe de révisions des condamnations criminelles, en mai 1998. Comme vous pouvez le constater, ce blogue est réceptif à toute intervention dans l’affaire Coffin. Alton a fait un travail remarquable qu’il faut prendre le temps d’examiner. J’espère que le Groupe de la révision des condamnations criminelles a étudié attentivement ce mémoire. J’espère aussi qu’il fera connaître au plus tôt sa décision. Après douze ans, vous conviendrez qu’il est grand temps de le faire.
Pour connaître le rôle que ce groupe joue dans la révision d’une condamnation criminelle, cliquez sur ce lien :
http://www.justice.gc.ca/fra/pi/rc-ccr/index.html

RÉAGISSEZ!

With Alton Price’s permission, I shall begin soon posting excerpts from the brief he has submitted to the Criminal Convictions Review Group, in May 1998. As you may notice, this blog is open to different opinions on the Coffin affair. Alton has accomplished a remarkable task that one must take time to consider. I hope that the Criminal Conviction Review Group has done so. And I also hope it will make its decision known soon. After twelve years, you will agree, it is about time.
To learn about the role of this group in a criminal conviction review, click on this link:
http://www.justice.gc.ca/eng/pi/ccr-rc/index.html
YOUR COMMENTS PLEASE

LOUIS-GUY LEMIEUX DU SOLEIL SUR L'AFFAIRE COFFIN


VOICI, À TITRE DE RENSEIGNEMENT, UN ARTICLE PUBLIÉ DANS LE SOLEIL SUR L'AFFAIRE COFFIN
Publié le 06 septembre 2009 à 05h10 Mis à jour le 06 septembre 2009 à 05h10
L'affaire Coffin : Le présumé assassin s'évade de la prison des Plaines

Agrandir
Wilbert Coffin
Photothèque La Presse
Louis-Guy Lemieux
Le Soleil
(Québec) Les historiens contemporains considèrent cette histoire comme l'une des affaires judiciaires les plus célèbres au Québec. Elle aura joué un rôle majeur dans l'évolution des mentalités devant conduire à l'abolition de la peine de mort au Canada.
Le 6 septembre 1955, soit une année après sa condamnation à mort au palais de justice de Percé et cinq mois avant sa pendaison, à la prison de Bordeaux, Wilbert Coffin s'évade de la prison des Plaines. Sa cavale dans les rues de Québec n'aura duré que quelques heures. Il se rend peu de temps après à la police locale. Le condamné à mort voulait, par cette action d'éclat, attirer l'attention de l'opinion et clamer son innocence.
Pour mieux comprendre cette affaire Coffin, il faut remonter au milieu du mois de juillet 1953. La famille d'un certain Eugene Lindsay, un homme d'affaires de la Pennsylvanie, alerte la police. M. Lyndsay, son fils et un ami sont partis, il y a un mois déjà, à la chasse à l'ours dans la région de Gaspé. La famille est sans nouvelles depuis.
Les corps des trois chasseurs sont retrouvés quelques jours plus tard dans un état lamentable. Ils ont été démembrés vraisemblablement par les ours. Ils ont aussi été transpercés par des projectiles d'armes à feu.
La nouvelle de ce qui semble un triple meurtre fait beaucoup de bruit dans les médias canadiens et américains. Le tourisme en Gaspésie est une activité économique importante. Les chasseurs et les pêcheurs américains ont adopté le territoire. Les autorités veulent trouver rapidement un ou des coupables.
Pas de chance pour Wilbert Coffin, un prospecteur local. Il a été vu le 10 juin, à Gaspé même, avec le fils Lyndsay, pour acheter une pompe à essence. C'est la dernière fois que les gens de Gaspé voient un des chasseurs américains en vie.
Après avoir aidé les Lyndsay à réparer leur véhicule, Coffin dira plus tard qu'il s'était rendu à Montréal pour aller retrouver sa maîtresse, Marion Pétrie, la mère de son fils. Le problème, c'est qu'il a en sa possession des objets personnels des Lyndsay. Avant de quitter Percé pour Montréal, Coffin a pris un coup solide dans un bar de Percé et il a payé la traite à tout le monde. Il a payé avec de l'argent américain. La corde se resserre autour du cou de Wilbert Coffin.
Le procès de Percé sera pourtant truffé d'irrégularités. Les preuves sont circonstancielles. En Gaspésie, l'argent américain coule à flot. Aucun témoin ne peut apporter des preuves concrètes de la culpabilité de l'accusé. Le propre avocat de Coffin, Raymond Maher, choisit de ne pas faire témoigner son client, ce qui sera sujet à interrogations par la suite. L'accusé aura le temps de révéler avant d'être pendu qu'il avait volé des objets aux chasseurs américains, mais qu'il ne leur a pas pris leur argent ni leur vie.
Depuis ce temps, Coffin a trouvé de nombreux défenseurs : le journaliste Jacques Hébert publie, en 1963, le livre J'accuse les assassins de Coffin. Son livre a l'effet d'une bombe. Il accuse tout le système judiciaire, et jusqu'au premier ministre Duplessis, d'avoir organisé la perte de Coffin. Le gouvernement Lesage demandera au juge Brossard de faire la lumière sur les accusations de Jacques Hébert. En 1964, la commission Brossard confirmera le jugement sur la culpabilité de Coffin. Le journaliste et pamphlétaire sera condamné à un mois de prison, à la même prison des Plaines. Défendu par un certain Pierre Trudeau, il fera trois jours en dedans.
La famille de Wilbert Coffin et ses proches continuent de clamer son innocence. En 2006, ils ont souligné les 50 ans de son exécution dans la petite église protestante de York Center, près de Gaspé, où est inhumé le corps du prospecteur.
DONNEZ VOTRE OPINION.

19 janvier 2010

MARLENE JENNINGS, STEVEN BLANEY, JOE COMARTIN, RAYNALD BLAIS, QUE SAVENT-ILS DE L'AFFAIRE COFFIN? (DEUXIÈME ET DERNIÈRE PARTIE)



















































MARLENE JENNINGS, STEVEN BLANEY, JOE COMARTIN, RAYNALD BLAIS, QUE SAVENT-ILS DE L’AFFAIRE COFFIN? (DEUXIÈME ET DERNIÈRE PARTIE)

Voici la deuxième et dernière partie des délibérations du Comité sur la justice et les droits et libertés de la personne qui s’est penché sur le sort de Wilbert Coffin à l’occasion du cinquantième anniversaire de son exécution. Je vous invite à lire les propos que nos députés ont échangés à cette occasion. Plusieurs d’entre vous ont lu assidûment les documents que j’ai affichés sur ce blogue. Je sais que pour un grand nombre d’entre vous, l’affaire Coffin n’a plus de mystère. Je vous laisse découvrir la justesse des propos des membres de ce Comité au sujet de l’affaire Coffin. Ce rapport a été adopté en novembre 2006. Nous attendons toujours une décision du ministère de la Justice du Canada.
Réagissez à ces propos et publiez vos commentaires sur ce blogue.


