31 décembre 2008

LA JEEP DU CAMP McCALLUM DANS L'AFFAIRE COFFIN (15)


LA JEEP DU CAMP McCALLUM (SUITE ET FIN) (15)

Aujourd’hui, nous voyons la suite et la fin de l’histoire de la jeep du camp McCallum.
En 2009, je continuerai de vous présenter le rapport Brossard. Cependant, je l’interromprai, en temps importun, pour vous transmettre des nouvelles de la Cour du Québec et de la Commission d’accès à l’information.
Dès réception du jugement de la Cour du Québec, je vous en informerai. Je vous ai déjà annoncé que j’ai comparu devant cette cour, le 12 novembre dernier, pour obtenir la permission de consulter les transcriptions sténographiques des témoignages entendus à huis clos devant la Commission Brossard.
J’afficherai aussi, dès réception, la décision que la Commission d’accès à l’information rendra. Je vous ai déjà annoncé que j’avais comparu devant cette Commission pour obtenir la permission de prendre connaissance du dossier de police dans sa totalité. Cette Commission m’a entendu le 28 octobre dernier.
À VENIR :
Voici maintenant les sujets que j’aborderai dès les premiers mois de 2009:
a) Nous verrons les CONCLUSIONS GÉNÉRALES SUR LES JEEPS ET LA LISTE DES ERREURS ET INEXACTITUDES QUE LA COMMISSION BROSSARD A RELEVÉES DANS LES LIVRES DE JACQUES HÉBERT;
b) Nous analyserons LES CRITIQUES (Il s’agit ici des auteurs Belliveau et Hébert, des sources auxquelles ils ont puisé pour écrire leurs livres, à savoir : LES SOURCES INUTILES et LES SOURCES DE SES RENSEIGNEMENTS (Jacques Hébert s’est inspiré du livre de John Edward Belliveau, et d’articles parus dans le Toronto Daily Telegram et le Toronto Daily Star et des enquêtes faites par Doyon, etc.) ET UNE AUTRE LISTE DES ERREURS ET INEXACTITUDES RELEVÉES DANS LES LIVRES DE BELLIVEAU ET HÉBERT.) Étant donné la longueur de ce chapitre, j’afficherai cette partie du rapport Brossard en quatre publications distinctes;
c) LE CAS DE L’EX-SERGENT DOYON (La Commission Brossard propose une étude approfondie du cas de l’ex-sergent Doyon, le détective privé de Jacques Hébert.)
d) LA LIBERTÉ D’INFORMATION (La Commission Brossard relève, encore une fois, toutes les erreurs et inexactitudes contenues dans les livres de Jacques Hébert. Elle identifie les principaux responsables de l’affaire Coffin. Vous verrez le rôle déplorable que nos médias ont joué dans l’affaire Coffin qui aurait pu tout aussi bien s’appeler l’AFFAIRE DES MÉDIAS.
e) UN EXEMPLE D’ABUS (Le juge Brossard explique l’entourloupe que certains journalistes ont tenté de faire pour saboter son enquête.
f) LE RAPPORT BROSSARD NE PEUT ET NE DOIT PAS CONSTITUER UN JUGEMENT (Le juge Brossard rappelle qu’il avait pour mandat d’étudier les agissements de certains personnages et non de refaire le procès de Coffin.)
g) CONCLUSIONS GÉNÉRALES (La Commission Brossard revoit toute la preuve et explique comment les questions soulevées par LES CRITIQUES ont été résolues)

DANS L’ENTRE-TEMPS, POUR UN POINT DE VUE DIFFÉRENT, JE VOUS SUGGÈRE DE JETER UN ŒIL SUR LE BLOGUE DE MONSIEUR LEW STODDARD :
http://www.stoddardsviews.blogspot.com/

RAPPORT DE LA COMMISSION D’ENQUÊTE BROSSARD SUR L’AFFAIRE COFFIN (27 NOVEMBRE 1964) VOL. 1 CHAPITRE 5 (Quinzième partie)

LA JEEP DONT LA PRÉSENCE EN GASPÉSIE OU AUX ENVIRONS AURAIT ÉTÉ CONSTATÉE PAR DES TÉMOINS OCULAIRES À L’ÉPOQUE OÙ LES CRIMES FURENT COMMIS

LA JEEP APERCUE AU CAMP McCALLUM DANS L’AFFAIRE COFFIN (SUITE ET FIN) (15)
Il affirme que cette jeep n’a pas rencontré le camion dans lequel il se trouvait avec son cousin Rosario (et non pas Rehel comme ce dernier l’a affirmé), mais suivait son camion lorsqu’il dut l’arrêter pour poser des chaînes.
Il croit que c’était une jeep rouge avec un dessus en toile brun et avec, sur les côtés, des petites vitres de mica, les côtés eux-mêmes étant en toile
Cette jeep portait une licence américaine, mais il ignore de quel État.
Les occupants de la jeep avaient plus de gin ans; c’étaient des hommes, pas des enfants; c‘étaient des gens à peu près de son âge à peu près de son âge (il avait lui-même alors 30 ans) et l’un des deux était plus vieux que l’autre.
Il ne se souvient pas du tout des vêtements qu’ils portaient.
Il n’a pas vu McCallum prendre un coup avec les occupants.
Lorsque Doyon (avocat ou juge, il ne le sait) le questionna et lui montra une série de photos en lui indiquant qu’il s’agissait d’un nommé Thompson, il a peut-être dit qu’il y avait une ressemblance assez frappante entre le portrait qu’on lui montrait et l’un des étrangers de la jeep; cependant, lorsqu’on lui exhibe une série de photos sur lesquelles se trouve Thompson, il ne le reconnaît pas et affirme que le « gars » qu’il a vu dans ls jeep ne se trouve pas sur ces photos.
Il nie avoir décrit à monsieur Doyon au cours de cette entrevue les vêtements des occupants de la jeep, contrairement à ce que dit Jacques Hébert à la page 166 de son volume que Quirion aurait déclaré que les Américains portaient des chemises et des pantalons kaki olive et étaient chaussés de petites bottes de cuir.
Il nie également avoir mentionné à monsieur Doyon l’âge des occupants de la jeep, déclare qu’il est faux qu’il ai parlé de l’indien Thompson à Doyon et lui avoir dit s’être rendu au bureau de poste de Gaspé pour voir un journal où il y aurait la photo de Thompson.
Il nie avoir dit à monsieur Doyon que l’individu qui ressemblait à Thompson parlait anglais avec un curieux accent.
C’est surtout sur les circonstances qui l’ont amené à signer son affidavit du 30 novembre 1955 que son témoignage comporte un certain intérêt.
Voici en substance comment il décrit ces circonstances.
Avant novembre 1955, la seule personne avec laquelle il ait jamais parlé de cette jeep fut son cousin Rosario; peu de jours avant le 30 novembre 1955, au cours d’une conversation avec l’un de ses compagnons de travail au camp o Sur le conseil de son contremaître, il descendit à Gaspé avec Eagle. Au cours de la soirée, Eagle lui aurait fait prendre un certain nombre de consommations de liqueurs alcooliques et, avant de le quitter, lui aurait laissé plusieurs bouteilles de bière que lui, Quirion, aurait consommées jusque vers les quatre heures du matin. Le lendemain matin, Eagle serait revenu le chercher, lui aurait fait apporter un déjeuner, lui aurait fait prendre une double ration de gin et l’aurait amené au bureau de Me Louis Dussault, avocat de Gaspé et associé professionnel de Me Terence Pidgeon, dont l’ont sait qu’il fut le correspondant à Gaspé, de Me François Gravel.
Quirion déclare ne pas se souvenir du tout de ce qu’il a pu dire à M. Dussault ni même d’avoir signé son affidavit.
Quelle crédibilité faut-il accorder à cette partie du témoignage de Régis Quirion?
John Eagle, dont le témoignage est pour le moins sujet à caution à raison de ses témoignages plus ou moins contradictoires relativement au prêt par lui de sa carabine à Wilbert Coffin, de ses conversations subséquentes avec Wilbert Coffin et de l’endroit où il aurait vu sa carabine avant sa disparition, nia devant cette Commission avoir jamais rencontré Régis Quirion avant la semaine précédente et nia catégoriquement tout ce que Quirion raconta devant cette Commission sur son départ du camp où il travaillait, son séjour à l’hôtel et sa visite en compagne de Jack Eagle au bureau de Me Dussault, Il nia aussi avoir jamais vu l’affidavit du 30 novembre 1955.
Me Maurice Dussault fut beaucoup moins catégorique que ne l’avait été Jack Eagle.
Il déclara que Me Gravel avait téléphoné à Me PIdgeon, son associé, pour le prévenir que certaines personnes viendraient au bureau signer des déclarations devant un juge de paix, que le matin où Régis Quirion se présenta à l’étude, comme Me Pidgeon était occupé, c’est lui qui le reçut et qu’il lui déclara : « Me Gravel a téléphoné à monsieur Pidgeon que vous aviez une déclaration assermentée à faire. Qu’est-ce que vous avez à dire? » Quirion lui aurait alors relaté ce qu’il avait à dire, Me Dussault fit venir sa secrétaire, lui dicta exactement ce qui apparaît dans sa déclaration du 30 septembre, la fit dactylographier, la lut à Quirion et lui dit en la lui remettant; « Allez maintenant chez monsieur John Joseph vous faire assermenter ».
Me Dussault ne se souvient pas si Quirion était seul ou accompagné; il déclare ne pouvoir affirmer sous serment si la déclaration de Quirion a été préparée à la suie de renseignements fournis uniquement par Quirion ou uniquement par une autre personne ou conjointement par Quirion et une autre personne.
Il admet qu’il est fort possible que son associé, Me Pidgeon, ait eu lui-même quelques notes de préparées.
Son attention ayant été attirée par le Commissaire sur l’importance de cette partie de la déclaration où mention était faite des Lindseys, Me Dussault déclare que, franchement, il ne se rappelle pas s’il n’avait pas un brouillon ou quelque chose pour faire la déclaration ou si c’est « l’individu en question » (Régis Quirion) qui lui a dit : « Bien, à telle date, moi, j’ai vu des ours, ou j’ai vu des Américains qui étaient à la chasse à l’ours, et qui nous ont demandé des nouvelles des Lindsey », qu’il ne s’en souvent absolument pas.
En fin de témoignage, il déclare qu’il est port possible qu’il ait eu en sa possession un projet de déclaration.
Quant à Me Terence Pidgeon, son témoignage fut absolument négatif.
Il ne se souvient pas d’avoir reçu des instructions spécifiques de Me Gravel quant à la prise d’une déclaration de Régis Quirion.
Il n’a aucun souvenir de la visite de Quirion dans son bureau pour l’exécution de l’affidavit du 30 novembre 1955.
Il ne se souvient pas que monsieur Eagle ait été présent au bureau de monsieur Joseph lorsque celui-ci assermenta la déclaration, suivant que l’avait prétendu Quirion dans sa déclaration à la police.
Que se dégage-t-il de tut ceci?
Les faits suivants sont certains :
Comme tous ses compagnons de travail, Régis Quirion n’avait jamais fait de déclaration à personne au sujet de la jeep que lui et ses compagnons avaient vue le long de la rivière Mississippi avant le soir où il trinqua avec l’un de ses compagnons de travail, Dave Miller, quelques jours avant le 30 novembre 1955.
Ce fut donc Dave Miller qui fut le premier confident de Régis Quirion. Malheureusement, ce Dave Miller est décédé et nous n’avons pas pu l’entendre.
Il n’y a aucune raison de présumer ou d’assumer que ce soit de sa propre initiative que Quirion, qui n’avait jamais attaché grande importance à la jeep qu’il avait vue ait soudainement décidé de se présenter chez Me Dussault pour signer l’affidavit que l’on connaît. Depuis déjà trois, mois, des personnes destinées à signer des déclarations ou des affidavits portant soit directement, soit indirectement sur des faits qui avaient retenu l’attention des juges de la Cour d’appel du Québec, étaient acheminées soit au bureau de Me Pigeon, soit chez le juge de paix Joseph, notamment, Wilson MacGregor, John Hackett, et ceux qui prétendaient avoir fait des paiements à Wilbert Coffin, tandis que d’autres personnes avaient été acheminées soit au bureau de Me Gravel, soit au bureau de Me Maloney, soit vers une étude de Montréal.
Il est également certain que ce n’est pas par les soins de Régis Quirion que sa déclaration de novembre 1955 fut éventuellement dirigée chez le ministre de la Justice.
D’autre part, il faut retenir les admissions de Me Dussault que son associé, Me Pidgeon, avait des instructions de Me Gravel de recevoir des déclarations certains témoins relativement à l’affaire Coffin et le souvenir vague qu’entretient M Dussault qu’il a put rédiger l’affidavit de Quirion sur la base de renseignements à lui précédemment communiqués.
De ce qui précède, une certitude plus que raisonnable se dégage que la déclaration qu’a singée Quirion ne fut pas entièrement de son cru et fut, dans une large mesure, influencée par des tiers qui avaient intérêt à la recevoir.
Envisagés sous cet angle, les renseignements communiqués par Quirion à cette Commission quant aux circonstances dans lesquelles il fut amené à signer sa déclaration assermentée acquièrent un degré assez important de vraisemblance et de véracité.
D’autre part, si l’on tient compte que l’AFFIRMATION ESSENTIELLE DE CETTE DÉCLARATION ASSERMENTÉE A PORTÉ SUR LA PRÉTENDUE MENTION DU NOM DES Lindsey par l’un des occupants de la jeep, et, de l’affirmation par tous les autres témoins, y compris surtout Rosario Quirion et Rehel, que ce nom ne fut pas mentionné par les occupants de la jeep, et si l’on retient surtout le peu de crédibilité que, dans l’ensemble, l’on peut accorder à Régis Quirion, ni moralement, ni intellectuellement ni juridiquement, n’est-il pas possible d’accorder à la déclaration assermentée de Régis Quirion du 30 novembre 1953 quelque valeur probante que ce soit.
Aussi bien, demeurons-nous en présence d’une preuve qui, dans l’ensemble, tend à établir que la jeep aperçue sur les bords de la Mississippi n’était elle-même pas autre que celle du docteur Burkett.
C’est pour les raisons ci-haut mentionnées, la conclusion que je vous suggère.
Rappelons, pour mémoire, les nombreuses contradictions entre les dires des témoins entendus et les renseignements que leur prête monsieur Hébert comme ayant été communiqués soit à lui-même, soit à « ses enquêteurs ». (À SUIVRE)
LA SEMAINE PROCHAINE, NOUS LIRONS LES CONCLUSIONS GÉNÉRALES SUR LES JEEPS.

