30 octobre 2009

COFFIN ÉTAIT-IL COUPABLE ?(DEUXIÈME PARTIE)








COFFIN ÉTAIT-IL COUPABLE ? (deuxième partie)

POURQUOI COFFIN N'A-T-IL PAS TÉMOIGNÉ DEVANT LE JURY DE PERCÉ?

Voici un extrait de la Partie V du Rapport de la Commission royale d’enquête sur l’affaire Coffin présidée par l’honorable juge Roger Brossard (ci-après désigné le Rapport Brossard). Dans cette tranche du Rapport Brossard, le lecteur peut comprendre pourquoi Wilbert Coffin n’a pas témoigné devant le jury de Percé.

SUR LA CULPABILITÉ DE COFFIN (deuxième partie)

Avant de procéder à l’étude de cette question extrêmement délicate, il y a lieu de rappeler ce qui suit :
La majeure partie des faits allégués dans l’affidavit de Coffin du 9 octobre 1955, ou ayant fait l’objet d’affidavits, déclarations, reçus ou autres documents transmis au ministère de la Justice était en relation directe avec certains des faits prouvés lors du procès de Percé et principalement retenus par les juges des tribunaux d’appel; plus particulièrement les faits relatifs à l’incident Mac Gregor, au cas des traces de jeep, au cas de la jeep Arnold, de celle aperçue par les Wilson, les Tapp, Hackett et Régis Quirion, au cas des paiements reçus par Coffin avant son départ de Gaspé, au cas de la disparition de la carabine de Jack Eagle ;

Me Gravel, l’un des défenseurs de Coffin a admis devant cette Commission que lorsqu’il fut décidé de ne pas faire entendre Coffin, presque tous les faits (vrais ou pas) allégués dans l’affidavit et qui étaient antérieurs à cette décision étaient connus de la défense ;
Suivant l’affidavit de Coffin, si ces faits alors connus de la défense et si les explications données par Coffin dans son affidavit ne furent pas communiqués au jury, ce fut uniquement parce que, contrairement au vif désir qu’il avait de se faire entendre, Coffin reçut le conseil d’un seul de ses avocats de ne pas témoigner et de ne pas offrir de défense ;
Tous les faits que Coffin et ses défenseurs prétendaient connaître lors de la décision de ne pas présenter de défense, tous les faits dont la prétendue connaissance n’aurait été acquise qu’après cette décision, mais avant l’exécution de l’affidavit du 9 octobre 1955, et tous les autres faits subséquemment connus ou allégués qui eussent pu, si on les avait mis en preuve lors du procès, avoir une portée sur le verdict de culpabilité ont fait l’objet d’une enquête approfondie par cette Commission.
Nous avons précédemment fait l’étude de la preuve qui nous a été soumise quant à ces faits connus ou allégués et avons exprimé nos conclusions. Ces études et ces conclusions nous permettent-elles de répondre à la question présentement posée ?
Il ne peut évidemment être question de dire quel eut pu être l’effet sur le jury d’une preuve, soit des faits que connaissaient ou prétendaient connaître Coffin et ses défenseurs à la fin de la preuve de la Couronne lors du procès de Percé, soit des faits qu’ils purent connaître ou prétendirent avoir connus après sa condamnation et avant son exécution, soit des faits qui ne furent connus qu’après l’exécution et qui furent mis en preuve devant nous : cela serait pure spéculation et conjecture.
Le problème se pose, toutefois, sous un angle spécial parce que Coffin n’a pas témoigné.