DEUXIÈME PARTIE


[Table des matières]
M. Joe Comartin:
Monsieur le Président, je remercie le député de Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine de cette intervention.
Je crois que la réponse que nous fera le gouvernement conservateur, c'est que le ministre recevra le rapport de ses fonctionnaires et qu'il ne faut pas que nos commentaires l'influencent. Je crois que ce sera quelque chose de ce genre. Toutefois, le gouvernement pourra dire en même temps qu'il veut que cela se fasse plus rapidement et qu'assez de temps a passé. Il est possible qu'il dise que ce n'est pas la meilleure façon de faire la révision de cette enquête et qu'on peut la faire autrement. Dans ce cas, il pourra dire que c'est à lui de décider de continuer cette révision ou de la remplacer par une autre qui sera plus rapide et qui aura un mandat plus large.
Pour ces raisons, je suggère aujourd'hui que l'on appuie cette motion.
[Table des matières]
M. Steven Blaney:
Monsieur le Président, c'est avec une certaine humilité que je prends la parole aujourd'hui, pour poser...
[Table des matières]
Le président suppléant (M. Royal Galipeau):
L'honorable député de Lévis—Bellechasse se lève-t-il pour poser une question?
(1600)
[Table des matières]
M. Steven Blaney:
Monsieur le Président, je peux poser une question.
[Table des matières]
Le président suppléant (M. Royal Galipeau):
Nous sommes à la période de questions et commentaires.
Reprise du débat.
L'honorable député de Lévis—Bellechasse a la parole.
[Table des matières]
M. Steven Blaney (Lévis—Bellechasse, PCC):
Monsieur le Président, comme vous le voyez, on a toujours à se familiariser avec les procédures parlementaires.
C'est avec une certaine humilité que je prends la parole, aujourd'hui, sur un événement survenu le 10 février 1956. C'est un événement tragique, mais qui a aussi porté les germes d'une injustice apparente.
Je voudrais dire en cette Chambre, et à mon collègue particulièrement, qu'en tant que représentant des députés conservateurs de Québec, nous sommes préoccupés par cette question. Nous avons écouté le débat avec beaucoup d'attention.
Bien entendu, l'affaire Coffin a fait couler beaucoup d'encre au Québec, mais encore plus, elle a porté les germes d'une injustice. Peu importe qu'elle survienne aujourd'hui ou qu'elle soit survenue par le passé, c'est inadmissible dans une société démocratique comme la nôtre. Dans de tels cas, il faut s'élever au-dessus des considérations partisanes pour veiller à ce que l'État assume pleinement son rôle et qu'il y ait apparence de justice.
La motion est soumise à un moment où notre gouvernement a clairement démontré sa volonté de restaurer la confiance du public envers les institutions judiciaires et juridiques. Dans cette mesure, le ministre prendra connaissance de la motion et agira avec diligence, selon le bon vouloir de la Chambre des communes et selon ses compétences. Pour que le ministre enclenche une telle procédure en vertu de la loi, il doit y avoir de nouvelles informations ou des informations signifiantes, qui n'ont pas nécessairement été portées à l'attention de la cour et qui soulèvent un doute raisonnable, à savoir qu'un jugement inapproprié a pu être rendu.
Ce dont il est question aujourd'hui, c'est vraiment de s'assurer que justice est rendue. Bien entendu, c'est ce que notre gouvernement a l'intention de faire.
[Table des matières]
M. Raynald Blais (Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine, BQ):
Monsieur le Président, je me vois dans l'obligation de poser des questions au député de Lévis—Bellechasse.
Dans un premier temps, je comprends qu'il n'est pas nécessairement au fait du dossier, et je peux le concevoir, c'est une chose. Cependant, il faut qu'il fasse très attention à ce qu'il dit.
J'ai compris qu'il semble vouloir dire qu'on les laisse faire, eux, du gouvernement, et qu'ils prendront une très bonne décision à ce sujet. Je veux bien le croire, mais telle n'est pas notre discussion, aujourd'hui. En effet, ce n'est pas de savoir si le gouvernement prendra une bonne décision ou non.
Il y a actuellement un processus d'analyse qui fait en sorte qu'un fonctionnaire travaille à réviser ce dossier. Éventuellement, il soumettra au ministre une ou des recommandations, et ce dernier prendra sa décision. On pourra alors critiquer ou non la décision du ministre.
Nous affirmons, aujourd'hui, que le débat vise à assurer que la décision du ministre ou que le travail se fera rapidement. Nous ne voulons pas intervenir sur la façon judiciaire ou administrative d'opérer, propre à l'analyse faite actuellement, mais nous voulons nous assurer que le ministre ne tarde pas à rendre une décision à ce sujet, compte tenu du caractère controversé et historique de cet événement survenu il y a plus de 50 ans. Voilà pourquoi je disais que, chaque journée pendant laquelle on attend, c'est une journée perdue qui risque de partir en preuves éventuellement.
Je ne sais si mon collègue de Lévis—Bellechasse a été mis au courant des dernières nouvelles, mais des gens se sont exprimés au micro et ont dit que leur père était l'assassin des chasseurs américains. Plusieurs livres ont été écrits à ce sujet, dont celui d'Alton Price et ceux du sénateur Jacques Hébert — deux livres. Cela fait également partie de toute cette histoire.
Ainsi, je donne l'occasion au député de Lévis—Bellechasse de se commettre, mais d'une façon différente.
(1605)
[Table des matières]
M. Steven Blaney:
Monsieur le Président, je remercie mon collègue de sa question et de ses commentaires. Vous comprendrez évidemment que je ne peux pas nécessairement m'engager au nom du ministre qui doit soupeser les tenants et les aboutissants de la motion qui est débattue aujourd'hui. Par contre, je crois qu'on reconnaît la réalité historique de cet événement qui a une dimension, comme je le mentionnais tout à l'heure, qui est plus grande, qui s'élève finalement au-dessus des considérations partisanes.
Bien sûr, il y a maintenant le processus et la volonté. Je peux assurer mon collègue d'en face que la volonté politique est là pour faire en sorte que justice soit finalement rendue. Malheureusement, dans ce cas-ci, les événements sont survenus il y a plus de 50 ans. D'une certaine manière, je pense qu'il est important de prendre toutes les démarches pour s'assurer que notre système judiciaire ait la confiance des gens.
[Table des matières]
M. Raynald Blais:
Monsieur le Président, je ne veux pas que cela devienne un dialogue, mais je veux tout simplement bien comprendre l'intervention du député de Lévis—Bellechasse.
Est-ce que je comprends bien? A-t-il l'intention de voter en faveur de la motion qui est présentée aujourd'hui?
[Table des matières]
M. Steven Blaney:
Monsieur le Président, la réponse est oui.
[Table des matières]
Le président suppléant (M. Royal Galipeau):
Reprise du débat. L'honorable député de Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine a la parole pour la reprise du débat.
[Table des matières]
M. Raynald Blais:
Monsieur le Président, m'accordez-vous la parole pour mon discours? J'ai entendu que nous reprenions le débat. Je me lève donc pour poursuivre le débat.
[Table des matières]
Le président suppléant (M. Royal Galipeau):
Si vous vous levez maintenant, cela va clore le débat.
[Table des matières]
M. Raynald Blais:
Monsieur le Président, aucun autre député n'a l'intention de prendre la parole? Est-ce exact? Est-ce bien ce que je comprends?
[Table des matières]
Le président suppléant (M. Royal Galipeau):
C'est exact.
[Table des matières]
M. Raynald Blais:
Monsieur le Président, je vais prendre le temps qui m'est accordé pour pouvoir...
[Table des matières]
Le président suppléant (M. Royal Galipeau):
Vous êtes le dernier député à prendre la parole et vous avez 20 minutes pour faire votre discours.
[Table des matières]
M. Raynald Blais (Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine, BQ):
Monsieur le Président, je vais les utiliser à bon escient et au maximum.
D'abord, je suis honoré et très fier de parler de ce dossier aujourd'hui et ce, pour différentes raisons.
Je suis Gaspésien de naissance, et je peux facilement dire que lorsque cette histoire s'est produite, j'étais âgé de quelques années seulement. Je n'ai donc pas le souvenir des événements eux-mêmes, mais je me souviens que mes parents et des gens de ma communauté en ont parlé. Je me souviens que des gens de la Gaspésie se sont exprimés à plusieurs reprises sur cette question. J'ai également le souvenir qu'à un moment donné, dans notre histoire, cet évènement s'est déroulé, et qu'il s'est écrit plusieurs livres sur le sujet, témoignant véritablement de la situation. Des titres comme J'accuse les assassins de Coffin et Tromper le jury sont assez évocateurs pour témoigner de ce qui s'est passé réellement.
Plus récemment, j'ai le souvenir d'une famille, celle de Wilbert Coffin, qui s'est présentée à mon bureau, en février de l'année passée. J'étais un peu au courant du dossier de l'affaire Coffin, ayant déjà eu l'occasion d'en parler à quelques reprises avec Cynthia Patterson.
Aujourd'hui, je me trouve donc à participer à la possible réhabilitation du nom de Wilbert Coffin, longtemps après un évènement qui, selon moi, ma communauté, les gens de la région et la famille, a été véritablement une injustice commise envers Wilbert Coffin . En ce sens, je me sens très fier et honoré. Lorsque j'ai rencontré, pour la première fois, les gens de la famille, j'ai fait la connaissance de gens qui avaient un ressentiment envers la justice. Toutefois, dans les yeux de Marie Stewart, la soeur de Wilbert Coffin et dans les yeux de Jim, le fils de Wilbert Coffin, j'ai vu le brin de confiance qu'ils ont encore en la justice. Ils pensent qu'il n'est pas trop tard pour réhabiliter le nom de Wilbert Coffin.
C'est comme cela que je me suis senti, et je pense qu'il est important que je puisse l'exprimer maintenant. À ce moment-là, on a l'impression d'avoir un gros fardeau sur les épaules, mais en même temps, on s'aperçoit qu'on fait partie d'une belle famille, celle du Bloc québécois. J'imagine que c'est la même chose dans les autres familles politiques. On sait qu'on peut compter sur des collègues qui peuvent nous donner un coup de main. La première personne qui m'a donné un coup de main, c'est le député de Hochelaga, qui est le porte-parole en matière de justice. Lorsque j'ai frappé à sa porte pour aller vérifier ses intérêts et ses intentions, il m'a dit « oui » immédiatement, si bien qu'en mars, il a rencontré avec moi la famille Coffin. On s'est donc penché sur le dossier avec une grande ouverture d'esprit, parce qu'il fallait étudier toutes les possibilités que justice soit faite, tout simplement.
Lorsque le député de Hochelaga a témoigné de son accord à rencontrer la famille, on se sentait déjà, tant moi-même que les gens de la famille, beaucoup plus solidaires d'une cause, qui est la quête de la justice.
Je sais très bien qu'auparavant, beaucoup de personnes ont travaillé à l'affaire Coffin et ont tenté de faire en sorte que justice soit faite. Je pense, par exemple, à Alton Price, qui a écrit le livre intitulé Tromper le jury et à Jacques Hébert, qui a écrit deux livres et qui s'est commis sur la place publique par rapport à ce dossier.
(1610)
Je voudrais profiter de l'occasion pour leur rendre hommage, parce qu'avant nous, des gens ont tenté de faire en sorte que justice soit faite. Malheureusement, cela n'est pas arrivé.
Selon moi, il n'est jamais trop tard pour bien faire. Je pense aussi qu'il y a lieu de le faire maintenant, compte tenu de tous les événements, compte tenu des récents événements, notamment lorsqu'on a entendu la fille de M. Cabot s'exprimer devant l'opinion publique pour dire: « L'assassin des chasseurs américains, c'est mon père ». Cela témoigne de beaucoup. Ce n'est pas comme si c'était n'importe qui qui dirait n'importe quoi. C'est une fille qui dit que son père est un assassin. C'est la situation devant laquelle on se retrouve aujourd'hui. Il faut rendre hommage à Mme Micheline Cabot, qui s'est exprimée pour que justice soit faite. Elle a eu beaucoup de courage.
D'autre personnes ont également travaillé sur ce cas, comme les gens de la famille. Je pense notamment aux quatre séries de pétitions que j'ai déposées — j'en déposerai bientôt une cinquième. Ce sont des gens de partout au Québec, particulièrement des gens de la Gaspésie, qui ont signé la pétition. Avec la pétition que j'ai reçue aujourd'hui des mains même de la soeur de Wilbert Coffin, Marie Coffin, ce sont 1317 noms qui s'ajoutent aux presque 2000 noms. Au total, il y a près de 4000 noms. Cela signifie beaucoup pour une région comme la nôtre, parce que le bassin possible de signatures n'est pas si énorme. On n'est pas situé en plein coeur d'un grand centre ou d'une ville comme Montréal, Toronto ou Vancouver où il y a la possibilité d'avoir quelques millions de personnes. Chez nous, la possibilité est de quelques milliers de personnes seulement. Près de 4000 personnes ont déjà signé la pétition et demandent tout simplement de réviser le dossier et de faire en sorte qu'on puisse réhabiliter le nom de M. Coffin.
Tous ces messages concordent vers un objectif, a savoir que justice soit faite. Cela passe par une série de procédures. C'est pour cette raison que le débat d'aujourd'hui vise, à la limite, à présenter le dossier dans son contexte, un contexte où une erreur a été commise, mais une erreur qui peut être réparée d'une certaine façon. Dans le contexte où il y a une famille, la famille Coffin, qui se retrouve encore aujourd'hui avec ce souvenir difficile d'une situation que nul ne souhaiterait à son pire ennemi. Autrement dit de voir quelqu'un partir vers la potence, quelqu'un exécuté à mort pour un crime qu'il n'a pas commis. Telle est la situation de la famille. C'est ainsi que les gens de cette famille se sentent. C'est la raison pour laquelle il est important que ces personnes puissent compter sur nous et sur le Parlement pour faire en sorte que justice soit faite. Comme je l'ai mentionné plus tôt, Jim et Marie ont encore une étincelle dans les yeux. Tous deux disent avoir encore confiance en la justice. Cette justice leur a fait très mal, mais ils ont encore confiance. C'est le message que je reçois de ces gens et c'est le message que je voulais exprimer ici, aujourd'hui.