THE CAMP McCALLUM JEEP IN THE COFFIN AFFAIR (15)


THE CAMP McCALLUM JEEP (CONTINUATION AND END) (15)
Today, I post the last part on jeeps: the end of the camp McCallum jeep story.
In 2009, I intend to go on presenting the Brossard report. However, I will, when necessary, interrupt my regular programme to post news from the Cour du Québec and the Commission d’accès à l’information.
Therefore, upon receipt of a judgment from the Cour du Québec, I will let you know. As I have mentioned to you, I appeared before that Court, on the 12th of November last, requesting permission to consult the shorthand transcripts of the testimonies heard in camera before the Brossard Commission.
I will also, upon receipt, post the decision of the Commission d’accès à l’information on the police file. I informed you that I have requested permission to see this file in its entirety. I have been heard by the Commission on the 28th of October last.
Here is what I will propose to you in the first months of 2009:
a) We will read the GENERAL CONCLUSIONS ON JEEPS AND THE LIST OF ERRORS AND INACCURACIES FOUND IN JACQUES HÉBERT’S BOOKS;
b) We will analyse THE CRITIQUES (They are the authors Belliveau and Hébert, the sources from which they drew their inspiration to write their books, to wit : THE USELESS SOURCES AND THE SOURCES OF INFORMATION (Jacques Hébert borrowed from John Edward Belliveau’s book, newspaper articles from the Toronto Daily Telegram and the Toronto Star, Doyon’s investigations, etc.) AND ANOTHER LIST OF ERRORS AND INACCURACIES FOUND IN THE BOOKS OF BELLIVEAU AND HÉBERT. (Given the length of this chapter, it will be the object of four distinct posts.);
c) THE EX-SERGEANT DOYON CASE (The Brossard Commission has made a thorough study of the ex-sergeant Doyon case, Jacques Hébert’s private detective.
d) THE FREEDOM OF INFORMATION (The Brossard Commission has found more errors and inaccuracies in Jacques Hébert’s books. It identifies those responsible for the Coffin affair. You will read about the disgraceful role the media played in the Coffin affair that could have just as well been called the MEDIA AFFAIR.
e) AN EXEMPLE OF ABUSE (Justice Brossard explains how certain newspapermen tried to sabotage his enquiry.
f) THE BROSSARD REPORT MAY NOT AND MUST NOT CONSTITUTE A JUDGMENT (Justice Brossard recalls that his mandate comprised the study of certain persons’ doings but not the remaking of Coffin’s trial.)
g) GENERAL CONCLUSIONS (The Brossard Commission reviews all the elements of proof and explains how the questions raised by THE CRITIQUES have been answered)
IN THE MEANTIME, FOR A DIFFERENT POINT OF VIEW, I SUGGEST THAT YOU HAVE A PEEP AT MR. LEW STODDARD’S BLOG:
http://www.stoddardsviews.blogspot.com

(A literal translation by Clément Fortin)
REPORT OF THE BROSSARD COMMISSION OF ENQUIRY INTO THE COFFIN AFFAIR (27TH OF NOVEMBER 1964) VOL. 1 CHAPTER 5 (Part XV)
THE JEEP WHOSE PRESENCE IN THE GASPÉ PENINSULA AND IN THE VICINITY WOULD HAVE BEEN « SEEN » BY EYE WITNESSES AT THE TIME THE CRIMES WERE COMMITTED

THE JEEP OF THE McCALLUM CAMP (15)

As a result of these various testimonies, as to the approximate date where this jeep might have been seen, as to the vague and contradictory descriptions of the jeep, as to the age of its occupants and to their clothes, it appears more probably that the jeep that was seen on this shanty road might have been that of Dr. Burkett. In addition, it is certain that none of the preceding witnesses has paid much attention to this jeep, has never talked about it to whomever before several years had passed, except for Gérard Quirion who might have talked about it with Régis Quirion, his cousin, around the year 1957, that no one has made a comparison between this jeep and that Coffin might have seen, with the exception of Gérald Quirion, these witnesses have not talked about it among themselves and all the words or information Mr. Hébert puts in their mouth in his book, always to the exception of Régis and Gérald Quirion, are sheer fancy on the part of the author.
There are however various statements made by Régis Quirion whose proof was made before this Commission and his deafening testimony.
In addition to the brief information that he gave in his affidavit of the 30th of November 1955, this witness gave other information to Mr. Henri Doyon, when the latter examined him in the fall of 1963, a lengthy affidavit in which he pretended describing the circumstances in which he gave his affidavit of 1955 and in which he denied the accuracy of the information mentioned by him in his first affidavit as well as the accuracy of the information reported by Mr. Henri Doyon and as they were written by Mr. Jacques Hébert, in his book. Examined at length, re-examined and cross-examined in the course of this enquiry, Régis Quirion reiterated in substance the accusations and denials contained in his affidavit of the fall 1963, given to the Provincial Police, but denied also that the information that he had given to the Police was faithfully transcribed in his affidavit. He was caught red-handed in his attempt to mislead this Commission as to his knowledge of the English language; on several times, he affirmed categorically not knowing English and later on declared that he could understand a little bit and a little later he stated that he could understand the English spoken in Gaspé, but that he was unable to understand the English of the occupant of the jeep who asked information from him and his companion; finally, thanks to the skill of the legal advisor to the Commission, he was examined exclusively for several minutes in the English language.

From all these various statements and, above all, from his testimony before the Commission, it clearly comes out, for the undersigned, that this witness, like the witness Thompson, about whom, I shall speak hereafter, does not believe in the obligation of telling the truth even under oath. It is not to say that he lies continually and that all he says is untrue. Therefore, we have to sort out what may be true from what may not be true. In substance, here are the information and explanations that this witness has given the Commission :
Either at the end of May or at the beginning of the month of June 1953, he also has seen the jeep about which the preceding witnesses spoke of.
He denies categorically that the two passengers who occupied the jeep (but not three men as he has mentioned in his affidavit of the 30th of November 1955) have asked if there were many bears in this part of the forest and had asked if the Lindseys were in the surroundings.
He affirms that this jeep has not met a truck in which he was with his cousin Rosario (and not Rehel as the latter has affirmed), but was following his truck when he had to stop to put on chains.
He thinks it was a red jeep with a top in brown canvas and with on the sides little mica windows, the sides being also with canvas.
This jeep had American licence plates, but ignores from what state.
The occupants of the jeep were more than twenty years old; they were men, not kids; they were people about my age (he was himself 30 years old) and one of the two was older than the other.
He does not remember what clothes they wore.
He did not see McCallum having drink with the occupants.
When Doyon (lawyer or judge, he does not know) questioned him and showed him a series of photos and indicated to him that it was in connection with a man named Thompson, he perhaps said that there was a resemblance striking enough between the portrait that was shown him and one of the foreigners in the jeep; however, when a series of photos were shown him on which Thompson appears, he does not recognize him and affirms that the fellow whom he saw in the jeep does not appear on these photos.
He denies having described to Mr. Doyon, during this interview, the clothes of the occupants of the jeep, as opposed to what Jacques Hébert says at page 166 of his book that Quirion would have declared that the Americans wore olive khaki shirts and pants and that they wore small leather boots.
He also denies having mentioned to Mr. Doyon the age of the occupants of the jeep, he states that it is inaccurate to report that he spoke of the Indian Thompson to Doyon and having told him that he went to the Gaspé post office to see in a newspaper where he could have seen a photo of Thompson.
He denies having told Mr. Doyon that the fellow who looked like Thompson spoke English with a funny accent.
It is particularly on the circumstances that brought him to sign his affidavit of the 30th of November 1955 that his testimony is of a certain interest.
Here is in substance how he describes these circumstances.
Before November 1955, the only person with whom he ever spoke of this jeep was his cousin Rosario; a few days before the 30th of November 1955, during a conversation with one of his fellow workers, at the camp where he was working for a new employer, he engaged into a conversation in the English language with this fellow worker, a man named Miller, about the Coffin affair. He would then have told Miller, with whom he was having a drink at that moment, about the jeep he had seen in May or June 1953 along the Mississippi river. A few days later, Jack Eagle, as we know, who Coffin’s brother-in-law, would have picked him up at the camp and told him that he had to testify in the Coffin affair, failing which the police would come and arrest him
On the advice of this foreman, he went to Gaspé with Eagle. In the course of the evening, Eagle would have offered him a certain number of drinks of alcoholic liquors and, before leaving him, would have left him with several bottles of beer that he, Quirion, would have drunk until around four o’clock in the morning. The following day, Eagle would have picked him up, and would have brought him breakfast, and would have given him a double gin and would have taken him to the office of Mtre Dussault, lawyer at Gaspé and a partner of Mtre Terence Pidgeon who was the correspondent at Gaspé of Mtre Francois Gravel.
Quirion declares that he does not remember at all what he might have told Mtre Dussault and not even having signed his affidavit.
What credibility may be given to this part of Régis Quirion’s testimony?
John Eagle, whose testimony is for the least questionable because of his testimonies more or less contradictory with regard to having loaned his rifle to Wilbert Coffin, of his subsequent conversations with Wilbert Coffin and of the place where he might have seen his rifle before its disappearance, denied before this Commission never having met Régis Quirion before the preceding week and denied categorically all that Quirion said before this Commission on his departure from the camp where he was working, his stay at the hotel and his visit with Jack Eagle to the office of Mtre Dussault. He also denied having ever seen the affidavit of the 30th of 1955.
Mtre Dussault was less categorical than was Jack Eagle.
He stated that Mtre Gravel had telephoned Mtre Pidgeon, his partner, to inform him that certain people would come to the office to sign statements before the justice of the peace, that on the morning Régis Quirion arrived at the office, as Mtre Pidgeon was occupied, it is he who greeted him and that he stated: “Mtre Gravel telephoned Mr. Pidgeon to tell him that you had a sworn statement to make. What do you have to say?” Quirion would have then told him what he had to say. Mtre Dussault called her secretary, dictated to her exactly what appears in his statement of the 30th of November, had it typed, read it to Quirion and told him, in giving it to him: “Go now to Mr. John Joseph to be sworn in.”
Mtre Dussault does not remember if Quirion was alone or accompanied; he declares not being able to affirm under oath if Quirion’s statement was prepared following information given solely by Quirion or solely by another person or jointly by Quirion and another person.
He admits that it is possible that his partner, Mtre Pidgeon, might have, himself, a few notes prepared.
His attention being drawn by the Commissioner to the importance of this part of the statement, when mention is made of the Lindseys, Mtre Dussault stated, frankly, that he does not recall if he had a rough copy or something to draft the statement or if it is the individual in question « Régis Quirion who had told him : « Well at that date, I have seen bears or I have seen Americans who were hunting bears, and who have inquired about the Lindseys », that he does not remember at all.
At the end of his testimony, he stated that it is most likely that he had in his possession a draft statement.
As to Mtre Terence Pidgeon, his testimony was absolutely negative.
He does not remember having received specific instructions from Mtre Gravel as to the taking of Régis Quirion’s statement.
He has no recollection of Quirion’s visit in his office for signing the affidavit of the 30th of November 1955.
He does not remember that Mr. Eagle was present at the office of Mr. Joseph when the latter sworn the statement, as had pretended Quirion in his statement to the police.
What does come out from all this?
The following facts are certain :
Like all his fellow workers, Régis Quirion has never made a statement to anyone about the jeep that he and his companions had seen along the Mississippi river before the night where he drank with one of his fellow workers, Dave Miller, a few days before the 30th of November 1955.
It was therefore Dave Miller who was the first confident of Régis Quirion. Unfortunately, that Dave Miller is dead and obviously cannot be heard.
There is no reason to assume that it was on his own initiative that Quirion, who had never paid much attention to the jeep that he had seen, decided to go to Mtre Dussault to sign the affidavit that we know of. For three months people called to sign statements and affidavits regarding facts that, directly or indirectly, had caught the attention of justices of the Québec Appeal Court, were directed to the office of Mtre Pidgeon or to the justice of the peace Joseph namely, Wilson MacGregor, John Hackett and those who pretended having made payments to Wilbert Coffin, while other people were directed to either Mtre Gravel’s office or Mtre Maloney’s office or to a Montreal legal firm.
It is also certain that it is not Régis Quirion who sent his statement of November 1955 to the Minister of Justice.
In addition, we must consider Mtre Dussault’s admissions that his partner, Mtre Pidgeon, had instructions from Mtre Gravel to receive statements from certain witnesses in connection with the Coffin affair and the vague souvenir that has Mtre Dussault that he might had drafted Quirion’s affidavit on the basis of information that was previously communicated to him.
From the foregoing, a certainty more than reasonable comes out from the statement that Quirion signed, that it was not entirely of his own vintage and, was on the whole, influenced by third parties who had interest in receiving it.
Considered from this angle, the information communicated by Quirion to this Commission, as to the circumstances in which he was called to sign a sworn statement acquires an important degree of likeliness and truthfulness.
In addition, if we take into account that the ESSENTIAL AFFIRMATION CONTAINED IN THIS SWORN STATEMENT RESTS ON THE PRETENDED MENTION OF THE NAME OF THE LINDSEYS by one of the occupants of the jeep, and, on the affirmation by all the other witnesses, including Rosario Quirion and Rehel, that this name was not mentioned by the occupants of the jeep, and if we remember, particularly, the little credibility that, on the whole, we may give to Régis Quirion, neither morally, nor intellectually, nor juridically, is it not possible to give Régis Quirion’s sworn statement of the 30th of November 1953 whatsoever probative value.
Therefore, are we in the presence of a proof that, on the whole, tends to establish that the jeep seen on the shores of the Mississippi was no other than that of Dr. Burkett.
It is for the above mentioned reasons that I suggest to you this conclusion.
Let us recall, for memory, the many contradictions between what the witnesses we heard had to say and the information that Mr. Hébert put in their mouth, as having been communicated either to himself or to his « investigators ». (À SUIVRE)
NEXT WEEK WE SHALL READ THE GENERAL CONCLUSIONS ON THE JEEPS .AND THE LIST DRAWN UP BY THE BROSSARD COMMISSION OF ALL THE ERRORS AND INACCURACIES COMMITTED BY JACQUES HÉBERT.