1. Nous savons que si Coffin n’a pas offert de preuve en défense, ce fut en pleine connaissance de cause, avec son plein acquiescement, et sur les conseils de ses avocats. Nous connaissons aussi que l’une des principales raisons pour laquelle cette décision fut prise était la certitude que si Coffin témoignait, la Couronne lui opposerait sa déclaration du 6 août 1953 pour le mettre en contradiction avec lui-même, et que ces nouvelles contradictions, ajoutées à la preuve établissant déjà la fausseté de ses déclarations verbales rapportées par les officiers Doyon et Sinnett, auraient constitué une preuve encore plus forte que celle qui avait été faite de ses mensonges à l’égard de sa conduite durant les trois jours fatidiques de l’époque des crimes. Or, nous savons aussi que, lorsque fut prise cette décision, Coffin et ses avocats connaissaient ou prétendaient connaître la plupart des faits allégués par Coffin dans son affidavit, et que malgré la connaissance de ces faits ou de ces prétendus faits, la décision fut quand même prise de garder le silence. Comme nous l’a affirmé Me Maher, « si Coffin avait été entendu, la création de cette Commission d’enquête n’eut pas été nécessaire », c’est-à-dire que la certitude du jury que Coffin était coupable en eut été, si possible, considérablement accrue.
Or, nous connaissons aujourd’hui, tant par les déclarations de Coffin non mises en preuve au procès que par la preuve faite devant nous, les faussetés des affirmations de l’affidavit du 9 octobre 1955 quant aux traces de jeeps, quant à la Jeep Arnold, quant à la valeur des ses concessions minières, quant aux paiements reçus par Coffin avant le 12 juin 1953, quant à sa possession de sommes d’argent substantielles lors de son départ du 12 juin pour Montréal, quant à l’âge des prétendus occupants de la jeep qu’il prétendit avoir vus, quant à la description de cette jeep, autant de faussetés que Coffin et/ou ses avocats connaissaient ou que ces derniers eussent dû connaître ; et nous savons aussi que la Couronne eût été alors plus en mesure qu’aujourd’hui de faire ressortir ces faussetés ou cette impossibilité si Coffin avait offert de la preuve en défense.
Sur ce premier point, il me paraît que, du moment qu’il est établi que c’est volontairement, par nécessité et avec l’assentiment de Coffin, que la défense n’a pas présenté Coffin et d’autres personnes comme témoins, la présente enquête a fourni des raisons additionnelles majeures de ne pas croire à l’innocence de Coffin.
2. Trois faits mis en preuve devant nous que n’ont pas connus les jurés de Percé sont, eux-mêmes, d’un caractère suffisamment grave pour nous donner des raisons additionnelles majeures et difficilement réfutables de ne pas croire à la non-culpabilité de Coffin ; ces faits sont les suivants :
A.
Comme nous l’avons vu, si Wilbert Coffin ne fut pas entendu à son procès, ce ne fut pas parce que, contrairement à ce qu’il a cherché manifestement à faire croire au paragraphe 3 de son affidavit du 9 octobre 1955, il désirait témoigner et qu’il en fut dissuadé par l’un de ses procureurs, Me Maher, mais bien parce qu’il fut persuadé par ses procureurs qu’il serait dangereux pour lui de le faire et parce que ses procureurs considéraient, à juste titre, a) comme pouvant être fatal à sa cause, de l’exposer à un contre-interrogatoire des procureurs de la Couronne et à une confrontation avec certaines déclarations qu’il avait faites et qui n’avaient pas encore été mises en preuve par la Couronne et b) comme pouvant être fort dangereux devant le jury, de donner ouverture à une contre-preuve de la part de la Couronne ; ajoutons le fait additionnel se rattachant aux premiers que c’est avec le plein consentement et avec l’acquiescement de Coffin que la défense ne le fit pas entendre non plus que d’autres témoins.
À mon avis, la fausseté du paragraphe 3 de l’affidavit de Coffin, paragraphe qui était à la base et qui constituait la seule justification de tout le reste de l’affidavit, était suffisante en soi pour entacher la véracité de tout l’affidavit, à rendre fortement suspectes les autres affirmations de l’affidavit, à souligner davantage l’attitude mensongère de Coffin et dès lors à accroître la force des présomptions de sa culpabilité retenues par le jury de Percé et les tribunaux d’appel.
(à suivre)
RÉAGISSEZ…

WAS COFFIN GUILTY? (PART TWO)









Alton Price, the author of To Build a Noose translated

in French under the title Tromper le jury

Opposite Marie Coffin and bloquiste member of the House of Commons


Raynald Blais



WAS COFFIN GUILTY ? (PART TWO) continued)


Excerpt of the Brossard’s Report



This is a literal translation by Clément Fortin.