Lorsque le temps sera venu de voter sur ce dossier, j'espère que le vote sera unanime. La conscience de chacun et chacune d'entre nous fera en sorte que nous pourrons nous exprimer librement lors du vote. Aujourd'hui, l'idée n'est pas de tout réparer, mais on participera de façon historique à faire en sorte de pouvoir réparer l'injustice. On ne pourra pas revenir sur le passé.
(1615)
Il y a quelques minutes, je lisais un livre. Auparavant, j'ai déjà lu les nombreux livres sur l'histoire de la Gaspésie et dans lesquels on traite de l'affaire Coffin. C'est évident que ce dossier correspond à beaucoup à l'échelle gaspésienne, mais à l'échelle nationale aussi en raison de la couverture médiatique. Certes, il y a eu une grande couverture médiatique chez nous, en Gaspésie, aux Îles-de-la-Madeleine. Oui, on en a parlé également au Québec, mais on en parle beaucoup au Canada. Cela fait partie de notre histoire et, en même temps, il s'agit de la dernière personne exécutée. On a aboli la peine de mort après parce qu'on s'apercevait, justement, qu'on allait trop loin. Je ne pense pas que dans notre histoire, on y reviendra.
C'est très intéressant de constater l'appui qu'on peut recevoir d'un peu partout. Je sais que Mary, Jim et les autres personnes qui participent à la bataille actuellement peuvent compter et sur moi et sur le Bloc québécois, mais, j'espère, sur les autres partis aussi. Malheureusement, le Parti conservateur, le gouvernement ne s'est pas exprimé en tant que parti. Je trouve que cela n'a pas de bon sens. J'oserais dire qu'il commet une erreur en ne s'exprimant pas en ce moment et que c'est irresponsable. Toutefois, il a encore le temps de s'exprimer et de réparer cette irresponsabilité.
J'aimerais savoir combien de temps il me reste, monsieur le Président.
Le président suppléant (M. Royal Galipeau): Il reste huit minutes et demie.
M. Raynald Blais: C'est bien l'impression que j'avais, mais j'avais aussi le sentiment que vous vouliez que j'abrège.
Cela va me permettre d'exprimer à nouveau le point de vue des gens de la région qui ont la mémoire de cette histoire. Cette mémoire dit ceci: oui, il est arrivé un événement affreux, car trois personnes sont décédées, et oui, il est question de meurtre; mais non, ce n'est pas Wilbert Coffin; et oui, le procès a été mal fait.
C'est un peu comme cela que j'aurais à résumer la situation. Et c'est un peu ainsi qu'on se retrouve 50 ans après les faits: il y a des éléments probants qui, malheureusement, ne peuvent plus être remis en preuve. De plus, il est difficile de parler d'un nouveau procès parce que les personnes sont actuellement pour ainsi dire toutes décédées.
Je sais très bien que, pour les gens de la région qui ont encore confiance en la justice — nous sommes nombreux et nombreuses —, il est important que la démarche actuelle soit appuyée par la Chambre des communes ici, à Ottawa, afin que le processus suive son cours. Toutefois, il faudrait peut-être que ce processus se fasse plus rapidement. En effet, ma crainte serait qu'on retarde et qu'on retarde encore.
Je veux bien croire que la personne qui travaille au dossier actuellement au ministère de la Justice le fait de façon professionnelle et sûrement avec beaucoup de rigueur. Cependant, je veux m'assurer en même temps qu'il n'y a pas de place pour un délai démesuré. Comme je le mentionnais plus tôt, et je le répète, chaque jour qui passe est une journée de moins pendant laquelle, peut-être, des preuves disparaissent.
Plus tôt, on posait la question de savoir si de nouveaux événements venaient d'arriver. Cette question est dangereuse. En effet, cela témoigne de ce qui est nouveau, de ce qui ne l'est pas, de ce qui justifierait ceci ou cela? Je pense sérieusement qu'à la face même de ce qui s'est produit, de ce qui a été écrit jusqu'à maintenant et des faits que nous connaissons, on n'a pas d'autre choix que de revoir ce dossier non seulement pour Wilbert Coffin, pour la famille, pour les gens de la Gaspésie que je représente, mais en même temps pour la justice, tout simplement.
Il n'y a pas tellement longtemps, après les Fêtes, je me suis retrouvé auprès de la famille dans une église. Nous étions juste à côté du cimetière où Wilbert Coffin repose. Les membres de la famille et moi nous sommes présentés devant la tombe de Wilbert Coffin.
(1620)
Comme dirait l'autre, ça réchauffe d'une certaine façon, parce que ce que je sentais de la part de cette communauté et de cette famille, c'est ce besoin essentiel de toujours croire que la vérité finit toujours par triompher et que justice sera faite. Il ne faut pas que les mots soient utilisés en vain, comme ça, à peu près.
À mon avis, il y a effectivement eu dans l'histoire mondiale des histoires d'erreurs et d'horreurs. Cependant, il y a eu un temps où on a pu les réparer, où on a pu faire en sorte que la justice prime. Nous sommes rendus là. Nous sommes presque rendus à cette situation. Dans ce contexte, j'invite les députés, mes collègues, à appuyer fortement, quitte à le faire unanimement, la proposition qui est débattue devant nous. Éventuellement, cette motion fera l'objet d'un vote pour faire en sorte qu'on puisse avancer dans ce dossier afin que justice soit faite et pour que la vérité triomphe enfin.
[Table des matières]
M. Steven Blaney (Lévis—Bellechasse, PCC):
Monsieur le Président, j'ai bien écouté l'allocution de mon collègue et j'aimerais maintenant lui adresser une question, tout en lui rappelant que j'ai clairement indiqué — je crois — que nous sommes déjà engagés dans le processus qui consiste à rétablir la justice et que notre ministre y travaillait déjà activement avant même que la motion soit présentée, ce qui n'a pas été fait par le gouvernement précédent, ni par mon collègue qui siège bien entendu sur les banquettes de l'opposition.
Premièrement, notre ministre est à amasser le matériel associé à ce cas. C'est un matériel volumineux et cela demande beaucoup de temps pour classer les documents. Deuxièmement, il faut bien comprendre que le ministre ne se substitue pas à la justice, mais qu'il s'engage plutôt dans un processus de révision qui comprend différentes étapes: l'enquête préliminaire, l'investigation, le rapport comme tel, l'avis au ministre et ensuite la décision qui sera rendue par le ministre. C'est clair que notre ministre s'est engagé dans ce processus puisqu'il vise à redonner confiance.
D'après mon collègue, le fait d'engager ce processus et de le mener à terme redonnera-t-il confiance à la population québécoise envers ses institutions juridiques?
(1625)
[Table des matières]
M. Raynald Blais:
Monsieur le Président, je répondrai par ceci: la confiance, ça se mérite. La confiance ne se résume pas à une action ou à un événement, mais fait suite à un historique d'événements, à un historique d'actions. Je comprends aisément que la situation fasse en sorte que le ministre aura éventuellement à prendre une décision. J'ai compris dans les propos du député de Lévis—Bellechasse qu'il exprimait quelque peu le point de vue du gouvernement actuel. Toutefois, il est à mon avis essentiel de rechercher l'atteinte du but ultime, soit que justice soit faite et que la vérité triomphe. C'est tout simplement ça.
Les gens sont suffisamment grands pour comprendre quelqu'un qui dit une chose et qui fait son contraire, ou l'inverse, et les gens sont suffisamment adultes et informés pour savoir à qui on peut faire confiance. Actuellement, je fais confiance aux membres de cette famille qui se sont présentés un jour dans mon bureau et que j'ai rencontrés à plusieurs reprises depuis ce temps. Ils présentent ce message, à savoir qu'ils ont encore confiance en la justice.
C'est pour cette raison qu'ils font tout ce qu'ils font actuellement. Imaginez-vous la situation. Se présenter dans un centre d'achats, jour après jour, pour faire signer une pétition liée à un de nos ancêtres qui a été pendu et de dire devant tout le monde: « Je suis prêt à avoir votre appui. » C'est courageux et c'est rare. Finalement, tu exposes au public ton intérieur et ce que tu penses le plus sérieusement du monde et le plus intérieurement du monde.
Ce que Marie fait actuellement, ce que Jim ose faire aujourd'hui, c'est extrêmement difficile pour eux. Ils ont été possiblement silencieux pendant un certain temps, mais il faut du courage pour agir de la sorte, se lever et dire: « Je reprends le combat. ». Ils le font après 30 ans, 40 ans, 50 ans.
Chapeau à ces gens de faire ce qu'ils font. Je fais encore toujours confiance à cette vérité et à cette justice, mais les actions prochaines témoigneront de cette confiance qu'on devait ou non accorder.
[Table des matières]
M. Yvon Lévesque (Abitibi—Baie-James—Nunavik—Eeyou, BQ):
Monsieur le Président, je ne suis pas natif de la Gaspésie, mais de tout près de là. Au moment de cette erreur monumentale, j'étais aux études à Québec. Parmi nous, il y avait des étudiants du Lac Saint-Jean et de Québec. La vallée de la Matapédia faisait partie de la Gaspésie, quoiqu'elle s'en différencie un peu plus aujourd'hui. On a ressenti un terrible malaise au moment du verdict de la cour et au moment de la pendaison. Ce malaise s'est fait sentir pendant plusieurs années.
Mon collègue a fait une très belle présentation et un énorme travail dans ce dossier. J'ai beaucoup d'admiration pour lui et pour la famille, qui a réellement insisté pour qu'on lui donne raison. Cet événement a beaucoup pesé dans la décision du gouvernement d'abolir la peine de mort, puisque le sentiment d'une énorme erreur judiciaire dans ce dossier régnait.
J'aimerais demander à mon collègue — bien qu'il soit un peu plus jeune que moi — si ce sentiment est toujours présent et si l'affaire Coffin a pesé lourd dans la décision du gouvernement d'abolir la peine de mort.
(1630)
[Table des matières]
M. Raynald Blais:
Monsieur le Président, je remercie mon collègue de sa question. La réponse est oui, sans l'ombre d'un doute.
Tout cela s'est déroulé le 10 février 1956. Aujourd'hui, nous sommes le 5 février, et samedi nous serons le 10 février. Il y aura 51 ans, quelqu'un a été pendu. Lorsqu'il est question d'erreur judiciaire — et le mot est faible — il est toujours possible de réparer cette erreur lorsque la personne n'a pas été tuée. Dans ce cas-ci, elle l'a été; elle a été pendue. Même si une semaine plus tard, quelqu'un était arrivé en se disant l'assassin des trois chasseurs américains, il aurait quand même été trop tard, M. Coffin était déjà décédé.
L'événement survenu en 1956 a pesé beaucoup dans la balance. Heureusement, il y a eu un écho dans la presse de l'époque, mais malheureusement, le contexte politique était un peu défavorable. Rappelons-nous qui était au pouvoir au Québec à ce moment; cela a aussi fait partie de l'histoire de ce dossier. La pendaison de Wilbert Coffin a pesé lourd dans la balance. On s'est dit qu'il ne fallait plus se trouver en situation de se demander si oui ou non une erreur avait été commise et, surtout, si on pourrait la réparer.
[Table des matières]
M. Guy André (Berthier—Maskinongé, BQ):
Monsieur le Président, je suis touché d'entendre mon collègue de Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine demander que la mémoire de M. Coffin soit réhabilitée et que justice soit rendue dans ce dossier. Au Québec, l'affaire Coffin est inscrite dans la mémoire collective. Moi non plus, je n'étais pas né à l'époque, mais j'ai entendu parlé de cette affaire.
Une motion a été adoptée en comité par plusieurs députés des différents partis. J'ai entendu le député conservateur intervenir aujourd'hui à ce sujet. J'imagine que d'autres députés du gouvernement siégeaient à ce comité. Pourtant, on entend peu le gouvernement parler à ce sujet aujourd'hui. J'aimerais que le député de Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine m'explique ce qu'il attend des députés du gouvernement actuel pour que ce dernier mette des pressions pour que justice soit rendue dans ce dossier.
[Table des matières]
Le président suppléant (M. Royal Galipeau):
Je voudrais faire savoir à l'honorable député de Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine qu'il lui reste 10 secondes pour répondre à la question.
[Table des matières]
M. Raynald Blais:
Monsieur le Président, je veux que l'on agisse très rapidement et que cela se fasse de façon unanime. C'est aussi simple que ça. Il faut que tout le monde collabore dans le sens de la vérité et de la justice.
[Traduction]
[Table des matières]
Le président suppléant (M. Royal Galipeau):
À l'ordre, s'il vous plaît. Conformément à l'article 38 du Règlement, je dois faire connaître à la Chambre la question qu'elle abordera à l'heure de l'ajournement ce soir, à savoir: le député de Saint John, Les ports.
(1635)
[Français]
[Table des matières]
M. Raynald Blais:
Monsieur le Président, j'aimerais simplement mieux comprendre et donner l'occasion au président de s'exprimer aussi à ce sujet. J'avais l'impression qu'à la fin de mon discours, on allait s'exprimer par oui ou par non et que la question serait posée à la Chambre, quant à savoir de quelle façon on disposerait du débat. Sinon, j'ai de la difficulté à suivre le cours des évènements.
[Table des matières]
Le président suppléant (M. Royal Galipeau):
C'est justement ce que nous nous préparons à faire, monsieur le député, mais je veux juste être sûr qu'il n'y a pas d'autres députés qui veulent s'exprimer au sujet de cette question.
[Traduction]
La Chambre est-elle prête à se prononcer?
Des voix: Le vote.
Le président suppléant (M. Royal Galipeau): Le vote porte sur la motion. Plaît-il à la Chambre d'adopter la motion?
Des voix: D'accord.
Des voix: Non.
Le président suppléant (M. Royal Galipeau): Que tous ceux qui sont en faveur de la motion veuillent bien dire oui.
Des voix: Oui.
Le président suppléant (M. Royal Galipeau): Que tous ceux qui s'y opposent veuillent bien dire non.
Des voix: Non.
Le président suppléant (M. Royal Galipeau): À mon avis, les oui l'emportent.
Et cinq députés ou plus s'étant levés:
Le président suppléant (M. Royal Galipeau): Convoquez les députés.
Après l'appel de la sonnerie:
Le président suppléant (M. Royal Galipeau): Le vote par appel nominal sur la motion est reporté à demain.
* * *