26 décembre 2008

LA JEEP DU CAMP McCALLUM DANS L'AFFAIRE COFFIN (14)










Ci-haut, la pompe à essence que la police a retrouvée, à Montréal, dans l’appartement de Marion Petrie, la maîtresse de Coffin. Coffin l’avait achetée (avec l’argent de Lindsey) pour remplacer la pompe dite défectueuse de la camionnette de Lindsey. Voyez ce que j'ai affiché à ce propos sur ce blogue le 31.01.08.
LA JEEP DU CAMP McCALLUM (14)
Voici une autre histoire de jeep intéressante. Je vous invite à lire cet extrait du rapport Brossard.
À VENIR
La semaine prochaine, nous poursuivrons l’examen de la jeep du camp McCallum (et celle que Régis Quirion prétend avoir vue.) Dans le courant de l’autre semaine, nous terminerons cette saga de jeeps en prenant connaissance des conclusions générales sur les jeeps et de la liste, dressée par la Commission Brossard, des inexactitudes trouvées dans le livre de Jacques Hébert
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DANS L’ENTRE-TEMPS, POUR UN POINT DE VUE DIFFÉRENT, JE VOUS SUGGÈRE DE JETER UN ŒIL SUR LE BLOGUE DE MONSIEUR LEW STODDARD :
http://www.stoddardsviews.blogspot.com/

RAPPORT DE LA COMMISSION D’ENQUÊTE BROSSARD SUR L’AFFAIRE COFFIN (27 NOVEMBRE 1964) VOL. 1 CHAPITRE 5 (Quatorzième partie)
LA JEEP DONT LA PRÉSENCE EN GASPÉSIE OU AUX ENVIRONS AURAIT ÉTÉ CONSTATÉE PAR DES TÉMOINS OCULAIRES À L’ÉPOQUE OÙ LES CRIMES FURENT COMMIS

LA JEEP APERCUE AU CAMP McCALLUM DANS L’AFFAIRE COFFIN (14)

LA JEEP DU CAMP McCALLUM
Dans l’ordre chronologique des jeeps dont l’existence fut découverte ou révélées pour la première fois à l’automne de 1955, deux ans après les meurtres et un an après le procès, alors que, du point de vue judiciaire, la situation de Coffin devenait désespérée, la dernière en date fut celle qui aurait été vue sur une route de chantier longeant la rivière Mississippi et conduisant de la route Gaspé-Murdochville au camp de Abe McCallum en fin de mai ou au début de juin 1953.
La première mention qui ait été faite de cette jeep se situe aux environs du 30 novembre 1955, date de la signature par un nommé Régis Quirion, ancien employé de McCallum, au chantier de bois que celui-ci exploitait, d’un affidavit rédigé par Me Maurice Dussault, avocat de Gaspé, et reçu par John Joseph, juge de paix de Gaspé; cet affidavit fut l’un de ceux qui furent transmis au ministère de la Justice. Il se lisait ainsi que suit :
« CANADA
PROVINCE DE QUÉBEC
DISTRICT DE GASPÉ
COMTÉ DE GASPÉ
Je, soussigné, RÉGIS QUIRION, bûcheron, résidant à Bridgeville, comté de Gaspé, province de Québec, étant dûment assermenté sur les Saints Évangiles dépose, déclare et dis :
1. – Au cours de l’année 1953 et plus spécialement vers la fin de mai 1953, j’étais employé au camp de Abey McCallum, qui se trouvait près de Mississippi Brook sur la rivière York, une distance d’environ 22 milles de Gaspé;
2. – Vers une heure de l’après-midi, alors que j’étais au camp, trois Américains, conduisant une jeep neuve portant licence des États-Unis, sont venus au camp, ils nous ont demandé des informations, spécialement si nous avions vu les Lindsey aux environs et s’il y avait beaucoup d’ours dans cette partie de la forêt;
3. – Ils nous ont dit qu’ils venaient des États-Unis et qu’ils étaient des chasseurs d’ours;
4. – Avec moi, dans le camp à cette date, il y avait le cuisinier Théodule Lelièvre, de Ste-Thérèse et Andrew Girard, de Barachois Ouest, comté de Gaspé.
Et j’ai signé.

(signé) REGIS QUIRION

Assermenté devant moi au village de Gaspé, comté de Gaspé, province de Québec, ce 30e jour de novembre 1955
(signé) JOHN JOSEPH

Une preuve incontestable a révélé devant cette Commission qu’en aucun temps entre le mois de mai 1953 et la fin de novembre 1955, la rencontre de cette jeep aux environs du camp de Abe McCallum ait jamais fait l’objet d’informations communiquées par qui que ce soit à qui que ce soit; la preuve établit également de façon incontestable qu’après l’exécution de cet affidavit du 30 novembre 1955, aucun de ceux qui avaient pu voir cette jeep n’en a parlé avant une enquête faite par monsieur Henri Doyon et monsieur Hébert en 1961
Par souci d’exactitude et pour que son enquête soit complète, la Commission a entendu, outre monsieur Régis Quirion, monsieur Abe McCallum et un certain nombre de ses anciens employés. De tous ces témoins, monsieur Abe McCallum donna le témoignage à la fois le plus succinct et le plus clair.
Voici les principaux renseignements qu’il donna à cette Commission :
« That morning, his trucks all loaded, went early to Gaspé. He went with them. On his way back, he met a jeep which stopped to get out of the way. He passed by. »He got out and one of the men got out with him and said to him: ”I am hunting bears. Do you know where I could go to get some bears? He suggested some old camps where there was garbage and he suggested, more particularly, the Howard-Smith camp.
The jeep he saw was small with a canvas top, a plywood body, loaded with provisions and the back open. The plywood was yellow, the top was kind of greyish, a faded colour.
The man he spoke to was between 30 and 40, had a khaki suit and kind of boots, like a soldier’s uniform.
The meeting took place between the 4th and the 10th of June. He judges that date from the fact that he first went to his lumber camp on the 15th of May and it was about three weeks after that he saw the jeep.
The man who spoke to him had a lean face and was a small-framed man of about 5’7”. He was not a tall man. He was not heavy built.
He spoke about the same kind of English as the Gaspé English. He did not speak American.
He was kind of dark.
He, McCallum, never went to the Provincial Police and he did not give any information to anyone
Doyon saw him at his home around 1960, 1961, perhaps 1962.
He thinks the Guirions were ahead of him on the road.
He does not remember the Quirions talking about the jeep in 1954.
His men never discussed with him the Coffin trial, ever.
He never heard that the jeep had been met again that day.
He did not hear that Yvon Rehel, another of his employees, had gone to help that jeep.
Contrairement à ce qu’affirme monsieur Hébert dans la version anglaise de son dernier ouvrage, monsieur McCallum nie que les passagers de la jeep lui aient offert quoi que ce soit à boire et qu’il ait bu avec eux; « not a thing, sir, not a thing ».
GÉRALD QUIRION, frère d’Herbert Quirion et cousin de Régis, a donné en substance le témoignage suivant :
Il a vu une jeep à environ 200 à 300 pieds de distance de lui.
Il aurait vu cette jeep environ une semaine avant qu’on décide que les Américains étaient morts (?)
C’était dans le mois de mai, la première ou la deuxième semaine.(?)
La cabine de la jeep était bâtie en contre-plaqué (veneer) d’une couleur grise, d’un gris jaune.
Ils étaient deux, probablement plus dans la jeep.
Ils avaient environ de 30 à 40 ans; il a pu juger par leurs cheveux.
Ils pouvaient avoir une quarantaine d’années.
Un avait un « windbreaker » carreauté avec des pantalons kaki, l’autre était tout en kaki.
Gérard Quirion a été interviewé par messieurs Hébert et Doyon à Montréal. Il leur a déclaré que c’était dans la première ou la deuxième semaine du mois de mai qu’il avait vu la jeep.
Il se pourrait qu’il ait dit « juin » à monsieur Hébert, mais il ne le pense pas.
Le passager de la jeep était habillé en kaki et avait des bottes de bûcheron, de coureur de bois, des bottes à grandes jambes. Bien qu’il fût loin, il l’a vu. C’était un homme de grandeur moyenne qui pouvait peser dans les 150, 160 livres.
Rehel n’a pas déclaré, en sa présence, avoir dépanné une jeep, mais il aurait entendu dire qu’il l’avait dit.
Il est manifeste que ce témoin, Gérald Quirion, ne se souvient pas du tout de la date où il a vu la jeep. Par ailleurs, il n’apparaît pas qu’il ait jamais fait mention que la jeep qu’il avait vue ait été une jeep occupée par des Américains.
HERBERT QUIRION, frère de Gérald Quirion, et lui aussi ancien employé de Abe McCallum, a rendu le témoignage suivant :
Il a vu une jeep à un quart de mille du camp vers les 11 h 20 du matin, un jour de mai ou de juin; il ne se souvient pas exactement de la date.
Il y avait une boîte sur le dessus de la jeep, mais il en ignore la couleur.
Il y avait une ou deux personnes dans la jeep, ne sait pas exactement.
Il n’a pas revu cette jeep; il n’en a pas parlé à personne.
Il n’a pas porté attention aux licences du tout.
La seule déclaration qu’il ait jamais faite au sujet de la jeep fut faite l’automne dernier (1963) à un agent de la Sûreté provinciale.
Avant ça, il n’en avait parlé à personne et personne ne lui en avait parlé.
YVON REHEL, lui aussi un ancien employé de Abe McCallum, a déclaré en substance ce qui suit :
Un matin, il était au camp quand il a vu une jeep. Un monsieur est venu demander s’il y avait des ours et il lui a dit oui.
Il n’a pas remarqué quelle sorte de jeep c’était.
Il n’a pas remarqué la forme ni la couleur ni la licence.
He heard Régis Quirion speak about it not at the time, years later, to neighbours.
Andrew Girard ne connaît personne à qui il aurait pu parler de cette jeep.
Personne d’autre ne lui a jamais parlé de cette jeep.
THÉODULE LELIÈVRE, ancien cuisinier de Abe McCallum, au camp de la rivière Mississippi, déclare n’avoir pas vu de jeep, contrairement à ce qu’affirme monsieur Hébert dans son dernier volume.
ROSARIO QUIRION, cousin de Régis Quirion, déclare ce qui suit :
Il se rappelle avoir rencontré une jeep près du camp, sur la route du Mississippi; il conduisait son camion et dut s’arrêter pour laisser passer la jeep; cependant, celle-ci s’arrêta avant que la rencontre ne se produisît et son conducteur demanda si on savait où il y avait des ours.
Rosario Quirion croit qu’il n’y avait pas de cabine sur cette jeep; il en ignore la couleur et les licences.
Il n’a jamais parlé de cette rencontre avec qui que ce soit avant plusieurs années plus tard lorsque deux personnes sont allées le voir pour le questionner; il nie avoir été questionné au sujet de la licence de la jeep et nie avoir déclaré à ces enquêteurs que le conducteur de la jeep s’était enquis de la présence d’autres personnes.
L’un des enquêteurs qu’il croit être un monsieur Doyon lui a montré trois photos en lui disant que l’une d’elles pouvait peut-être ressembler au conducteur de la jeep; l’une des personnes apparaît sur ces photos pouvait peut-être ressembler à celle qu’il avait vue dans la jeep; le témoin ajoute que, après dix ans, « on ne remarque pas, c’est assez difficile ».
Rosario Quirion dit n’avoir jamais discuté de cette jeep avec son cousin Régis; lorsque Doyon est allé le voir pour l’interroger, il lui a dit qu’il venait de chez Régis, mais il ne lui montra aucune déclaration de ce dernier.
Le témoin nie, contrairement à ce que dit monsieur Jacques Hébert dans son volume, avoir déclaré à Doyon se souvenir d’avoir vu une jeep portant une licence étrangère, une jeep comme celle qui avait été décrite par son cousin Régis, car il ignorait la description de la jeep donnée par Régis.
Il ignore s’il a vu cette jeep en juin ou en juillet; il sait que c’est au printemps.
Il ignore si la jeep était fermée à l’arrière, mais il croit qu’elle était découverte et que le toit au complet était parti, mais il est possible cependant qu’il y ait eu un toit.
Il n’a pas entendu d’autre de ses compagnons de travail parler d’avoir vu une jeep et ajoute qu’“on ne s’intéressait pas du tout à ça».
Ces témoignages sont vagues, souvent contradictoires quant à la date où cette jeep de la rivière Mississippi aurait été vue (mai ou juin), quant à la description de cette jeep (« en veneer, d’une couleur grise, d’un gris jaune, - une boîte soit jaune ou gris jaune… plus pale que le kaki de l’armée – une jeep sans cabine, découverte et dont le toit au complet était parti) quant à l’âge de ses occupants (entre 30 et 40 ans); il est cependant certain que ce ne fut pas la jeep que virent le docteur et madame Wilson; elle pourrait tantôt être celle que prétend avoir vue Hackett plusieurs jours après que les meurtres eurent été commis; elle pourrait tantôt être celle qu’ont rencontrée les Dumaresq, c’est-à-dire, la jeep du docteur Burkett dont les occupants étaient à la recherche d’ours, et, étant accompagnés d’un guide, les recherchaient sûrement aux alentours de camps; par ailleurs, quant à la couleur seulement, elle pourrait ressembler à celle que Coffin a décrite dans ses premières déclarations, mais sûrement pas à celle qu’il a décrite dans son affidavit du 9 novembre 1955. (À SUIVRE)