Before proceeding to the study of this extremely delicate matter, it is advisable to recall what follows:
Most of the facts alleged in Coffin’s affidavit of October 9th, 1955, or having been the subject of affidavits, declarations, received or other documents transmitted to the Department of Justice, were in direct relation with some of the facts proven during the Percé trial and mainly withheld by the judges of appeal courts; more particularly the facts related to the MacGregor incidence, the jeep tracks, Arnold’s jeep, and the one seen by the Wilson’s, the Tapp’s, Hackett’s and Régis Quirion, to payments received by Coffin before his departure from Gaspé and to the disappearance of Jack Eagle’s rifle;
Maître Gravel, one of Coffin’s counsels, has admitted before this Commission that when it was decided to not hear Coffin, almost all the facts, true or not, alleged in the affidavit and which were previous to this decision were known by the defence;
According to Coffin’s affidavit, if these facts then known by the defence and if the explanations given by Coffin in his affidavit were not communicated to the jury, it was solely because, contrarily to the strong desire that he had to testify, Coffin was advised by only one of his counsels to not testify and to not present a defence;
All the facts that Coffin and his counsels pretended to know when that decision to not present a defence was taken, all the facts the pretended knowledge of which would only have been acquired after that decision but before the execution of the affidavit of October 9th, 1955, and all the other facts subsequently known or alleged which might, if they had been proven during the trial, have had a bearing on the verdict of guiltiness formed the subject of an exhaustive enquiry by the Commission.
Previously, we have studied the proof which has been submitted to us regarding these known or alleged facts and have given our conclusions. Do these studies and conclusions allow us to answer the question the way it is stated?
Obviously, one may not say what might had been the effect on the jury of a proof, whether of facts that knew or pretended to know Coffin and his counsels when the Crown ended the presentation of its proof during the Percé trial, whether facts which might have been known or which they pretended having known after the condemnation and before his execution, or facts which were only known after the execution and which were proven before us; this would be pure speculation and conjecture.
The problem arises, however, from a special angle because Coffin has not testified.
1. We know that if Coffin has not presented a defence, it was with full knowledge, with his assent and on the advice of his counsels. We also know that one of the main reasons for which this decision was taken was the certainty that if Coffin was called to testify, the Crown, would oppose him his declaration of August 6th, 1953 to put him in contradiction with himself and that these new contradictions, added to the proof already establishing the falseness of his verbal declarations reported by officers Doyon and Sinnett, would have constituted a proof stronger yet that the one that had been made of his lies as to his conduct during the three fateful days during which the crimes were committed. We also know that, when that decision was taken, Coffin and his counsels knew or pretended to know most of the facts alleged by Coffin in his affidavit, and that despite the knowledge of these facts or pretended facts, the decision was nevertheless taken to keep quiet. As Maître Maher affirmed, “if Coffin had been heard, the institution of this Commission would not have been necessary,” in other words the certainty of the jury that Coffin was guilty would have been, if possible, considerably increased.
We know today, so much from Coffin’s declarations not proven at the trial than from the proof laid before us, the falsehoods of the affirmations in the affidavit of 9th, October 1955 as to the jeep tracks, the Arnold’s jeep, and the value of his mining claims, as to payments received by Coffin before the 12th, June 1953, as to his possession of substantial amounts of money on his departure on the 12th, June for Montreal, as to the age of the occupants of the jeep he pretended having seen, as to the description of that jeep, as much falsehoods that Coffin and/or his counsels knew or that the latter should have known; and we also know that the Crown would have been in a better position than it was today to bring out the falsehoods or this impossibility if Coffin had offered some proof in defence.
On this first score, it appears to me that, from the moment it is established that it is voluntarily, through necessity and with Coffin’s assent, that counsels for the defence did not call Coffin or other persons as witnesses, the present enquiry has furnished major additional reasons for not believing in Coffin’s innocence.
2. Three facts laid in proof before us, but that the Percé jury was not aware of, themselves, of sufficiently serious nature to give us major additional and hardly refutable reasons for not believing in Coffin’s non guiltiness; these facts are as follows:
A. As we have seen, if Wilbert Coffin was not heard at his trial, it was not because, contrarily as to what he sought manifestly to make believe at paragraph 3 of his affidavit of 9th October 1955, he wanted to testify and was dissuaded from doing so by one of his counsels, Maître Maher, but truly because he was persuaded by his counsels that it would be dangerous for him to do so and because his counsels considered, with just cause, a) that it might be fatal to his case, to expose him to a cross-examination by the Crown counsels and to a confrontation with certain declarations which he had made and which had not been adduced yet in evidence by the Crown and b) that it might be very dangerous for his credibility and the effect of his testimony before the jury, to give way to a counter-proof by the Crown; let us add to the additional fact relating to the first ones that it is with Coffin’s full consent and acquiescence that the defence did not call him to testify nor other witnesses.
In my opinion, the falsehood of paragraph 3 of Coffin’s affidavit, paragraph which is at the basis and which constituted the only justification for the rest of the affidavit, was sufficient in itself to vitiate the truthfulness of all the affidavit, to render highly suspect the other affirmations in the affidavit, to underline more Coffin’s deceitful attitude and whence to increase the strength of presumptions of guiltiness withheld by the Percé jury and appeal courts. (To be continued)

LET YOUR COMMENTS BE KNOWN...

25 octobre 2009

COFFIN ÉTAIT-IL COUPABLE?



