MARLENE JENNINGS, JOE COMARTIN, RAYNALD BLAIS, WHAT DO THEY KNOW ABOUT THE COFFIN AFFAIR? (SECOND AND LAST PART)











MARLENE JENNINGS, JOE COMARTIN, RAYNALD BLAIS, WHAT DO THEY KNOW ABOUT THE COFFIN AFFAIR? (SECOND AND LAST PART)


Here is the second and last part of the proceedings of the Committee on Justice and Human Rights. I invite you to read what our members of Parliament had to say on this occasion. Many of you have assiduously read the documents that I have posted on this blog. I also know that for many of you, the Coffin affair is no more a mystery. I’ll let you discover the accuracy of the statements made by the members of that Committee regarding the Coffin affair. Please note that this report was adopted in November 2006. We are still awaiting a decision from the Department of Justice of Canada to take a decision.
Please let your feedback be known in posting your comments on this blog.

PART II

Mr. Joe Comartin:
Mr. Speaker, I would like to thank the member for Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine for his comments.
I think the Conservative government will tell us that the minister will receive a report from his officials and that our comments must not influence him or something like that. However, the government might also say that it wants things to happen fast and that enough time has passed. The government might say that this is not the best way to go about this review and that we could do it some other way. In that case, it might say that it is up to the government to decide whether to continue with the review or to replace it with another that will move faster and have a broader mandate.
This is why I suggest we support this motion today.
[Table of Contents]
Mr. Steven Blaney:
Mr. Speaker, it is with some humility that I rise today to ask—
[Table of Contents]
The Acting Speaker (Mr. Royal Galipeau):
Is the hon. member for Lévis—Bellechasse rising to ask a question?
(1600)
[Table of Contents]
Mr. Steven Blaney:
Mr. Speaker, I would like to ask a question.
[Table of Contents]
The Acting Speaker (Mr. Royal Galipeau):
We are in the period for questions and comments.
Resuming debate.
The hon. member for Lévis—Bellechasse has the floor.
[Table of Contents]
Mr. Steven Blaney (Lévis—Bellechasse, CPC):
Mr. Speaker, as you see, we are still getting used to parliamentary procedures.
It is with some humility that I rise today to speak of an event that took place February 10, 1956. It is a tragic event that also sowed the seeds for an apparent injustice.
I want to state in this House, and in particular to my colleague, as a representative of the Conservative members from Quebec, that we are concerned about this matter. We have listened to the debate with great attention.
Of course, a great deal has been written in Quebec about the Coffin affair, but more important, it sowed the seeds for an injustice. Whether it happens today or took place in the past, injustice is unacceptable in a democratic society such as ours. Where this occurs, we must rise above partisan considerations to ensure that the State assumes it full responsibilities and that justice is seen to be done.
This motion has been presented at a time when our government has clearly demonstrated its desire to restore public confidence in our legal and judicial institutions. In that light, the minister will take note of the motion and, if that is the will of the House of Commons, will act in a timely manner and within his powers. Under the law, for the minister to initiate such a procedure, there must be new information or significant information that was not necessarily brought to the attention of the court and that raises a reasonable doubt, namely, that an improper judgment may have been rendered.
The issue before us today is really to ensure that justice has been done. Naturally, that is what our government intends to do.
[Table of Contents]
Mr. Raynald Blais (Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine, BQ):
Mr. Speaker, I feel obliged to address some questions to the member for Lévis—Bellechasse.
First, I understand that he is not necessarily familiar with this case, and I can understand that. That is one thing; however, he must be very careful what he says.
He appears to be saying that we should leave this matter with the government, and that they will make a very good decision on this matter. I would like to believe him, but that is not what we are discussing today. It is not a matter of whether or not the government will make a good decision.
There is a process of analysis that calls for an official to review this file and, after doing so, to submit one or more recommendations to the minister, who will make a decision. At that point, one may or may not criticize the minister’s decision.
We are saying today that this debate seeks to ensure that the minister’s decision or the review takes place quickly. We do not want to intervene in the judicial or administrative procedures involved in analysis of this case. But we do want to ensure that the minister does not delay in rendering a decision on this matter, given the controversial and historic nature of this event that took place more than 50 years ago. That is why I said every day that we wait is a day lost that could mean the loss of possible evidence.
I do not know if my colleague for Lévis—Bellechasse has been made aware of the latest news, but some people were talking to the media and they said their father was the killer of the American hunters. Several books have been written on this subject, including one by Alton Price and two books by Senator Jacques Hébert. They, too, are part of this story.
I invite the member for Lévis—Bellechasse to make a commitment but of a different kind.
(1605)
[Table of Contents]
Mr. Steven Blaney:
Mr. Speaker, I thank my colleague for his question and comments. Members will certainly understand that I cannot necessarily speak for the minister, who must look closely at all the implications of the motion before us. However, I believe there is no problem in recognizing the historic reality of this event which, as I mentioned earlier, goes beyond any partisan considerations.
Of course, we now have the will as well as the process. I can assure my colleague opposite that the political will is there to ensure that justice is finally done. Unfortunately, in this case, these events happened over 50 years ago. In a way, I think it is important to take all the necessary steps to ensure that people have confidence in our justice system.
[Table of Contents]
Mr. Raynald Blais:
Mr. Speaker, I do not want this to become a dialogue, but I do want to have a clear understanding of what the member for Lévis—Bellechasse was saying in his remarks.
Did I understand correctly? Does he intend to vote in favour of this motion?
[Table of Contents]
Mr. Steven Blaney:
Mr. Speaker, the answer is yes.
[Table of Contents]
The Acting Speaker (Mr. Royal Galipeau):
Resuming debate. The hon. member for Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine.
[Table of Contents]
Mr. Raynald Blais:
Mr. Speaker, do I have the floor for my speech? I heard that we were resuming debate. Therefore I am rising on debate.
[Table of Contents]
The Acting Speaker (Mr. Royal Galipeau):
If you rise now, it will close the debate.
[Table of Contents]
Mr. Raynald Blais:
Mr. Speaker, am I to understand that no other member wishes to speak? Is that correct?
[Table of Contents]
The Acting Speaker (Mr. Royal Galipeau):
That is correct.
[Table of Contents]
Mr. Raynald Blais:
Mr. Speaker, I will use my time to—
[Table of Contents]
The Acting Speaker (Mr. Royal Galipeau):
You are the last speaker and you have 20 minutes for your speech.
[Table of Contents]
Mr. Raynald Blais (Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine, BQ):
Mr. Speaker, I will make the best of that time.
First, I am honoured and very proud to address this issue today, for a number of reasons.
I was born in the Gaspé Peninsula, and I was only a few years old when these events occurred. Therefore, I do not actually remember those events, but I do remember my parents and people in my community talking about them. I remember that people from the Gaspé region expressed their views about this issue on a number of occasions. I also remember that, at one point in our history, that event took place and several books were written about what really happened. Titles such as I accuse the assassins of Coffin and To Build a Noose are telling enough to give an idea of what really happened.
More recently, I do remember a family, Wilbert Coffin's family, coming to my office, in February of last year. I was a bit familiar with the case, because I had had the opportunity to discuss it with Cynthia Patterson a few times.
Today, I am taking part in the possible rehabilitation of Wilbert Coffin, long after an event which, in my opinion and in the opinion of my community, of people in the region and of Wilbert Coffin's family, was very much an injustice done to that individual. In this sense, I feel very proud and honoured. When I met family members for the first time, I met people who were bitter towards the justice system. However, I saw in the eyes of Marie Stewart, Wilbert Coffin's sister, and in the eyes of Jim, Wilbert Coffin's son, that they still had a bit of confidence left in that system. They feel it is not too late to rehabilitate Wilbert Coffin's name.
That is how I felt, and I think it is important that I be able to express that feeling now. In such instances, you feel like there is a big burden on your shoulders, but at the same time you realize that you are part of a wonderful family, that of the Bloc Québécois. I imagine that the same is true in the other political families. We know that we can rely on colleagues to give us a hand. The first person who lent me a hand was the hon. member for Hochelaga, our justice critic. When I knocked on his door to inquire about his interest and intentions, he immediately got on board and, in March, we met with the Coffin family together. We looked into the case with a very open mind, given the need to consider every possible way of ensuring that justice is done, purely and simply.
When the hon. member for Hochelaga agreed to meet the family, this made us, namely the family members and myself, feel much greater solidarity with the cause of justice.
I am well aware of the fact that, before us, many have looked into the Coffin affair to try to have justice done. I can think, for example, of Alton Price, who wrote To Build a Noose, and of Jacques Hébert, who wrote two books and took a public stand on this issue.
(1610)
I would like to take advantage of this opportunity to pay tribute to them because there were people before us who tried to ensure that justice was done. Unfortunately, that did not happen.
It is never too late, though, to do what is right. There is good reason, as well, to do it now in light of all that has happened recently, particularly when we heard Mr. Cabot’s daughter say publicly that “the man who killed the American hunters was my father”. That says a lot. It is not just anyone saying anything. It is a daughter saying that her own father was the killer. That is the situation we face today. We should pay special tribute to Ms. Micheline Cabot, who spoke out so that justice could be done. She showed a lot of courage.
Other people have also worked on this case, such as family members. I am thinking in particular of the four series of petitions that I submitted, and soon I will be submitting a fifth. People all across Quebec signed them, but especially those in the Gaspé region. With the petition I received today from the hands of Wilbert Coffin’s very own sister, Marie Coffin, 1317 names have been added to the nearly 2000 we already had. In all there are nearly 4000 names. That is very significant in a region like ours because the total possible number of signatures is not huge. We do not live in the middle of a big centre or a city like Montreal, Toronto or Vancouver, where there are millions of people. In our region, only a few thousand names are possible. Nearly 4000 people have already signed the petition and simply requested that this matter be reviewed in order to clear Mr. Coffin’s name.
All these messages are focused on one objective, that justice be done. This requires a number of procedures. That is why the debate today is intended at most to present the case in its full context—a context in which a mistake was made that can now be set right, at least to some extent, a situation in which there is a family, the Coffin family, that is still living today with these terrible memories of something that no one would wish on his worst enemy, that is, to see someone headed for the gallows and executed for a crime he did not commit. That is the situation in which this family finds itself. That is how the members of this family feel. That is why these people have to be able to count on us and on Parliament to ensure that justice is done. As I said earlier, Jim and Marie still have some sparkle in their eyes. They both say they still have confidence in the justice system. It did them a great wrong, but they still have confidence in it. That is the message I am getting from these people that I wanted to convey to the House today.