LA SEMAINE PROCHAINE, NOUS POURSUIVRONS L’ÉTUDE DE CETTE JEEP.

THE CAMP McCALLUM JEEP IN THE COFFIN AFFAIR



THE CAMP McCALLUM JEEP (14)OK
The camp McCallum jeep (and the jeep Régis Quirion claims having seen) are two more interesting stories. I invite you to read this excerpt from the Brossard report.
COMING SOON
Next week, we shall pursue the examination of the McCallum camp jeep (and that Régis Quirion claims having seen.) During the following weeks, we shall terminate this jeep saga in reading the GENERAL CONCLUSIONS on jeeps and the list, drawn up by the Brossard Commission, of the inaccuracies in Jacques Hébert’s books.
IN THE MEANTIME, FOR A DIFFERENT POINT OF VIEW, I SUGGEST THAT YOU HAVE A PEEP AT MR. LEW STODDARD’S BLOG:
http://www.stoddardsviews.blogspot.com/
REPORT OF THE BROSSARD COMMISSION OF ENQUIRY INTO THE COFFIN AFFAIR (27TH OF NOVEMBER 1964) VOL. 1 CHAPTER 5 (Part XIV)
THE JEEP WHOSE PRESENCE IN THE GASPÉ PENINSULA AND IN THE VICINITY WOULD HAVE BEEN « SEEN » BY EYE WITNESSES AT THE TIME THE CRIMES WERE COMMITTED
THE JEEP SEEN AT McCALLUM’S CAMP IN THE COFFIN AFFAIR (14)
(A literal translation by Clément Fortin)
THE JEEP OF THE McCALLUM’S CAMP
In the chronological order of the jeeps whose existence was discovered or revealed for the first time in the fall of 1955, two years after the murders and one year after the trial, while, from a judiciary point of view, Coffin’s situation was becoming desperate, the last one known was the one that might have seen on a shanty road along the Mississippi river and leading to the Gaspé-Murdochville road to Abe McCallum’s camp in the end or beginning of June 1953. The first mention of this jeep was made around the 30th of November 1955, date of the signature by a man named Régis Quirion, a former McCallum’s employee, at the lumber camp he operated, of an affidavit drafted by Mtre Maurice Dussault, attorney at Gaspé, and sworn by John Joseph, justice of the peace at Gaspé; this affidavit was one of those that were sent to the Department of Justice. It read as follows:
« CANADA
PROVINCE OF QUÉBEC
DISTRICT OF GASPÉ
COUNTY OF GASPÉ
I, the undersigned, RÉGIS QUIRION, lumber jack, residing at Bridgeville, county of Gaspé, province of Québec, being duly sworn under the Holy Evangelists doth depose, declare and say :
1. – During the year of 1953 and more particularly towards the end of May 1953, I was an employee at Abey McCallum’s camp, located near the Mississippi Brook, on the York river, at a distance of approximately 22 miles from Gaspé;
2. – Around one o’clock in the afternoon, while I was at the camp, three Americans, driving a new jeep with licence plates from the United States, came to the camp, they asked us information, particularly, if we had seen the Lindseys in the vicinity and if there were many bears in this part of the forest;
3. – They told us that they came from the United States and that they were bear hunters;
4. – With me, at the camp on this date, there was the cook Theodule Lelièvrel, from Ste-Therese and Andrew Girard, from Barachois, county of Gaspe.
And I have signed.

(Signed) REGIS QUIRION

Sworn before me at the village of Gaspe, county of Gaspe, province of Québec, this 30th day of November 1955.
(signed) JOHN JOSEPH

An indisputable proof has revealed before this Commission that at no time between the month of May 1953 and at the end of November 1955, the presence of this jeep in the vicinity of Abe McCallum’s camp has never been made known to whomever by whomever; the proof has established also indisputably that after the signing of this affidavit on the 30th of November 1955, none of those who might have seen this jeep has spoken about it before this investigation made by Mr. Henri Doyon and Mr. Jacques Hébert, in 1961.
To be solicitous of accuracy in order that its enquiry be complete, the Commission has heard, apart from Mr. Quirion, Mr. Abe McCallum and a certain number of his former employees. Of all the witnesses, Mr. Abe McCallum gave the shortest and clearest testimony.
Here are the main pieces of information he gave the Commission:
« That morning, his trucks all loaded, went early to Gaspé. He went with them. On his way back, he met a jeep which stopped to get out of the way. He passed by. »He got out and one of the men got out with him and said to him:”I am hunting bears. Do you know where I could go to get some bears? He suggested some old camps where there was garbage and he suggested, more particularly, the Howard-Smith camp.
The jeep he saw was small with a canvas top, a plywood body, loaded with provisions and the back open. The plywood was yellow, the top was kind of greyish, a faded colour.
The man he spoke to was between 30 and 40, had a khaki suit and kind of boots, like a soldier’s uniform.
The meeting took place between the 4th and the 10th of June. He judges that date from the fact that he first went to his lumber camp on the 15th of May and it was about three weeks after that he saw the jeep.
The man who spoke to him had a lean face and was a small-framed man of about 5’7”. He was not a tall man. He was not heavy built.
He spoke about the same kind of English as the Gaspé English. He did not speak American.
He was kind of dark.
He, McCallum, never went to the Provincial Police and he did not give any information to anyone
Doyon saw him at his home around 1960, 1961, perhaps 1962.
He thinks the Quirions were ahead of him on the road.
He does not remember the Quirions talking about the jeep in 1954.
His men never discussed with him the Coffin trial, ever.
He never heard that the jeep had been met again that day.
He did not hear that Yvon Rehel, another of his employees, had gone to help that jeep.
As opposed to what Mr. Hébert affirms in the English version of his last book, Mr. McCallum denies that passengers of the jeep had offered him a drink and that he drank with them; « not a thing, sir, not a thing ».
GÉRALD QUIRION, brother of Herbert Quirion and cousin of Régis, has given in substance the following testimony :
He saw a jeep at a distance of approximately 200 to 300 feet from him.
He would have seen this jeep about a week before it was decided that the Americans were dead (?)
It was in the month of May, the first or second week. (?)
The cabin of the jeep was made of plywood (veneer) of a grey “colour”, of a grey yellow.
They were two, probably more in the jeep.
They were around 30 to 40 years old; he so judged in seeing their hair.
They might have been in their forties.
One of them wore a « checkered windbreaker » with khaki pants, and the other one was all in khaki.
Gerard Quirion was interviewed by Messrs. Hebert and Doyon in Montréal. He told them that he had seen the jeep in the first or second week of the month of May.
He might have said (June) to Mr. Hebert, but he does not think so.
The passenger of the jeep was dressed in khaki and wore lumber jack’s boots, of coureur de bois, boots with top boots. Even though he was far, he saw him. He was a man of average height and could weight 150, 160 pounds.
Rehel did not say, in his presence, having repaired a jeep, but would have heard that he had said so.
It is obvious that this witness, Gérald Quirion, does not recall, at all, on what date he saw the jeep. On the other hand, he does not appear to have ever mentioned that the jeep he has seen was occupied by Americans.
HERBERT QUIRION, brother of Gérald Quirion, and he too a former employee of Abe McCallum, testified as follows :
He has seen a jeep at a quarter of mile from the camp around 11:20 a.m., in May or June; he does not remember exactly on what date.
There was a box on top of the jeep, but ignores the colour.
There were one or two persons in the jeep, doesn’t know exactly.
He did not see this jeep again; he has spoken to no one about it.
He did not pay attention to the licence plates.
The only statement he has ever made about the jeep was made last fall (1963) to an officer of the Provincial police.
Before that, he had not told anyone and no one had ever talked to him about it.
YVON REHEL, he too, a former employee of Abe McCalum, stated in substance what follows :
One morning, he was at the camp when he saw a jeep. A man asked him if there were bears and he told him yes.
He did not pay attention to the kind of jeep it was.
He did not notice the shape, neither the colour nor the licence plates.
He heard Régis Quirion speak about it not at the time, years later, to neighbours.
Andrew Girard knows no one to whom he would have spoken about this jeep.
No one other than him has ever spoken to him about this jeep.
THÉODULE LELIÈVRE, former Abe McCallum’s cook, at the river Mississippi camp, says never having seen a jeep, as opposed to what affirms Mr. Hébert in his last book.
ROSARIO QUIRION, cousin of Régis Quirion, states what follows :
He recalls having seen a jeep near the camp, on the Mississippi road; he was driving his truck and had to stop to let a jeep pass by; however, the latter stopped before they met and its driver asked if we knew where there were bears.
Rosario Quirion thinks that there was no cabin on this jeep; he ignores the colour and the licence plates.
He never spoke about this meeting with whomever for several years later when two persons came to question him; he denies having been questioned about the jeep licence plate and denies having declared to those investigators that the driver of the jeep had inquired about the presence of other persons.
One of the investigators whom he thinks was Mr. Doyon has shown him three photos and told him that one of them could look like the driver of the jeep; one of the persons appearing on these photos might look like, perhaps, the one he has seen in the jeep; the witness also states that after 10 years, « one does not pay attention, it’s difficult ».
Rosario Quirion says never having discussed with his cousin Régis about this jeep; when Doyon went to see him to question him, he told him that he was coming from Régis’ place, but he did not show him any statement of the latter.
The witness denies, as opposed to what Mr. Hébert says in his book, having stated to Doyon that he remembered having seen a jeep with foreign licence plates, a jeep like the one that his cousin Régis had described, for he ignored the description Régis had given of the jeep..
He ignores if he has seen that jeep in June or in July; he says that it is in the spring.
He ignores if the rear of the jeep was closed, but he believes that it was covered and that the top was completely removed, but it is possible, however, that there had been a top.
He did not hear from other of his fellow workers speak of a jeep and he says that “they had no interest in all of that”.
These testimonies are vague and often contradictory as to the date this jeep of the Mississippi river might have been seen (May or June), as to the description of this jeep (“in veneer” grey « colour », grey yellow, - a box either yellow or grey yellow.. lighter than army khaki – a jeep without a cabin, uncovered and whose top was completely removed) as to the age of the occupants (between 30 and 40 years old); it is however certain that it was not the jeep that Dr. and Mrs. Wilson saw; at times, it could be the one Hackett pretended having seen several days after the murders were perpetrated; at other times, it could be the one seen by the Dumaresqs, that is to say, Dr. Burkett’s jeep whose occupants were searching for bears, and, being accompanied with a guide they surely sought them in the neighbourhoods of the camp; in addition, as for the colour only, it could look like the one Coffin has described in his first statements, but surely not with that he described in his affidavit of the 9th of November 1955.