Ci-dessus Micheline Cabot et son père Philippe et Alton Price

Cliquez sur les images ci-dessus pour lire la déclaration

statutaire de Coffin.

COFFIN ÉTAIT-IL COUPABLE (1)

Je republie aujourd’hui la reproduction et la traduction de la Partie V du Rapport de la Commission royale d’enquête sur l’affaire Coffin (ci-après désigné le Rapport de la Commission Brossard), 1964, de la page 344 à 363.
« À la base de toutes les attaques violentes et modérées, directes ou déguisées dirigées par certains partisans de l’abolition de la peine de mort contre les administrateurs de la justice en cette province, à l’occasion de l’affaire Coffin, on retrouve tantôt l’affirmation précise que Coffin était innocent ou la suggestion insidieuse, mais réelle qu’il l’était; sans cette prémisse, l’argument de ceux qui cherchaient pour appuyer leur thèse, un exemple illustrant de façon frappante la nécessité d‘abolir la peine de mort perdait sa force de frappe; c’est pourquoi ils se sont efforcés, avec tant de vigueur, de faire croire à l’injustice de la condamnation et de l’exécution de Wilbert Coffin. C’est cette prémisse qui a servi de base et de prétexte aux deux pamphlets de monsieur Jacques Hébert intitulés Coffin était innocent et J’accuse les assassins de Coffin dont on sait que la thèse a été, sinon adoptée, du moins indirectement encouragée par les agences d’information qui ont fait à ces deux ouvrages une publicité intense et, à mon avis, imprudente et irréfléchie.
Dès la première page de son second volume, monsieur Hébert disait : Quand l’innocence de Wilbert Coffin éclatera au grand jour.
À la dernière page, il reprenait sous une forme différente son affirmation du début répétée à plusieurs reprises tout le long du livre en ces termes : Enfin, vous avez l’obligation stricte de réhabiliter la mémoire de Coffin.
Dans mon avertissement aux parties lors de la première séance de notre enquête, j’ai déclaré qu’il n’était pas question d’un nouveau procès susceptible de réhabiliter Wilbert Coffin judiciairement et de façon posthume ou de confirmer le verdict rendu contre lui. Je n’entends pas adopter maintenant une attitude et une ligne de conduite différentes qui risqueraient d’outrepasser les pouvoirs qui m’ont été conférés par l’arrêté-en-conseil : l’enquête ne fut pas un procès et ce rapport n’est en conséquence pas un jugement pouvant lier judiciairement une expression d’opinions basées sur ma constatation et mon interprétation des faits mis en preuve devant la Commission.
Cependant, afin de juger en rétrospective le caractère, l’importance et les conséquences qu’ont pu avoir sur la conduite et sur le sort du procès de Coffin, les agissements de ceux qui ont participé directement ou indirectement à la préparation et à l’exposé de la preuve qui a servi contre Coffin et pour peser la valeur de la croyance ou des doutes que ces participants pouvaient entretenir quant à la culpabilité de Coffin, il est, je crois, indispensable d’étudier si, tout en tenant compte des faits qui furent mis en preuve lors du procès et dont les juges et le jury ont conclu à sa culpabilité, il y aurait des motifs sérieux de croire à la possibilité de sa non-culpabilité sur la base des faits mis en preuve devant cette Commission et qui ne l’avaient pas été lors du procès : pour ma part, je considère indispensable et de justice élémentaire envers tous ceux contre lesquels des accusations ou insinuations ont pu être portées d’étudier et de considérer ce problème.
Je crois à la nécessité de cette étude parce que, d’une part,
a) toute la thèse des accusateurs francs ou sournois est essentiellement basée sur la prémisse que Coffin était innocent, contrairement à ce qu’ont décidé tous les tribunaux de juridiction pénale sur la base de la preuve faite au procès;
b) b) parce que, si tel était le cas, la condamnation de Coffin aurait constitué une erreur judiciaire;
c) parce qu’il faudrait, dès lors, conclure que les administrateurs de la justice auraient volontairement ou involontairement, suivant le cas, contribué à la perpétration de cette erreur judiciaire.
Et parce que, d’autre part,
d) Si la prémisse est fausse, il n’y aurait pas eu d’erreur judiciaire, et
e) toute action répréhensible de la part de ceux qui ont participé à la préparation et à l’exposé de la preuve n’aurait, du point de vue du droit strict et pur, pas été la cause d’une erreur judiciaire; la règle du droit d’un accusé à un procès juste et légalement conduit a pour but essentiel de permettre à un innocent de se faire acquitter; son objet fondamental n’est pas de permettre à un coupable de se faire acquitter.
Je me crois par ailleurs obligé d’envisager ce problème et de l’étudier, ne serait-ce que pour ne pas acquiescer par mon silence à l’opinion que Me Maloney a cru devoir exprimer, sans y avoir été invité, lors de son témoignage devant la Commission, dans les termes suivants :

Transcriptions à la page 11743

So, I took the position that, regardless of the decision of the Supreme Court of Canada, that is not by any means the end of the matter, you shall have to consider the contents of Coffin’s affidavit and of the affidavits of the other people from the Gaspé area; and they should still give us a new trial.