When the time comes to vote on this motion, I hope the vote will be unanimous. We will be able to vote freely according to our conscience. The idea here today is not to fix everything, but to rectify a historical injustice. We cannot change the past.
(1615)
I was reading a book a few moments ago. I have already read many books on the history of Gaspésie that explore the Coffin affair. Obviously, this file is very important locally, within Gaspésie, but also nationally, thanks to media coverage. Of course, the case has received extensive media coverage in Gaspésie and Îles-de-la-Madeleine. It was also talked about in Quebec City, but is even being talked about throughout Canada. This is part of our history, and at the same time, concerns the last person executed in Canada. The death penalty was eliminated afterwards, because we realized, rightly, that that was going too far. I do not think we will ever return to such a time.
It is very interesting to note the support that is coming in from all over. I know that Mary, Jim and the other individuals currently involved in this struggle can count on me and the Bloc Québécois, but I hope they can also count on the other parties. Unfortunately, the Conservative Party, the government, has not spoken out as a party. I cannot understand this. I dare say, it is making a mistake by not speaking out at this time, and is behaving irresponsibly. However, the government still has time to voice an opinion and to assume its responsibility.
I would like to know how much time I have left, Mr. Speaker.
The Acting Speaker (Mr. Royal Galipeau): You still have eight and a half minutes.
Mr. Raynald Blais: That is what I thought but I also thought that you wanted me to conclude.
That will allow me to express again the opinion of the people from the area who remember that story. In short, their impression is that yes, a horrendous event took place and three persons died; yes, there was a murder; but no, the murderer is not Wilbert Coffin; and yes, the trial was badly handled.
That is how I would summarize the situation. And that is where we find ourselves 50 years later: there is evidence that unfortunately cannot be used again. Furthermore, it would be difficult to hold a new trial since almost all the actors in the events are dead.
I know that for the people in the area who still believe in justice, and there are many of us, it is important that the House of Commons, here in Ottawa, support the initiative that has been taken so that the process can run its course. However, it might be necessary to go faster. I fear further delays.
I want to believe that the person who is currently working on this matter at the Department of Justice is doing it professionally and certainly very rigorously. At the same time, however, I want to be sure that there is no room for any unreasonable delay. As I said earlier, and I will repeat it, every day that passes is one day less, one day when evidence may disappear.
Earlier, the question was asked whether there had recently been any new events. That is a dangerous question. What it speaks to is what is new, what is not new, what would justify this thing or that thing. I seriously think that on the face of it, of what has happened and what has been written to date, and the facts that we know, we have no choice but to review this case, not just for Wilbert Coffin and for the family and the people of the Gaspé whom I represent, but at the same time, very simply, for the justice system.
It was not so long ago, after Christmas, that I was sitting with the family in a church. We were just beside the cemetery where Wilbert Coffin was laid to rest. The family members and I went to visit Wilbert Coffin's grave.
(1620)
We might say this is heating up somewhat, because what I felt from the community and the family is the crucial need to always believe that the truth will always win out and justice will be done. The words must not be spoken in vain, just like that.
I do think that there have in fact been mistakes made and horrible things done in the history of the world. But there came a time when we were able to remedy them, when we were able to make sure that justice prevailed. We have come to that time. We have almost reached that point. Given these circumstances, I urge all members, my colleagues, to give their strong, perhaps unanimous support for the motion before us today. Eventually, there will be a vote on this motion to ensure that we are able to more forward on the matter, so that justice can be done and the truth can win out at last.
[Table of Contents]
Mr. Steven Blaney (Lévis—Bellechasse, CPC):
Mr. Speaker, I listened closely to my colleague's speech and I now would like to ask him a question and remind him that I clearly indicated—I believe—that we are already engaged in the process to restore justice and that our minister was actively working on this before the motion was tabled, which was not done by the previous government, nor by my colleague on the opposition benches.
First, our minister is gathering material on this case. The material is quite extensive and a lot of time is required for classifying the documents. Second, we have to understand that the minister is not a replacement for the justice system, but that he is involved in a review process that includes various stages: preliminary hearing, investigation, report, notice to the minister and then a ruling that will be made by the minister. It is clear that our minister became involved in this process because its purpose is to rebuild trust.
In my colleague's opinion, will being involved in this process and seeing it through rebuild the trust of Quebeckers in their legal institutions?
(1625)
[Table of Contents]
Mr. Raynald Blais:
Mr. Speaker, I would just like to say that trust is earned. Trust is not based on any single action or event; it is based on a history of actions and events. I can see that this situation will force the minister to make a decision sooner or later. It seems to me that the member for Lévis—Bellechasse was expressing a point of view similar to the current government's. Nevertheless, I feel we must seek to achieve the ultimate goal, which is to ensure that justice is done and that truth triumphs. That is all.
People are smart enough to understand when someone is saying one thing and doing another, or the other way around, and people are old enough and informed enough to know who they can trust. I myself trust the family that came to my office one day, a family I have met with several times since then. Their message is that they still believe in justice.
That is why they are doing what they are doing now. Imagine their situation. They go to the mall day after day, asking people to sign a petition about one of their ancestors who was hanged and telling everyone that they are ready to accept their support. You do not see that kind of courage often. They are opening themselves up to the public, sharing their deepest and most important thoughts.
What Marie and Jim are doing is very difficult for them. They kept quiet about it for quite a while, but it takes courage to do this kind of thing, to stand and take up the fight again. They are doing this after 30, 40, 50 years.
Hats off to these people for doing what they are doing. I still have faith in truth, in justice, but what happens next will determine whether that faith is well placed.
[Table of Contents]
Mr. Yvon Lévesque (Abitibi—Baie-James—Nunavik—Eeyou, BQ):
Mr. Speaker, I am not from Gaspé, but near there. When this colossal mistake was made, I was a student in Quebec City. I knew students from Lac Saint-Jean and Quebec City. The Matapedia valley was part of Gaspé, although it is no longer considered to be today. People felt terrible when the court handed down its verdict and when the hanging took place. This feeling lasted for many years.
My colleague gave a very good presentation and has done a huge amount of work on this case. I have a great deal of admiration for him and for the family, which has demanded justice for Mr. Coffin. This event was a major factor in the government's decision to abolish the death penalty, because there was a feeling that a terrible miscarriage of justice had occurred.
I would like to ask my colleague—even though he is a little younger than I am—whether this is still true and whether the Coffin affair weighed heavily in the government's decision to do away with the death penalty.
(1630)
[Table of Contents]
Mr. Raynald Blais:
Mr. Speaker, I thank my colleague for his question. The answer is yes, without a doubt.
Mr. Coffin was executed on February 10, 1956. Today is February 5, and Saturday, February 10, will mark 51 years since he was hanged. When a judicial error is made—and the expression does not begin to describe the seriousness of the consequences—it is always possible to correct that error when the person was not killed. In this case, he was killed; he was hanged. A week later, someone else confessed to murdering the three American hunters, but it was too late. Mr. Coffin was already dead.
The events of 1956 weighed heavily in the balance. Fortunately, there were noises in the press at the time, but unfortunately, the political context was not very receptive. It is important to remember who was in power in Quebec at the time; that, too, was part of the history of this case. Wilbert Coffin's hanging weighed heavily in the balance. The government decided that it no longer wanted to find itself in situations where it wondered whether an error had been made and, more importantly, whether it could be corrected.
[Table of Contents]
Mr. Guy André (Berthier—Maskinongé, BQ):
Mr. Speaker, I am moved when I hear the hon. member for Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine ask that Mr. Coffin's name be cleared and that justice be done in this case. In Quebec, the Coffin case is etched in our collective memory. I too was not born when these events took place, but I did hear about them.
A motion was adopted in committee by a number of members representing the various parties. I heard the Conservative member speak to this issue today. I suppose there were other government members sitting on that committee. Yet, we are hearing little from the government side on this issue today. I wonder if the hon. member for Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine could tell us what he expects from government members, so that some pressure can be exerted to ensure that justice is done in this case.
[Table of Contents]
The Acting Speaker (Mr. Royal Galipeau):
I wish to inform the hon. member for Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine that he has 10 seconds left to reply.
[Table of Contents]
Mr. Raynald Blais:
Mr. Speaker, I want very quick and unanimous action on this issue. It is as simple as that. Everyone must cooperate, so that truth and justice will prevail.
[English]
[Table of Contents]
The Acting Speaker (Mr. Royal Galipeau):
Order, please. It is my duty pursuant to Standing Order 38 to inform the House that the question to be raised tonight at the time of adjournment is as follows: the hon. member for Saint John, Ports and Harbours.
(1635)
[Translation]
[Table of Contents]
Mr. Raynald Blais:
Mr. Speaker, I would simply like to better understand and give the Chair the opportunity to make its point on this. I was under the impression that, at the end of my speech, we would give a yes or a no, and that the question would be put to the House to decide the outcome of the debate. Otherwise, I have a hard time figuring out what is going on.
[Table of Contents]
The Acting Speaker (Mr. Royal Galipeau):
This is precisely what we are about to do, but I just want to make sure that no other member wants to address this issue.
[English]
Is the House ready for the question?
Some hon. members: Question.
The Acting Speaker (Mr. Royal Galipeau): The question is on the motion. Is it the pleasure of the House to adopt the motion?
Some hon. members: Agreed.
Some hon. members: No.
The Acting Speaker (Mr. Royal Galipeau): All those in favour of the motion will please say yea.
Some hon. members: Yea.
The Acting Speaker (Mr. Royal Galipeau): All those opposed will please say nay.
Some hon. members: Nay.
The Acting Speaker (Mr. Royal Galipeau): In my opinion the yeas have it.
And five or more members having risen:
The Acting Speaker (Mr. Royal Galipeau): Call in the members.
And the bells having rung:
The Acting Speaker (Mr. Royal Galipeau): A recorded division on the motion stands deferred until tomorrow.
* * *

10 janvier 2010

MARLENE JENNINGS, RAYNALD BLAIS, JOE COMARTIN, RÉAL MÉNARD, QUE SAVENT-ILS DE L'AFFAIRE COFFIN?


