(To be followed)

THE JEEP OF THE McCALLUM CAMP (CONTINUED) (15)

19 décembre 2008

LA JEEP ARNOLD DANS L'AFFAIRE COFFIN (13)

Je vous souhaite de
joyeuses fêtes.

Offrez mes livres à
vos parents et amis.










Le jeune Me François de B. Gravel
l'un des avocats de Cofin.

LA JEEP ARNOLD DANS L’AFFAIRE COFFIN (13)

De toutes les histoires de jeep, celle d’Arnold est assurément la plus palpitante et la plus intéressante. Je vous invite à lire cet extrait du rapport Brossard.
Si vous désirez voir une photo de la jeep Arnold que Coffin aurait reconnue comme étant celle qu’il prétend avoir vue, je vous renvoie au Fonds Gravel & associés à Bibliothèque et Archives du Canada (BAC). Me François de B. Gravel, l’un des avocats de Coffin, a confié ses dossiers à BAC. Ce fonds constitue une intéressante source d’information sur l’affaire Coffin.
À VENIR
La semaine prochaine, nous examinerons la jeep du camp McCallum (et celle que Régis Quirion prétend avoir vue.) Dans le courant de l’autre semaine, nous terminerons cette saga de jeeps en prenant connaissance des conclusions générales sur les jeeps et de la liste, dressée par la Commission Brossard, des inexactitudes trouvées dans le livre de Jacques Hébert.
DANS L’ENTRE-TEMPS, POUR UN POINT DE VUE DIFFÉRENT, JE VOUS SUGGÈRE DE JETER UN ŒIL SUR LE
BLOGUE DE MONSIEUR LEW STODDARD : http://www.stoddardsviews.blogspot.com/

RAPPORT DE LA COMMISSION D’ENQUÊTE BROSSARD SUR L’AFFAIRE COFFIN (27 NOVEMBRE 1964) VOL. 1 CHAPITRE 5 (Treizième partie)
LA JEEP DONT LA PRÉSENCE EN GASPÉSIE OU AUX ENVIRONS AURAIT ÉTÉ CONSTATÉE PAR DES TÉMOINS OCULAIRES À L’ÉPOQUE OÙ LES CRIMES FURENT COMMIS

LA JEEP ARNOLD

Il s’agit de cette jeep dont Wilbert Coffin a vu une photo prise après que sa carrosserie eût été presque entièrement refaite en décembre 1953 et dont il dit, au paragraphe 23 de son affidavit du 9 octobre 1955, en admettant cependant qu’il n’en est pas certain, que cette jeep est celle qu’il prétend avoir vue « looked very much alike and both were built in the same way ».
C’est surtout la jeep dont Me Raymond Maher a parlé dans sa déclaration transmise au ministère de la Justice et quant à la laquelle il admit, devant cette Commission, comme nous l’avons vu précédemment, avoir su, lors du procès, qu’elle n’était pas celle que Coffin aurait pu voir.
Un monsieur John MacLean, reporter-photographe du Toronto Evening Telegram, qui suivit l’enquête du Coroner et l’enquête préliminaire de Coffin en août 1953, avait rencontré à Montréal, au cours d’octobre 1953, un monsieur T.E. Arnold, un ami de son père; il avait parlé avec lui de l’affaire Coffin; Arnold lui avait mentionné qu’íl connaissait peut-être quelque chose à ce sujet. Ce monsieur Arnold était un Américain exploitant des entreprises au Nouveau-Brunswick et était propriétaire d’une jeep portant des licences de Pennsylvanie et du Nouveau-Brunswick.
Au début du procès Coffin en 1954 ou peu de temps avant, MacLean reçut une longue lettre de ce monsieur Arnold dont il donna connaissance à son éditeur en chef; celui-ci et MacLean consultèrent le procureur du Toronto Telegram qui leur conseilla de remettre cette lettre aux mains des procureurs de la défense le plus tôt possible. MacLean se mit immédiatement en communication avec Me Raymond Maher et alla le rencontrer à Matapédia au tout début du procès. Me Maher et lui se rendirent à Percé et décidèrent, au cours du voyage, que les informations contenues dans la lettre de Arnold au sujet de sa jeep justifiaient une enquête au Nouveau-Brunswick. Ni Me Maher ni lui-même n’en informèrent la Sûreté provinciale.
Peu de jours après, alors que procédait au Palais de Justice l’enquête sur voir dire relativement à certaines informations qu’aurait communiquées à la police un monsieur Jean-Guy Hamel, Me Maher et lui firent un voyage au Nouveau-Brunswick qui dura trois jours, voyage au cours duquel ils eurent des entrevues avec quelque cinquante personnes.
Comme monsieur Arnold n’avait pas été en position de leur dire où se trouvait sa jeep à ce moment, ils en entreprirent la recherche. Ils furent informés qu’elle avait été abandonnée aux environs d’un camp situé à une soixantaine de milles de Bathurst, Nouveau-Brunswick, et l’y retracèrent.
Après les nombreuses entrevues que Me Maher et MacLean avaient eues, MacLean fut d’avis que la jeep de monsieur Arnold ne pouvait pas être reliée à celle de la cause Coffin; éventuellement, Me Maher et lui tombèrent d’accord « that it did not seem conceivable that this jeep could have been in the murder area. »
Avant de quitter le Nouveau-Brunswick, Me Maher et lui demandèrent à un conducteur de taxi qui connaissait bien la région de retracer la jeep et de la photographier.
Quelques jours après ce voyage de MacLean et de Me Maher au Nouveau-Brunswick, Monsieur MacLean y retourna pour prendre possession des photos qu’il transmit à ses employeurs du Toronto Evening Telegram.
Ces sont ces photographies qui furent plus tard exhibées à Coffin aux fins de son affidavit du 9 octobre 1955 et dont une fut annexée à son affidavit aux fins d’identification.
Au cours de son témoignage devant cette Commission, monsieur MacLean déclara ce qui suit :
« My belief was that there was a great doubt whether this particular jeep that my paper had spent a lot of money trying to track down could possibly have been in the murder area. I felt it would have been an unjustified story, it would have involved people, people’s names and it would have been very poor ethics journalistically to have written a story.”
Au cours de ce voyage au Nouveau-Brunswick, lui et Me Maher se mirent en communication avec les officiers de la Gendarmerie royale du poste du Nouveau-Brunswick.
Ce voyage que fit monsieur MacLean en compagnie de Me Maher fut aussi décrit par Me Maher dans son témoignage devant cette Commission; Me Maher confirma le témoignage de monsieur MacLean, mais déclara cependant qu’au retour du voyage avec MacLean, il était sûr ou presque » que la jeep d’Arnold pouvait être la jeep dont parlait Wilbert Coffin; c’est la raison pour laquelle il demanda à Me Gravel de faire préparer des subpoenas pour faire assigner un certain nombre de témoins et pour laquelle il pria également monsieur Harris, avocat du Nouveau-Brunswick, de procéder à l’assignation de certains témoins.
Vers le 30 ou le 31 juillet 1954, pendant le procès, des informations furent transmises à Me Maher qui « l’empêchaient de placer la jeep de Arnold dans le bois de Gaspé entre le 1er et le 15 juin »; au contraire, « il paraissait que la jeep de Arnold était définitivement placée dans la région de Bathurst, entre le 8 et le 13 juin »; tous les espoirs tombèrent alors et il envoya un télégramme à Me Harris l’avisant de ne pas procéder à l’assignation des témoins.
Pour sa part, monsieur Arnold assigné devant cette Commission, raconta qu’après une absence assez prolongée, il retourna à Bathurst le 9 juin 1953, qu’il s’y mit alors en communication avec un monsieur Allard auquel il demanda de lui conduire sa jeep, que la jeep lui fut livrée par monsieur Allard soit le 10, soit le 11 juin, mais plus probablement le 11 juin à «Hartland, près de Fredericion, et qu’il la vit en avant de son hôtel à Hartland; soit le 10 ou le 11 juin; elle était en très mauvais état et avant de pouvoir en faire fonctionner le moteur, son employé Allard avait été obligé d’y effectuer quelques réparations. À ce moment, l’ancienne cabine de la jeep s’y trouvait encore, mais elle n’avait plus ses portes; toute la cabine était encore peinturée en rouge.
À l’appui de tous ces renseignements, monsieur Arnold produisit devant cette Commission une série de chèques et de reçus ayant trait aux réparations qui avaient été effectuées sur sa jeep par les soins de Léo Allard, dont trois chèques portant la date du 11 juin à l’ordre de Léo Allard et un autre portant la date du 12 juin à l’ordre de Kilpatrick Motors. Du 10 ou 11 juin jusqu’au 16 juin, la jeep demeura à Juniper, au Nouveau-Brunswick, sous la garde de Frank et Ernest Kearney de Glassville, Nouveau-Brunswick.
Au mois d’août, la jeep fut fortement endommagée et il fallut lui faire des réparations et des changements considérables.
Voici comment monsieur Arnold décrivit l’état dans lequel se trouva sa jeep au mois de juin 1953 avant les réparations :
« It was an ordinary jeep with an aluminium metal cab on it; it was painted red, it had two windows, it had two doors, one metal door in the front and one metal door in the back; it had side windows made of plexiglass.
The front doors, at that time, had been removed, but the rest was there.
There was also a luggage rack on the top of the cab that had been built on with angle iron.
The jeep was painted red with yellow wheels.
The hood was dark maroon”.
Voici comment il la décrit après qu’elle eut été réparée :
« One of the boys working for me, by the name of Evelyn Pentland had a wooden body put on, made of plywood, with a plywood top; he didn’t use the old top, but he used the side doors and the tail door. »
C’est dans cet état que cette jeep fut photographiée à l’été de 1954 à la suite du voyage de monsieur MacLean et de Me Maher.
Monsieur Arnold ne se rappelle pas si c’est en 1953 ou en 1954 que la Gendarmerie royale se mit en communication avec lui. Il explique qu’avant que les autorités ne communiquent avec lui « I had no reason to suppose this jeep was involved, actually ».
De ces divers témoignages, il appert donc bien clairement que la jeep de monsieur Arnold n’a pu être celle que Coffin prétendit avoir vue, que Me Maher et monsieur John MacLean et monsieur Arnold, le propriétaire de cette jeep, en avaient la certitude et qu’une information en ce sens fut communiquée à la Gendarmerie royale du Canada, mais non à la Sûreté provinciale, à un moment donné de l’automne de 1955, au plus tard, par monsieur Arnold lui-même.
Nous connaissons déjà de la bouche de Me Maher les raisons pour lesquelles, nonobstant cette certitude acquise par lui dès l’époque du procès de Coffin, il a transmis au ministère de la Justice, en septembre 1955, une déclaration tendant à établir le contraire.
Nous comprenons bien qu’on n’ait pas fait tenir d’affidavit de la part de monsieur Arnold.
En ce qui concerne monsieur MacLean qui, lui aussi, transmit, par l’intermédiaire de Me Maloney, un long affidavit au ministère de la Justice en date du 11 octobre 1955, voici les explications qu’il donne.
C’est à l’époque où Me Maloney préparait sa demande de permission d’appel en Cour suprême que MacLean lui remet ses notes de même que des informations de journaux et ses photos de la jeep Arnold, après avoir lu dans le Toronto Evening Telegram les nouvelles relatives à la jeep que le docteur et madame Wilson prétendaient avoir aperçue.
MacLean déclara que Me Maloney ne l’a pas influencé pour l’obtention de son affidavit, mais que c’est Me Maloney cependant qui l’a rédigé après une ou deux entrevues qu’ils auraient eues ensemble au cours desquelles Me Maloney aurait pris des notes sur un dictaphone.