(SI CETTE PROPOSITION EST ACCEPTÉE, IL N’Y A PLUS UN ACCUSÉ QUI PRÉSENTERA UNE DÉFENSE, CERTAIN QU’IL POURRA ËTRE, S’IL EST TROUVÉ COUPABLE, DE POUVOIR DONNER SON AFFIDAVIT ET DE TROUVER D’AUTRES AFFIDAVITS POUR OBTENIR UN NOUVEAU PROCÈS.)

Transcriptions à la page 11711

Because, at that stage, I was of the view that a serious error had been made by the government in allowing this man to be executed and it is something that will never cease to disturb public opinion, this case. (Merci, Me Maloney!)

J’ajoute qu’il n’apparaît pas clairement du tout du témoignage de Me Maloney s’il a pris connaissance ou non, avant la présente enquête, de la déclaration statutaire de Coffin du 6 août 1953, produite à l’enquête préliminaire, mais non produite lors du procès, de cette déclaration que la Couronne gardait en réserve au cas où Coffin témoignerait et qui fut l’une des raisons principales, sinon la raison essentielle, comme nous l’avons vu, de la décision des défenseurs de Coffin de ne pas le faire témoigner et de ne pas faire entendre de témoins.
La question qui se pose présentement est donc la suivante :

TOUT EN TENANT COMPTE DES FAITS QUI ONT ÉTÉ MIS EN PREUVE LORS DU PROCÈS DE PERCÉ ET SUR LA BASE DESQUELS COFFIN FUT TROUVÉ COUPABLE, Y AURAIT-IL DES RAISONS SÉRIEUSES DE CROIRE EN LA POSSIBILITÉ QU’IL N’AIT PAS ÉTÉ COUPABLE, SUR LA BASE DES FAITS QUI ONT ÉTÉ MIS EN PREUVE DEVANT CETTE COMMISSION ET QUI NE L’AVAIENT PAS ÉTÉ AU PROCÈS? (à suivre)

. RÉAGISSEZ ...

20 octobre 2009

SELON ALTON PRICE PHILIPPE CABOT EST LE MEURTRIER THE MURDERER















SELON ALTON PRICE PHILIPPE CABOT EST LE MEURTRIER


À ceux qui demandaient à Alton Price de divulguer le fruit de ses recherches au sujet de Philippe Cabot, voici un courriel qu’il m’a fait envoyer aujourd’hui par Christine :

FOR ALTON PRICE PHILIPPE CABOT IS THE MURDERER


To those of you who requested Alton to reveal his findings about Philippe Cabot, here is an email he had Christine sent me today:
Dear Mr. Fortin,

As I am having 'mega' trouble with my 'office word' at present, I am sending Alton's explanation re Cabot in this e-mail. Afraid it will be a long e-mail, but at least you will receive it promptly.

I am sure that there will be plenty of comments.

Also, I shall be forwarding one or two photos of Philippe Cabot as soon as Alton brings me the photos. I shall have to scan them first, but will send them to you A.S.A.P.

Sincerely,
Christine
------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Philippe Cabot - Unofficially named murderer of Eugene Lindsey, Richard Lindsey and Fred Clair in June, 1953. Named by his daughter Micheline Cabot in 'La Presse', November 19, 2006. Journalist; Mario Girard.

There was, and is a grim realization that whoever murdered the two boys was a cold blooded killer. Eugene Lindsey could have made enemies in his own region, but there was no hint that anyone in PA, U.S.A. wanted to kill him.

June, 1992:

A phone call to Sen. Jacques Hebert inquiring about a sibling or siblings of Francois Gravel resulted in some very startling news. Sen. Hebert had been contacted by a M. Roger Gervais from Montreal who had a great deal of information about Philippe Cabot. After Sen. Hebert related the story there was a silence and then we both said, "This is it!" - Not much sleep that night!

The background of M. Gervais:

Roger Gervais was a friend of both Angeline Cabot and Micheline Cabot.