MARLENE JENNINGS, JOE COMARTIN, RAYNALD BLAIS, RÉAL MÉNARD, QUE SAVENT-ILS DE L’AFFAIRE COFFIN?

Pour souligner le 50e anniversaire de la pendaison de Wilbert Coffin, voici le 4e Rapport du Comité permanent de la justice et des droits de la personne concernant Wilbert Coffin, présenté le 5 novembre 2006 :



CHAMBRE DES COMMUNES
OTTAWA, CANADA
39e Législature, 1re Session
Le Comité permanent de la justice et des droits de la personne a l’honneur de présenter son
QUATRIÈME RAPPORT

Conformément à l'article 108(2) du Règlement et la motion adoptée par le Comité le mercredi 1er novembre 2006, votre Comité recommande :
Attendu que 2006 marque le 50e anniversaire de l’exécution de Wilbert Coffin.
Attendu que plusieurs observateurs, dont l’ex-journaliste et sénateur Jacques Hébert, ont mis à jour les irrégularités qui ont entouré la mise en accusation, la condamnation et l’exécution de Wilbert Coffin.
Attendu que la sœur de Wilbert Coffin, Mary Coffin, et le fils de Coffin, Jimmy Coffin, souhaitent que le processus formel de révision judiciaire soit engagé en vertu de la partie XXI.1 du code criminel.
Que le gouvernement agisse avec diligence et célérité dans le dossier de feu Wilbert Coffin.
Un exemplaire du Procès-verbal pertinent (séance no 28) est déposé.

Respectueusement soumis,
Le président,

ART HANGER

Je publierai les délibérations de ce Comité en deux parties. Je vous invite à lire les propos que nos députés ont échangés à cette occasion. Plusieurs d’entre vous ont lu assidûment les documents que j’ai affichés sur ce blogue. Je sais que pour un grand nombre d’entre vous, l’affaire Coffin n’a plus de mystère. Je vous laisse découvrir la justesse des propos des membres de ce Comité au sujet de l’affaire Coffin. Ce rapport a été adopté en novembre 2006. Nous attendons toujours une décision du ministère de la Justice du Canada.
Réagissez à ces propos et publiez vos commentaires sur ce blogue.
PREMIÈRE PARTIE

39e LÉGISLATURE, 1re SESSION
HANSARD RÉVISÉ • NUMÉRO 103
TABLE DES MATIÈRES
Le lundi 5 février 2007