MacLean signa son affidavit du 11 octobre en présence de Me Maloney, après que celui-ci l’eut informé que les photographies de la jeep Arnold qu’il a avait obtenues avaient été montrées à Wilbert Coffin et que Coffin avait exprimé la croyance qu’il y avait de la similarité entre cette jeep que montraient les phtos et la jeep de Coffin.
Monsieur MacLean déclare, entre autres choses, pour expliquer sa conduite, ce qui suit :
« Previous to this interview with Maloney, there had been considerable news in the newspapers concerning a doctor and his wife who had seen a jeep, and this jeep that Mr. Maher and I had found, I still wondered about it... I believe that the only reason that I would go and see Mr. Maloney was because of newspaper stories of a jeep actually crossing on a ferry boat in the Province of Québec and the doctor and his wife had seen this and I still wondered whether it might be possible that this jeep, that Maher and I.. I felt it could be it. If it was, I felt Mr. Malone should have this information, since, as I understand, Mr. Maher was not with the case at that point. At least, Mr. Maloney was closer”.
Le témoin affirme aussi avoir déclaré à Me Maloney que « there was a disparity between dates as near as one knew », mais qu’il ne peut jurer qu’il déclara à Me Maloney que la jeep de Arnold ne pouvait avoir rien eu à faire avec celle de Coffin : « There was still some element of doubt in my mind whether or not it could be. I did not draw any conclusion”. Il ajoute encore qu’il a déclaré à Me Maloney que la seule raison pour laquelle il était allé le voir était la déclaration du docteur Wilson qu’il avait vue dans le journal.
Il n’est pas certain que lui ou Me Maher ait jamais porté à l’attention de Me Gravel la décision à laquelle ils en étaient venus que la jeep de Arnold ne pouvait être celle de Coffin.
De ce qui précède, il paraît définitivement établi :
Que la jeep Arnold n’a pu être celle qu’aurait vue Coffin;
Que dès le procès de Percé, Me Maher et monsieur MacLean en étaient venus à cette conclusion;
Que la jeep dont la photo fut exhibée à Coffin et que Coffin compara à celle qu’il avait vue n’était assurément pas celle de la jeep que Coffin aurait pu voir;
Que lors de la préparation de l’Affidavit de MacLean quant à la jeep Arnold, Me Maloney avait en mains des documents et des informations suffisantes pour lui permettre d’entretenir des doutes sérieux quant à une relation possible entre la jeep Arnold dans l’état où elle était en juin 1953 et celle que prétendait avoir vue Coffin et de croire, d’autre part, qu’aucun tel rapprochement n’était possible entre cette jeep de Arnold dans l’était où elle était lorsqu’elle fut photographiée à l’été de 1954 et la jeep qu’avait pu voir Coffin :
Que la Sûreté provinciale ne fut jamais informée de cette jeep d’Arnold par qui que ce soit avant l’automne 1955.
D’autre part, il y a lieu d’assumer que les connaissances de Me Gravel quant à cette jeep Arnold étaient les mêmes que celles de Me Maloney et que les doutes que pouvait avoir Me Maloney étaient partagés par Me Gravel, car notre enquête a établi à notre satisfaction que Me Gravel connut les raisons pour lesquelles avait été décommandée la signification des subpoenas dont l’émission avait été obtenue grâce à une requête et un affidavit de Me Gravel lui-même
Que les horlogers furent occupés! Mais combien leurs occupations ne furent pas toutes édifiantes!
À la lumière de ce qui précède, les longues dissertations de monsieur Belliveau et celles de monsieur Hébert (manifestement tirées de celles de Belliveau) sur la jeep de monsieur Arnold prennent figure de conte de fées; ce serait drôle si ce n’était pas si injuste. (À SUIVRE)
LA SEMAINE PROCHAINE, JE VOUS PRÉSENTERAI UNE AUTRE HISTOIRE PALPITANTE DE JEEPS : CELLE DU CAMP McCALLUM (ET CELLE QUE PRÉTEND AVOIR VUE RÉGIS QUIRION)

THE ARNOLD JEEP IN THE COFFIN AFFAIR (13)



HAPPY HOLIDAYS

Offer my books to your friends and relatives.













On the left, young François de B. Gravel
one of Coffin's lawyers.

THE ARNOLD JEEP IN THE COFFIN AFFAIR (13)
Of all the jeep stories that of Arnold is certainly the most exciting and the most important. I invite you to read this excerpt from the Brossard report. If you wish to see a picture of the Arnold jeep, that Coffin might have recognized as the one he claims having seen, I refer you to the “Fonds Gravel & Associés” at Library and Archives of Canada (LAC). Mtre François de B. Gravel, one of Coffin’s lawyers, has entrusted LAC with his files. This fund constitutes an interesting source of information on the Coffin affair.
COMING SOON
Next week, we will examine the McCallum camp jeep (and that Régis Quirion claims having seen.) During the following week, we shall terminate this jeep saga in reading the GENERAL CONCLUSIONS on jeeps and the list, drawn up by the Brossard Commission, of the inaccuracies in Jacques Hébert’s books.

IN THE MEANTIME, FOR A DIFFERENT POINT OF VIEW, I SUGGEST THAT YOU HAVE A PEEP AT MR. LEW STODDARD’S BLOG:
http://www.stoddardsviews.blogspot.com/

(A literal translation by Clément Fortin)
REPORT OF THE BROSSARD COMMISSION OF ENQUIRY INTO THE COFFIN AFFAIR (27TH OF NOVEMBER 1964) VOL. 1 CHAPTER 5 (Part XIII)
THE JEEP WHOSE PRESENCE IN THE GASPÉ PENINSULA AND IN THE VICINITY WOULD HAVE BEEN « SEEN » BY EYE WITNESSES AT THE TIME THE CRIMES WERE COMMITTED

THE ARNOLD JEEP

It is this jeep that Wilbert Coffin has seen on a photo taken after its body had almost been completely remade, on December 1953, and about which he says, at paragraph 23, of his affidavit, of the 9th October 1955, admitting, however, that he is not sure, that this jeep is the one he pretends having seen « looked very much alike and both were built in the same way ».
It is above all the jeep about which Mtre Raymond Maher spoke in his statement sent to the Department of Justice and, as to which he admits, before this Commission, has we have already seen, having known, at the time of the trial, that it was not the one that Coffin might have seen.
One mister John MacLean, reporter-photographer for the Toronto Evening Telegram, who covered the Coroner’s inquest and the preliminary enquiry on August 1953, had met in Montréal, during October 1953, Mr. T.E. Arnold, a friend of his father; he had spoken with him of the Coffin affair; Arnold mentioned that he knew perhaps something about this; This gentleman Arnold was an American carrying on business in New Brunswick and was the owner of a jeep with licence plates from Pennsylvania and New Brunswick.
At the beginning of the Coffin trial, in 1954 or some time before, MacLean received a long letter from Mr. Arnold about which he informed his publisher; the latter and MacLean sought the opinion of the attorney for the Toronto Telegram who advised them to put this letter in the hands of the attorneys for the defence as soon as possible. At once, MacLean communicated with Mtre Raymond Maher and met with him at Matapedia, at the very beginning of the trial. He and Mtre Maher went to Percé and decided, in the course of their trip, that the information contained in Arnold’s letter justified an investigation in New Brunswick. Neither Mtre Maher nor he informed the Québec Provincial Police of their initiative
A few days after, while the enquiry on voir dire was proceeding, at the Court House, in connection with information that Jean-Guy Hamel might have communicated to the police, MacLean and Mtre Maher travelled to New Brunswick for three days, trip during which they had interviews with some fifty persons.
As Mr. Arnold was no able to tell them where his jeep was, at that time, they started investigating. They were informed that it had been abandoned in the vicinity of a camp located at some sixty miles from Bathurst, New Brunswick and found it there.
After several interviews that Mtre Maher and MacLean had, MacLean thought that Arnold’s jeep could not be the one connected to the Coffin case; eventually, Mtre Maher and MacLean agreed « that it did not seem conceivable that this jeep could have been in the murder area. »
Before leaving New Brunswick, Mtre Maher and MacLean asked a taxi driver who knew the area well to find the jeep and take a picture of it.
A few days after MacLean and Maher’s trip to New Brunswick, MacLean went back to pick up the photos that he sent to his employers the Toronto Evening Telegram.
These photos that were later on shown to Coffin for the purpose of his affidavit of the 9th of October 1955 and one of them was annexed to his affidavit for identification purpose.
In the course of his testimony before this Commission, Mr. MacLean declared what follows :
« My belief was that there was a great doubt whether this particular jeep that my paper had spent a lot of money trying to track down could possibly have been in the murder area. I felt it would have been an unjustified story, it would have involved people, people’s names and it would have been very poor ethics journalistically to have written a story.”
During this trip to New Brunswick, MacLean and Mtre Maher communicated with the Royal Canadian Mounted Police, at their head quarters, in New Brunswick.
This trip that Mr. MacLean made with Mtre Maher was also described by Mtre Maher in his testimony before this Commission; Mtre Maher confirmed Mr. MacLean’s testimony, but declared, however, that on his return from this trip, with MacLean, he was sure or almost that the Arnold jeep could have been the one Wilbert Coffin spoke of; it is why he asked Mtre Gravel to have the subpoenas prepared to summon a certain number of witnesses and for this purpose, he retained also the service of Mtre Harris, a New Brunswick lawyer, to proceed to the summon of certain witnesses.
Around the 30th or 31st of July 1954, during the trial, information was sent to Mtre Maher which “prevented him to locate the Arnold jeep in the Gaspé bush between the 1st and the 15th of June »; on the contrary, « it appeared that the Arnold jeep was definitely located in the Bathurst area, between the 8th and the 13th of June”; all hopes vanished then and he sent a telegram to Mtre Harris asking him not to summon the witnesses.
For his part, Mr. Arnold, summoned before this Commission, said that after a prolonged absence, he returned to Bathurst, on the 9th of June 1953, that he got in touch with Mr. Allard to whom he asked to bring his jeep to him, that he jeep was delivered to him by Mr. Allard, on the 10th or the 11th of June, but most probably on the 11th of June, at « Hartland, near Fredericton, and that he saw it before his hotel at Hartland; on the 10th or on the 11th of June; it was in very bad condition and before starting it, his employee Allard had to do some repairs. At this time, the old cabin of the jeep was still there, but its doors had been removed; the entire cabin was still painted in red.
To support this information, Mr. Arnold filed before this Commission a series of cheques and receipts related to the repairs that had been made on this jeep by Léo Allard of which three checks bearing the date of 11th of June to the order of Léo Allard and another one bearing the date of the 11th to the order of Kilpatrick Motors. From the 10th or 11th of June until the 16th of June, the jeep remained at Juniper, New Brunswick, under the custody of Frank and Ernest Kearney of Glassville, New Brunswick.
In the month of August, the jeep underwent serious damage and it had to be repaired and significant changes ensued.
Here is how Mr. Arnold described the state in which his jeep was in the month of June 1953 before repairs:
« I was an ordinary jeep with an aluminium metal cab on it; it was painted red, it had two windows, it had two doors, one metal door in the front and one metal door in the back; it had side windows made of Plexiglas.
The front doors, at that time, had been removed, but the rest was there.
There was also a luggage rack on the top of the cab that had been built on with angle iron.
The jeep was painted red with yellow wheels.
The hood was dark maroon”.
Here us how he describes it after having been repaired:
« One of the boys working for me, by the name of Evelyn Pentland had a wooden body put on, made of plywood, with a plywood top; he didn’t use the old top, but he used the side doors and the tail door. »
It is in this state that this jeep was photographed in the summer of 1954 following the trip Mr. MacLean and Mtre Maher made.
Mr. Arnold does not recall if it was in 1953 or in 1954 that the Royal Canadian Mounted Police communicated with him. He explains that before the authorities communicated with him « I had no reason to suppose this jeep was involved, actually ».
From these testimonies, it appears, therefore, clearly that Mr. Arnold’s jeep could not have been the one Coffin pretends having seen, that Mtre Maher and Mr. MacLean and Mr. Arnold, the owner of this jeep, were sure about that and that an information to that effect was communicated to the Royal Canadian Mounted Police, but not to the Québec Provincial Police, at a given time in the fall of 1955, at the latest, by Mr. Arnold himself.
We already know from Mr. Maher the reasons for which, notwithstanding this certainty acquired by him at the time of Coffin trial, he has sent to the Department of Justice, in September 1955, a statement tempting to prove the contrary.
We understand that Mr. Arnold was not asked to sign an affidavit.
With regard to Mr. MacLean, he also sent, through Mtre Maloney, a long affidavit to the Department of Justice dated the 11th of October 1955, here are his explanations.
It occurred at the time Mr. Malone was seeking the permission to appeal to the Supreme Court that MacLean handed over to him his notes as well as information taken from the newspapers and photos of the Arnold jeep, after having read in the Toronto Evening Telegram news about the jeep that Dr. and Mrs. Wilson pretended having seen.
MacLean declared that Mtre Maloney has not influenced him to obtain his affidavit, but that it is Mtre Maloney, however, who drafted the affidavit after one or two interviews they had during which Mr. Maloney would have taken notes on a Dictaphone.
MacLean signed the affidavit on the 11th in the presence of Mtre Maloney, after the latter had informed him that the Arnold jeep photographs that he had obtained had been shown to Wilbert Coffin and that Coffin had expressed his belief that there is a similarity between this jeep shown on the photos and the Coffin jeep.
Mr. MacLean stated, inter alia, to explain his conduct, what follows :
« Previous to this interview with Maloney, there had been considerable news in the newspapers concerning a doctor and his wife who had seen a jeep, and this jeep that Mr. Maher and I had found, I still wondered about it... I believe that the only reason that I would go and see Mr. Maloney was because of newspaper stories of a jeep actually crossing on a ferry boat in the Province of Québec and the doctor and his wife had seen this and I still wondered whether it might be possible that this jeep, that Maher and I.. I felt it could be it. If it was, I felt Mr. Malone should have this information, since, as I understand, Mr. Maher was not with the case at that point. At least, Mr. Maloney was closer”.
The witness affirms also having declared to Mtre Maloney that « there was a disparity between dates as near as one knew », but that he cannot swear that he said to Mtre Maloney that the Arnold jeep might have nothing to do with that of Coffin: « There was still some element of doubt in my mind whether or not it could be.. I did not draw any conclusion”. He further adds that he told Mtre Maloney that the only reason for which he had seen him was the statement made by Dr. Wilson that he had read in the newspaper.
It is not certain that he or Mtre Maher has ever brought to the attention of Mtre Gravel the decision they had reached that the Arnold jeep could not be that of Coffin. From what precedes, it appears definitely established :
That the Arnold jeep could not have been the one might have seen Coffin;
That at the beginning of the trial at Percé, Mtre Maher and Mr. MacLean had reached this conclusion;
That the jeep whose photo was shown to Coffin and that Coffin compared to the one he had seen was not for sure that of the jeep that Coffin might have seen;
That in the course of the drafting of the affidavit of Mr. MacLean, as to the Arnold jeep, Mtre Maloney had on hands sufficient documents and information to allow him to entertain serious doubts as to the possible relation between the Arnold jeep in the state it was in, in June 1953, and that Coffin pretended having seen and, to believe, on the other hand, that no comparison was possible between this Arnold jeep in the state it was photographed in the summer of 1954 and the jeep that Coffin might have seen.
That the Québec Provincial Police was never informed about this Arnold jeep by whomever before the fall of 1955.
On the other hand, there is cause to presume that the information Mtre Gravel had about this jeep was the same Mtre Maloney had, and doubts that might have had Mtre Maloney were shared by Mtre Gravel, because our inquiry has established, to our satisfaction, that Mtre Gravel knew the reasons why the serving of the subpoenas was cancelled the issuing of which had been obtained with a petition supported by an affidavit signed by Mtre Gravel.
The clockmakers must have been busy! But their occupations were not all edifying!
In the light of what precedes, the long dissertations of Mr. Belliveau and those of Mr. Hébert (obviously drawn from those of Belliveau) about Mr. Arnold’s jeep, look like fairy tales; It would be so funny if it were not so unjust. (TO BE FOLLOWED)
NEXT WEEK, WE WILL READ ABOUT ANOTHER EXITING JEEP STORY: THE JEEP OF THE CAMP McCALLUM (AND THE JEEP RÉGIS QUIRION CLAIMS HAVING SEEN)