He was a solid citizen who once had a share in a hunting and fishing camp in the Baie James area. He was a bush pilot who flew in clients and supplies before the flooding for the Hydro-Electric project.

He did some contracting work, operated his own garage and owned an apartment building. During the time he and I cooperated the garage was leased. Sadly, M. Gervais is not well enough to take part in this cause anymore. He did do his share.

Information given by Roger Gervais: In October of 1991 the one remaining son of Philippe Cabot was visiting Micheline and Angeline Cabot in Montreal. Gabriel Cabot was living in Fermont at the time. They talked about their younger days when they lived on Church Lane in Barachois, Gaspésie. It was then that Gabriel told them that their father had killed the three Americans in 1953 and that he had been a witness to the murders. It is not clear whether he told them that Edmund, his older brother, was at the scene also. He probably was because it was revealed to Marion Scott in 2006 that Edmund was there as well.

Angeline Cabot gave Roger Gervais a written account of Gabriel's story because both sisters wanted M. Gervais to take the information to the Quebec Justice Department.

Before explaining what happened with the Justice Department the reader will want to know what Gabriel had to say.

M. Roger Gervais referring to the document that Angeline gave him related some of Gabriel's account. Gabriel said that when they entered the woods they met a jeep with two men in it and that there was an argument over the right of way. A study of vehicle tracks would indicate that they entered on the oil well road near Murdochville.

He then described the grisly murder of Eugene Lindsey at Camp 24. Philippe left Gabriel and the hand gun in the truck.

Philippe Cabot was a strong and capable physical specimen. Gabriel said that Philippe went at Eugene with his hands and that Eugene put up his rifle as a threat. Cabot tore the rifle out of his hands and hit Lindsey on the head with it (when the rifle was found near Eugene's skeleton a month later, there was a piece of scalp on the rear sight).

After knocking Lindsey down, Cabot then finished him off by running over him with the truck. When Eugene Lindsey's skeleton was found, his head and lower leg bones were missing (bears have been known to crush a deer's head to get what was in it). Eugene was five foot eight (or sixty-eight inches) tall. - The distance between the wheels of a standard vehicle is fifty inches.

Everything that Gabriel said corresponds with what the searchers found and with the pathologist's report. After killing Lindsey Cabot said that he had been brutal with Eugene because he had been fresh with Marie-Blanche, Cabot's wife.

The Lindsey party had arrived in Gaspe on June 8th, 1953 at 8:00 a.m. to buy supplies and get woods permits. - Where had Eugene and the boys spent the night?

An American named Farley from Mass. had a summer house in Barachois near the water where there is now an overhead railway pass. Some residents were aware that Farley was engaged in the contraband liquor business.

Lucille Cabot, the oldest of the Cabot children, worked as a maid for Mrs. Farley. M. Gervais said that after Gabriel told his story, Lucille revealed to the family that the Lindsey party had stopped at the Farley house on June 7th, 1953. However, when I spoke to her in 1994, she 'couldn't remember, because she was only 14 or 15 at the time'.

Not too much was related to me about the killing of the boys. There was a mention of somebody throwing up cans. Presumably the boys thought that they were having a target contest, not realizing that they were the targets.

In early 1992 Roger Gervais, armed with Angeline's written account took the information to the Quebec Justice Department when Gilles Remillard was Minister of Justice. Two agents of the Sûreté were appointed and they met Roger Gervais in Montreal. When they were leaving, one policeman told Roger Gervais not to be naive enough to think there would be much effort put into the case.

They reported back that when they contacted Gabriel Cabot, he at first said that he 'couldn't remember' and when pressed further said that he 'read it in a book'. - It never was in a book.

Roger Gervais and Micheline Cabot tried very hard to persuade Gabriel to make an official statement. I tried by sending him my book (both French and English versions) and by letters, other people wrote to him as well. He died without complying with the requests.

In 2006, Micheline Cabot, through her lawyer, gave her information to the Criminal Conviction Review Group in Ottawa.

During the World War, Philippe Cabot worked at the military base at Sandy Beach. He was a good mechanic and when British ships docked needing minor engine repairs, he was taken aboard where it seems he could do the work. On the base there were three drinking clubs, Officer’s Mess, NCO's mess and the enlisted men's mess or canteen where on Saturday nights dances were held; local women were welcome, but not local men. Cabot apparently was allowed in that establishment because of his special skills.