Les comités de la Chambre
Justice et droits de la personne
[Table des matières]
M. Réal Ménard (Hochelaga, BQ):
Monsieur le Président, je propose que le 4e rapport du Comité permanent de la justice et des droits de la personne, présenté le lundi 6 novembre et appuyé par mon collègue de Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine, soit adopté.
On comprendra sans difficulté que non seulement le débat qui s'amorce aujourd'hui a de profondes racines pour une famille très honorable, qui a passé sa vie dans la région de la Gaspésie, soit la famille Coffin, mais que c'est aussi un débat qui nous rappelle à quel point la justice des hommes est faillible et implacable.
Par l'exécution de Wilbert Coffin en février 1956, une terrible injustice a été commise. Cette injustice s'impose comme un stigmate collectif. Tant qu'elle ne sera pas réparée et que la mémoire de Wilbert Coffin n'aura pas été rétablie, une famille ne pourra retrouver la quiétude à laquelle elle a droit. À mon avis, nous devons être interpellés collectivement.
L'affaire Coffin nous rappelle bien une façon de faire qui, espérons-le, est à jamais révolue.
Les conditions de détention, les conditions d'administration de la preuve et l'iniquité même du procès nous rappellent bien à quel point les choses ont changé et combien il est triste qu'en 1953, 1954, 1955 et 1956, un certain nombre d'intervenants aient été sourds à l'appel lancé par de nombreuses personnes, dont l'ancien journaliste et sénateur Jacques Hébert.
J'en profite — et je suis certain que mes collègues se joindront à moi — pour remercier le député de Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine. Ce dernier a fait son travail de député. C'est un député comme on les aime, c'est-à-dire quelqu'un près des gens, quelqu'un qui n'abdique pas ses responsabilités.
Je le répète: dans l'affaire Coffin, il n'y a pas de prescription, il n'y a pas de possibilité d'oubli et il n'y a pas de possibilité que le temps efface les injustices.
De quoi s'agit-il? Trois Américains férus de chasse se rendent en Gaspésie. La Gaspésie accueillait alors un nombre impressionnant de touristes. Évidemment, on souhaite que la Gaspésie continue d'accueillir un nombre impressionnant de touristes parce que c'est un des plus beaux coins du Québec pour ce que la nature a à offrir et également pour la qualité de l'accueil que les gens qui y résident réserve aux touristes
Wilbert Coffin, un prospecteur minier, accueille à titre de guide des gens qui se proposent d'effectuer une expédition de chasse qui devait durer une dizaine de jours. Ces Américains s'amènent ici, en Gaspésie, afin de faire une expédition de chasse et de vivre des vacances qu'ils espéraient, on peut le penser, à l'enseigne de la tranquillité et du ressourcement. Rappelons-nous bien qu'à l'époque, les Américains venaient régulièrement en Gaspésie et que le tourisme était une industrie majeure dans cette région.
Ces chasseurs, soit un Américain, M. Lindsay, son fils Richard et un ami de la famille, établiront un campement et s'apprêteront à vivre cette expédition de chasse. Ils seront retrouvés morts quelques jours après leur arrivée. Cela donnera lieu à l'arrestation de Wilbert Coffin en août 1953.
C'est alors que les parlementaires doivent intervenir.
(1520)
Et c'est alors que les mécanismes existant dans le Code criminel doivent s'appliquer pour que justice soit faite. Il est possible, en vertu de l'article 696, d'enclencher un mécanisme lorsqu'on a des raisons de penser qu'il y a eu une erreur judiciaire, que la justice n'a pas suivi correctement son cours. La liste des irrégularités est longue. D'abord, il y les conditions de détention, c'est-à-dire être détenu des dizaines de jours dans des conditions proprement horribles où on va non seulement exercer de l'intimidation, mais où Wilbert Coffin va subir des sévices corporels, où on va l'intimider, le bousculer, l'agresser.
La pire des irrégularités, celle qui, sur une base isolée, justifierait que l'on reconsidère toute l'affaire Coffin, c'est bien sûr les accointances qui ont existé entre le procureur de M. Coffin et le gouvernement de Maurice Duplessis. Nous n'oublions pas et nous nous rappelons que Maurice Le Noblet Duplessis, député de Trois-Rivières, était également le procureur général. Nous savons que Maurice Duplessis, en cette qualité de procureur général, a donné des directives pour que non seulement Coffin soit trouvé coupable, mais qu'il soit exécuté parce qu'on ne voulait pas nuire à l'industrie touristique de la région du Québec où s'était passée cette affaire, c'est-à-dire la Gaspésie.
Non seulement les deux derniers avocats de Wilbert Coffin — il va changer d'avocat en cours de route —, n'ont même pas assigné de témoins à comparaître, mais ils n'ont même pas permis à Wilbert Coffin d'être appelé à la barre pour expliquer sa version des faits. Ils ont aménagé tout le plaidoyer de la défense sans que Wilbert Coffin puisse être mis à profit.
Ces règles d'iniquité, qui constituent un déni des principes les plus élémentaires de justice naturelle, donneraient immédiatement lieu à un arrêt des procédures et à un nouveau procès si elles se produisaient selon les règles que l'on connaît aujourd'hui.
Non seulement le procès n'a pas été équitable, non seulement Wilbert Coffin n'a pas pu être entendu à la barre des témoins, non seulement le procureur de la Couronne était-il de connivence avec le premier ministre Duplessis, mais on n'a même pas voulu permettre ce que l'on appelle aujourd'hui une preuve de bonne réputation.
C'est évident que la famille Coffin, qui était établie depuis plusieurs années en Gaspésie, aurait pu faire témoigner des amis, des connaissances de Wilbert Coffin, qui était un prospecteur minier qui avait passé sa vie dans la région de Carleton en Gaspésie. Ces témoins auraient pu témoigner combien cet homme était un citoyen irréprochable. On ne dit évidemment pas qu'il n'avait pas des défauts — comme tout un chacun en a —, qu'il n'est pas déjà arrivé qu'il s'adonne à fêter un peu. Mais de là à en faire un criminel, il y a des choses qui sont absolument inacceptables. Des éléments de preuve ont été cachés, des outils d'investigation n'ont pas été utilisés.
Bref, l'affaire Coffin est un stigmate, une tache noire dans l'administration de la justice au Québec. Je comprends très bien que la soeur de Wilbert Coffin, Mary Coffin, que ses neveux, ses nièces et son fils, Jimmy, ne pourront jamais trouver le repos et la quiétude de l'esprit tant que la mémoire de Wilbert Coffin n'aura pas été rétablie.
Lorsque, le 25 octobre dernier, j'ai déposé la motion, au Comité permanent de la justice et des droits de la personne, je demandais à cette division du ministère de la Justice, qui est indépendante du ministre — je le sais —, et qui s'occupe de la révision judiciaire, qu'elle puisse se prévaloir de nouveaux éléments de preuve, ainsi que c'est prévu à l'article 696 du Code criminel. Je sais que mon collègue, le député de Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine, va tout à l'heure parler de faits nouveaux qui sont survenus, de sorte que l'on puisse faire jouer le processus, que l'on puisse demander un nouveau procès, demander à la Cour d'appel d'intervenir et rétablir la mémoire de Wilbert Coffin.
C'est ce que cette Chambre est en droit de demander au ministre de la Justice.
(1525)
C'est une réparation que la famille Coffin est en droit d'exiger des parlementaires. Je crois que n'avons que trop tardé. Tant que justice n'aura pas été rendue, tant que nous n'aurons pas levé le voile sur une façon absolument odieuse de faire les choses, où le procureur général du Québec intervenait dans l'administration de la Justice, nous ne pourrons pas collectivement être fiers de nous. Cette réparation est attendue dans les plus brefs délais.
[Table des matières]
L'hon. Marlene Jennings (Notre-Dame-de-Grâce—Lachine, Lib.):
Monsieur le Président, c'est la première fois que je prends la parole à propos d'un rapport du Comité de la justice et des droits de la personne à titre de porte-parole de l'opposition officielle. Je suis vraiment honorée de pouvoir parler en faveur du rapport du Comité de la Justice et des droits de la personne sur la motion été présentée au comité par mon collègue du Bloc le député de Hochelaga, motion que le comité a adoptée par la suite.
Bien que je sois Québécoise, je n'étais évidemment pas au courant de l'affaire Coffin au moment où cela s'est déroulé, puisque j'étais trop jeune, j'avais à peine un an. Cependant, je peux affirmer que depuis, cette histoire revient dans les médias et dans la conscience des Québécois et Québécoises à tous les 10 ans. Cette cause célèbre fait consensus La société québécoise considère que, dans cette cause célèbre, l'enquête policière et le procès ont été bâclés, et qu'une injustice a été commise à l'endroit de M. Coffin.
Mon collègue de Hochelaga a relaté un peu les faits. M. Wilbert Coffin a été arrêté et accusé du meurtre de trois Américains. Un dénommé Eugene Lindsey, son fils de 17 ans et un ami du jeune garçon étaient venus dans la région de la Gaspésie pour chasser, et un mois après leur départ des États-Unis, ils ont été retrouvés morts, tout près de leur camionnette. Par la suite, une enquête policière a été déclenchée.
Comme mon collègue de Hochelaga l'a mentionné, étant donné que cela c'était passé dans une région touristique, le gouvernement voulait s'assurer que les Américains, qui représentaient la majorité des touristes, ne seraient pas dissuadés de venir faire du tourisme. Il y a donc eu plusieurs manigances.
Mais ce qui est le plus touchant, c'est qu'à l'époque, la peine de mort avait cours au Canada, dans les cas de meurtres au premier degré. M. Coffin a donc payé le prix ultime. Il a payé de sa vie à cause de ce qui était probablement une parodie de justice.
Je pense que le fait que le Canada ait aboli la peine de mort est une bonne chose. Guy-Paul Morin, Donald Marshall et David Milgaard ont également été des victimes d'erreurs judiciaires lors de leur procès. À l'époque où ils ont été condamnés pour meurtre, la peine de mort était heureusement abolie. La peine ultime était un emprisonnement de 25 ans avant qu'il y ait possibilité d'une libération conditionnelle. Cela dit, il s'est écoulé près de 25 ans de leur vie avant que la société, par l'entremise du gouvernement, reconnaisse l'erreur judiciaire, reconnaisse qu'ils n'auraient pas dû être condamnés puisqu'ils étaient innocents et qu'elle les libère.
Malheureusement, M. Coffin n'a pas eu cette chance, parce que la peine de mort existait. Le procès de M. Coffin était tellement entaché d'irrégularités que je crois que le gouvernement, par l'entremise de son procureur général et ministre le la Justice devrait immédiatement donner suite au rapport et à la recommandation du comité. Il devrait demander au groupe de révision des condamnations criminelles d'étudier le dossier à fond, afin de faire une recommandation au ministre après leur enquête, à savoir de rejeter la demande de révision judiciaire et de procéder à un nouveau procès ou de soumettre le cas à la Cour d'appel.
(1530)
Le Parti libéral a appuyé cette motion en comité et appuie cette motion à la Chambre. Nous demandons à toutes et à tous les députés d'appuyer la motion débattue ici à la Chambre et d'inciter ce gouvernement à agir, et ce, rapidement afin que la lumière soit finalement faite sur ce dossier.
[Traduction]
Je ne vais pas prolonger de beaucoup plus mon intervention, mais je tiens à insister sur l'importance d'avoir aboli la peine de mort. Si le ministre constitue le groupe qui réexaminera cette affaire et qui pourra indiquer qu'elle mérite un nouveau procès, ou que l'affaire devrait être soumise à la cour d'appel, et s'il est reconnu que M. Coffin a effectivement été condamné à tort, nous ne pourrons le ramener parmi nous.
Heureusement, lorsque Guy Paul Morin, Donald Marshall et David Milgaard ont été, à tort, reconnus coupables, la peine de mort n'existait pas. Donc, lorsque nous avons établi que ces condamnations étaient erronées, nous avons pu offrir une certaine réparation. Cela ne suffira jamais mais, au moins, nous avons pu le faire.
Heureusement pour Steven Truscott, qui a été condamné à un moment où la peine capitale existait toujours et qui avait été condamné à être exécuté, il n'avait que 14 ans et l'idée que la société et le gouvernement du Canada l'exécutent a suscité une telle indignation que le gouvernement fédéral a commué sa peine en réclusion à perpétuité. Il a donc maintenant la possibilité de s'adresser aux tribunaux pour que ceux-ci déterminent si, lui aussi, il a été reconnu coupable à tort.
Wilbert Coffin n'a pas eu cette possibilité et nous, en notre qualité de parlementaires et de Canadiens, nous devons veiller à ce que sa famille ait le droit et la possibilité que toute la lumière soit faite sur cette affaire, à partir de l'enquête de la police jusqu'au procès, en passant par la conduite du procureur général, celle du procureur de la Couronne, et peut-être de celle du premier ministre de l'époque, mais, à n'en pas douter, il faut, dans le cadre d'un processus judiciaire, établir si Wilbert Coffin a été ou non jugé coupable à tort.
La plupart des Québécois et moi-même, nous pensons qu'il a effectivement été reconnu coupable à tort. Je demande donc aux députés de voter en faveur de cette motion d'adoption.
(1535)
[Français]
[Table des matières]
M. Raynald Blais (Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine, BQ):
Monsieur le Président, j'aimerais tout d'abord remercier la députée de Notre-Dame-de-Grâce—Lachine d'avoir pris la parole relativement à ce dossier qui tient à coeur aux gens de la région de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine et, évidemment, aux membres de la famille à qui je pense actuellement. Ils se sont présentés à mon bureau il y a environ un an pour qu'on aille justement au bout de ce dossier afin de faire la lumière sur ce dossier et éventuellement réhabiliter la mémoire de Wilbert Coffin.
J'espère entendre les propos du gouvernement conservateur à ce sujet. Je pense qu'il a une responsabilité par rapport à ce dossier. Comme l'indiquait le député d'Hochelaga, il y a une tache noire sur l'histoire de la Gaspésie et en même temps sur l'histoire de Wilbert Coffin et sur l'histoire de la famille Coffin.
À mon avis, une part de responsabilité revient maintenant au gouvernement actuel afin de faire la lumière sur ce dossier. Je suis bien content de l'appui de la députée et, en ce sens, j'imagine qu'elle attend beaucoup du gouvernement actuellement, à savoir de quelle façon il entend réagir par rapport à ce dossier.
L'idée est de faire diligence. À la limite, j'oserais dire que le meurtre de Wilbert Coffin s'est fait le 10 février 1956. La date d'anniversaire est samedi prochain. Il y a donc 50 ans de cela. L'événement s'est produit il y a 53 ans et il y avait des témoins. Or, les témoins ne sont plus là. Chaque journée qui passe rend problématique la révision. En ce sens, j'imagine qu'elle attend actuellement des nouvelles de la part du gouvernement.