16 décembre 2008

NATIONAL MAGAZINE CANADIAN BAR ASSOCIATION ASSOCIATION DU BARREAU CANADIEN

Pour vous reposer un peu des jeeps, je vous invite à cliquer sur le lien ci-dessous et en haut, à droite, utilisez les flèches pour vous rendre à la page 28. Sous la rubrique "AVOCATS À LA RETRAITE", L'ASSOCIATION DU BARREAU CANADIEN me fait l'honneur d'un article dans son Magazine National.
To break away from jeeps, I invite you to click on the link below and on your right, at the top, use the arrows to get to page 28. Under the heading "AVOCATS À LA RETRAITE", THE CANADIAN BAR ASSOCIATION does me the honour of an article in its National Magazine
.
http://cbanational.fr.rogers.dgtlpub.com/2008/2008-12-31/home.php

12 décembre 2008

LA JEEP APERÇUE PAR LES DUMARESQ ET DUFRESNE DANS L'AFFAIRE COFFIN (12)




LA JEEP APERCUE PAR LES DUMARESQ, PÈRE ET FILS, ET PAR M. DUFRESNE DANS L’AFFAIRE COFFIN (12)

A VENIR
Au cours des prochaines semaines, il nous restera à lire au sujet de la jeep Arnold et de celle du camp MacCallum (Et de celle que Régis Quirion a prétendu avoir vue). Et les conclusions générales sur ces jeeps, suivies d’une liste dressée par la Commission Brossard des inexactitudes que renferme le livre de Jacques Hébert.