Marie-Blanche's (Philippe Cabot's wife) story:

Marie-Blanche told the children that she was with him when he deliberately hit a man with his truck. She said that Philippe Cabot had had an argument with someone inside and when they left, the man was walking along the road. Nobody was around at the time and she said Cabot ran into him with the truck. Some people remember that the victim was a serviceman and that he froze to death in the snow. This happened at Sandy Beach. It was early in the marriage and the children did not identify with Sandy Beach. Nothing like that ever happened in Barachois. He was never charged with the crime.

At the request of Roger Gervais I phoned Philippe Cabot in 1993 or 1994. When I suggested that he knew everything about the murders he at first became very angry and then cunning. When I mentioned that he had once lived at Sandy Beach he refused to talk anymore.

A reminder about money:

At the Preliminary Inquiry of August 28th, 1953, Mrs. Mary Lindsey testified that Eugene had taken $ 650.00 out of their savings account the day he left for the hunting trip. She added that she did not know how much more he might have carried. Since they drove non-stop, there were no motel bills; therefore the trip to Gaspe cost him very little.

From the time he came out of the woods until he reached Montreal, Wilbert Coffin spent between $ 70.00 to $ 80.00. The Supreme Court had used the figure of $65.00. In Montreal Wilbert had to start raising money from his father, his brother Donald and from Harold Petrie, who bought his German Luger.

This being the case, who had Eugene Lindsey's money? In 1993 one reliable person near Barachois made this remark, "Cabot never worked too much after that".
Philippe Cabot left Barachois in 1956 after burning his house.

Alton Price
Denison Mills, Que.
VOS COMMENTAIRES... S.V.P.
YOUR COMMENTS... PLEASE.

11 octobre 2009

MESSIEURS HARPER IGNATIEFF LAYTON ET DUCEPPE IL EST TEMPS D'AGIR DANS L'AFFAIRE COFFIN



















IL EST GRAND TEMPS D'AGIR MESSIEURS HARPER IGNATIEFF LAYTON ET DUCEPPE DANS L'AFFAIRE COFFIN
























COURRIEL ENVOYÉ À MICHAEL IGNATIEFF LE 10 OCTOBRE 2009

Bonsoir, Monsieur Ignatieff,

À l'occasion de votre visite à Gaspé, en août dernier, vous avez promis à la famille Coffin que vous agiriez dans l'affaire Coffin. Je suis heureux que vous leur ayez fait cette promesse. Je demande instamment qu'on mette un terme à cette affaire au plus tôt. Il est aussi grand temps de mettre fin aux souffrances de la famille Coffin.
J'ai écrit un ouvrage sur l'affaire Coffin, intitulé L'affaire Coffin: une supercherie?, que j'ai publié aux Éditions Wilson & Lafleur, en 2007. J'y étudie le procès qui a eu lieu devant le jury de Percé, en 1954. J'ai aussi créé, à l'automne 2007, un blogue que je consacre à cette affaire. J'ai publié sur mon blogue presque tout le rapport de la Commission royale d'enquête sur l'affaire Coffin. Je l'ai aussi traduit en anglais, car je voulais que mes compatriotes anglophones puissent aussi en prendre connaissance.
Par ce courriel, je vous prie de faire évaluer au plus tôt « ces nouveaux éléments de preuve » qu'Alton Price, notamment, a soumis au ministère de la Justice du Canada. Monsieur Price a consacré un ouvrage sur l'affaire Coffin intitulé To Build a Noose (1996) qui a été traduit et publié sous le titre Tromper le jury (1998).
Je vous invite à visiter mon blogue; http://fortinclement.blogspot.com
Avec mes salutations et remerciements
Clément Fortin, avocat à la retraite
clementf@sympatico.ca
.
Lettre envoyée par Alton Price aux personnes figurant sur la liste ci-dessus











RÉAGISSEZ...

MESSRS. HARPER IGNATIEFF LAYTON AND DUCEPPE IT'S TIME FOR ACTION IN THE COFFIN AFFAIR



MESSRS. HARPER IGNATIEFF LAYTON AND DUCEPPE
IT'S TIME FOR ACTION IN THE COFFIN AFFAIR


















EMAIL SENT BY CLÉMENT FORTIN TO MICHAEL IGNATIEFF ON THE 10TH OCTOBER 2009-10-11 (translation)