[Table des matières]
L'hon. Marlene Jennings:
Monsieur le Président, il est vrai que j'attends beaucoup de ce gouvernement, comme tous les Québécois et Québécoises d'ailleurs, et comme la famille Coffin. Nous avons raison d'attendre beaucoup de ce gouvernement. C'est un gouvernement dont le premier ministre, les ministres, les secrétaires parlementaires et tous les députés ne cessent de dire qu'ils sont là pour la justice et pour combattre le crime. Mais le crime est parfois commis par l'État lui-même, comme nous l'avons vu dans les cas de David Milgaard, de Guy-Paul Morin et de Donald Marshall, et je suis convaincue qu'on l'a vu dans le cas Coffin. Malheureusement, la famille Coffin ne pourra jamais faire enlever la tache complètement. La réputation de M. Coffin sera peut-être rétablie, mais il a été exécuté, il a payé le prix ultime pour ce qui était une erreur judiciaire, une enquête policière bâclée, nous en sommes convaincus.
Sur ce point, je sais de quoi je parle, j'ai déjà été membre de la Commission de police du Québec. J'ai déjà eu à présider des enquêtes publiques concernant des allégations d'inconduite de la part de policiers. Les allégations ne sont pas toujours vraies, mais j'ai quand même eu à décider moi-même dans le cas de quelqu'un qui était condamné à la prison à vie; j'ai eu à évaluer l'enquête de la police. Ce n'était pas la police de la Gaspésie ou la Sûreté du Québec, c'était un corps de police municipal dans une autre région du Québec. Le corps de police, le substitut du procureur général et moi avons rédigé un rapport qui a permis au détenu d'aller devant la Cour d'appel. Celle-ci a renversé la condamnation, a ordonné un nouveau procès et, avec les preuves que la Commission de police avait, cet homme a été trouvé non coupable à son nouveau procès. Je sais de quoi je parle quand je dis que des erreurs sont parfois commises.
Nous croyons que, dans ce cas, c'était une erreur. Malheureusement, M. Coffin a payé de sa vie. Que ce gouvernement réconforte au moins la famille en agissant rapidement. « Rapidement » veut dire mettre sur pied le groupe de révision tout de suite afin qu'il puisse faire son enquête. Ce groupe devra ensuite faire des recommandations au ministre de la Justice, qui devra décider s'il va devant la Cour d'appel ou s'il y aura un nouveau procès. Nous attendons. C'est un gouvernement qui se pète les bretelles et qui se dit toujours en action. Qu'il nous laisse voir l'action cette fois-ci. Ce serait la première fois.
(1540)
[Table des matières]
M. Guy André (Berthier—Maskinongé, BQ):
Monsieur le Président, j'ai écouté les propos de la députée libérale et de mon collègue du Bloc québécois. Il est certain que nous sommes sensibles à cette histoire qui s'est déroulée il y a plusieurs années. L'affaire Coffin demeure l'une des plus controversées de l'histoire de la loi criminelle du Canada.
J'aimerais demander à la porte-parole du Parti libéral si elle croit que le Parti conservateur, avec 10 députés élus au Québec, devrait prendre davantage de place dans cette cause et rendre justice. Il me semble que ce gouvernement promeut actuellement la loi et l'ordre dans notre société et dans l'ensemble du Canada. Près de la moitié des projets de loi présentés touchent la loi et l'ordre, la criminalité et le droit criminel. On a vu toutes sortes de projets de loi. Je crois qu'il est important ici de rendre justice dans l'affaire Coffin. J'aimerais entendre la députée à ce propos.
[Table des matières]
L'hon. Marlene Jennings:
Monsieur le Président, je suis très surprise de constater qu'aucun député conservateur représentant une circonscription fédérale au Québec n'ait pris la parole jusqu'à maintenant. Je me serais attendue à ce que le député de Charlesbourg—Haute-Saint-Charles, qui siège au Comité permanent de la Justice, saute sur l'occasion de se prononcer sur ce dossier. Je trouve regrettable qu'il ne l'ait pas fait.
Je suis quand même contente de parler au nom de ma formation politique, le Parti libéral du Canada, mais plus particulièrement au nom de mes collègues libéraux qui représentent des circonscriptions au Québec.
(1545)
[Traduction]
[Table des matières]
M. Myron Thompson (Wild Rose, PCC):
Monsieur le Président, comme j'ai émigré au Canada en 1968, je ne suis pas très au courant de cette situation. J'ai remarqué dans le quatrième rapport que certaines personnes étaient intervenues et avaient jeté un peu de lumière sur les irrégularités qui avaient entouré ce cas. Il est déplorable que des irrégularités aient été commises, et je suis certes favorable aux efforts pour les corriger après coup.
Je me rappelle le cas Milgaard et des cas de ce genre. Il faut corriger ces erreurs judiciaires. Cela ne me pose aucun problème. Il est dommage que des stupidités viennent fausser le débat, comme l'a fait la députée d'en face, qui a dit que nous voulions punir sévèrement les criminels, mais que nous ne pourrons rien faire à cet égard. J'en ai assez d'entendre constamment de tels propos de la bouche des députés d'en face.
Quoi qu'il en soit, je voudrais savoir quand on a jeté un peu de lumière sur ces irrégularités. Ce crime ou cet incident a eu lieu il y a 50 ans. Depuis combien de temps soupçonne-t-on que des irrégularités ont été commises? Dois-je comprendre que ce n'est que depuis cette année et que le Parti conservateur est à blâmer parce que rien n'a été fait? Cette situation n'a été exposée que cette année. Il y a sûrement eu d'autres renseignements auparavant. Le temps qui s'est écoulé me laisse très perplexe. Si la députée pouvait m'éclairer à ce sujet, je lui en serais reconnaissant.
[Table des matières]
L'hon. Marlene Jennings:
Tout d'abord, monsieur le Président, si le député juge que je faisais de la partisanerie au sujet du député de Charlesbourg—Haute-Saint-Charles, c'est que j'ai appris cela des conservateurs, qui ne cessent de répéter que les libéraux sont tendres envers les criminels, alors qu'en réalité nous faisons preuve d'intelligence et d'efficacité dans notre façon de traiter la criminalité et les motifs de la criminalité.
J'aimerais toutefois fournir certains renseignements au député de Wild Rose. M. Coffin a été arrêté en 1953. Il a subi un procès, été reconnu coupable et condamné en février 1956. Jacques Hébert, maintenant sénateur à la retraite, était journaliste à l'époque et a suivi l'affaire de très près. À la suite de sa propre enquête, il a écrit deux livres. Le premier, publié en 1958, s'intitulait Coffin était innocent. Le second, publié en 1963, s'intitulait J'accuse les assassins de Coffin.
À la suite des preuves qu'il a été en mesure d'obtenir, une commission royale d'enquête a été instaurée en 1964. Le juge a entendu plus de 210 témoins, y compris les jurés du procès d'origine, et a confirmé la procédure et le verdict. Depuis, toutefois, d'autres renseignements ont fait surface. C'est ce que nous demandons...
[Table des matières]
Le président suppléant (M. Royal Galipeau):
Nous reprenons le débat.
Le député de Wild Rose souhaite-t-il invoquer le Règlement?
[Table des matières]
M. Myron Thompson:
Monsieur le Président, je souhaite simplement souligner qu'on ne cesse de répéter que le gouvernement conservateur actuel ne fait rien au sujet d'une situation qui, on dirait presque, vient d'être mise au jour. Tout cela dure depuis longtemps. Où étaient les autres gouvernements? Pourquoi n'a-t-on rien fait?
[Table des matières]
Le président suppléant (M. Royal Galipeau):
Le député de Wild Rose soulève un point de débat, pas un recours au Règlement.
Reprise du débat. Le député de Windsor—Tecumseh a la parole.
[Français]
[Table des matières]
M. Joe Comartin (Windsor—Tecumseh, NPD):
Monsieur le Président, je veux saluer le député d'Hochelaga d'avoir présenté cette motion au Comité permanent de la Justice. Cela a eu comme résultat le rapport qui est devant nous cet après-midi.
[Traduction]
Pour avoir suivi l'affaire Coffin alors que j'étais un tout jeune avocat, j'aimerais dire au député d'Hochelaga que les Canadiens de partout au pays sont préoccupés par la justesse de notre système de justice pénale, comme le montrent l'affaire Coffin et l'affaire Truscott, qui s'est déroulée en Ontario sept ou huit ans après l'affaire Coffin.
À n'en pas douter, bon nombre de questions ont été soulevées. Il est important de souligner que, pas plus tard qu'en septembre dernier, l'Association in Defence of the Wrongly Convicted s'est saisie de l'affaire Coffin. De plus, au cours des derniers mois, le gouvernement fédéral a enfin reconnu qu'il était nécessaire de faire enquête, ce dont se charge maintenant le Groupe responsable de la révision des demandes de clémence.
Comme d'autres députés, je ne peux m'empêcher de faire des rapprochements entre les affaires Truscott et Coffin. Si M. Coffin avait été jugé au début des années 1960, peut-être la déclaration de culpabilité aurait-elle été infirmée, ou, du moins, peut-être la condamnation à la peine de mort aurait-elle été évitée et remplacée par une peine d'emprisonnement à vie, comme celle qu'a reçue M. Truscott.
J'aimerais souligner quelque chose d'important: pour la première fois, un cas de condamnation injustifiée est à l'étude après le décès de la personne. Je crois qu'il est important que cela se produise compte tenu de toutes les anomalies. Il y a toutes sortes d'allégations très solides d'ingérence politique partisane manifeste au Québec à l'époque, à des échelons aussi élevés que ceux du premier ministre et du procureur général. La conduite du procureur dans le cadre de cette affaire est certainement suspecte, d'après ce que nous dit l'Association in Defence of the Wrongly Convicted. Le rôle joué par l'avocat de la défense et la façon dont il a été amené à prendre part au procès font également sourciller.
En rétrospective, on peut dire que, si la peine de mort avait été abolie, M. Coffin serait probablement toujours en vie aujourd'hui, et peut-être que sa condamnation injustifiée — si telle devait être la conclusion de l'affaire — aurait été reconnue il y a bien longtemps. De même, certains agissements de la défense pendant cette période laissent croire que les résultats auraient peut-être été très différents si M. Coffin avait pu profiter d'un régime d'aide juridique.
Il va sans dire que le Parlement pourrait simplement attendre que le Groupe responsable de la révision des demandes de clémence fasse son travail. Le problème, c'est que les paramètres selon lesquels celui-ci travaille et le mandat que lui confère la loi sont beaucoup plus restreints que le mandat que le gouvernement pourrait confier à une commission d'enquête judiciaire.
Par exemple, une commission d'enquête pourrait traiter beaucoup plus en détail la question du niveau d'ingérence politique, s'il y a effectivement eu ingérence et si celle-ci a changé de façon significative le déroulement du procès. Étant donné son mandat, le groupe ne pourrait pas mener une enquête aussi approfondie sur cette question. Je pourrais vous citer plusieurs autres exemples de questions qui seraient plus adéquatement traitées en vertu de la Loi sur les enquêtes que par le groupe de révision.
(1550)
Ce dernier peut recommander que la question fasse l'objet d'une enquête judiciaire. Ce que je propose — et j'estime que c'est dans une certaine mesure la raison pour laquelle le député de Hochelaga a présenté cette motion au comité et la présente maintenant à la Chambre en tant que motion d'adoption — c'est que nous accélérions le processus afin que le gouvernement puisse lancer l'enquête sur-le-champ. Celle-ci pourrait commencer immédiatement; la commission, qui aurait un mandat suffisamment large, pourrait faire toute la lumière sur la question et, espérons-le, nous pourrons invalider une décision que la plupart d'entre nous trouvons injuste.
Évidemment, nous ne pouvons adéquatement indemniser M. Coffin dans l'au-delà. Tout ce que nous pouvons faire, c'est blanchir sa réputation et dire à sa famille, son fils et sa femme, qu'effectivement, le système de justice pénale du Canada les a mal servis, nous le reconnaissons, nous nous en excusons et nous allons blanchir la réputation de leur mari et de leur père.
D'après moi, en adoptant la motion, la Chambre dirait que nous voulons accélérer les choses et qu'il est mieux de procéder ainsi. J'encourage instamment tous les députés à appuyer la motion.
(1555)
[Français]
[Table des matières]
M. Raynald Blais (Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine, BQ):
Monsieur le Président, je me permets de poser une question à mon collègue du NPD qui vient tout juste de prendre la parole.
J'aimerais souligner qu'il y a actuellement un fonctionnaire du ministère de la Justice qui se penche sur le dossier et qui devra éventuellement présenter des recommandations au ministre. On ne sait pas exactement quand cela pourra se faire ni quelle sera la nature des recommandations. Cependant, on a une bonne idée de ce que cela sera. On ne sait pas non plus quelle sera la décision du ministre.
Je pense qu'il est important de constater que durant le débat, il n'y a pas eu de présentation du point de vue du gouvernement ni de message de sa part. Je n'ai pas entendu les conservateurs jusqu'à présent et je risque de ne pas les entendre. J'espère que cela n'arrivera pas parce que je trouve qu'il serait irresponsable de se taire en ce moment relativement à une procédure de ce genre.
Il est demandé maintenant au gouvernement, par la voie de la Chambre des communes, de faire diligence. Cela veut dire aller plus vite. En effet, cela n'a aucun sens attendre encore. Ce sont des gens qui risquent éventuellement de disparaître. En même temps, c'est la mémoire des gens de la famille, des gens de la Gaspésie qui croient essentiellement et profondément à l'innocence de Wilbert Coffin.
L'intervention de mon collègue du NPD me permet de me réconforter relativement à la position de son parti. Toutefois, je crois qu'il serait tout à fait responsable de la part du gouvernement de s'exprimer présentement au sujet de ce dossier.
Veut-on que ce dossier avance plus rapidement, oui ou non? Veut-on que la lumière soit faite, oui ou non? Telle est l'idée du débat d'aujourd'hui. Je suis déçu de ne pas entendre actuellement les gens du gouvernement. Je ne voudrais pas que ce qu'on fait actuellement soit considéré comme de la partisanerie. Ce n'est pas du tout le cas. Si on est partisan, on l'est uniquement de la justice et pas d'autre chose. Il serait tout à fait naturel et normal d'entendre les députés du Parti conservateur s'exprimer à ce sujet, comme j'ai entendu ceux du Parti libéral et comme le député du NPD l'a très bien exprimé il y a quelques instants.
À SUIVRE
JE PUBLIERAI LA SEMAINE PROCHAINE LA DEUXIÈME ET LA DERNIÈRE PARTIE DE CES COMPTES-RENDUS
.