RAPPORT DE LA COMMISSION D’ENQUÊTE BROSSARD SUR L’AFFAIRE COFFIN (27 NOVEMBRE 1964) VOL. 1 CHAPITRE 5 (Douzième partie)
LA JEEP DONT LA PRÉSENCE EN GASPÉSIE OU AUX ENVIRONS AURAIT ÉTÉ CONSTATÉE PAR DES TÉMOINS OCULAIRES À L’ÉPOQUE OÙ LES CRIMES FURENT COMMIS
VIII
LA JEEP VUE PAR LES DUMARESQ, PÈRE ET FILS, ET PAR M. DUFRESNE
Aux environs de la deuxième séance de l’enquête du Coroner, tenue le 27 juillet 1953, un nommé Eddy Dumaresq résident de Rivière-au-Renard, petit centre de la côte gaspésienne situé à une trentaine de milles au nord de Gaspé, rendit visite au coroner Rioux pour porter à son attention qu’il avait rencontré une jeep quelques semaines plus tôt alors qu’il était sur la route de la mine (Murdochville).
Le docteur Rioux conserve le souvenir que Dumaresq ne lui parla que d’une jeep et non pas de deux, qu’il lui aurait dit que deux Américains en étaient descendus et que l’un d’eux avait une carabine dans les mains et visait un ours; monsieur Dumaresq ne déclara pas avoir vu le même jour une autre jeep.
Le docteur croit que son entrevue avec Dumaresq eut lieu avant la deuxième séance de l’enquête, mais il ne nous a pas paru en être absolument certain. Que cette entrevue ait eu lieu avant le 17 juillet ou immédiatement après la séance du 27 juillet, une chose est certaine : le docteur Rioux ne fit pas comparaître Dumaresq, ni le 27 juillet ni le 27 août.
Le 28 juillet, le lendemain de cette entrevue, ou peu de jours après, les officiers Fradette et Fafard furent dépêchés pour interviewer les Dumaresq à Rivière-au-Renard pour obtenir d’eux des déclarations : rappelons que le 28 juillet était aussi le lendemain de la deuxième séance de l’enquête du coroner à laquelle Coffin avait témoigné et avait parlé d’une jeep avec deux Américains.
Ni Fradette ni Fafard ne se présentèrent sous le nom de Matte, affirme le sergent Fradette; ils prirent des notes de la version des trois témoins, retournèrent à la Sûreté, dictèrent les trois versions à la secrétaire de la Sûreté qui les transcrivit.
Ces trois versions furent les suivantes :
EDDY DUMARESQ, PÈRE :
Le 12 juin, vers les neuf heures et trente, sur la route de Murdochville, pas loin de la rivière Mississippi, il voyageait en camion avec ses deux fils et un nommé Scott lorsqu’une jeep les dépassa; un arpent plus loin, elle s’arrêta et le conducteur leur fit signe d’arrêter. Un des deux occupants de la jeep qui en était descendu tira sur un ours. Cette jeep était complètement recouverte d’une toile. Dumaresq croit que seul le dessus de la jeep était couvert. Il ajoute qu’il est certain que celui qui descendit était Claar.
Le témoin déclare qu’un peu plus tard, vers les onze heures et trente, ils virent une autre jeep; un des occupants leur demanda des renseignements; il ne parlait presque pas le français; c’était un homme blond d’environ 30 ans, à la figure rouge.
Dufresne lui aurait dit que la licence de la jeep était jaune; cette jeep était couverte; il croit que les côtés étaient vides, mais il n’en est pas certain.
RAYMOND DUMARESQ :
Le 12 juin, alors qu’il se rendait dans le bois avec son père, leur camion fut dépassé par une jeep non loin de la rivière Mississippi. Il constata que la jeep était couverte d’une toile. Les occupants de la jeep en descendirent; l’un d’eux avait un gilet et était un gros homme. Vers les onze heures, onze heures trente, une autre jeep est venue au moulin où lui et son père travaillaient avec Fernand Dufresne. L’homme qui en descendit pour leur parler portait une veste de cuir brun foncé avec frange sur les bras et sur la ceinture.
FERNAND DUFRESNE :
Le 12 juin, vers les dix heures et trente de l’avant-midi, alors qu’ils étaient rendus à Beaver Dam, ils rencontrèrent une jeep avec licence jaune et lettres noires. Cette jeep était couverte et le témoin croit que c’était une cabine de bois de veneer qui avait été superposée à la carrosserie. Il y avait trois hommes dans la jeep; l’un d’eux s’enquit du camp de Keays, des côtes de Garlen et Madeleine Fork ainsi que de la Gaspé Copper. Cet homme était âgé d’environ 28 à 30 ans, portait un coupe-vent de cuir brun avec frange sur les manches et sur la ceinture et il mesurait environ six pieds. Sur la jeep, il y avait une licence américaine avec plaque en arrière seulement; les tringles de la cabine étaient peinturées vert, le reste ne l’était pas. Quand la jeep repartit, elle prit le chemin de la mine. Le plus vieux pouvait être âgé d’environ 45 à 48 ans; le plus jeune portait des pantalons et une chemise de couleur jaunâtre. Celui qui posa des questions était châtain.
Après avoir pris connaissance de ces trois déclarations non assermentées, le capitaine Matte décida de faire réinterroger les témoins par monsieur Vanhoutte.
Peu de jours après, au cours d’une entrevue, Eddy Dumaresq aurait dit à monsieur Vanhoutte : Si vous n’étiez pas venu me voir, j’étais pour aller vous voir parce que j’ai fait une erreur. Il ne s’agissait pas du 12 juin, mais bien du 28 mai lorsque j’ai vu cette jeep ».
Monsieur Eddy Dumaresq est décédé.
Entendu par la Commission, l’officier Vanhoutte déclara ce qui suit : il alla interroger les deux Dumaresq et Dufresne; les Dumaresq avaient dit au docteur Rioux qu’ils désiraient revoir la Police parce qu’ils avaient fait une erreur dans leur première déclaration, au sujet de la date; lors de leur entrevue avec monsieur Vanhoutte, ils racontèrent qu’ils s’étaient trompés sur la date du 12 juin et qu’il s’agissait en fait de la date du 28 ou du 29 mai 1953; ils corrigèrent la date de leur rencontre de la jeep après s’être rappelé que le même jour était celui où un premier bateau avait été chargé de bois de pulpe à Rivière-au-Renard, ce qui était un événement facile à déterminer; or, ce chargement du premier bateau avait eu lieu le 28 ou le 29 mai.
Devant cette Commission, Raymond Dumaresq et Dufresne furent entendus.
RAYMOND DUMARESQ témoigna comme suit :
Il travaillait à l’époque à Beaver Dam, près de la route de la mine de Murdochville, à la restauration d’un vieux camp, près de la route qui conduit aux camps 21, 24 et 25, quelque vingt-cinq ou trente milles plus loin; l’endroit où il travaillait était éloigné de la grande route d’environ 125 pieds; un jour, vers les midi, il vit une jeep s’arrêter devant le chantier; c’était dans les derniers jours de mai, vers le 29 ou le 30; il est pas mal certain de la date parce qu’il y avait une veillée chez lui, à la salle paroissiale, ce soir-là ou le lendemain, et c’était à la fin de mai, dans les derniers jours de mai; un des passagers de la jeep en descendit et alla leur demander des renseignements; à ce moment, il déchargeait, lui de la planche du camion de Fernand Dufresne; il ignore quelle était la couleur de la jeep; il ignore si elle était fermée ou ouverte; il croit qu’il y avait deux occupants; l’homme qui descendit de la jeep parla à son père; lui ne le comprit pas parce qu’il ne sait pas l’anglais; l’homme parla environ une dizaine de minutes, puis la jeep repartit et se dirigea dans la vieille route; l’homme qui parla à son père avait un coupe-vent en suède avec des franges; il avait environ 40 ans.
Il ignore ce que son père a déclaré à la police.
Il croit que plus tard, son père fut interviewé par monsieur Doyon, mais hors la présence et la connaissance de son fils.
Le jour de la rencontre de la jeep, mais plus tôt, en se dirigeant vers le camp, son père et lui avaient vu une camionnette arrêtée en avant de la leur; un ours était à manger dans des déchets; les occupants de cette camionnette essayèrent de tuer l’ours, mais le ratèrent et repartirent; il y avait trois occupants dans cette camionnette; il n’a pas remarqué la licence de la camionnette et ignore si elle était canadienne.
Dans son témoignage, FERNAND DUFRESNE confirme celui de Dumaresq, mais, il est plus explicite sur certains points :
Il y avait trois voyageurs dans la jeep qui s’arrêta au chantier; c’est le conducteur qui en est descendu et s’est adressé à lui; comme cet homme parlait anglais et lui demandait à quel endroit il était, il s’adressa à Eddy Dumaresq car il ignorait où ils se trouvaient parce qu’il n’avait jamais « travaillé sur le chemin de la mine »; Eddy Dumaresq transmit alors l’information en anglais au conducteur de la jeep.
Eddy Dumaresq lui déclara, à lui, Dufresne, que, le matin, il avait rencontré sur le chemin de la mine une camionnette et qu’il avait vu quelqu’un viser un ours et le manquer; qu’ils étaient trois chasseurs dans cette camionnette.
Dufresne ne se souvient pas de la couleur de la jeep, mais déclare qu’elle était bien sale , qu’elle portait une licence américaine dont il ne se souvient pas non plus de la couleur; qu’elle était fermée à sa grandeur.
Le conducteur de la jeep était un homme d’à peu près 40 ans.
Les trois occupants de la jeep « étaient habillés pareils, la chemise et le pantalon pareils; celui qui a pris les renseignements, le plus vieux, avait une chemise de suède ou de cuir toute galonnée, toute frangée, une sorte de coupe-vent ».
Tous les trois portaient des pantalons comme l’Armée américaine; celui qui est descendu et qui est resté autour de la jeep était tout jeune.
« J’ai toujours pensé que ça se situait au début de juin, quelque temps dans le mois de juin » dit Dufresne, « parce qu’il fut payé par chèque par Félix Dumaresq le jour même, vers cinq ou six heures du soir » et « parce qu’il n’y avait plus de neige quand on est allé là, dans le printemps »; « c’est toujours à la fin de mai ou au commencement de juin que les travaux commencent, des chemins. »
Le plus vieux des hommes pouvait avoir une quarantaine d’années. Le plus jeune entre 25 ou 26 ans; quant au troisième, il était demeuré assis dans la jeep; mais « Ça avait l’air » (?) qu’il était à peu près du même âge que le plus jeune; ce troisième était habillé comme les autres et lui aussi portant une chemise.
S’il a mentionné Matte comme l’un des officiers qui l’avait interrogé, ce fut sans penser, sans vouloir le dire parce que personne ne lui a dit que c’était monsieur Matte.
Il a été interrogé en 1962 par monsieur Doyon.
Ces témoignages multiples et divergents soulèvent plusieurs questions.
Tout d’abord, à quelle date les événements décrits par les Dumaresq et Dufresne se sont-ils véritablement produits?
Peu de jours après ou le lendemain de la visite de Eddy Dumaresq, père, au Coroner soit le 28 juillet 1953, les deux Dumaresq et Dufresne furent interrogés par les officiers Fradette et Fafard de la Police provinciale; dans la transcription des renseignements qu’il auraient communiqués à ces officiers, la date du 12 juin fut mentionnée comme date des événements dont ce témoins firent des récits variés.
D’après l’officier Vanhoutte qui alla les réinterroger quelques jours plus tard à la demande du capitaine Matte, ils se seraient tous trois corrigés quant à la date de ces événements et ils auraient alors fixé cette date à la fin du mois de mai. M. Dumaresq, père, est mort depuis; son fils Raymond a cependant témoigné devant cette Commission : il corrobora ce qu’avait expliqué M. Vanhoutte que la date du 12 juin avait été donnée par erreur au lieu de celle du 28 ou du 29 mai et donna les raisons de cette correction de date. Fernand Dufresne fut moins certain; mais il situa cette date de façon imprécise « au début de juin », « quelque temps dans les mois de juin »; Cependant, il se déclara certain que les événements s’étaient produits un vendredi. Le 12 juin était certes un vendredi, mais le 29 mai l’était aussi. Les témoignages précis de Raymond Dumaresq et de l’officier Vanhoutte doivent être accueillis de préférence au témoignage moins certain de Fernand Dufresne sur cette question de date; il paraît donc que la preuve favorise la date du 29 mai.
D’autre part, si l’on se fie à la description donnée par les Dumaresq et Dufresne aux vêtements portés par les occupants de la jeep, et tout particulièrement à cette description de « la chemise de suède ou de cuir galonné et frangé de l’un des occupants » qui correspond littéralement aux vêtements que portait Patterson, le guide du docteur Burkett, si l’on retient le nombre de trois occupants donné par Dufresne, si l’on retient également les âges de 40 et 26 ans donnés par Dufresne à deux des occupants qu’il a vus à l’extérieur (le troisième étant demeuré assis à l’intérieur, âges qui correspondent à ceux de Ford et de Patterson, et si l’on retient les renseignements communiqués par Russel Patterson, lors de l’enquête du coroner, que lui et ses compagnons eurent l’occasion, au cours de leur partie de chasse, de parler à plusieurs personnes dans les bois, « a lot every day », il est presque impossible de croire que les occupants de cette jeep aient pu être autres que ceux de la jeep du docteur Burkett; or, le 12 juin, la jeep du docteur Burkett avait quitté les bois et était retournée en Pennsylvanie; elle était cependant en forêt le 29 mai; une chose est également certaine :; ces hommes de 24 et 40 ans et ces trois occupants dont l’un habillé comme le guide Patterson n’étaient assurément pas les deux jeunes Américains d’environ 30 ans que Coffin prétendit avoir vus et ils n’étaient pas, d’après Raymond Dumaresq, les mêmes que ceux qui occupaient le premier véhicule rencontré plus tôt le matin et dont il sera ci-après question.
Ce qui précède nous justifie donc de croire que la jeep rencontrée par les Dumaresq et Dufresne le fut le 29 mai et qu’elle était celle du docteur Burkett, de Ford et de Russel Patterson.
Il y a plus cependant : l’erreur de date ne fut pas la seule que les Dumaresq commirent; ils en commirent une autre, également importante : dans sa déposition du 28 juillet 1953, Eddy Dumaresq avait parlé presque exclusivement de la rencontre par lui et son fils, le même jour, d’un premier véhicule, une jeep qu’ils rejoignirent sur la grande route Gaspé-Murdochville; il avait ajouté être certain que celui qui en était descendu, pour tirer du fusil sur un ours, était le jeune Claar pour « l’avoir reconnu sur les journaux »; il n’avait presque rien dit sur la jeep rencontrée plus longuement vers les midi. Le jeune Raymond Dumaresq n’avait, lui, fait qu’une allusion à une « autre jeep » rejointe sur la grande route, le matin, alors que son père et lui se rendaient au travail, sans toutefois parler de Claar. Or, devant le coroner Rioux, il n’avait été question que d’une seule jeep et il n’avait pas été question du jeune Claar; voici maintenant que, devant cette Commission, le jeune Dumaresq déclara que ce ne fut pas une jeep mais une camionnette que lui et son père ont vue en premier lieu; pour sa part, Fernand Dufresne, qui ne vit pas cet autre véhicule, nous déclara cependant que le père Eddy Dumaresq lui aurait dit avoir rencontré, plus tôt, le matin, non pas une jeep, mais une camionnette occupée par trois chasseurs. Il semblerait donc que, dans les déclarations des Dumaresq du 28 juillet 1953, non seulement la date ait été erronée, mais que fut également erronée la mention que le premier véhicule rencontré par eux était une jeep, alors qu’il s’était agi en vérité d’une camionnette occupée, aux dires de Dufresne devant cette Commission, par des occupants autres que ceux de la jeep rencontrée plus tard.
Ce serait l’un des occupants de cette camionnette que le père Dumaresq aurait reconnu comme étant Claar; or, il n’est pas possible que la camionnette des Lindsey et de Claar se soit trouvée sur la route Gaspé-Murdochville le 12 juin au matin; cette camionnette, Wilbert Coffin l’avait vue, le 10 juin, tard dans l’après-midi, sur le Tom’s Brook Road alors qu’elle était hors d’usage; il l’avait revue encore au même endroit le 12 juin dans l’après-midi, a-t-il prétendu, cette fois sans aucun occupant; elle fut de toute façon retrouvée, absolument au même endroit, un mois plus tard; la camionnette rencontrée par les Dumaresq, même en supposant qu’elle ait été rencontrée le 12 juin, n’aurait donc pas pu être celle des Lindsey et de Claar. Mais il y plus : outre qu’il est invraisemblable que le jeune Claar ait pu se trouver si loin du camion Linsey et de l’endroit où son cadavre fut plus tard retrouvé tout près de celui du jeune Lindsey, le jour même ou le lendemain du jour où, d’après les experts, il aurait été assassiné, il est nettement impossible que les Dumaresq aient rencontré le jeune Claar le même jour que les Burkett, Ford et Patterson; les Lindsey et Claar arrivèrent à Gaspé le 8 juin alors que les Burkett et Ford en étaient partis.
Ce serait donc une troisième erreur qu’aurait commise le père Dumaresq lorsqu’il prétendit, le 28 juillet, avoir pu reconnaître le jeune Claar sur une photo de journal; si ce fait eut été vrai, il se serait sûrement agi d’un fait assez important pour que Dumaresq, qui trouvait important de parler au Coroner de sa rencontre d’une jeep, parlât tout spécialement d’avoir aussi vu le jeune Claar. Or il n’en avait absolument rien dit.
Dans son dernier livre (page 167) monsieur Hébert déclare avoir obtenu, en 1962, un témoignage de Eddy Dumaresq, mort depuis; ce témoignage fut-il obtenu par lui-même ou par M. Doyon? L’auteur ne nous le dit pas. Ce qui est intéressant de noter, c’est le renseignement donné par Eddy Dumaresq que ce fut, « à la fin de mai ou au début de juin » (le 12 juin on n’est plus au début du mois de juin ni près de la fin de mai) qu’il aurait rencontré et une camionnette et une jeep. Ceci confirme donc, quant à la date, les témoignages de l’officier Vanhoutte et de Raymond Dumaresq et, quant à la camionnette, ceux de Raymond Dumaresq et de Fernand Dufresne et les erreurs sur ces deux points des déclarations du 28 juillet 1953. Mais ce qui est encore plus intéressant, c’est que cette fois encore, comme lors de son entrevue avec le docteur Rioux, Eddy Dumaresq n’a pas parlé du jeune Claar.
M. Hébert a émis l’hypothèse que la camionnette était celle des Lindsey; il ignorait sans doute ou avait oublié que les Lindsey entrèrent dans le bois le 9 juin par la route de la rivière St-Jean, qu’ils ne prirent celle de la rivière York puis de Tom’s Brook Road que le 9 au soir ou le 10 au matin, que cette camionnette fut vue par Wilbert Coffin le 10 de bonne heure le matin à quelques milles seulement du camp 21, que cette camionnette était alors hors d’usage et le demeura jusqu’au 11 juillet et que ce fut un vendredi que les Dumaresq virent et camionnette et une jeep.; or, le 10 juin était un mercredi. L’hypothèse de M. Hébert n’est donc pas très forte; fut également une pure fantaisie sa suggestion que l’un des occupants de la jeep rencontrée le même jour aurait pu être « un guide d’un genre particulier… qui pourrait s’appeler Thompson »; somme toute un guide du nom de Thompson qui, par hasard, aurait été vêtu d’une « chemise de suède ou de cuir tout galonnée tout frangée »comme celle que portait Russel Patterson!
Si l’on tient compte de ce qui précède et si l’on relie les unes aux autres les déclarations erronées sur trois points essentiels de M. Dumaresq, père, il paraît manifeste que celui-ci, soit pour se rendre intéressant, soit pour d’autres motifs moins avouables, ait confondu, sciemment ou inconsciemment, des faits véritables dont il venait de prendre connaissance soit à l’enquête du coroner, soit dans les journaux, avec les événements dont il aurait pu être réellement témoin; son cas n’est pas unique dans les annales judiciaires; ce cas ne fut pas le seul, comme nous l’avons vu ou le verrons, où quelques Gaspésiens démontrèrent le peu d’importance qu’ils attachent à la stricte vérité et combien peu ils se souviennent des conséquences d’inexactitudes commises à la légère, même parfois sous serment; à titre d’exemples, John Hackett (ci-haut) et Régis Quirion (ci-après).
Si l’on retient donc que les gardes-barrières n’enregistrèrent, entre le 27 mai 1953 et le 12 juin 1953, l’entrée dans le bois d’aucun « party » de chasseurs américains autres que ceux des Burkett et Ford et des Lindsey et Claar, si l’on tient compte des renseignements communiqués au Coroner par Eddy Dumaresq et l’importance fort relative que le Coroner paraît y avoir attachée puisqu’il ne fit pas revenir Dumaresq, si l’ont tient compte des corrections apportées à leurs premières versions à la Police par le jeune Dumaresq et par Fernand Dufresne, si l’on retient le témoignage de M. Vanhoutte sur les raisons de ces corrections faites, non seulement devant cette Commission, mais également dès l’époque de l’enquête du coroner, si l’on tient compte des contradictions entre les versions données par le jeune Dumaresq et Fernand Dufresne et celle de Eddy Dumaresq quant au genre de véhicule rencontré le matin avant la rencontre de la jeep, si l’on tient compte de la quasi-uniformité fort importante des descriptions de la jeep et de ses occupants et si l’on retient surtout que les Dumaresq et Dufresne paraissent n’avoir plus jamais attaché d’importance à ces événements après leur entrevue avec l’officier Vanhoutte, il ne paraît pas faire de doute que ce fut bel et bien la jeep du docteur Burkett qu’ils rencontrèrent, que cette rencontre se fit le 29 mai et que, dès lors, le père Eddy Dumaresq n’aurait pu voir, ce jour-là, le jeune Claar.
D’autre part, il est certain que cette jeep n’a pu être celle que le docteur Wilson aurait vue à Rivière-du-Loup le 5 juin.
Il n’en reste pas moins que, si les représentants de la couronne étaient justifiés d’être convaincus qu’il ne s’agissait pas d’une jeep autre que celle du docteur Burkett, ils ont fait montre de témérité en ne faisant pas confronter le docteur Burkett et monsieur Ford avec les Dumaresq et Dufresne, lorsque l’occasion leur en fut donnée. Nous en reparlerons.(À SUIVRE)
LA SEMAINE PROCHAINE, NOUS VERRONS LE CAS DE LA JEEP ARNOLD