Good evening Mr. Ignatieff,

While visiting Gaspé, on August last, you have promised the Coffin family that you will take action in the Coffin affair. I am happy that you made them that promise. I urge that one puts a term to this affair as soon as possible. It is also high time to put an end to the sufferings of the Coffin family. I wrote a book on the Coffin affair, titled L’affaire Coffin: une supercherie?, that Wilson & Lafleur published, in 2007. I examined the court documents of the trial that took place before the Percé jury, in 1954. I also created a blog that I devote to the Coffin affair. I posted on my blog the report of the Royal Commission of Enquiry on the Coffin Affair almost in its entirety. I also translated it into English because I wanted my English-speaking friends to read it.
With this email, I urge you to request that an evaluation “of the new elements of proof” that Alton Price has submitted to the Department of Justice of Canada be made as soon as possible. Mr. Price has written a book on the Coffin Affair, titled To Build a Noose (1996) that was translated and published under the titleTromper le jury (1998)
I invite you to visit my blog: http://fortinclement.blogspot.com
Clément Fortin, retired lawyer

LETTER SENT BY ALTON PRICE














YOUR COMMENTS...

4 octobre 2009

MICHAEL IGNATIEF, OUI VOUS POUVEZ AIDER À BLANCHIR LE NOM DE COFFIN YES YOU CAN HELP CLEAR COFFIN'S NAME





MICHAEL IGNATIEFF, OUI VOUS POUVEZ AIDER À BLANCHIR LE NOM DE COFFIN.
Voici ce que vous devez faire :
1. Rappelez au Comité de révision des condamnations criminelles (CRCC) de donner suite immédiatement à la motion qui a été adoptée par le parlement canadien le 6 février 2007 suite à une motion présentée au Comité permanent de la justice par le Bloc québécois le 25 octobre 2006 demandant au Comité de révision des condamnations criminelles (CRCC) de voir s’il y a des motifs qui permettraient de renverser la condamnation de Coffin en 1954. Cette motion, adoptée par le parlement canadien le 6 février 2007, se lit comme suit :
« Attendu que plusieurs observateurs, dont l’ex-journaliste et sénateur Jacques Hébert, ont mis à jour les irrégularités qui ont entouré la mise en accusation, la condamnation et l’exécution de Wilbert Coffin.
Attendu que la sœur de Wilbert Coffin, Mary Coffin, et le fils de Coffin, Jimmy Coffin, souhaitent que le processus formel de révision judiciaire soit engagé en vertu de la partie XXI.1 du Code criminel, il est proposé :
Que, conformément à l’article 108 (2) du Règlement, le Comité permanent de la Justice et des droits de la personne recommande au gouvernement d’agir avec diligence et célérité dans le dossier de feu Wilbert Coffin et qu’il soit fait rapport à la Chambre de l’adoption de cette motion dans les plus brefs délais.
Réal Ménard, Député de Hochelaga-Maisonneuve »¸
2. Rappelez-leur que le parlement avait demandé au gouvernement d’agir avec diligence et célérité dans l’affaire Coffin et qu’un rapport devait être soumis à la Chambre dans les plus brefs délais. .
3. Dites-leur de ne pas attendre le rapport de “The Association in Defence of the Wrongly Convicted” parce que nous avons tout lieu de croire qu’il ne leur sera jamais soumis.


OUI VOUS POUVEZ METTRE FIN AU SUPPLICE DE LA FAMILLE COFFIN.


MICHAEL IGNATIEFF, YES YOU CAN HELP CLEAR COFFIN’S NAME!

Here is what you must do:


1. Remind the Criminal Convictions Review Group (CCRG) that on the 25th of October 2006, a motion was passed by the Bloc québécois at the Standing Committee on Justice, requesting The Criminal Convictions Review Group (CCRG) to study whether there are grounds to overturn Coffin's 1954 conviction. This motion was adopted by the Canadian Parliament on the 6th of February 2007 and reads as follows:

« Whereas many observers, among whom the ex-newspaperman and senator Jacques Hébert, have revealed the irregularities surrounding the indictment, conviction and execution of Wilbert Coffin.
Whereas the sister of Wilbert Coffin, Mary Coffin, and the son of Coffin, Jimmy Coffin, wish that the formal judiciary process be initiated under Part XXI.1 of the Criminal Code, it is moved :
That, in accordance with section 108 (2) of the By-law, the Standing Committee on Justice and Human Rights recommend to the Government to act with diligence and celerity in the affair of the late Wilbert Coffin and that report be made to the House of the adoption of this motion in the shortest time possible.
Réal Ménard, Member for Hochelaga-Maisonneuve ».


2. Insist on the fact that the Parliament requested the Government to act with diligence and celerity in the Coffin affair and that a report be made to the House of the adoption of this motion in the shortest time possible.

3. Tell them not to wait for the Association in Defence of the Wrongly Convicted report because we have good reasons to believe that it may never come.

YES YOU CAN PUT AN END TO THE COFFIN FAMILY'S TORTURE!